Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 8 – Chapitre 1 – Partie 2

+++

Chapitre 1 : Réunion de mariage

Partie 2

Les Roseblades devaient être convaincus que nous n’étions pas capables de les repousser, ce qui signifie qu’ils se vengeraient sûrement si nous essayions. Je les imaginais déjà en train de dire quelque chose comme « Comment une maison aussi basse ose-t-elle refuser une demande de ses supérieurs ? »

Quelle que soit la vérité, c’était une situation insensée du point de vue de la Maison Bartfort. Ce genre d’arrangement n’aurait jamais dû venir jusqu’à nous en premier lieu, et encore moins atteindre ce stade. Je ne pouvais pas blâmer mon père et Nicks d’être complètement perdus.

« Donc, par rendez-vous arrangé, je suppose qu’ils veulent que vous vous rencontriez face à face », avais-je dit, espérant une clarification. « Et ensuite, ils espèrent vous marier dès qu’ils pourront vous précipiter jusqu’à l’autel ? »

Nicks avait baissé sa tête. « Oui, exactement. Je n’ai jamais eu d’illusions sur le fait d’épouser qui je voulais, mais… c’est un peu extrême, n’est-ce pas ? J’espérais un mariage comme celui de nos parents, quelque chose de plus léger et confortable. »

Il avait raison. Nos parents étaient un couple marié parfait.

J’avais remarqué que le regard de mon père était braqué sur moi. « Qu’est-ce qu’il y a ? Ai-je quelque chose sur le visage ? »

« Tu sais que tout le monde pense que j’ai triché à cause de toi ? »

« Quoi ? Pourquoi ? As-tu triché ? Wow. Tu es une ordure, papa. » J’avais froncé le nez, juste en l’imaginant.

« Tu es la dernière personne de qui je veux entendre ça ! »

Apprendre que les gens le soupçonnaient d’adultère était un choc suffisant, sans parler du fait qu’on m’en rendait responsable. C’est une façon de fuir la responsabilité de tes propres actions, papa ! L’accusation infondée m’avait fait dresser les poils.

Nicks soupira profondément et expliqua : « Tu as filé à la capitale dès ton retour de voyage à l’étranger, alors tu n’as aucune idée de ce qui s’est passé… Nos parents ne sont pas en très bons termes en ce moment. »

« Parce que maman pense que notre père l’a trompée ? » J’avais fait une supposition. J’avais lancé un regard à papa, dégoûté qu’il s’abaisse à un tel niveau.

Mon père avait les bras croisés sur sa poitrine et faisait rebondir son pied sur le sol. Il était furieux. « Tu crois que c’est la faute à qui si les soupçons se portent sur moi, hein ? C’est de ta faute. »

« Pourrais-tu ne pas tout me mettre sur le dos ? Merci, j’apprécie. »

« Cette fois-ci, comme toutes les autres, c’est assurément ta faute ! »

Je n’allais pas arriver à grand-chose en lui parlant, alors j’avais regardé mon frère à la place.

Nicks avait pressé une main sur son front et s’était penché en arrière pour regarder le plafond. « Pendant tes études à l’étranger, tu as vécu avec Marie, n’est-ce pas ? »

« Oui, en raison de circonstances indépendantes de ma volonté. Anjie et Livia m’ont cependant donné la permission. »

Il secoua la tête. « Je n’arrive pas à croire qu’elles aient accepté toutes les deux. De toute façon, nous avons envoyé Mlle Yumeria pour s’occuper de toi là-bas, tu te souviens ? Notre mère lui a dit de garder un œil sur toi tout le temps. »

« J’ai entendu parler de ça. C’est triste que ma famille ne me fasse pas du tout confiance alors que je suis une personne si sérieuse et si droite. »

Leur manque de foi me blessait profondément, mais c’était normal. Dans mon monde précédent, mes parents avaient fait confiance à ma sœur plutôt qu’à moi, et maintenant le même schéma se répétait. C’est ridicule. Pourquoi les gens étaient-ils si peu enclins à me croire ?

J’avais secoué ma tête, tsk-tsking. Papa et Nicks m’avaient jeté des regards froids.

« Mlle Yumeria nous a dit que Marie t’appelle “Grand Frère”. »

« … Quoi ? » Je m’étais figé. J’avais été si confiant que j’étais innocent de ce crime particulier, mais il semblait que j’avais fait quelque chose pour inviter un malentendu.

Mon père avait tapé du poing contre la table basse à plusieurs reprises, comme pour protester. « Et à cause de ça, les gens pensent que j’ai couché avec dame Lafan ! J’ai entendu dire qu’il y a une autre fille d’une famille noble importante de la République d’Alzer qui t’appelle son petit frère !? C’est moi qui suis dans le noir ici, j’espère que l’on m’expliquera ce que sont ces absurdités ! »

De la sueur froide avait coulé dans mon dos. Marie m’avait appelé « Grand Frère » presque quotidiennement pendant que nous étions en République, mais je n’aurais jamais pensé qu’elle aurait l’imprudence de laisser Mlle Yumeria l’entendre. Expliquer la situation de Mlle Louise serait encore plus compliqué que cela.

« Donc, euh, avec Marie, c’est plus comme… tu sais, un truc du genre demi-frère et sœur ? Comme, deux personnes qui ne sont pas vraiment apparentées, mais le plus âgé est comme une figure de grand frère. Et si vous êtes curieux au sujet de Mlle Louise, elle ne m’appelle comme ça que parce qu’il s’avère que je partage une étrange ressemblance avec son frère décédé. Ouais, donc… c’est un malentendu. »

Mlle Yumeria avait fidèlement relayé tout cela à ma mère, ce qui avait eu pour conséquence l’atmosphère tendue qui imprégnait toute notre maison. À mon grand dam, je ne pouvais pas clamer mon innocence dans cette affaire comme je l’avais espéré.

« Je suis désolé », avais-je dit. « Je m’excuserai auprès de maman pour toi. Je veux dire, il n’y a aucune chance que tu la trompes de toute façon, non ? Soyons logiques. Il est impossible que Marie ou Mlle Louise soient tes enfants. »

« C’est ce que j’ai dit à ta mère ! Mais à quoi bon, quand c’est trop difficile à prouver !? »

Il avait poursuivi en expliquant que ses souvenirs de l’époque étaient plutôt vagues, et qu’il ne pouvait donc pas raisonnablement nier tout ce que ma mère disait. Aussi impossible qu’il ait pu tromper deux femmes de haut rang, il n’y avait aucun moyen de prouver qu’il disait la vérité. De plus, il serait difficile de faire venir les personnes impliquées ici pour témoigner, la famille de Marie avait connu des temps difficiles avant de se dissoudre complètement. Ils n’avaient pas pris la peine de participer à la guerre contre la Principauté de Fanoss et avaient fui, ce qui leur avait coûté leur titre de noblesse.

La situation de la famille de Mlle Louise était tout aussi difficile. Ils étaient occupés à Alzer avec la restauration de leur pays. Nous ne pouvions pas demander à une maison noble éminente d’une puissance étrangère de venir ici juste pour résoudre une querelle entre un couple marié.

« Pourquoi cela se produit-il ? Luce m’évite quoique je lui dise. Maintenant, il y a cet arrangement que les Roseblades proposent. Qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour mériter tout ça ? Que quelqu’un me le dise. » Il avait baissé sa tête, dépité.

Mon cœur se serrait de culpabilité tandis que je regardais. « Je suis vraiment désolé. Hé, je sais comment me rattraper ! Je peux intervenir et mettre fin à cette discussion sur l’arrangement ». Après m’être creusé la tête pour trouver un moyen d’aider ma famille, la première chose qui m’était venue à l’esprit avait été de faire en sorte que ces fiançailles n’aient pas lieu.

Ma suggestion avait suscité des regards méfiants de la part des deux hommes dans la pièce. Nicks semblait particulièrement inquiet que je fasse quelque chose de fou.

« N’as-tu pas écouté ? Nous ne sommes pas en mesure de les rejeter », avait-il déclaré.

« J’ai une bonne idée, cependant. Un moyen pour que ce soit eux qui nous repoussent et non l’inverse. »

Il pencha la tête. « Ils vont nous refuser ? Peux-tu vraiment faire en sorte que ça arrive ? »

« Fais-moi confiance. J’ai ça dans le sac. »

Aussi embarrassant que ce soit de l’admettre, j’avais échoué un nombre incalculable de fois aux parties de thé quand j’étais à l’académie. Cela m’avait donné une expérience vitale : Je savais précisément ce que les filles détestaient. L’objectif d’un goûter était d’inviter des filles dans l’espoir d’établir des fiançailles, mais j’avais tout gâché plus souvent que je ne pouvais le compter. J’étais un véritable expert dans la façon de ruiner un rendez-vous.

« Vous avez devant vous le type qui a raté des dizaines de goûters. Nous aurions des problèmes si tu voulais réussir à gagner son cœur, mais si c’est l’échec que tu cherches, je suis ton homme. »

Même notre père avait eu du courage. Il s’était levé du canapé. « C’est une chose pathétique dont on peut être fier, fiston, mais en ce moment, c’est exactement ce dont nous avons besoin ! Et avant que j’oublie, assure-toi aussi d’expliquer la situation à ta mère. »

« Détends-toi. Je m’occupe de tout », avais-je dit. « Je te promets que je vais gâcher ce rendez-vous. »

Nicks avait l’air partagé, mais l’idée de ne pas avoir à épouser la fille d’un comte était trop tentante pour qu’il la refuse.

« D’accord », avait-il dit. « Si Mlle Dorothea refuse les fiançailles, ce sera la fin de l’histoire. Bien que je déteste te demander cela, je mets mon destin entre tes mains pour cette fois, Léon. »

Leurs paroles étaient un peu désobligeantes à mon goût, mais j’avais juré de faire de mon mieux pour les aider. Nous étions une famille.

« Fais-moi confiance, d’accord ? L’échec ne fait pas partie de mon vocabulaire. »

Attends une seconde. Est-ce que ça marche dans le cas présent ? Peut-être que j’aurais dû dire que l’échec était mon deuxième prénom ou quelque chose comme ça.

Peu importe.

 

☆☆☆

 

À peu près à la même heure, Luce, la mère de Léon, visitait l’une des chambres d’amis de leur propriété. Elle était actuellement occupée par une femme.

« Je comprends où Balcus veut en venir. Les choses étaient si agitées à l’époque qu’il n’aurait jamais pu s’amuser. Mais il a disparu pour visiter la capitale trop de fois pour être compté. Personne ne peut dire avec certitude qu’il ne s’est jamais rien passé », renifla Luce, en essuyant ses larmes avec un mouchoir.

La femme qui écoutait la litanie de plaintes de Luce était Noëlle Zel Lespinasse. Ses cheveux étaient principalement blonds, mais ils prenaient une teinte rose pétale près des pointes, et elle les portait attachés en une queue de cheval sur le côté. Ses yeux dorés fixaient Luce avec compassion tandis qu’elle l’écoutait, son sourire énergique habituel étant remplacé par une expression calme et posée.

Noëlle vivait actuellement dans la propriété familiale de Léon. Elle passait ses journées dans un fauteuil roulant, mais elle avait entrepris des démarches de rééducation récemment. Grâce au soutien combiné de Luxon et de Creare, son rétablissement se poursuivait rapidement.

Luce était passée la voir parce qu’elle voulait que quelqu’un l’écoute s’épancher. Désireuse de rassurer cette femme anxieuse, Noëlle lui parla de sa voix la plus joyeuse.

« Je suis sûre que tout ira bien ! »

Bien que, ayant dit cela… Même moi, j’ai entendu Rie appeler Léon son « grand frère » à l’époque. La façon dont ces deux-là agissent l’un avec l’autre, je ne pouvais pas m’empêcher de penser qu’ils étaient en fait des frères et sœurs.

Même si elle essayait de remonter le moral de Luce, intérieurement, elle craignait que ces soupçons ne soient fondés. Léon et Marie ne se ressemblaient pas du tout en apparence, mais il y avait une similitude inexplicable et étrange entre les deux. C’était la façon dont ils se tenaient et la façon dont ils interagissaient. Ils n’avaient pas du tout l’air de parfaits étrangers. Cela avait choqué Noëlle quand elle avait découvert qu’elles n’étaient pas apparentées.

Elle avait ses propres doutes, mais Lady Bartfort avait fait beaucoup pour elle et serait sa future belle-mère. Noëlle était prête à tout pour lui apporter un peu de réconfort.

« Il n’a pas l’air d’être le genre d’homme à te tromper, » dit-elle. Elle disait la vérité, Balcus ne lui semblait pas être du genre à mentir.

Luce essuya de nouveau ses larmes. « Merci, Noëlle. Je ne peux pas te remercier assez d’être devenue l’épouse de Léon. »

« Oh, hum… enfin, son troisième, quand même. » Noëlle avait forcé un sourire.

L’expression de Luce s’était assombrie. En tant que mère de Léon, elle se sentait un peu responsable des fiançailles de son fils avec trois fiancées différentes.

« Comment en est-on arrivé là ? Lady Anjelica et Miss Livia sont des filles merveilleuses, oui, mais nos positions sociales sont si… dissemblables. Mlle Livia est si nerveuse quand je l’approche. Et pour commencer, je n’aurais jamais imaginé que Léon se retrouverait fiancé à trois filles différentes. »

Elle ne s’inquiétait pas seulement pour son fils, mais aussi pour la relation délicate qu’elle entretient avec Anjie et Livia. Anjie était une noble dame née, bien au-dessus du rang de Luce. Livia était à l’opposé. Étant une roturière, elle considérait Luce comme l’épouse estimée d’un noble. Chaque fois que Luce tentait d’engager la conversation, elle se heurtait à la distance de Livia.

Incapable de briser la glace avec les deux autres, Luce s’était prise d’affection pour Noëlle, car il était beaucoup plus facile de lui parler. Luce pouvait s’épancher et se confier à Noëlle, ce qu’elle n’aurait jamais pu faire avec Anjie ou Livia.

« Tu sais, pourtant, » dit Noëlle, « je suis censée venir d’une famille assez élevée. La seule différence est que j’ai été élevée comme une roturière. »

« Mon éducation était similaire à la tienne. Je suis peut-être la maîtresse de maison maintenant, mais il serait normalement impossible pour une femme de mon milieu d’être l’épouse officielle d’un baron. »

+++

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

Laisser un commentaire