Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 7 – Chapitre 9 – Partie 3

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Chapitre 9 : La tête pensante

Partie 3

J’avais fui pour sauver ma vie dans les cieux près du Temple de l’Arbre Sacré, avec Gier qui me poursuivait. J’en avais profité pour chronométrer ses mouvements. « C’est une puissance folle qu’il a là… mais avec cependant des mouvements prévisibles. »

Luxon partageait mes sentiments et ajouta : « Il semble que les compétences du pilote ne soient pas à la hauteur des capacités de son armure. Il est confronté au même problème que toi, en d’autres termes… à la différence que tu es un pilote plus compétent. »

« Les hommes Hohlfahrtiens n’ont pas d’autre choix que d’entraîner leur corps pour pouvoir plaire à leurs supérieures féminines », avais-je dit en haussant les épaules.

« Ta raison pour perfectionner ta force est pathétique, mais elle te convient. »

« Excuse-nous ! C’était comme ça pour tous les gars de Hohlfahrt ! »

« Non, » corrigea-t-il, « seulement un petit pourcentage. Pour être précis, seuls ceux de l’aristocratie de rang de vicomte ou inférieur ont dû s’humilier comme vous l’avez fait. Toi et tes “camarades” mis à part, la plupart des hommes d’Hohlfahrt jouissent de relations égalitaires avec les femmes. »

C’était une époque infernale, remplie de travaux pénibles. Lorsque vous suivez une classe de l’académie, vous pouvez être assez naïf pour penser que vous n’avez pas besoin de rester en forme physiquement pour suivre. Mignon ! On se retrouve dans des exercices d’entraînement de niveau militaire. Les jours et les nuits exténuants que j’ai passés à travailler dur — comment mes amis et moi avons mis nos vies en danger en plongeant dans les donjons, juste pour trouver l’argent nécessaire pour acheter des cadeaux pour les dames — tout cela était gravé de façon permanente dans ma mémoire. D’où je me tenais, Serge ressemblait plus à un enfant qui faisait semblant d’être un aventurier.

Gier avait foncé vers moi, émettant de son bouclier des faisceaux d’énergie à haute puissance qui s’étaient dirigés vers moi. Ces lasers s’élançaient après chacun de mes mouvements, se dirigeant vers leur cible. J’avais réussi à les dévier en engageant ma propre attaque laser depuis le sac à dos d’Arroganz. Je n’aurais jamais imaginé, en me réincarnant ici, que je me retrouverais dans une bataille laser avec quelqu’un.

« C’est très différent de ce que j’imaginais », avais-je murmuré.

Serge était de plus en plus exaspéré par son incapacité à m’écraser rapidement. « Je te jure, je vais te tuer ! Si c’est la dernière chose que je fais ! » Il avait sorti un étui gris en acier et en avait retiré une seringue. Puis il l’avait plongée dans sa peau.

« Encore de la drogue ? Es-tu si désespéré que ça de gagner ? » J’avais regardé à travers le moniteur l’écume qui bouillonnait aux coins de sa bouche. Il l’avait essuyée une fois qu’il s’était suffisamment calmé, mais les veines de tout son corps étaient gonflées.

« Je vous conseille de cesser d’utiliser ces drogues qui améliorent le corps. Vous mettez une énorme pression sur votre corps », avait déclaré Luxon.

Serge s’était renfrogné. « Tant que je peux tuer Léon, je m’en fiche. J’ai toujours, toujours détesté sa gueule. »

« Ouais, eh bien, tu as le mauvais gars. Je ne suis pas le Léon des Rault. »

Les quatre pattes de Gier trottèrent dans l’air, montrant une vitesse bien supérieure à celle d’Arroganz. La lance qu’il utilisait était incroyablement tranchante, elle faisait un travail rapide sur le blindage supplémentaire que Luxon avait apposé sur Arroganz.

« Maître, » dit Luxon, « Serge n’a plus aucune prise sur la réalité. »

C’était peut-être à cause des médicaments, mais Serge était plus bavard — et plus ouvert — qu’il ne l’avait jamais été auparavant. « Comme si je me souciais de savoir si tu es vraiment lui ou pas ! Ça ne change rien ! Je ne serai jamais de la famille pour eux si je ne te tue pas d’abord. Sinon ils ne m’aimeront jamais ! »

« Ils ne t’aimeront jamais ? »

Je l’avais évité de justesse lorsqu’il s’était précipité sur moi cette fois, mais il avait fait demi-tour presque immédiatement et avait déclenché un barrage d’attaques. Son assaut était si féroce que j’avais l’impression de combattre plusieurs Armures à la fois. Je ne pouvais qu’imaginer l’énorme pression que cela exerçait sur Serge. Il avait dépassé ses limites en utilisant les amplificateurs, mais le moniteur m’avait montré que cela n’avait fait qu’atténuer son sens de la douleur. Le sang suintait de ses lèvres.

« C’est parce que tu es là qu’ils ne m’aiment pas ! » grogne-t-il. « Louise ne m’aimera pas, et Albergue n’est pas différent. Même ma propre mère ne s’intéresse qu’à toi ! Ils ne m’ont jamais… jamais aimé ! »

Selon sa logique, ils ne lui avaient jamais donné une once d’amour depuis qu’ils l’avaient adopté dans leur famille. Naturellement, j’avais dû demander… « Ne penses-tu pas que la raison de cela est que tu as délibérément fait des choses pour qu’ils te détestent ? »

« Ils me pardonneraient s’ils étaient ma vraie famille ! Ils ne l’ont pas fait parce qu’ils ne m’aiment pas ! »

Gier avait volé haut au-dessus d’Arroganz, chacun de ses quatre sabots émettant des lames laser. Il s’était écrasé sur moi dans l’espoir d’embrocher mon armure. J’avais esquivé et j’avais frappé une de ses jambes dans le processus.

Serge avait continué à crier : « Ils accepteraient tout s’ils m’aimaient vraiment ! Pourquoi personne ne m’aime ? C’est toujours toi ! Mais qu’en est-il de moi !? Et moi !? »

Était-ce pour ça qu’il avait agi ainsi dans le passé ? Pour tester leur amour ? Était-il si désespéré de ressentir leur affection qu’il avait pris des mesures aussi scandaleuses ? Je compatissais avec lui dans une certaine mesure. Puis une question pressante m’était venue à l’esprit, et je devais la lui poser. « Et toi ? Où était ton amour ? »

« Qu’est-ce que tu racontes ? »

Son pilotage était devenu sauvage et désordonné, il ne pouvait pas utiliser le plein potentiel de Gier. Plus je l’observais, plus je réalisais qu’il n’était pas aussi sérieux qu’il le prétendait. Il était devenu un aventurier par dépit pour ses parents, probablement. Il avait le talent, donc il avait rencontré un certain succès, mais il n’était pas sérieux. Cela le rendait faible.

« Tu sembles si désespéré d’être aimé. Mais qu’en est-il de toi ? Aimais-tu vraiment ta famille ? »

Les attaques de Gier étaient devenues nettement plus lentes et ennuyeuses. Ne voulant pas laisser passer ma chance, j’avais abattu mon épée sur Gier et lui avais coupé le bras droit.

« L’amour est une grande chose », avais-je dit. « Je la veux aussi. C’est bien de recevoir de l’affection de ses parents. Le truc, c’est que je pourrais te le demander tout aussi facilement : Et l’amour que tu portes à ta famille ? Monsieur Albergue t’a tendu la main et tu l’as repoussée. Tu as brûlé le trésor le plus cher de ta grande sœur. Peux-tu vraiment appeler ça de l’amour ? »

« Qu’est-ce que tu sais de moi, hein !? Tu as tout pour toi ! »

« Oh, arrête tes conneries. Laisse-moi te demander la même chose : que sais-tu de moi ? Tu me confonds toujours avec le Léon des Rault, mais je suis un type totalement différent. Tu ne sais rien de ce que j’ai traversé. J’apprécierais que tu arrêtes de me détester sans raison valable. »

Je devais l’admettre, j’avais de l’empathie pour sa détresse, mais alors quoi ? Ses problèmes n’avaient rien à voir avec moi, et c’était lui qui me faisait de la peine à cause de son propre bagage. J’aurais vraiment préféré qu’il ne me mêle pas à tout ça. J’étais la victime ici !

« As-tu tant besoin que d’autres personnes te comprennent ? » avais-je demandé. « C’est plutôt ironique, venant d’un type qui n’a pas essayé une seule seconde de comprendre sa propre famille. As-tu déjà pensé à ce que Mlle Louise a ressenti quand tu as brûlé le souvenir qu’elle avait gardé de son frère décédé ? Tu étais un enfant à l’époque, je comprends, mais tu pourrais au moins dire que tu es désolé. »

Les relations entre lui et sa famille étaient devenues beaucoup trop tendues. Monsieur Albergue et le reste de la famille n’avaient pas besoin de combler le fossé à ce stade, Serge oui. Ils auraient pu avoir une chance en tant que famille, s’il avait fait quelques efforts.

« C’est ce qu’on dit toujours, non ? L’amour est quelque chose qui se nourrit. Tu as fait une erreur en exigeant leur amour avant d’essayer d’entretenir la relation. »

« Quoi, crois-tu que je n’ai pas essayé !? » Serge m’avait envoyé bouler.

« Qu’est-ce que j’en sais ? Ne me le demande pas. Je ne suis pas impliqué dans vos relations. »

« Je… Je l’ai fait… ! » Sa voix s’était tue. C’était peut-être moins le fait qu’il se soit tu que le fait qu’il n’avait rien à dire pour sa défense.

« Hmm ? Ne me dis pas que tu as finalement réalisé que j’avais raison — que tu n’as rien tenté ? C’est un peu bizarre, hein, d’attendre que les gens t’aiment sans rien faire pour le mériter ? Et n’est-ce pas un peu bizarre de vouloir que les autres t’aiment alors que tu ne les aimes même pas ? »

« Ferme-la ! »

Gier avait levé son bouclier et avait chargé, avec l’intention de me frapper, mais j’avais levé mon épée pour le rencontrer. Je l’avais abattue au moment où Gier s’approchait, transperçant le bouclier et détruisant son bras gauche. Déséquilibré, Gier avait plongé vers le sol.

« Tu les as repoussés quand ils ont essayé de te tendre la main. C’est une famille merveilleuse. Ce qui m’intrigue, c’est pourquoi tu ne les as pas laissés entrer, et pas l’inverse », lui avais-je crié.

« Comme si… comme si tu allais comprendre ! » Serge grimaça sous l’impact de sa chute. Heureusement pour lui, Ideal avait rendu son Armure suffisamment durable, Gier était encore capable de bouger.

J’avais baissé d’altitude, posant Arroganz au sol avant de m’approcher de Gier. « Je te l’ai déjà dit : Je ne sais rien de toi et je ne m’en soucie pas. Tu ne sais pas non plus grand-chose de moi. Tu n’as même pas essayé d’apprendre quoi que ce soit sur ta propre famille, mais tu es là à exiger avec arrogance qu’ils t’aiment quand même. C’est dégoûtant. Appelle ça une sorte de phase rebelle si tu veux, tu as endommagé ta relation avec eux au-delà de toute réparation et tu as même eu recours à un coup d’état. »

« C’est eux qui m’ont abandonné ! » répliqua Serge.

« Fais-tu référence à la débâcle de la déshérence ? Mon garçon, tu es plus stupide que tu n’en as l’air. C’est toi qui as abandonné tes devoirs pour jouer les aventuriers tout le temps. Monsieur Albergue a supposé que tu voulais devenir un aventurier à l’époque, alors il a voulu te libérer du fardeau d’être son héritier. Comme ça, tu pouvais suivre ton rêve. »

« Qu-Quoi ? Je n’ai jamais entendu parler de… blegh ! » Serge s’étouffa, cracha du sang. Il avait trop compté sur les drogues.

« Tu n’es dans ce ruisseau merdique que parce que tu y as foncé toi-même. »

Pendant que j’étais occupé à le sermonner, Luxon bougeait son œil d’avant en arrière, visiblement mécontent. « Maître, tu as une incorrigible langue de bois. Comment peux-tu être aussi impitoyable avec Serge ? N’as-tu aucune compassion ? »

« Bien sûr que oui. Crois-tu que ça ne me fait pas aussi mal au cœur ? Je dis juste qu’une partie de tout ça est de sa faute pour ne pas l’avoir réalisé plus tôt ! » Il était aimé, mais ne l’avait pas réalisé. Rien de plus, rien de moins. « Ta plus grande erreur a été de croire aux mensonges qu’Ideal t’a colportés. »

Les Raults auraient pu accepter Serge chez eux avant sa tentative de coup d’État, mais il était bien trop tard pour cela après le désordre dans lequel il avait entraîné tout le monde.

Le Gier s’était soulevé sur ses pieds, mais son pilote était déjà à sa limite. Serge ne semblait pas en état de se battre.

« C’est la fin, alors laisse-moi au moins te dire une chose. C’est important, alors écoute bien », avais-je dit. Je devais lui dire ça, quoi qu’il arrive, mais une forte lumière avait traversé le ciel avant que je puisse prononcer mes mots. « Qu’est-ce que c’est que ça ? »

« Il y a un problème sur la Licorne. »

Il y avait un problème ici aussi : Le visage de Serge s’était soudainement déformé, traduisant une douleur bien pire que ce que j’avais vu auparavant. À l’intérieur du cockpit de Gier, des amas de chair avaient commencé à sortir de l’équipement mécanique et aussi de l’extérieur. Un liquide noir s’était échappé de ses articulations et avait progressivement avalé l’Armure entière.

À l’intérieur, Serge avait crié, « Qu’est-ce que c’est, Ideal !? M’as-tu trompé ? Tu l’as fait, n’est-ce pas !? »

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Claramiel

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