Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 13 – Chapitre 9 – Partie 2

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Chapitre 9 : Une attaque sur trois fronts

Partie 2

« C’est inutile », dit Arcadia. « S’il nous voit bouger, il ajustera simplement sa trajectoire. Je sais d’où il vient, je dois donc simplement m’assurer que le point le plus épais du bouclier se trouve directement au-dessus de moi. »

Tout en parlant, il commença à concentrer son énergie de façon à ce que le point le plus épais du bouclier se trouve directement au-dessus de lui. Cela affaiblirait le reste de son bouclier, mais tel était le prix à payer pour se défendre. Pour une protection supplémentaire, il décida d’utiliser son canon principal. « La meilleure façon de gérer cette situation serait de l’abattre avant qu’il ne puisse m’atteindre. »

L’Arcadia puisa dans ses réserves d’énergie et une boule rougeâtre apparut dans les airs au-dessus de lui. Une fois tous les préparatifs terminés, il ordonna : « Feu. »

L’explosion se propagea vers le haut. Le navire Partenaire tenta de s’en éloigner, mais il ne réagit pas assez vite. L’explosion traversa la coque et en arracha un morceau. Si les prévisions de l’Arcadia étaient exactes, le vaisseau était probablement rempli de poudre explosive. Ce serait le meilleur moyen d’infliger le maximum de dégâts à l’Arcadia, à condition que Partenaire atteigne sa cible. S’il transportait autant de poudre, il devrait exploser sous l’effet des dégâts subis.

Cela n’avait pas d’importance, car avec la moitié de son corps en moins, le Partenaire avait considérablement ralenti. Il ne semblait même pas en mesure de provoquer un impact.

« Oh ? Alors, tu n’as pas de poudre explosive à bord, comme je l’avais prévu », remarqua l’Arcadia. « Tu n’as pas eu assez de temps pour la préparer ? »

En voyant le navire Partenaire, Moritz avait d’abord été soulagé, mais il avait rapidement froncé les sourcils.

« L’armée royale et les vaisseaux spatiaux qui l’accompagnent étaient donc une diversion. L’archiduc Bartfort avait certainement tout prévu. »

Le navire Partenaire s’approcha d’eux en accélérant, des flammes jaillissant de son corps. L’Arcadia commença alors à déplacer la forteresse pour éviter d’être touché directement. Cependant, l’IA de Partenaire corrigea immédiatement sa trajectoire pour garder Arcadia en ligne de mire.

« C’est pitoyable », dit Arcadia. « Même si tu parviens à frapper la forteresse, cela ne suffira pas à m’abattre. » Il montra ses dents blanches, souriant de plaisir d’avoir surpassé les machines. « Tu auras beau te débattre, tu ne pourras pas repousser notre inévitable victoire. »

Le navire Partenaire percuta la barrière d’Arcadia; le corps du vaisseau s’était écrasé et termina sa course dans une explosion de feu. Des éclats d’obus et ce qu’il restait du navire dégringolèrent lentement dans la mer.

Un léger tremblement s’était fait sentir à l’intérieur de la forteresse, mais cela semblait être le seul impact de l’attaque. Toutes les personnes présentes dans la salle de commandement poussèrent un soupir de soulagement.

« Faites-moi un rapport sur la situation ! » aboya Moritz, redirigeant son attention sur l’effort de guerre.

Ses subordonnés se précipitèrent vers leurs postes.

« D’accord ! — Hum, il n’y a pas de dégâts à l’Arcadia. »

« La barrière magique a résisté entièrement à l’attaque. »

« M-Mais à cause de toute l’énergie que cela a nécessité, nous n’avons plus de barrière du tout. »

Arcadia les ignora, sa bouche s’ouvrant en un rire maniaque : « Hya ha ha ha ! La rouille vous a-t-elle finalement eu après toutes ces années, sales machines ? Si vous vouliez vraiment me faire tomber, vous auriez dû lancer une attaque collective depuis l’extérieur de l’atmosphère de la planète. Mais vous n’en étiez pas capables, n’est-ce pas ? C’est pourquoi vous vous êtes contentés de cette pitoyable excuse pour un plan de bataille en dernier recours. »

Même si l’Arcadia se moquait de leurs efforts, il savait qu’ils n’auraient rien pu faire de différent. Même si Fact les avait incités à lancer une attaque collective, leurs chances de réussite auraient été bien trop faibles. Le désavantage du royaume dans cette bataille était stupéfiant.

« Vous n’avez jamais eu la moindre chance de gagner », leur cracha l’Arcadia avec suffisance.

« Cette attaque m’a vraiment mis sur les nerfs », murmura Moritz en essuyant la sueur de son front. Au moins, nous avons coulé les deux navires de l’archiduc Bartfort. Il se figea. Hm ? Non, attends. Où est le troisième navire ?

Le Partenaire n’était plus qu’un amas de ferraille après l’explosion survenue lorsqu’il avait heurté les boucliers de l’Arcadia, et le Luxon avait disparu sous les flots. Tous avaient supposé qu’avec le navire principal de Luxon hors service, aucun autre vaisseau ne pourrait tenir tête à l’Arcadia. Mais un vaisseau manquait à l’appel et n’avait pas encore été repéré sur le champ de bataille.

« Attention à l’Einhorn ! » ordonna Moritz, la voix stridente sous l’effet d’une nouvelle panique.

Avec le Luxon et le Partenaire partis, il ne restait plus que l’Einhorn.

L’Arcadia cessa de rire et se retourna, faisant face à l’arrière de leur armée.

« Qu’est-ce que c’est que cette chose qui s’approche de nous à toute vitesse ! »

Il y avait un tremblement dans sa voix.

L’objet en question, qui fonçait droit sur eux, n’était autre que l’Einhorn.

 

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Les turbulences intenses et la gravité à l’intérieur du cockpit d’Arroganz rendaient le voyage insupportablement inconfortable. Je restais collé à mon siège, tandis que les coussins s’aplatissaient sous moi. Mais quelque chose d’autre m’inquiétait bien davantage.

« Pour l’amour du ciel, ne laisse pas ce plan se solder par un échec. J’aurais vraiment l’air d’un idiot », dis-je.

L’Einhorn avait décollé avant le reste de l’armée, optant pour un long détour autour du champ de bataille afin de surprendre l’ennemi par l’arrière. Une fois en position, les boosters que Luxon avait fixés au vaisseau pour lui donner plus de vitesse s’étaient mis à fonctionner à plein régime, nous propulsant tout droit vers notre destination. À partir de ce moment-là, j’avais souffert d’une intense gravité.

« Ravale tes plaintes, s’il te plaît. J’ai considérablement réduit l’impact gravitationnel. Ça pourrait être pire », me répondit Luxon en me taquinant comme il le faisait toujours.

« Sérieusement ? Est-ce une gravité réduite ? »

Je n’avais réussi à parler qu’au prix d’un grand effort, mais Luxon avait parlé sans heurt, comme si cela n’avait aucun effet sur lui. C’était peut-être une évidence, puisqu’il était une machine, mais cela m’énervait tout de même.

« J’ai trié les informations que Creare et Fact nous ont envoyées. D’après eux, l’Arcadia n’a plus assez d’énergie pour ses boucliers. »

C’était l’objectif de notre stratégie : épuiser Arcadia.

« On dirait que ça valait la peine de sacrifier le Partenaire, alors », avais-je dit en souriant malgré l’agonie.

Luxon déplaça son regard de haut en bas en acquiesçant : « Oui. Le Partenaire a accompli sa dernière mission avec succès. Il est bientôt temps, Maître. Bientôt, c’est nous qui remplirons notre devoir. »

« Assure-toi de nous y emmener en toute sécurité et en douceur, autant que possible », ajoutai-je. Je savais que ce que je demandais était impossible, mais je devais essayer.

« Je ferai de mon mieux », dit Luxon sans vraiment y croire.

Mes dents s’étaient enfoncées dans l’embout qu’il m’avait préparé. Il devait m’empêcher de me mordre la langue.

« Trente secondes avant l’impact », annonça Luxon en commençant le compte à rebours.

De violentes secousses, probablement causées par des tirs nous frappant, secouèrent le navire.

« Dix secondes avant l’impact. » Puis, après quelques secondes supplémentaires, « cinq, quatre, trois… »

 

☆☆☆

Les navires de l’armée impériale avaient alors ouvert le feu sur l’Einhorn. Les monstres avaient changé de position et se regroupaient à l’arrière de l’Arcadia pour servir de boucliers contre le vaisseau ennemi. Ils espéraient toutefois abattre l’Einhorn avant d’avoir à le bloquer physiquement.

« Comment oses-tu ? » hurla Arcadia. « Et avec cette triste excuse comme navire ! »

Quoi qu’ils tentent, l’Einhorn ne ralentissait pas. Il ignorait leurs attaques, fonçait et passait à côté du mur de monstres comme s’ils n’existaient pas.

Les sourcils de Moritz se froncèrent à la vue de la panique de l’Arcadia. Il tourna à nouveau les yeux vers le moniteur, où il observa l’Einhorn.

« Une attaque sur trois fronts », marmonna-t-il pour lui-même.

Le navire principal de Luxon et le Partenaire n’étaient que des diversions destinées à affaiblir l’Arcadia pour que l’Einhorn puisse agir.

Le nom « Einhorn » correspondait parfaitement au navire, puisqu’il avait une seule corne sur sa proue. Depuis ses conteneurs, il lançait plusieurs centaines de missiles qui pilonnaient les monstres en l’air autour de lui. Leurs tentatives pour l’abattre se révélèrent vaines, et pire encore, les tirs de riposte coulèrent un certain nombre de leurs navires.

« Nous ne pouvons pas l’arrêter », déclara Moritz, les bras croisés sur la poitrine. Il cria à ses hommes : « Préparez-vous à l’impact ! »

Aucune des secousses qu’ils avaient vécues n’était comparable à la violence de celle qui suivit.

L’Arcadia était en proie à une fureur intense et ses yeux étaient injectés de sang. « Vous êtes des tas de ferraille dégoûtants et couverts d’huile ! » hurla-t-il d’une voix aiguë.

Jusqu’à présent, la victoire de l’Empire était pratiquement assurée, mais cette attaque-surprise avait fait pencher la balance. Qui allait gagner ? La question ne se posait plus.

« C’est très bien », se félicita Moritz de cette évolution. C’est mieux ainsi, vraiment. Venez à nous avec tout ce que vous avez. Celui qui survivra jusqu’à la fin dominera cette planète. Ne retenez rien !

Il se sentait rongé par la culpabilité à l’idée d’assassiner des civils innocents qui ne pouvaient même pas se défendre, mais il se sentirait mieux après une bataille à mort où les deux camps se seraient battus jusqu’à la mort.

La salle de commandement était plongée dans le chaos.

« Que l’armée continue à combattre les forces ennemies », ordonna Moritz en reprenant tout le monde en main. « Dites-leur qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter des attaques contre l’Arcadia. Rappelez les chevaliers démoniaques ! »

L’attaque multiforme contre l’Arcadia avait déjà ébranlé leur armée. Leur ordonner de poursuivre l’assaut leur éviterait d’hésiter devant l’ennemi et de se demander s’ils devaient faire marche arrière pour protéger leur empereur et l’Arcadia. Moritz convoqua à nouveau les Chevaliers démoniaques, car ils seraient nécessaires pour s’occuper de l’Einhorn. Sa corne avait en effet profondément perforé l’Arcadia, offrant un point d’infiltration dont un certain nombre d’intrus profitaient déjà.

L’œil d’Arcadia tressaillit d’irritation. Le moniteur se tourna vers les intrus et leur jeta un regard noir : « Vous avez du culot de vous introduire dans ma forteresse. »

Ces intrus, qui pilotaient des armures, étaient montés à bord de l’Arcadia. L’une d’entre elles avait un design particulièrement unique, ainsi qu’un conteneur gargantuesque sur le dos.

Moritz et ses hommes firent la grimace.

« C’est Arroganz. »

« L’archiduc en personne est venu nous attaquer. »

« Il doit avoir perdu la tête. »

Cinq autres armures l’accompagnent, suivies par une véritable armée de drones dont les objectifs de caméra brillent sinistrement.

Arroganz s’arrêta et tourna son fusil vers l’une des caméras. Une voix filtra du microphone de son cockpit : « Salut à tous, du Saint Empire magique de Vordenoit », Léon avait salué ceux qui le regardaient dans la salle de commandement. Il tira ensuite sur la caméra, le moniteur devenant noir, mais même sans image, ils l’avaient entendu : « Et un bonjour spécial à l’homme responsable de toute cette guerre — Sa Majesté Impériale, le triste sac à merde qui se fait appeler votre nouvel empereur. »

L’entourage de Moritz s’enflamma devant l’impudence de l’archiduc, mais l’empereur lui-même trouvait le salut candide de Léon plutôt agréable.

De légères secousses parcourent le navire, indiquant que Léon et ses camarades avaient commencé leur assaut sur la forteresse.

Moritz éclata de rire : « Il est aussi grossier que Finn l’a dit. Il n’y en a pas beaucoup au monde qui oseraient m’insulter comme ça. »

Tout le monde dans la pièce se figea, déconcerté par sa réaction.

Moritz se ressaisit, l’émotion disparaissant de son visage.

« Donnons à nos nouveaux invités un peu de distraction », ordonna-t-il.

« Comme vous l’ordonnez, Votre Majesté Impériale ! » Ses hommes se précipitèrent pour exécuter ses ordres.

Pendant ce temps, l’Arcadia tremblait de rage et d’indignation : « Jamais, dans toutes mes batailles contre la vieille humanité, mes murs intérieurs n’avaient été franchis. Tu vas payer pour cela. Tu vas souffrir avant que tout cela ne soit terminé ! »

Des veines se dessinèrent sur tout son corps, mais sa fureur incandescente s’apaisa rapidement, se transformant en panique.

« Où est Son Altesse Impériale ? Envoyez des gardes pour la protéger, rapidement ! »

Exaspéré, Moritz soupira devant les intenses sautes d’humeur de la créature. Son regard se posa sur la canne qu’il tenait dans ses mains. Père, l’homme à qui tu as voulu tout donner est monté à bord de notre forteresse. Mais nous gagnerons si nous parvenons à le faire tomber. Je porterai tout le blâme lorsque tout sera terminé, en renonçant à ma propre vie. J’attends alors de toi que tu m’expliques pourquoi tu nous as trahis en premier lieu.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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