Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 13 – Chapitre 21 – Partie 3

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Chapitre 21 : Résurrection

Partie 3

« Pouvoir faire un tel numéro pour convaincre les gens doit être agréable. »

Je m’étais effondré sur le sol.

Papa se mit à côté de moi :

« Ne sois pas jaloux de ta sœur. Nous avons toujours su qu’elle jouait la comédie. »

« Quoi ? Je n’y crois pas. Toi surtout, tu t’es courbé devant elle tout le temps ! »

Il haussa les épaules : « Parce qu’elle est mignonne. Je n’allais pas m’extasier devant toi. Ce serait bizarre. »

« Mais tu lui faisais plus confiance qu’à moi ! » dis-je.

« Léon, sois honnête avec toi-même et interroge-toi sur tous les ennuis que tu as causés en grandissant. As-tu oublié ce que tu as fait lorsque tu étais encore à l’école primaire ? »

« Je n’ai rien fait de mal ! Des enfants méchants ont décidé de s’en prendre à moi et je voulais qu’ils arrêtent. Ils ne l’ont pas fait, alors j’ai fait appel à mes professeurs et à la loi pour me défendre. C’est tout ! »

Papa fit une grimace, puis ajouta : « Tu n’as pas l’air de te rendre compte à quel point tu es anormal. Pourquoi continues-tu à te considérer comme un personnage d’arrière-plan ? Aucun second rôle n’agit comme ça. »

Attends. Il sait que je me suis toujours considéré comme un personnage d’arrière-plan ?

« Tu regardais tout ce qui se passait ? » lui demandai-je.

« Hm ? Non. J’ai juste entendu des choses de la part d’une de tes connaissances — oh, regarde l’heure. »

Le chat de tout à l’heure avait sauté sur mon épaule droite. Il enfonça ses griffes dans mon cuir chevelu et s’accrocha fermement. Il avait même mordu, comme s’il me pressait.

« Yowch ! Arrête ! » J’avais hurlé et je m’étais figé. « Attends. — Pourrais-tu être… ? »

Avant que je ne termine ma phrase, Marie me saisit le bras : « Il faut qu’on y aille maintenant, sinon tu ne pourras plus revenir du tout ! »

Anjie et les autres filles s’étaient levées et avaient rejoint Marie pour me tirer.

« On y va ! » dit Anjie. « Je ne veux pas vivre sans toi ! Et si tu insistes pour rester, je resterai avec toi ! »

Je secouai la tête avec force.

« Non, tu ne peux pas ! — Alors tu mourras aussi ! »

Je ne pouvais pas laisser cela se produire. Je voulais qu’elle et les autres continuent à vivre.

« Je reste aussi », déclara Livia, agacée par mon attitude. « Nous pouvons vivre heureux ici, n’est-ce pas ? Je t’ai promis de ne jamais te laisser partir, monsieur Léon. Je pensais ce que je disais. » C’était bien son genre de faire une annonce qui frôlait le yandere.

Noëlle semblait un peu décontenancée par la déclaration menaçante de Livia, mais elle me tendit la main et la serra.

« Rentrons tous chez nous, d’accord ? »

Les quatre me portèrent pratiquement hors de la maison. Je veux dire, imagine un peu : elles m’ont hissé comme un animal qu’elles avaient abattu et qu’elles ramenaient à la maison pour le dîner. N’est-ce pas un peu fou ?

« Vous me traitez comme un morceau de viande ! » m’écriai-je.

Marie fit une pause pour saluer nos parents, qui étaient sortis pour nous regarder partir.

« À bientôt ! »

À bientôt… Ces mots retentirent dans ma tête. Ah, ah. Je le savais. Elle pensait sans doute bien le cacher, mais j’ai vu clair dans son jeu. Quelle sœur gênante tu fais !

« Toutes mes excuses pour la précipitation », avait dit Anjie à mes parents. « Mais je vous jure que je rendrai votre fils heureux ! » C’était le genre de réplique que j’attendais d’un garçon déclarant ses intentions aux parents d’une fille.

« Je veux aussi trouver le bonheur avec Monsieur Léon », ajouta Livia, nerveuse. « Alors, s’il vous plaît, laissez-nous l’avoir ! En y réfléchissant bien… Je crois qu’on l’a déjà pris. Désolée ! »

« Ne vous inquiétez pas, nous prendrons bien soin de votre fils ! » lança Noëlle, toujours aussi décontractée.

Est-ce que c’est moi ou est-ce que c’est aussi quelque chose que le gars devrait dire ? Elles étaient étonnamment sûres d’elles.

Mes parents saluèrent les filles et les regardèrent tranquillement m’emmener. Je les avais regardés jusqu’à ce qu’ils ne soient plus qu’une tache à l’horizon. Avant même que je m’en rende compte, nous avions atteint le portail menant à l’autre monde.

« Dépêchez-vous ! » hurla Marie aux autres. « On va avoir de gros problèmes si on ne passe pas et qu’on ne ferme pas le portail rapidement ! »

Elles m’avaient finalement fait descendre au sol, prêt à s’élancer de l’autre côté de la porte. De ce côté, nous ne pouvions rien voir — il n’y avait que de l’obscurité — mais je savais qu’un pas de plus nous enverrait de l’autre côté.

Livia et Anjie me saisirent les deux mains et tentèrent de m’entraîner avec elles alors qu’elles se précipitaient vers la porte.

« Léon, dépêche-toi ! » dit Anjie d’une voix pressante.

« Tout le monde attend ! » ajouta Livia.

Je les avais ramenées en arrière et j’avais entouré leurs épaules de mes bras. En me penchant près d’elles, je leur avais murmuré à l’oreille : « Merci d’avoir tant fait pour un gars comme moi. Mais c’est un adieu. »

« Quoi ? »

« Hum, Monsieur Léon… ? »

Alors qu’elles étaient encore trop surprises pour réagir, je les avais poussées à travers le portail. Livia avait tendu la main vers moi, s’agrippant à l’air vide, le visage figé par le choc. J’avais regardé jusqu’à ce qu’elles disparaissent dans l’obscurité.

Noëlle se tenait derrière moi, les yeux écarquillés, comme si elle ne comprenait pas ce que je venais de faire. Je l’avais prise dans mes bras et m’étais penché vers son oreille : « Merci, je suis désolé. »

« Léon ! »

Je l’avais poussée à travers le portail, après les autres. Au moins, les trois étaient maintenant en sécurité de l’autre côté.

Marie se tenait suffisamment loin pour ne pas entendre ce que je leur disais. Pourtant, elle était en colère contre moi pour avoir perdu un temps précieux.

« Dépêche-toi ! — Je te l’ai dit, il n’y a pas de temps supplémentaire. »

Elle n’avait pas fait un geste pour sortir, mais m’avait juste pressé :

« Vas-y ! »

« J’irai après toi, » avais-je dit.

« Quoi ? Ne fais pas ta poule mouillée ! Tu es un homme, alors agis comme tel et fonce. C’est lâche de se servir d’une femme pour tâter le terrain. »

Marie continuait à éviter mon regard. Elle était plus facile à cerner qu’elle ne le pensait.

« Non », avais-je répondu. « Dans des moments comme celui-ci, c’est le travail d’un homme de se taire et de rester en retrait. » J’avais attrapé son bras et je l’avais poussée vers le portail.

Marie était d’abord abasourdie, puis son visage se figea dans une expression de désespoir.

« Qu’est-ce que tu fais, alors que je me suis donné tout ce mal… !? J’allais rester derrière et fermer le portail ! »

Je le savais.

Le portail l’attirait à l’intérieur. Elle luttait contre elle-même, griffant l’air vide.

« Tu dois vivre ! Je… C’est moi qui t’ai tuée la dernière fois ! Je m’étais juré de te sauver cette fois ! »

S’est-elle torturée avec ça pendant tout ce temps ? Je ne lui avais jamais demandé de se sacrifier pour moi. C’est même la dernière chose que j’aurais voulue. Qu’y a-t-il de plus effrayant que d’être redevable envers Marie ? Non, mieux vaut qu’elle reparte et qu’elle profite de sa deuxième chance dans la vie.

« Idiote. Quel grand frère laisserait sa petite sœur le sauver ? Je ne veux pas être aussi nul. Dépêche-toi de rentrer. Pour ton information, j’ai pardonné ton rôle dans ma mort depuis longtemps. »

Elle tentait encore de rester, alors j’avais posé ma paume sur son front et je l’avais poussée.

Les larmes lui montèrent aux yeux.

« Je te déteste, tu… » Sa voix s’était interrompue alors qu’elle disparaissait.

Je suppose qu’elle a un côté mignon, à mettre sa vie en jeu pour me sauver.

« Alors très bien. Il ne reste plus que toi. » Je m’étais retourné vers le chat qui avait observé en silence tout ce qui se passait. « C’est la porte qui relie l’au-delà au monde des vivants. D’après ce que je sais du fonctionnement de ces choses, on ne peut généralement fermer la porte que du côté de l’au-delà. Qui aurait cru que j’aurais l’occasion de fermer la porte sur un monde de jeu vidéo otome ? »

Le chat gris foncé se transforma en une sphère robotique qui flottait dans les airs, sa lentille rouge unique me fixant. C’était Luxon depuis le début.

« Alors, tu as compris qui j’étais », dit-il.

« Bien sûr. Au fait, tes griffes doivent te faire sacrément mal. »

Nous nous étions fait face, tous les deux, devant la porte, mais seul Luxon avait besoin de rentrer.

« Tu dois partir toi aussi », lui dis-je. « Anjie et les autres iront bien tant qu’ils t’auront pour s’occuper d’elles. Avec toi, je n’aurai plus à m’inquiéter. » Je savais qu’il les protégerait pour moi. Entre nous, ce n’était pas moi qui comptais, mais Luxon, comme l’item tricheur du jeu.

« Malheureusement pour toi, je refuse. Mon maître est déjà décédé, donc aucun maître n’est actuellement enregistré dans mon système », répondit-il.

J’avais plissé les yeux en le regardant.

« Pourquoi refuserais-tu ? »

Il jeta un coup d’œil aux ténèbres de l’autre côté de la porte.

« Sais-tu pourquoi je me suis battu ? »

« Parce que tu voulais exterminer les nouveaux humains », avais-je répondu.

« Non, cela ne m’intéressait pas du tout. » Il s’arrêta un instant. « Correction — j’ai perdu tout intérêt pour cela. »

C’était une nouvelle pour moi. Depuis longtemps, il ne semblait parler que de cela.

« Je voulais que tu survives. C’est pour cela que je me suis battu, » dit-il. « Maître, il est temps pour nous de te dire au revoir. »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

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