Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 8 – Chapitre 2 – Partie 3

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Chapitre 2 : Introductions

Partie 3

Sa lentille rouge s’était tournée vers moi. « En effet, le nettoyage de tes affaires me revient toujours, n’est-ce pas ? Si tu penses vraiment que l’argent suffira à régler le problème, si des ramifications devaient se produire, alors dis-le moi : N’aurait-il pas été plus sage de refuser leur offre initiale et de payer une réparation ? »

« C’est du gaspillage de payer dès le début, ne le penses-tu pas ? »

« Ah, oui. Je vois que tu es toujours aussi avare. »

Ce sont eux qui nous ont imposé tout cet arrangement. Essayer de les payer immédiatement allait causer un tas de problèmes.

La lentille rouge de Luxon s’était fixée sur Nicks. « Soyez assurés que si les Roseblades utilisent leur puissance militaire contre nous, je garantirai votre sécurité ainsi que celle du reste de la famille Bartfort. »

Ces mots réconfortants n’avaient fait qu’affaisser les épaules de Nicks.

« Je préférerais que vous arrêtiez les choses avant qu’elles n’aillent aussi loin. Je veux que cela se résolve de manière pacifique bien avant que des armées ne soient impliquées. »

Le fait de voir à quel point Nicks était anxieux avait prouvé, sans l’ombre d’un doute, que nous étions frères et sœurs — car moi aussi, j’étais un anxieux.

« Allez, j’ai dit que tout irait bien. Si les choses se gâtent, on peut toujours se tourner vers Anjie. » Dieu merci, j’ai une fiancée aussi fiable.

Nicks avait relevé la tête pour me regarder en fronçant le nez. « Ne ressens-tu pas la moindre honte à te tourner vers les autres pour résoudre tes problèmes ? »

Il semblait me réprimander, mais je ne comprenais pas pourquoi.

« Quoi, ne penses-tu pas qu’il serait plus arrogant d’essayer de tout faire par moi-même sans jamais demander de l’aide ? Le meilleur choix est évidemment de demander à la bonne personne de faire le travail à ta place lorsque le besoin s’en fait sentir. »

Il avait pressé ses doigts sur son front, troublé par ma réponse. « Je suppose que tu as raison… en quelque sorte. Mais juste pour que tu saches, pour tous les autres, tu as l’air de te déchaîner et de faire ce que tu veux en laissant le nettoyage à tout le monde. »

Oof. Ça m’a touché là où ça fait mal. Cela dit, c’était une compétence en soi d’avoir des amis sur lesquels on pouvait compter.

« Les autres personnes peuvent penser ce qu’elles veulent. Je ne fais que déléguer des tâches pour que le bon travail revienne aux bonnes personnes. »

« Et je te le dis, on dirait que tu es là à faire tout ce que tu veux et à forcer les autres à arranger les choses après toi. Tu es vraiment égoïste, tu sais ça ? »

J’avais secoué la tête. « Tu es trop sérieux pour ton propre bien. C’est grâce à moi que tout cet arrangement est tombé à l’eau. Ne devrais-tu pas me couvrir d’éloges en ce moment même ? »

« Frère, j’aurais été heureux de te faire des éloges si tu n’avais pas ruiné ma réputation et ma santé mentale dans le processus de tout cela. Tout ce que je ressens maintenant, c’est le regret d’avoir accepté ton offre sans y avoir réfléchi. Mlle Dorothea avait l’air encore plus choquée que je ne l’aurais cru. Je me sens comme un déchet pour l’avoir traitée si mal. »

Un peu tard pour dire ça, n’est-ce pas ?

Luxon tenta de consoler mon grand frère en disant : « Vous avez fait un marché avec la mauvaise personne, c’est vrai. Comme vous, je me retrouve souvent plongé dans le regret à cause de ses actions. Peut-être, d’une certaine manière, est-il un génie pour avoir pu enseigner à une IA, entre autres, la signification du regret. »

Pourquoi est-ce que me dénigrer semble venir aussi naturellement à ce globe oculaire flottant que respirer de l’air ? Non pas qu’il respire de l’air, mais quand même.

« Hé, c’est bien pour toi. Tu es capable d’éprouver des émotions humaines », avais-je dit sèchement.

« Il ne te vient même pas à l’esprit de réexaminer tes actions passées, n’est-ce pas ? Ton manque total d’empathie pour les autres est également troublant. »

« Hé, si tu veux atteindre quelque chose, il y aura des sacrifices en cours de route. »

« Sauf que ta tête n’est jamais celle qui est sur le billot, Maître », avait consciencieusement noté Luxon.

Comme si cela lui rappelait ce qui s’était passé avec Mlle Dorothea il y a quelques instants, le visage de Nicks était redevenu rouge. « Exactement. Je n’aurais jamais dû te demander de l’aide. »

J’avais peut-être sali le nom de mon frère, mais en échange de sa réputation et de son état mental endommagés, il allait être un homme libre maintenant. Avec un peu de chance. Certes, ce n’était pas un petit prix à payer, mais la fin justifiait les moyens. Nous serions solides tant que nous ne ferions pas de faux pas fatals dans l’après-coup.

 

☆☆☆

 

Après le départ de Léon pour rejoindre Nicks, Anjie et les autres filles étaient restées en attente dans une pièce séparée pour discuter entre elles. L’expression de Noëlle était tendue, indiquant que cette épreuve avait fait ressurgir les souvenirs de la poursuite acharnée de Loïc.

« C’était déjà assez dur quand je subissais tout ça, » dit-elle. « Mais le voir depuis la ligne de touche me fait réaliser à quel point ça peut être horrible. Hum, peut-on supposer que la réputation de Nicks va en prendre un coup ? »

C’était une conclusion macabre à une première rencontre extrêmement courte. Noëlle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter de l’avenir de Nicks.

Le visage de Livia s’était assombri. « Mais Mlle Noëlle… il y a eu un moment où toi et Monsieur Léon étiez également liés par un collier, n’est-ce pas ? Je me souviens que tu avais l’air terriblement heureuse à l’époque. »

 

 

« Arg, c’était… » Le visage de Noëlle rougit furieusement. Ses lèvres continuèrent de bouger, s’ouvrant et se refermant comme si elle essayait de trouver une excuse, mais aucun bruit ne sortait. Elle s’était probablement souvenue du moment en question, juste après que Loïc ait forcé ce maudit collier sur son cou.

La façon dont Léon et Noëlle avaient joué avec ce collier donnait l’impression que ces deux-là flirtaient comme des fous. Livia ne s’en était clairement pas remise.

« Toi, ne la malmène pas comme ça, », gronda Anjie.

« Mes excuses, » dit Livia, réfléchissant docilement à son mauvais comportement. Elle jeta un coup d’œil à Noëlle. « Je suis désolée. »

Bien qu’elle restait un peu désemparée, Noëlle lui pardonna immédiatement. Cette conversation particulière s’était terminée, et toutes trois étaient passées d’urgence à un autre sujet.

« Je réalise que Nicks est dans une situation troublante, mais je m’inquiète pour Miss Dorothea, » dit Livia. Son inquiétude quant aux répercussions potentielles était palpable. « Il l’a mise tellement en colère. Je parie qu’elle va en parler à sa famille. »

Elle pouvait déjà imaginer que la relation entre les Bartfort et les Roseblade deviendrait instantanément explosive si cela arrivait.

Livia se tourna vers Anjie. « Es-tu sûre que c’était bien de laisser le plan de Monsieur Léon se réaliser ? J’ai l’impression que tu serais normalement intervenue. »

Léon se targuait d’avoir du bon sens et de s’assurer que tous les plans qu’il élaborait se terminaient sans incident, mais il avait aussi la mauvaise habitude d’aller trop loin dès qu’il exprimait le désir d’agir. Cela rendait généralement Anjie inquiète, et Livia se demandait pourquoi Anjie n’avait pas arrêté son dernier projet téméraire.

Anjie lui avait souri en retour. Elle expliqua : « Il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Il vaut mieux que Léon apprenne sa leçon à la dure quand il y a encore une chance de rectifier la situation. D’ailleurs, Deirdre a-t-elle déjà dit qu’ils étaient venus ici pour proposer des fiançailles ? »

Livia était tombée dans une contemplation silencieuse, tandis que Noëlle a levé le regard, se rappelant ce qu’elle avait entendu pendant leur visite. « Hein ? Mais c’est exactement pourquoi ils sont venus ici, non ? Je veux dire, Mlle Yumeria a dit… Oh. »

C’est alors que Noëlle et Livia avaient enfin compris ce qu’Anjie voulait dire. Yumeria et le reste des Bartfort s’étaient mis dans la tête que ce serait un mariage arrangé, mais Deirdre ne l’avait jamais dit expressément.

Anjie soupira et haussa les épaules, exaspérée par toute cette situation. « Un mariage officiellement arrangé est une affaire compliquée. Plus le rang d’une personne est élevé, plus la procédure est ennuyeuse. Personne n’ignorerait toutes ces formalités observées et exigerait un arrangement comme celui-ci. Même en supposant qu’ils aient l’intention de faire une telle chose, les Roseblades élimineraient d’abord tous les obstacles possibles. »

Noëlle se pencha en avant sur son siège. « Mais Léon et tout le reste de sa famille sont convaincus que c’est ce dont il s’agit. »

« C’est bien là le problème », admit Anjie en fronçant les sourcils. « Pour le meilleur ou pour le pire, les terres des Bartfort sont ici, dans la campagne reculée, loin de la capitale. C’est pourquoi ils ne connaissent pas les habitudes des aristocrates qui y vivent, et c’est probablement pour cela qu’ils ont mal compris la situation. D’ordinaire, ce ne serait pas un problème, mais le rang de Léon est devenu bien trop impressionnant pour être ignoré. »

Une certaine tristesse brillait dans les yeux d’Anjie, elle avait de la peine pour la famille de Léon, qui se laissait entraîner par son importance croissante dans la haute société. Les Bartfort étaient une simple famille de barons qui aurait dû pouvoir mener une vie oisive ici à la campagne, mais ils étaient entraînés dans la lutte de pouvoir entre aristocrates.

« Ni Léon ni sa famille ne peuvent espérer continuer à vivre comme ils l’ont fait. Le fait que les Roseblades les aient approchés de cette façon en est la preuve, » dit Anjie.

La plus déprimée de toutes qui entendait cela était Noëlle. Si elle avait été amenée ici depuis la République d’Alzer, c’était en partie parce qu’elle était la gardienne, ou plutôt la prêtresse, de la jeune pousse de l’Arbre Sacré. Dans le futur, cet Arbre Sacré fournirait de telles quantités d’énergie que le royaume n’aurait plus besoin de ressources extérieures. Cela rendait Noëlle elle-même extrêmement précieuse, et Léon était celui qui lui fournissait un abri sûr. Elle savait à quel point Léon détestait ces luttes de pouvoir, mais en la gardant sous sa responsabilité, il était obligé de participer, qu’il le veuille ou non. C’est ainsi que cela lui semblait être, en tout cas.

« C’est ma faute, n’est-ce pas ? Parce qu’il me protège », avait-elle dit.

Toute personne en position de pouvoir voudrait mettre la main sur Noëlle pour sa capacité à contrôler l’arbre sacré. Si elle était laissée à elle-même, quelqu’un se précipiterait pour la ramener dans un pays ou un autre. Léon l’avait protégée de cela. Elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle lui causait des problèmes dans le processus.

Anjie avait immédiatement secoué la tête. « Malheureusement, le plan visant à entraîner Léon dans cette guerre de factions était déjà établi bien avant qu’il ne te rencontre. Et c’est parce que je me suis fiancée avec lui. »

Père voulait sans doute incorporer Léon dans sa propre faction, c’est pourquoi il a approuvé nos fiançailles, se dit-elle.

Toute personne fiancée à la fille d’un duc serait entraînée dans les luttes politiques intestines, qu’elle le veuille ou non. Le père d’Anjie, Vince, était plutôt indulgent avec sa fille, mais il ne pouvait pas conserver sa position de chef de l’une des maisons les plus notables du royaume par son seul amour pour elle. Il attendait beaucoup de Léon, d’où son accord pour leur union. Cela ne fait pas de lui un moins bon père, mais promettre la main de sa fille à un homme qui avait atteint le rang de vicomte par ses propres moyens, sans avoir hérité d’aucun titre de sa famille, n’était pas très orthodoxe. Bien que Vince aime sa fille, il avait gardé les intérêts de sa maison à l’esprit en prenant cette décision.

« De plus, » poursuit Anjie, « même sans ta présence, Léon a déjà attiré beaucoup d’attention sur lui. »

Les sourcils de Noëlle se froncèrent comme si elle ne comprenait pas tout à fait. Anjie ouvrit la bouche pour continuer l’explication, mais un coup fort à la porte l’interrompit. C’était assez fort pour résonner dans toute la pièce. La personne de l’autre côté était manifestement arrivée en panique.

« Vous pouvez entrer, » déclara Anjie.

Yumeria surgit à l’intérieur au moment où elle reçut l’approbation et se mit à hurler : « J’ai des nouvelles urgentes. Un autre dirigeable aristocratique a atterri dans le port ! »

À en juger par l’agitation de la servante, il était peu probable qu’il s’agisse d’une des maisons nobles avec lesquelles les Bartfort étaient normalement en contact. Anjie soupçonnait qu’il s’agissait d’une autre maison importante, comme les Roseblades.

« Ça devient une vraie pagaille. Alors ? C’est quelle maison ? »

Yumeria avait fouillé dans ses poches et en avait sorti un morceau de papier. « Maison Atlee », avait-elle lu à haute voix. Malgré son début de panique, son annonce avait été faite avec une telle aisance que l’on pourrait penser que ce visiteur n’était qu’un voisin qui passait pour dire bonjour.

« Clarisse, hein ? » La première personne qui avait traversé l’esprit d’Anjie était Clarisse Fia Atlee. Son père était un noble de la cour, ce qui signifie qu’ils ne possédaient pas de terres en propre. À la place, son père Bernard était ministre dans la capitale. Tout comme Deirdre, Clarisse était la fière fille d’un aristocrate de premier plan.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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