Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 13 – Chapitre 4 – Partie 2

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Chapitre 4 : Le passé

Partie 2

Après être arrivé dans le hangar de l’Einhorn, je m’étais installé dans le cockpit d’Arroganz pour effectuer quelques derniers réglages. Luxon était à l’intérieur avec moi et m’expliquait les améliorations qu’il avait apportées.

« J’ai ajouté plus de blindages et d’armes, ce qui limitera considérablement ta mobilité. Je ne pouvais pas faire mieux en si peu de temps. Pour fusionner avec Schwert, tu devras donc purger le blindage supplémentaire. »

Plus de capacités défensives et offensives. Ce n’était pas mal. C’était exactement ce qu’un type se faisait d’une armure mobile idéalement équipée pour la bataille finale.

« Qu’en est-il des améliorations apportées à Schwert ? » demandai-je.

« Je n’ai fait qu’augmenter ses performances de base, mais je t’assure que cela fera une différence notable », déclara Luxon. « Veux-tu effectuer une simulation de test ? »

« Je ne pense pas avoir le temps d’effectuer beaucoup de simulations avant de partir », avais-je répondu. J’aurais voulu le faire, mais ce n’était tout simplement pas possible. Il semble que nous fassions toujours les choses à la dernière minute. J’aurais aimé me préparer à tout cela plus tôt.

« La procrastination a toujours été une de mes habitudes, même dans ma dernière vie. On dirait que je n’ai pas du tout mûri », dis-je avec autodérision, exaspéré par moi-même.

« Tu as mûri », répondit Luxon dans un rare moment d’éloge.

« D’habitude, tu ne fais pas de compliments. Es-tu à court de sarcasmes et d’attaques passives-agressives ? »

Je lui adressai un sourire, espérant qu’il semblerait au moins plus naturel.

« Tu as finalement donné ton accord à ces cinq-là », dit Luxon, sans se laisser déconcerter par mes taquineries. « Quand je t’ai rencontré pour la première fois, tu ne l’aurais jamais fait. »

« Non, je suis sûr que je l’aurais fait. Je veux dire, ce sont de bons gars. Ils sont bien plus compétents que moi », avais-je répondu.

« Ces cinq-là ? » répondit Luxon avec incrédulité.

J’avais continué à faire des ajustements à Arroganz.

« J’admets que je les détestais avant de les rencontrer, » répondis-je.

« Mais une fois que nous nous sommes rencontrés, que nous avons parlé et que nous nous sommes battus… J’ai fini par me rendre compte qu’ils étaient bien plus gentils et meilleurs que moi. C’est moi qui étais le crétin, pas eux. »

Mon esprit s’était replongé dans ces moments passés à jouer et dans la façon dont je me moquais de Julian et des autres. Ce n’est qu’avec le recul que j’avais réalisé que j’étais le plus grand des idiots. Ils aimaient vraiment Marie du fond du cœur. Pendant ce temps, j’avais fait pleurer Anjie, Livia et Noëlle un nombre incalculable de fois, simplement parce que je ne voulais pas qu’elles soient mêlées à mes problèmes. Lorsque Marie avait révélé la vérité sur son passé, les garçons l’avaient acceptée et crue. C’est moi qui me plaignais sans cesse. Ils étaient bien meilleurs que moi.

« Je suis vraiment un raté », avais-je dit. « Je réalise seulement maintenant à quel point j’ai été imbécile. Je veux vraiment qu’ils survivent à cette bataille — qu’ils trouvent le bonheur avec Marie une fois que tout cela sera terminé. » J’avais fait une pause et j’avais réfléchi à tout cela.

« Bon, eh bien, je ne suis pas convaincu qu’ils parviendront au bonheur. Mais tu vois ce que je veux dire. »

Appelez-moi fermé d’esprit, mais je ne voyais pas comment une femme et cinq hommes pouvaient être heureux ensemble. Je n’imaginais pas que ces relations puissent survivre. Qu’elles soient condamnées ou non, je voulais que tous les membres de la brigade des idiots s’en sortent.

« J’espère qu’Anjie, Livia et Noëlle ne mourront pas », avais-je poursuivi. « Même chose pour papa et maman, et je pourrais continuer indéfiniment. Je ne veux pas que quelqu’un que je connais perde la vie là-bas. N’est-ce pas égoïste de ma part de dire cela alors que nous sommes sur le point de partir au combat ? »

C’était hypocrite. J’allais tuer des gens, mais je ne voulais pas qu’ils me tuent ou qu’ils tuent mes proches. Je savais que c’était naturel de ressentir cela, mais c’était aussi lâche.

« Dans ce cas précis, c’est l’Empire qui a fait le premier pas. Tu n’as pas à te sentir coupable, Maître. Au contraire, c’est moi qui en suis la cause première », dit Luxon.

« Pourquoi serais-tu la cause première ? »

« Parce que je t’ai entraîné dans cette guerre entre l’ancienne et la nouvelle humanité. » Il détourna le regard, sa voix robotique trahissant sa contrariété quant à l’impact de sa présence sur moi.

« Cela devait probablement arriver dès le moment où je t’ai réclamé », répondis-je. J’avais manqué de perspicacité, en fait. Je n’avais pas vraiment réfléchi aux conséquences du pouvoir immense dont Luxon disposait, j’étais juste impatient de bénéficier de la sécurité qu’il m’offrirait.

« On fuit ? Il est encore temps », m’avait-il dit.

J’avais forcé un sourire : « Absolument pas. »

« Tu es vraiment têtu. »

En terminant la première série de vérifications des ajustements que j’avais effectués, j’avais poussé un petit soupir de soulagement. Puis, je jetai un coup d’œil par-dessus mon épaule sur le petit paquet que je portais, et je le désignai d’un geste du pouce.

« Assez de bavardages inutiles, j’ai une question à te poser. Es-tu sûr que je peux utiliser ce truc correctement ? »

Le petit paquet, épais de quelques centimètres, se trouvait juste au niveau de mon omoplate. À l’intérieur se trouvait ma carte maîtresse : une réserve de puissantes drogues augmentant la force.

Il y eut un court silence, puis Luxon répondit : « D’après Creare, elles sont parfaitement utilisables, mais tu ne pourras t’en administrer que trois fois. Tes prouesses athlétiques et tes capacités magiques augmenteront immédiatement, mais ces effets ne dureront que dix minutes. Une fois la drogue éliminée, je t’injecterai un neutralisant pour atténuer les effets secondaires. Cela dit, je prévois que ton corps sera tout de même mis à rude épreuve. »

« Seulement dix minutes, hein ? — Il n’y a pas moyen de prolonger ça ? »

Ces drogues étaient extrêmement efficaces, mais leur principal inconvénient était qu’elles ne duraient pas longtemps. Les intervalles de neutralisation entre les utilisations rendraient encore plus difficile de trouver le moment idéal pour les prendre.

« Ton corps ne supportera pas grand-chose de plus », prévint Luxon. « En vérité, tu ne devrais pas du tout les utiliser. »

« Je suppose qu’avoir des pouvoirs de super-héros pendant dix minutes ne sera pas si mal. » Au moins, les effets qui me sont conférés — une force et une vitesse surhumaines — seraient instantanés, même s’ils ont un coût malheureux pour ma durée de vie.

« Je te recommande de ne pas les utiliser sans précaution », dit Luxon, mécontent que je m’attende à devoir administrer les médicaments.

« Ne t’inquiète pas, je les garderai pour quand ce sera absolument nécessaire. »

Mais il faudrait que je les utilise. Nous étions confrontés à l’Arcadia et à l’Empire tout entier. Si d’autres chevaliers démoniaques dotés de compétences similaires à celles de Finn se trouvaient dans les parages, je n’aurais sans doute pas d’autre choix que de me tourner vers ces drogues.

« Pourtant, ce n’est pas vraiment rassurant de savoir que je ne peux les utiliser que trois fois », ajoutai-je.

« N’envisage pas de les utiliser une troisième fois », me prévint Luxon. « Même une seule utilisation pourrait mettre ta vie en danger. Tu dois partir du principe que ton corps ne supportera pas une deuxième ou une troisième utilisation. De plus, si je juge le risque trop élevé, je t’interdirai toute utilisation. »

Cela ne fonctionnerait certainement pas.

« Eh bien, » avais-je dit, « je suis désolé de te le dire, mais je n’ai pas l’intention de me séparer de mon atout. C’est un ordre, Luxon : ne me donne aucune restriction sur la prise de ces stimulants de performance. »

« Maître ? » répondit-il d’un ton interrogatif, une pointe de tristesse dans sa voix robotique.

Luxon avait beaucoup d’émotions pour une IA, me disais-je. Nous étions compagnons depuis trois ans maintenant, et il avait beaucoup changé pendant cette période.

« Ne m’arrête pas. Pas cette fois », lui dis-je.

Comprenant que je ne plierais pas sur ce point, il sembla se résigner.

« Juste cette fois ? » me taquina-t-il.

« J’ai du mal à y croire, vu tes antécédents en matière de mensonges. »

« Voilà, tu vois ? Tu es redevenu normal. » J’avais souri; c’était le Luxon que je connaissais. « S’il m’arrive quelque chose, j’aimerais que tu t’occupes de tout le monde. Je m’inquiète pour ça. »

« Je refuse. »

Je ne m’attendais pas à cette réponse, qui me déstabilisa. La colère s’était emparée de moi et j’avais lancé : « Je suis ton maître. Ne devrais-tu pas respecter mes souhaits ? »

« Si quelque chose devait t’arriver, Maître, cela signifierait nécessairement que je n’existe plus. Par conséquent, si tu souhaites vraiment protéger tout le monde, ta seule option est de survivre », dit-il, l’air parfaitement calme et rationnel.

Je l’avais regardé, bouche bée, puis je m’étais passé la main sur le visage et j’avais éclaté de rire. Quel culot de prétendre qu’il ne me survivrait pas !

« Quoi, est-on en train de faire un pacte de suicide ? » plaisantai-je.

Il déplaça son objectif d’un côté à l’autre, comme s’il secouait la tête en signe d’exaspération à mon égard.

« C’est bien la dernière chose que je souhaiterais faire. Cependant, je t’assure que si le pire arrive et que nous périssons tous les deux dans cette bataille, Creare s’occupera des choses en notre absence. »

« Ah oui ? Au moins, c’est rassurant. » Ça m’avait donné un peu de tranquillité d’esprit. « Alors, je suppose qu’il ne nous reste plus qu’à abattre l’arme de triche de l’ennemi et à boucler la boucle. Je me sens mal de t’avoir entraîné là-dedans, mais tu seras avec moi jusqu’au bout. »

Cette fois, malheureusement, Luxon ne sortirait pas indemne de la bataille. La façon dont il parlait indiquait qu’il en avait conscience lui aussi. Il en avait conscience, mais avait tout de même prévu de me suivre dans la bataille.

« Naturellement », déclara-t-il. « Si je n’étais pas avec toi, tu ne pourrais pas te battre à fond. »

« Oh, laisse tomber. Tu ne sais pas lire l’ambiance ? Tu devrais dire quelque chose de plus suave et de plus badass dans un moment pareil. »

« Être aussi sérieux ne te convient pas, maître », rétorqua-t-il.

« On ne peut pas discuter de ça ! »

Cela aurait pu fonctionner pour Julian et les autres, puisqu’il s’agissait de beaux intérêts amoureux, mais un personnage secondaire ennuyeux comme moi qui essaie d’agir comme un héros suave passerait pour un comique.

J’avais soupiré, appréciant le retour à notre badinage habituel.

« Tout cela dit, je suis désolé de t’avoir entraîné dans cette histoire. »

« Cela ne me dérange pas. Tu es mon maître, après tout. »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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