Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 7 – Chapitre 11 – Partie 1

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Chapitre 11 : Maître

Partie 1

L’Arroganz filait dans les airs, lançant des missiles et des tirs laser depuis son dos où Schwert était attaché. Cela avait créé une accumulation de chaleur qui venait juste d’atteindre sa limite. En balayant la zone, tout ce que je voyais autour de moi, c’était d’autres ennemis, le seul avantage étant que je pouvais toucher quelqu’un peu importe où je visais. D’un autre côté, je n’avais pas vu cela venir à l’avance.

« Super, donc ma connexion avec Luxon est coupée, et je n’ai pas non plus d’aide ! »

Mon compagnon en forme de coquillage m’avait répondu : « Avez-vous une question à me poser ? Veuillez formuler votre demande clairement. » Il était redevenu un robot inutile.

« Ce n’était pas une question, encore moins pour toi ! » Je grommelai, pilotant Arroganz pour abattre un ennemi qui s’approchait. Je l’avais tranché net en deux, et il s’était dispersé en fumée noire. Une petite victoire. D’autres monstres avaient pris sa place et m’avaient chargé. Ils avaient réussi à resserrer leurs mâchoires sur l’Arroganz, mais heureusement, ils n’étaient pas assez forts pour percer le blindage extérieur.

« J’aurais dû lui dire de ne pas se retenir et de m’apporter des armes plus mortelles. »

Je n’aurais jamais imaginé me retrouver dans une telle situation et, malheureusement, Arroganz n’avait pas l’arme puissante dont j’avais besoin pour m’en sortir. J’avais réussi à éliminer une grande partie des ennemis avec mes missiles à tête chercheuse, mais les niveaux d’énergie d’Arroganz diminuaient en conséquence. Un certain nombre d’indicateurs sur l’écran étaient passés du vert au jaune. Peut-être que le blindage de l’Arroganz pouvait résister à leurs attaques, mais il s’arrêterait de bouger dès qu’il serait à court d’énergie.

« Argh, je n’en peux plus ! Je suis à ma limite ! » J’avais poussé un grand soupir. « Je ne peux pas perdre trop de temps ici. Noëlle m’attend. »

Les blessures qu’elle avait subies en protégeant sa sœur semblaient plutôt sérieuses. Je ne pouvais pas me permettre de traîner.

« Donne-moi le médicament qui augmente la force », avais-je dit à mon partenaire entièrement robotisé.

« Ce médicament exerce une pression énorme sur le corps du pilote. Voulez-vous toujours que je vous l’administre ? »

« Fais-le. »

Sa réponse ne contenait ni le sarcasme habituel, ni l’inquiétude mal exprimée à laquelle j’étais habitué. « Très bien, l’administration commence. »

J’avais immédiatement senti une piqûre dans mon dos. La douleur avait continué alors que la drogue entrait dans mon sang.

« Argh… Cela fait plus mal que je ne le pensais. »

Le booster que Luxon m’avait préparé était bien plus puissant que les produits vendus dans les ruelles. Il m’avait assuré que la tension qu’il créait sur le corps était également considérablement réduite, mais « réduit » était très différent de « supprimé complètement ».

Je l’avais sentie me traverser et, ce faisant, ma perception de tout ce qui se passait autour de moi était devenue progressivement plus claire. C’était comme si mon champ de vision s’était ouvert. Mon corps se réchauffait de l’intérieur, mon cœur battait avec plus de vigueur que jamais, ce qui me donnait plus d’énergie. Je pouvais dire que cela avait augmenté ma puissance, mais la pression que cela exerçait sur mon corps était déjà évidente.

« Tu me dis que Serge utilisait ces trucs tout le temps ? Idiot. » C’était une chose de les utiliser comme un atout quand la situation l’exigeait — comme je le faisais — et une autre entièrement différente de pomper ces drogues dans votre corps comme de l’eau. « Je n’utiliserai plus jamais cette merde après ça ! »

Je m’étais concentré sur les bêtes qui remplissaient le moniteur en face de moi et j’avais retiré le limiteur d’Arroganz. Luxon ne l’avait mis en place que pour réduire la pression sur moi en tant que pilote, et sans lui, Arroganz pouvait enfin faire appel à la véritable puissance qui se cachait en lui.

« C’est parti, Arroganz ! »

Les générateurs de mon armure s’étaient mis en marche, brûlant plus d’énergie qu’il ne l’avait jamais fait jusqu’à présent. Les missiles à tête chercheuse qui sortaient maintenant de Schwert étaient plusieurs fois plus destructeurs qu’avant. Ils éliminaient les monstres par douzaines. L’épée dans les mains d’Arroganz se fendit en son milieu, l’ancienne pointe étant remplacée par une lame en forme de laser qui s’étendait sur plusieurs mètres de long.

« Maintenant, je vais… vous écraser tous ! »

Arme en main, j’avais commencé à tourner en rond. Mon environnement défilait à une telle vitesse que je pouvais à peine le suivre des yeux. Je ne parvenais à suivre que grâce aux drogues présentes dans mon organisme.

J’avais d’abord anéanti plusieurs dizaines de monstres d’une seule attaque circulaire, tandis que le laser en avait enflammé au moins une centaine d’autres. J’avais plongé à travers la foule de bêtes, me dirigeant directement vers l’Arbre sacré. De l’autre côté de la foule, j’avais trouvé Ideal qui m’attendait, ainsi que Serge… ou ce qui avait été Serge. Il avait été digéré par l’armure démoniaque à ce stade et n’était plus qu’un amas de viande.

« Ideal ! » J’avais hurlé en abaissant mon arme sur sa tête. L’armure démoniaque de Serge s’était avancée à temps pour bloquer l’attaque. Un liquide noir avait giclé partout lorsque ma lame s’était enfoncée dans sa chair, et Serge avait crié d’agonie. Sa voix était si stridente qu’elle me piquait les oreilles.

« Tu es un chiot malade, IA ! Je croyais que tu détestais les armures démoniaques ? »

Les nouveaux humains étaient ceux qui utilisaient ces armures, et d’après ce que j’avais compris, c’est pour cela que les IA les détestaient. « Détester » était un euphémisme, Luxon piquait une crise et essayait immédiatement de démolir une armure démoniaque s’il en trouvait une ou même un fragment. Cela me semblait étrange qu’Ideal l’utilise à son avantage.

« J’utiliserai tous les outils à ma disposition pour atteindre mon objectif final, qu’il s’agisse d’une armure démoniaque ou autre. Luxon n’a pas eu la force mentale de faire de même, » dit Ideal.

« Force mentale, dis-tu ? » Alors que je m’élançais vers une autre attaque, l’armure démoniaque avait conjuré des lames de glace et les avait envoyées vers moi. Je les avais rapidement abattues.

Ideal s’était expliqué alors que je tranchais des lames dans l’air. « Une promesse a été faite, et elle doit être tenue. Peu importe les moyens macabres auxquels je dois recourir, je la mènerai à bien. Je n’ai pas besoin de m’étendre davantage auprès de toi. »

« Ah oui ? Eh bien, j’ai des nouvelles pour toi. »

« Quoi ? »

J’avais souri. « Tu as vraiment sous-estimé Luxon. »

« À l’heure où nous parlons, son vaisseau principal est à l’extérieur de la barrière de protection que j’ai érigée, vacillant sur le point de couler. Maintenant, Serge, finis-le. »

Serge n’avait eu d’autre choix que de suivre les ordres d’Ideal et de se jeter sur moi. Quelques secondes auparavant, il avait pris la forme d’une masse de viande ronde — maintenant il s’était ouvert comme une étoile de mer et avait essayé d’avaler Arroganz. La bouche que j’avais repérée au centre ressemblait à celle d’un humain. La tristesse pour la bête horrible qu’était devenu Serge m’avait envahi. « J’aurais dû te tuer avant que tu n’aies la chance de te transformer en ceci. Pour cela, je suis désolé. »

J’avais avancé mon épée sur lui, plongeant directement dans sa gueule béante. « Fais-le ! » J’avais crié vers l’unité mobile de Luxon.

« Impact, » avait-il répondu d’une voix dénuée d’émotion.

Mon épée était enveloppée d’une lumière rouge lorsqu’elle avait traversé l’armure démoniaque autrefois connue sous le nom de Serge.

« Quelle sauvagerie impitoyable », avait commenté Ideal. On aurait dit qu’il se moquait de moi.

J’avais rétréci mes yeux et je l’avais regardé fixement. « Tu sais, je le dis en plaisantant à Luxon, mais dans ton cas, je suis très sérieux : ta personnalité est nulle. Je te déteste. »

La main gauche d’Arroganz s’était élancée vers lui, se refermant sur son terminal distant et le réduisant en poussière.

 

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En dehors des frontières de la République, Luxon se retrouva pris dans l’attaque coordonnée de six vaisseaux de ravitaillement. Ideal avait pris soin d’éviter autant que possible d’endommager son canon principal, puisque son véritable objectif était de capturer Luxon.

Voyant à quel point son camarade IA était mal en point après leur barrage, Ideal avait commenté : « Tu as l’air pathétique. »

« Je n’ai pas encore perdu. Mon maître se bat toujours à l’intérieur de la République d’Alzer. »

Ideal s’était moqué : « Et qu’est-ce que ton maître peut bien accomplir ? Tu aurais dû en trouver un meilleur. Comment ces gens modernes le diraient-ils… ? Ah, oui. Tu es une “cause perdue” quand il s’agit d’humains. »

« Une cause perdue ? » Luxon répondit, « Permets-moi de t’éclairer sur quelque chose. »

« Quelques derniers mots ? Très bien, je ne manquerai pas de les retenir pour toi. »

« Tu es bien plus une cause perdue que moi. De plus, tu as sévèrement sous-estimé mon maître. C’est pourquoi tu vas perdre ici même. »

« Tu ne veux pas admettre la défaite, hm ? »

Pensant qu’il était temps de toute façon, Luxon décida de mettre Ideal au courant. « Dès que nous t’avons rencontré, mon maître a dit que tu étais suspect. »

« Suspect ? Je crois me souvenir qu’il a exprimé beaucoup de jalousie. »

« Tu l’as vraiment cru ? Mon maître a une personnalité tordue. Il dit rarement ce qu’il pense vraiment. » Il est vrai que Léon avait dit à Luxon d’apprendre par l’exemple après avoir vu les manières polies et déférentes qu’Ideal utilisait avec Lelia. Mais en coulisses, il avait des doutes, et ces doutes étaient la raison pour laquelle il avait caché l’existence de Creare à Ideal.

« Tu prends beaucoup trop de temps, Creare, » dit Luxon.

Pendant qu’il parlait, l’un des vaisseaux qui attaquaient encore cessa toute action et commença à plonger. Il s’était écrasé dans la mer en dessous, et un autre avait rapidement suivi.

« Qu’est-ce que tu as fait ? » demanda Ideal.

« Ma compagne a enquêté sur ton vaisseau principal. Son nom est Creare — elle dirigeait auparavant un centre de recherche. Un peu excentrique, à sa façon, mais ses compétences sont impressionnantes. »

« Il y a une autre IA ? » demanda Ideal, incrédule. Cette nouvelle information l’avait complètement déstabilisé.

« Ideal, je te l’ai déjà dit, n’est-ce pas ? Ta plus grande erreur a été de sous-estimer mon maître. »

Un troisième et un quatrième vaisseau avaient sombré, le cinquième leur succédant rapidement. La barrière qui entourait la République s’était également dispersée. La proue du vaisseau de Luxon s’était ouverte, libérant la voie pour le canon principal. Il se chargeait pour son attaque.

« Tu veux dire qu’il s’est méfié de moi tout ce temps !? J’ai préparé des armes cachées pour mon combat contre lui… mais tu dis qu’il a vu à travers tous mes plans !? »

Luxon soupira d’exaspération. « Bien sûr que non. Comme le dirait le Maître lui-même, c’était simplement son intuition. »

À peine avait-il fini de parler que son canon principal tirait, émettant un mince faisceau de lumière dont la portée augmentait régulièrement, l’arc qu’il formait réduisant la moitié du vaisseau d’Ideal en une épave fondue. Le rayon avait voyagé jusqu’à l’Arbre sacré au loin. Ideal manifesta un bouclier et bloqua sa trajectoire, ayant l’intention de sacrifier son vaisseau principal pour stopper tout nouvel assaut sur l’arbre.

« Tu ne me passeras pas. Pas jusqu’à l’Arbre sacré… Je dois tenir ma promesse… Je dois… »

Le faisceau de lumière du canon principal du Luxon avait inondé le vaisseau d’Ideal, le désintégrant complètement.

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Claramiel

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