Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 8 – Chapitre 11 – Partie 3

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Chapitre 11 : Un lien plus incassable que n’importe quelle chaîne

Partie 3

« Léon, hum, je suis désolé pour tout à l’heure. » Colin baissa la tête et s’inclina devant moi. C’était après le dîner, et il était venu pour s’excuser.

Des larmes chaudes avaient coulé dans les coins de mes yeux. Je n’aurais jamais imaginé que mon petit frère aurait pu tomber amoureux de Noëlle.

« C’est aussi ma faute. J’aurais dû t’expliquer les choses tout de suite ! »

« Non, c’est bon. C’est ma faute. »

Jusqu’à récemment, je le considérais encore comme un petit garçon, mais il avait mûri, non seulement physiquement, mais aussi mentalement. J’étais aux anges de voir ses progrès. Malheureusement, Luxon, de façon typique, avait dû intervenir et gâcher mon plaisir.

« Il semblerait que ton jeune frère a mûri mentalement. Tu pourrais apprendre de son exemple, Maître. N’es-tu pas d’accord ? »

« Je me disputerais bien avec toi à ce sujet, mais je vais laisser tomber puisque Colin est là. Pour ton information, j’ai réfléchi à mes propres erreurs cette fois-ci. »

Les excuses de Colin avaient été un soulagement. Penser que nous pourrions redevenir aussi soudés qu’avant était un poids énorme sur mes épaules.

« Je suis contente que vous vous soyez réconciliés, » dit Noëlle avec un sourire. Elle était sûrement aussi heureuse que Colin et moi, de la façon dont elle s’était inquiétée de notre prise de bec.

Anjie et Livia étaient également présentes et elles nous regardaient. L’expression de chaque fille était beaucoup plus détendue.

« Cela a pris un peu de temps, mais les choses sont finalement revenues à la normale », déclara Anjie.

Livia hocha la tête. « Monsieur Léon doit être soulagé lui aussi. Dieu merci, nous avons résolu tant de problèmes avant le début du nouveau trimestre ! »

Le problème entre Colin et moi avait aussi eu des répercussions sur les filles.

« On a enfin eu du temps libre, et vous trois n’avez même pas pu en profiter. Désolé », avais-je dit.

Terminer le spring break de cette façon, après tout ce qui l’avait précédé, me faisait me sentir terriblement coupable. Surtout qu’Anjie et Livia étaient mortes d’inquiétude pour moi pendant tout ce temps. J’avais essayé de les rassurer en leur disant que c’était un malentendu, que j’allais bien, mais elles avaient refusé de me croire. Cette partie m’avait un peu dérangé, pour être honnête. J’avais quand même eu l’occasion de reposer mon corps, alors je voulais leur offrir ma gratitude.

Les lèvres d’Anjie s’étaient courbées en un doux sourire. « Rien qui ne doive t’inquiéter. Si ça t’aide à te changer les idées, alors… j’en suis heureuse. »

« Oui, ne t’inquiète pas. Nous nous sommes bien amusées, » dit Livia. Elle avait appuyé une main sur sa poitrine comme pour souligner qu’elle parlait avec son cœur. « Nous avons pu passer du bon temps avec toi pour la première fois depuis longtemps. »

Noëlle ouvrit grand les bras pour montrer à quel point elle avait apprécié ses vacances de printemps. « Ma rééducation se passe très bien, et ta famille m’a fait sentir comme chez moi. C’est moi qui me sens coupable ! Tu as tellement fait pour moi. »

Elles essayaient toutes de me réconforter à leur manière.

« Merci à toutes. » J’avais senti Colin tirer sur mes vêtements. « Qu’est-ce qu’il y a ? » J’avais baissé les yeux pour voir qu’il me regardait avec une expression très sérieuse.

« Léon, » dit-il.

« Oui ? »

« Je pense que tu ferais mieux de prendre bien soin de ces trois-là. » Il secoua la tête. « Non, tu dois les rendre heureuses, quoi qu’il arrive. »

J’avais hésité à répondre, ne serait-ce que parce que sa formulation — « quoi qu’il arrive » — était lourde de responsabilités. Mais je n’étais pas en mesure de dire non. J’avais hoché la tête. « D’accord. J’en ai l’intention. »

Mais je savais, au fond de moi, que l’avenir était imprévisible. Il n’y avait aucune garantie. Je ne pouvais pas lui promettre de les rendre heureuses, mais je pouvais lui faire part de mes intentions de le faire. Bien que cela me fasse probablement paraître peu fiable…

« Aie un peu plus confiance en toi ! » dit Colin. « Nicks a déjà dit à Dot ce qu’il ressentait. Il a même dit qu’il ne regarderait pas d’autres filles. »

Je n’aurais jamais imaginé que Colin, parmi tous les gens, parlerait de ce que Nicks avait dit quand il avait déclaré son amour à Mlle Dorothea. Plus important encore…

« Tu te moques de moi ! Cette grosse mauviette lui a vraiment dit qu’il l’aimait !? »

« Il l’a fait ! Et Dot a même dit que peu importe le nombre de fois où ils renaîtraient dans des vies différentes, elle le retrouverait et l’épouserait à nouveau ! »

« Euh, c’est un peu lourd… N’est-ce pas ? »

Pincez-moi, c’est sérieusement lourd. On parle du poids d’être écrasé par un train de marchandises ! Ses sentiments m’avaient particulièrement touché, moi qui venais littéralement de renaître à une nouvelle vie. Ses mots sonnaient comme une promesse de le traquer jusqu’au bout du monde, même après la mort. Nicks n’avait-il pas trouvé ça étrange ?

« Alors, euh, pendant qu’on est sur le sujet… Comment Nicks a-t-il pris la petite déclaration de Mlle Dorothea ? Était-il figé ? Ou terrifié ? » Je devais demander, je devais savoir.

Colin m’avait fait une grimace, comme s’il ne comprenait pas pourquoi je me donnais la peine de poser une telle question. « Il en était heureux ! Pourquoi ne le serait-il pas ? Il a fait passer ses sentiments, et elle y a répondu. »

« Pas possible ! » Ma mâchoire s’était décrochée.

Si une fille m’avait dit quelque chose comme ça, j’aurais cherché le moyen le plus rapide de m’enfuir en quelques secondes. Une fille qui me court après, même après la fin de nos vies ? C’est terrifiant ! Je ne sentais pas la moindre trace de romance dans un tel scénario, mais les filles dans la pièce pensaient différemment.

Anjie commenta : « Dorothea est audacieuse, elle parle de le trouver, peu importe le nombre de vies dans lesquelles elle renaît. J’espère avoir la chance de tous vous rencontrer à nouveau dans mes vies à venir. »

« Retrouver quelqu’un dans des vies différentes ressemble vraiment au destin, n’est-ce pas ? » Livia soupira d’un air rêveur. « Je vous retrouverai tous dans ma prochaine vie. »

« Vous, les Hohlfahrtiens, vous dites des choses incroyables. Mais… » La voix de Noëlle s’était tue un instant avant de reprendre : « J’aime bien ça. »

Ce n’est pas possible, n’est-ce pas ? Pourquoi font-elles tous l’éloge de ce que Mlle Dorothea a dit ? Cela m’avait donné des frissons dans le dos. Que Marie me poursuive après la mort et me retrouve dans cette vie était déjà assez mauvais. Heureusement, dans notre cas, ce n’était pas un enchevêtrement romantique. Elle était comme le bouffon résident dans mon histoire. Peut-être que ça rend les choses plus faciles ?

Colin avait continué pendant que j’étais perdu dans mes pensées. « Léon, tu m’écoutes ? Je te dis de te ressaisir. Suis l’exemple de Nicks. »

« D-D’accord. »

Qui aurait cru que le jour viendrait où mon petit frère serait celui qui me ferait la leçon ?

Luxon était manifestement amusé par tout cela. Il se moqua de moi : « La croissance de ton jeune frère est en effet encourageante. Qu’en pensent les autres personnes présentes ? »

Anjie avait approché sa main, enroulée en un poing lâche, de ses lèvres et avait marmonné : « Vous savez, je mentirais si je disais que je n’enviais pas Dorothea. »

« Je ne m’attendais pas à ce que Monsieur Nicks admette ses sentiments si ouvertement, » dit Livia, en pressant sa main sur son front. « Il a l’air vraiment gentil. »

Noëlle m’avait jeté un regard inquiet. « Il est évident que le plus grand lâche de cette famille en matière d’amour, c’est toi, Léon. »

Colin avait eu le cœur brisé, oui, mais il s’était aussi excusé. Nicks était allé droit au but et avait confessé ses sentiments sans trop se faire prier. Comparé à ces deux-là, je manquais cruellement de romantisme. Je cherchais désespérément à trouver une seule chose que j’avais faite mieux qu’eux… et puis ça m’avait frappé.

« J’ai plus de fiancées que quiconque dans la famille ! »

Luxon et les trois filles avaient secoué la tête, complètement dégoûtés. Ils avaient tous compris qu’il s’agissait d’une de mes nombreuses blagues habituelles, mais Colin n’appréciait pas mon sens de l’humour.

« Ce n’est pas le problème ! » avait-il insisté. « Tu as trois filles extraordinaires, alors tu vas devoir travailler trois fois plus dur ! »

« Oh. C’est vrai. »

Sa logique était un peu enfantine, mais je comprenais où il voulait en venir… en quelque sorte. Colin se mettait à leur place. Il n’aimait pas l’idée de partager sa bien-aimée avec un certain nombre d’autres personnes.

Des larmes ont coulé aux coins des yeux de Colin. « Je ne peux pas les rendre heureuses, alors je n’ai pas d’autre choix que de te demander de le faire pour moi. Honnêtement, j’aimerais vraiment que ce soit moi, mais je sais que ce n’est pas possible… S’il te plaît, Léon, tu dois les rendre heureuses. » Son visage s’était déformé petit à petit jusqu’à ce qu’il se mette à sangloter.

Qu’est-ce que je suis censé dire ici ? Dois-je dire, « Ne t’inquiète pas, je promets que je les rendrai toutes heureuses ! » ? Ça ressemblerait à un mensonge éhonté venant de moi.

J’avais réfléchi à la meilleure façon de répondre. Alors que je le faisais, un Luxon amusé avait commenté : « Comment te sens-tu, lorsque ton frère utilise une logique aussi solide contre toi ? »

« Tout ce que je peux lui dire c’est… Je suis sans voix. »

 

☆☆☆

 

Dorothea était revenue au château de Roseblade après son voyage chez les Bartforts avec un moral d’acier. Deirdre l’observait, son humeur se situant entre l’exaspération et la joie.

« Je n’avais pas prévu qu’il soit le premier à exprimer ses sentiments. As-tu exprimé les tiens en retour ? J’ai l’impression que tu l’as peut-être fait fuir si tu l’as fait », dit Deirdre. Son sourire avait un côté sombre.

« Bien sûr que je l’ai fait. Je lui ai dit que peu importe le nombre de fois où nous renaîtrons, je trouverai un moyen pour que nous soyons ensemble à chaque fois. Il l’a accepté avec joie ! Maintenant, je sais avec certitude que les liens physiques tels que les chaînes ne sont pas nécessaires — non, au-delà de ça, ils ne sont tout simplement pas assez forts. Le plus beau lien est celui qui relie les âmes, celui qui vous verra tous les deux réunis à nouveau, même après la mort. »

Dorothea était sincèrement sérieuse lorsqu’elle parlait de retrouver Nicks pour l’épouser à nouveau dans sa prochaine vie. L’amour étouffant de sa sœur pour Nicks laissa Deirdre dans un état de profonde inquiétude.

« Il ne t’a peut-être pas pris au sérieux, non ? C’est peut-être pour cela qu’il n’a pas réagi plus fortement ? »

« Cela me convient tout à fait, » Dorothea avait souri. « Ce qui compte, c’est que je ne le laisserai jamais s’échapper. »

Deirdre haussa les épaules et déclara : « Nous sommes peut-être sœurs, mais même moi, j’hésite devant l’intensité de ton affection. »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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