Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 13 – Chapitre 9 – Partie 1

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Chapitre 9 : Une attaque sur trois fronts

Partie 1

L’Arcadia avait réussi à contrer l’attaque de Luxon, mais n’en était pas complètement indemne. Une violente secousse traversa la forteresse, déclenchant des sirènes d’alerte dans les couloirs et alertant les personnes présentes dans la salle de commandement. Une quantité importante d’énergie avait été consommée pour se défendre contre l’explosion.

Moritz regarda sur les écrans : Luxon s’enfonçait sous les vagues. Ses poings tremblaient sur les accoudoirs de son fauteuil. Pris de panique, il ordonna : « Tirez une autre salve sur lui ! Assurez-vous qu’il soit détruit ! »

Peu importait que l’explosion initiale ait suffi à le trouer ou qu’il ait été englouti par l’océan. Cela n’avait pas suffi à le détendre.

« C’est ce que j’aimerais faire », dit Arcadia, non moins inquiet de leur situation. « Malheureusement, nous avons déjà utilisé trop d’énergie stockée. Il serait dangereux de vider davantage nos réserves alors qu’il reste des ennemis IA sur le champ de bataille. »

« Khh… », Moritz fit siffler l’air entre ses dents serrées.

Arcadia avait déjà canalisé toute l’énergie dont elle disposait pour abattre Luxon, ce qui s’était révélé être une sage décision. Ils avaient au moins chassé Luxon du terrain.

Pourtant, Moritz n’avait pas le droit de se reposer sur ses lauriers.

« Est-ce vraiment la fin ? Cette bataille va-t-elle se terminer aussi simplement ? »

C’était une déception — bien trop décevant, compte tenu de la façon dont Finn avait placé Léon sur un piédestal.

L’œil de l’Arcadia se déplaça d’un côté à l’autre :

« Vous avez surestimé la puissance de l’armement de la vieille humanité. Luxon est un adversaire redoutable, mais un vaisseau migrateur ne pourra jamais battre une forteresse telle que moi. »

Moritz s’enfonça dans son siège. Il aspira une grande bouffée d’air.

« Peut-être. Je suppose qu’il ne nous reste plus qu’à les achever. »

Avec Léon hors jeu, le reste de l’armée royale perdrait rapidement le moral et se disperserait. Luxon ne représentait plus non plus une menace, ce qui signifiait qu’il ne resterait plus personne pour entraver l’armée impériale.

« S’il vous plaît, laissez-moi m’occuper de l’extermination des civils. Je vous promets de les exterminer tous, où qu’ils essaient de se cacher », dit Arcadia.

À ses yeux, tous les Hohlfahrtiens étaient les descendants de la vieille humanité. L’idée d’anéantir la dernière descendance de ses ennemis mortels le réjouissait visiblement.

Un frisson parcourut l’échine de Moritz, mais même s’il trouvait cette partie de leur mission répréhensible, il savait qu’il devait la mener à bien pour assurer l’avenir de son peuple.

« Voilà qui est fait. La victoire est à nous », dit Moritz, certain que l’armée royale leur tomberait dessus rapidement.

Plusieurs des créatures démoniaques présentes dans la salle pour assister Arcadia firent le point sur la situation.

« Cette attaque a mis notre bouclier à rude épreuve. »

« La barrière de la forteresse s’est affaiblie. »

« Cela a également affecté l’intérieur du vaisseau. Il faudra du temps pour s’en remettre. »

Les dégâts causés par l’attaque de Luxon étaient plus importants qu’ils ne l’avaient prévu. Même Arcadia ne s’attendait pas à ce que ce soit aussi grave; sa bouche se tordit de mécontentement.

« Son petit coup a eu autant d’impact ? »

Cela aurait été impossible si l’Arcadia était en pleine forme, mais comme il venait juste de se réveiller, l’attaque de Luxon s’était avérée dévastatrice.

Moritz secoua la tête pour se recentrer. « Nous ne pouvons pas baisser notre garde avant d’avoir achevé l’ennemi », décida-t-il.

L’écran devant lui affichait la totalité de la flotte ennemie. Il serait trop dangereux pour l’Arcadia de tirer à nouveau avec son canon principal; Moritz avait donc décidé que son armée se chargerait du reste.

« Envoyez tous les chevaliers démoniaques qui étaient en attente. Dites-leur de détruire l’ennemi qui se trouve devant nous et de mettre fin à cette bataille cauchemardesque. »

L’un de ses généraux acquiesça : « Dans leur état actuel, l’armée royale ne fera pas le poids face à nos chevaliers démoniaques les plus gradés. »

« Attendez », interrompit Moritz. « Demandez à Finn de rester en attente ici. »

Une ride se forma sur le front du général.

« Vous n’envoyez pas le premier siège ? »

Moritz jeta un coup d’œil à l’Arcadia, qui répondit en son nom : « Finn est le favori de Son Altesse impériale. Il n’est pas nécessaire de l’inquiéter en l’envoyant. »

Ne pas déployer leur meilleur soldat parce que la princesse impériale Miliaris n’apprécierait pas était un raisonnement absurde. Leur expression s’assombrit, mais personne n’argumenta, car ils étaient persuadés que la victoire leur appartenait déjà.

« Il nous servira d’assurance, au cas où le pire se produirait », marmonna Moritz en un murmure.

 

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À bord de l’Arcadia se trouvait une pièce spéciale où les chevaliers démoniaques attendaient l’action. Finn et Brave se trouvaient à l’intérieur, laissés derrière par leurs camarades qui avaient reçu l’ordre de se déployer. Finn était assis, les bras croisés sur la poitrine. Il ne disait pas un mot.

Aussi inquiet qu’il soit pour son partenaire, Brave s’efforcait de faire bonne figure, mais il était à bout de nerfs alors qu’il parla : « Les hauts gradés doivent être des idiots s’ils ne t’ordonnent pas d’aller sur le terrain », avant de continuer : « Avec toi sur le terrain, toute cette histoire serait terminée instantanément. »

« Oui », répondit Finn, l’air désintéressé.

« Eh bien, quand même, je pense que c’est bien que tu n’aies pas à y aller », poursuivit Brave. « Comme ça, tu n’auras pas à te battre contre Léon et les autres. » Il s’efforçait de réconforter Finn, même s’il n’était visiblement pas très doué pour cela.

« Désolé de t’avoir inquiété, Kurosuke. »

« Ce n’est pas grave, nous sommes partenaires, après tout ! Et je vois que tu t’obstines à m’appeler ainsi. Tu es vraiment têtu, partenaire. »

Finn sourit et Brave rit.

Mia fit alors irruption dans la pièce, suivie de ses servantes et de plusieurs créatures démoniaques. Elle était sous haute surveillance pour assurer sa sécurité. Dès qu’elle aperçut Finn, son expression inquiète se transforma en sourire : « Monsieur le Chevalier ! »

« Princesse Miliaris ? Que faites-vous ici ? » demanda Finn en s’inclinant devant elle.

Elle le dévisagea avec surprise, les yeux ronds. Il ne fallut qu’un instant pour que son expression se fasse plus triste. Finn comprit instantanément ce qu’elle attendait de lui.

« Excusez-moi, mais j’aimerais parler seul à seul avec Son Altesse Impériale », dit-il au groupe de servantes et de créatures démoniaques qui l’avaient suivie dans la pièce.

Les servantes s’étaient échangé un regard et avaient secoué la tête : « Nous ne pouvons pas partir. Nous avons reçu l’ordre de rester aux côtés de Son Altesse impériale à tout moment. Même si ce n’était pas notre devoir, nous ne pourrions pas la laisser seule avec un homme. Ce serait inapproprié. »

Si quelque chose d’inapproprié se produisait, ce seraient elles qui seraient punies, et aucune d’entre elles ne voulait prendre ce risque à la place de l’autre.

« Inacceptable », déclara l’une des créatures démoniaques.

Un autre montra son accord : « Nous ne pouvons pas le permettre. »

« Il n’y a aucune raison pour que nous ne restions pas avec Son Altesse impériale. »

Contrairement aux servantes, leur insistance n’était pas due à leur devoir, mais à leur volonté obstinée d’être avec Mia. Après tout, elles étaient prêtes à sacrifier leur vie pour la garder en sécurité, ce qui les rendait d’autant plus difficiles à convaincre.

Finn fronça les sourcils, ne sachant pas trop comment procéder.

« Oh, taisez-vous tous ! » leur cria Brave. « Sortez vite d’ici, ou je vais me fâcher ! »

Les dégâts seraient considérables si un noyau démoniaque pleinement fonctionnel comme Brave devenait furieux. À contrecœur, mais pour des raisons différentes, les servantes et les créatures démoniaques sortirent de la pièce. Bientôt, il ne resta plus que Finn et Mia — et Brave, bien sûr.

Finn guida Mia vers un canapé proche et s’assit à côté d’elle.

« Pourquoi es-tu venue ici ? »

Il s’était exprimé de façon plus décontractée, comme il le faisait d’habitude.

Mia semblait soulagée, mais son expression s’assombrit rapidement.

« Monsieur le Chevalier, je ne veux pas que tu te battes, » dit-elle.

« Toute cette guerre est une erreur. C’est trop cruel que nous devions nous détruire les uns les autres pour que les combats cessent enfin. »

Son argument était enfantin et idéaliste.

Finn esquissa un mince sourire. Combien de fois lui avait-il déjà expliqué cela ? « Nous n’avons pas d’autre choix. » Il faillit laisser échapper ces mots, mais il parvint à les ravaler à la dernière seconde. La gentillesse et l’innocence de Mia lui rappelaient trop sa petite sœur de sa vie précédente.

Au lieu de cela, il déclara : « Tu n’as pas besoin de laisser cela te peser. Sa Majesté et moi — ainsi que les autres personnes impliquées — porterons ce péché jusqu’à notre mort. »

« Monsieur le Chevalier ? » Mia prononça son titre d’un air interrogatif, un pli nerveux sur le front. Elle saisit une poignée de ses vêtements, s’accrochant à lui.

« Pourquoi donnes-tu l’impression que tu as l’intention de m’abandonner ? N’as-tu pas promis de me protéger pour toujours ? Il n’y a aucune raison que tu prennes part aux combats. »

Il lui sourit doucement, dégagea ses doigts de ses vêtements et prit ses deux mains dans les siennes.

« Je ne peux pas être le seul à fuir mes responsabilités. D’ailleurs, mon devoir est de te garder en sécurité. Je dois faire en sorte que ce monde reste un endroit où tu peux courir dehors autant que tu le souhaites. »

Quoi qu’il arrive, je te protégerai. Je ne suis plus le faible que j’étais. Dans sa vie antérieure, il avait regretté de ne pouvoir faire qu’assister à la mort de sa petite sœur. Son désir — son besoin d’avoir le contrôle, de faire quelque chose — le poussait.

« Monsieur le chevalier, » dit Mia, « je… — Je… »

« Rien de tout cela n’est de ta faute », l’interrompit Finn. Il ne pouvait pas la laisser finir. Cela aurait ébranlé sa détermination à aller jusqu’au bout.

« Nous autres — Sa Majesté, les autres chevaliers et moi — allons en finir. »

« Mais — ! »

« Tout ira bien. Je te protégerai. »

Elle lui serra les mains. Lorsqu’elle releva le menton, ses yeux étaient rosés par des larmes non versées.

« Promets-moi au moins que tu reviendras vers moi quoi qu’il arrive. Il faut que tu me le promettes. »

« Oui, je te le pro… »

Avant qu’il n’ait pu terminer, Brave s’interposa : « Partenaire, au-dessus de nous ! » Son regard était dirigé vers le plafond et il y avait de la panique dans sa voix; il avait dû sentir quelque chose.

 

☆☆☆

La salle de commandement était plongée dans le chaos. Quelque chose plongeait vers eux depuis l’extérieur de l’atmosphère de la planète, à très grande distance et à très haute altitude.

« De l’extérieur de l’atmosphère ? » s’écria Moritz en entendant le rapport, sautant de son siège.

Arcadia, qui s’était fait rouler, se renfrogna : « C’est donc ça, ton plan ? »

Le moniteur de la salle de commandement montrait un objet flou non identifiable qui se dirigeait droit sur eux. D’après ce qu’ils pouvaient en dire, il correspondait à leurs données sur le navire nommé Partenaire.

« C’est le navire de l’archiduc Bartfort ! » réalisa Moritz. Il était manifestement paniqué par le vaisseau qui s’approchait. Les généraux et le personnel militaire présents dans la pièce étaient tout aussi troublés. Aucun d’entre eux n’avait prévu une telle attaque aérienne.

« Trajectoire identifiée », dit l’une des créatures démoniaques à proximité. « Il est sur une trajectoire de collision avec la forteresse de l’Arcadia. »

L’Œil d’Arcadia se rétracta avec fureur :

« J’imagine que vous, les machines, avez recours à vos attaques spéciales de type kamikaze. Vous êtes toujours aussi rustres. »

Le vaisseau mesurait plus de sept cents mètres de long. Sa chute dans l’atmosphère lui conférerait une puissance destructrice incroyable, alors que sa masse foncerait droit sur eux. Même l’Arcadia n’en sortirait pas indemne.

« Tu t’es donné la peine de quitter l’atmosphère pour y revenir et attaquer, hm ? Malheureusement pour toi, les tactiques ne sont pas aussi efficaces une fois que je les ai déjà expérimentées. »

Tout le mécontentement de l’Arcadia disparut tandis qu’un sourire courbait ses lèvres, son œil se rétrécissant en une fente.

Moritz transpirait à grosses gouttes.

« Déplace la forteresse, vite ! »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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