Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 13 – Chapitre 3 – Partie 3

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Chapitre 3 : La nourriture de l’âme

Partie 3

Oui, au moins, tu as raison sur ce point. En même temps, j’aurais aimé qu’ils s’en rendent compte plus tôt. C’était ridiculement incroyable qu’ils ne l’aient pas remarqué. Une partie de moi voulait croire qu’ils avaient fait semblant par égard pour Julian. Mais non, c’était un vœu pieux. Ces imbéciles parvenaient toujours à trahir mes attentes de la manière la plus hallucinante qui soit.

« Attends, Julian était le chevalier masqué pendant tout ce temps ? » Greg était tellement choqué qu’il laissa tomber sa lance. « Personne n’aurait pu le voir venir. »

Oh, allez. Cette possibilité aurait dû te venir à l’esprit au moins une fois.

Julian rayonnait, encouragé par la surprise de ses amis face à cette révélation. Il passa la main dans ses cheveux et prit la pose : « J’ai décidé d’enlever mon masque pour me battre à vos côtés. »

« Hmph », grogna Greg en passant le dos de son doigt sur son nez. « Fais ce que tu veux. Au moins, avec la situation actuelle, ça ne posera pas de problème si tu te joins à nous. »

Je n’avais aucune idée de la raison pour laquelle ils transformaient cela en un moment important. Pour moi, c’était une comédie extrêmement absurde. Il y avait cependant quelque chose d’étrange dans ce que Greg venait de dire. Roland avait déshérité Julian, qui n’était donc plus le prince héritier, ce qui annulait tout rôle politique qu’il aurait pu jouer.

Pourtant, c’était un prince. Même si Greg avait dit qu’il n’y aurait pas de problème s’il se joignait à nous, j’aurais soutenu qu’il y en avait quand même beaucoup. Diminué ou non, il faisait partie de la famille royale.

Le fait que Jake, le jeune frère de Julian, ait renoncé à briguer le trône n’arrangeait rien. Il l’avait abandonné pour donner la priorité à son amour pour Erin, un garçon nommé Aaron auparavant. Son ambition intense pour le pouvoir avait disparu. Il était désormais fou amoureux d’Erin. La candidature de Jake ayant été éliminée, Julian était à nouveau en lice pour être nommé prince héritier. Sa participation à cette bataille pourrait donc potentiellement causer des problèmes à de nombreuses personnes.

En d’autres termes, il est étrange que Greg ait prétendu le contraire.

D’autant plus que Roland a tendance à coucher à droite et à gauche, il a probablement d’autres enfants illégitimes qui pourraient s’asseoir sur le trône si nécessaire. Une fois que tout cela sera terminé, le royaume devra réfléchir soigneusement à la personne à nommer prince héritier. J’espérais qu’ils choisiraient quelqu’un de plus prudent cette fois-ci; Julian et Jake avaient tous deux été d’horribles candidats.

Le temps que leur petit manège se termine, Luxon revint avec mes boulettes de riz. Il avait même préparé du thé vert pour les accompagner. « C’est bien toi, mon partenaire ! »

« Toutes mes excuses pour l’attente, Maître », dit-il.

« Non, merci de faire cela. Hum. Oui, c’est ce qu’il y a de mieux. »

Les boulettes de riz n’étaient pas fourrées, mais il avait ajouté la quantité parfaite de sel et les avait enveloppées dans des algues. Je ne pourrai jamais oublier le goût et la familiarité des boulettes de riz classiques; la nostalgie me fit tendre la main vers elles avec impatience.

Julian et le reste de la brigade des idiots avaient apparemment terminé leur petite farce. Ils me regardèrent manger avec curiosité, mes joues se remplissant de riz.

« Quoi ? » avais-je dit, les sourcils froncés. C’était difficile de manger avec tous ces gens qui me regardaient bouche bée.

« Rien. J’étais juste en train de réfléchir à l’aspect étrange de cet aliment », dit Julian.

« Qu’est-ce que c’est exactement ? »

Ils avaient tous étudié les boulettes de riz, intrigués.

J’avais continué à mâcher.

« Des boulettes de riz », avais-je répondu entre deux bouchées.

« Des boules de riz ? — Ça te dérange si on essaie ? »

Ils m’encerclèrent et chacun en prit une pour la manger. Luxon en avait préparé beaucoup, alors je n’avais pas hésité à partager. Mais ils sont vraiment très effrontés.

Jilk mâcha quelques bouchées, déglutit, puis rétrécit les yeux : « C’est étrange, » conclut-il.

C’est grossier.

Mais il n’était pas le seul. Tout le monde était arrivé au même consensus général.

« C’est tout collant », se plaignit Brad en fronçant le nez.

Je les avais regardés d’un air renfrogné.

« Si tu n’aimes pas ça, ne le mange pas. »

Greg avait pratiquement tout avalé d’un coup, mais il pencha la tête une fois qu’il eut terminé : « Je n’ai jamais rien mangé de tel. Autant manger du pain à la place de cette chose. »

J’avais attrapé ma troisième boule de riz.

« C’est la nourriture de mon âme », avais-je répondu.

Si vous voulez vous en moquer, je vous expulserai du navire.

De la vapeur s’élevait encore des boulettes de riz, faisant s’embuer les lunettes de Chris pendant qu’il les mangeait.

« Alors, tu dis que les boulettes de riz sont aussi la nourriture de l’âme de Marie ? C’est bon à savoir. »

Bien sûr. Rien n’a d’importance pour eux s’il ne s’agit pas de Marie. J’étais resté silencieux et je m’étais concentré sur mon repas.

« Léon, » dit soudain Julian en examinant sa boule de riz. « As-tu déjà eu cette conversation importante avec Anjelica et les autres dames ? »

Il entendait par là leur dire la vérité sur le fait de se réincarner ici avec des souvenirs de vies antérieures. Marie en avait déjà parlé à Julian et aux autres, mais je n’avais pas l’intention d’en parler à mes fiancées. Non, c’était plutôt que je ne pensais pas que c’était le bon moment pour le leur dire.

« Elles sont beaucoup plus sensibles que vous », dis-je. « Alors je ne leur dirai rien. Pas maintenant. Ça ne sert à rien de leur donner plus de soucis alors qu’on a déjà assez à faire. »

Ma réponse avait d’abord rendu Julian amer, puis, lorsque je terminais, il avait plutôt l’air abattu.

« Si c’était moi, je voudrais connaître les circonstances de ma bien-aimée. J’ai été très heureux lorsque Marie a tout partagé avec nous. »

— Bien sûr, mais soyons réalistes : combien de personnes croiraient quelqu’un qui dirait qu’il s’est réincarné et qu’il se souvient de sa vie précédente ? Moi, en tout cas, je n’y croirais pas une seconde.

« Vous croyez que Marie a été l’exception », avais-je insisté. « Si vous disiez cela à une personne normale, elle vous prendrait pour un fou. Je suis surpris de la facilité avec laquelle vous avez accepté Marie après tout ça. »

C’était très bien que cela se soit bien passé, mais je pensais personnellement qu’il était inutile que Marie leur dise toute la vérité. Je n’avais pas changé d’avis parce qu’ils l’avaient prise au sérieux. C’est pourquoi je ne voyais pas non plus l’intérêt de suivre son exemple.

J’avais siroté le thé vert que Luxon m’avait fourni.

« Nous aimons Mlle Marie pour ce qu’elle est en tant que personne. Le choc a été de découvrir qu’elle s’était réincarnée ici, mais quelle différence cela fait-il vraiment ? C’est ma position. »

Greg avait acquiescé en engloutissant sa troisième boule de riz. « J’ai craqué pour la personnalité de Marie ! »

Si vous aimez sa personnalité, vous êtes une bande d’imbéciles, avais-je pensé. Je n’avais pas hésité à leur dire : « Désolé de vous le dire, mais elle a la personnalité d’une méchante femme d’âge mûr. Vous êtes fous ou quoi ? »

Ils étaient manifestement aveugles s’ils pensaient que Marie était une personne extraordinaire. En fait, je commençais à m’inquiéter qu’elle leur ait vraiment tiré les vers du nez.

« Cela n’a rien à voir avec son apparence ou son âge mental », Brad secoua la tête en me regardant. « Pour faire simple, c’est une femme bien. »

Une bonne femme ? Sont-ils fous ? J’étais à la fois déconcerté et dégoûté.

Les joues rougies, Chris s’extasia : « Elle était captivante au début, parce qu’elle avait cet air mystérieux, comme si elle avait des tas de secrets. Mais c’est tellement incroyable qu’elle se souvienne de sa vie passée. Marie est vraiment quelqu’un d’autre. »

Était-ce vraiment « mystérieux » qu’elle leur ait caché sa vie passée ? Non, ces types sont tout simplement idiots. En fait, c’était plutôt un soulagement qu’ils soient aussi stupides.

« Ah oui ? Eh bien, je vous fais confiance pour vous occuper d’elle », avais-je dit. « Et ne lui créez pas trop d’ennuis. »

« Nous ne te laisserons pas tomber à cet égard. Nous la protégerons », m’assura Julian, ses joues rougissant lorsqu’il ajouta : « Je te le promets, beau-frère. »

« Est-ce que… est-ce que tu viens de dire “beau-frère” ? » avais-je grincé, les yeux écarquillés.

Julian me regarda d’un air confus.

« Oui. N’est-ce pas ce que tu es pour nous ? Si tu es son frère, tu es notre beau-frère. — Heureux de faire partie de la famille, beau-frère. »

« Arrête ! » avais-je crié, le visage contorsionné par le dégoût. « Entendre l’un de vous m’appeler ainsi me donne la chair de poule ! »

À ce moment-là, ils avaient tous les cinq souri.

« Dans ce cas, » dit Brad en lui faisant un clin d’œil, « nous devons absolument t’appeler beau-frère. »

« Tu es un vrai salaud, tu le sais ? Malveillant et narcissique », dis-je d’un ton venimeux.

« Je suis assez fier de l’amour que je me porte », dit Brad. « Et en tout cas, très cher beau-frère, toi plus que quiconque n’as pas le droit de traiter les autres de malveillants. »

J’avais ricané.

Chris me donna une tape sur l’épaule : « Je te promets de bien m’occuper de ta petite sœur, beau-frère. »

« Arrête de m’appeler comme ça ! Et ne me sors pas une phrase aussi ringarde tant que tu n’es pas au moins assez indépendant pour te débrouiller tout seul », avais-je répondu. Comment pouvait-il faire une promesse aussi vide alors que je prenais en charge leurs frais de subsistance ? Il avait du culot. C’est Marie qui s’occupe d’eux, et non l’inverse !

Déchirant sa chemise, Greg s’écria : « Je vais protéger Marie avec ces muscles glorieux, Léon — ou devrais-je dire Beau-frère ! » Il prit la pose en les montrant du doigt.

« Ne me crie pas dans l’oreille, espèce de cancre ! Assez avec ces conneries de beau-frère ! » J’avais arraché sa chemise du sol et la lui avais lancée. Ils m’avaient tellement enragé que mes épaules se soulevaient et s’abaissaient à chaque respiration.

« Le nom que nous te donnons est, en fin de compte, insignifiant », dit Jilk en essayant de m’apaiser. « Je protégerai Marie. Tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet. »

« Bien sûr que je le ferai, ce n’est que du bon sens. Et ne t’avise pas de dire que cette histoire de “beau-frère” est insignifiante ! Pour moi, c’est majeur ! » dis-je.

Il était évident qu’ils se moquaient de moi.

Julian plaqua sa main sur sa bouche, essayant désespérément de ne pas rire.

« Pfft », éclata-t-il.

« Ce n’est pas vraiment à la mode d’avoir le complexe de la sœur, beau-frère. Alors, pourquoi ne pas trouver dans ton cœur la possibilité de fêter le départ du nid de ta sœur ? »

« Graaaaaah ! » m’écriai-je, ma voix résonnant. Je serrai un poing et le balançai en plein sur le visage de Julian, qui fut envoyé en arrière.

Lorsqu’il se releva, il cria : « Tu n’as pas à recourir à la violence simplement parce que nous t’avons appelé beau-frère ! Pour être clair, notre relation avec ta sœur est bien plus pure que celle que tu t’obstines à entretenir avec ma mère ! »

Il se jeta sur moi et nous nous battîmes en continuant à nous disputer.

« Mlle Mylène, c’est une tout autre histoire ! »

« Non, elle ne l’est pas ! »

Les quatre autres, exaspérés par notre dispute, nous laissèrent là.

« Rien de ce que tu diras ou feras ne me permettra de te laisser m’appeler “beau-frère” ! » avais-je crié à tue-tête.

Luxon flottait dans les airs, à une certaine distance.

« Considérant que Marie était ta sœur dans ta vie antérieure et qu’elle s’est réincarnée ici, je ne vois aucun inconvénient à ce qu’ils te désignent comme leur beau-frère », dit-il, sa voix semblant résonner.

« Tu es inutilement têtu, Maître. Il n’y a aucune raison de ne pas faire cette petite concession et d’être flexible. »

« “Petite”, mon cul ! Je ne veux pas qu’ils m’appellent “beau-frère”, point final ! »

« Cela signifie-t-il que tu les juges incapables de s’occuper de Marie ? » demanda-t-il.

« Non, » ai-je admis. « Je pense qu’ils le peuvent. Je veux dire, tant qu’elle et eux sont d’accord avec leur dynamique, alors… Oui, bien sûr. »

Après tout, il s’agissait d’un harem inversé. Une femme avec cinq hommes. Je ne comprenais pas très bien, mais tant qu’ils étaient tous satisfaits de cette situation, ce n’était pas mon affaire.

Julian rougit.

« Mon dieu — Tu es terriblement compréhensif, beau-frère. »

Les quatre autres me sourirent aussi.

Tu vois, c’est pour ça que je les déteste.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

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