Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 13 – Chapitre 20

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Chapitre 20 : L’art interdit de la sainte

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Chapitre 20 : L’art interdit de la sainte

Partie 1

Lorsque le cœur de Léon se remit à battre, Marie s’affaissa de soulagement. Je suppose que l’écusson du Gardien peut remplacer l’outil dont j’ai besoin. C’est parfait. Maintenant, je peux utiliser ma magie interdite !

Cette prouesse requérait normalement un outil spécial, mais l’Arbre sacré avait maintenu l’âme de Léon liée à son corps.

Il n’y a pas une minute à perdre. Je dois le ramener rapidement. Pour réussir cette opération, une autre condition est nécessaire, mais je m’en occuperai moi-même.

Marie prit une profonde bouffée d’air : « Pendant que l’Arbre sacré le lie, je vais le ramener. » Elle effleura de ses doigts la main de Léon.

Julian lui saisit les épaules, le visage plein d’inquiétude :

« Qu’est-ce que tu comptes faire exactement ? »

Elle lui rendit son regard, faisant de son mieux pour paraître calme.

« Qu’est-ce que tu veux dire ? Je vais le sauver, bien sûr. »

Lui et les autres garçons semblaient dubitatifs face à sa promesse, comme s’ils sentaient qu’il y avait une signification plus profonde derrière tout cela.

« Tu n’arrêtes pas de le répéter, mais est-il vraiment possible de le ramener de cet état ? Et une telle magie n’aurait-elle pas un coût élevé ? »

Marie envisageait en fait de ressusciter Léon. Julian et les autres garçons ne pouvaient pas croire qu’elle accomplirait un tel miracle sans prendre de grands risques.

« Tout va bien, » dit Marie. « Ça va aller. »

« Comment comptes-tu le faire revenir, alors ? Explique-nous pour que nous puissions comprendre ! »

Marie devait les apaiser d’une manière ou d’une autre. Elle s’apprêtait à utiliser la même magie que celle employée lorsque la sainte Livia avait sauvé son bien-aimé dans la troisième partie : « Je vais de l’autre côté et je ramènerai son âme. Vous, de ce côté-ci, vous devrez soigner ses blessures en attendant. »

Le corps de Léon n’était pas en bon état.

« Si tu veux juste que je prolonge sa vie, je pourrais peut-être — attends ! Il est là. Il est enfin là ! » Creare jeta un coup d’œil par la fenêtre. À l’extérieur, le vaisseau principal de Luxon avait percé les vagues. Elle se tourna pour faire face à son unité mobile immobile.

« Alors, tu m’entends toujours, même si tu ne peux pas bouger ? Je savais que tu n’étais pas au bout de tes peines. Dépêche-toi de me contacter, veux-tu ? » Elle fit une pause. « Son vaisseau principal ne répond pas à mes appels. Il a des problèmes ou quelque chose comme ça ? »

L’unité mobile de Luxon ne répondait toujours pas

Jilk, enveloppé dans d’épais bandages comme les autres passagers blessés du navire, examina Luxon.

« C’est étrange. Il fonctionnait très bien pendant le trajet. »

Marie le fit sortir de la pièce avec les autres garçons : « Dehors, vous tous ! J’ai des choses à faire ! »

« D’accord, d’accord. Ne pousse pas. »

Marie claqua la porte derrière eux, appuya son front contre le métal et s’excusa silencieusement auprès d’eux. « Désolée les filles. Merci pour tout. » Après avoir essuyé les larmes qui coulaient sur ses joues, elle frappa durement ses mains sur ses joues.

« OK ! Il est temps de s’y mettre ! »

Elle se retourna, marcha vers Léon et lui prit la main.

« S’il te plaît, laisse-moi aussi t’aider », dit Livia en leur prenant les mains.

Marie allait d’abord refuser, mais voyant l’intention de Livia, elle renonça à la dissuader.

« Alors tu m’aides aussi », dit-elle à Anjie.

« Es-tu sûre ? — Tant que c’est dans mes cordes, je ferai tout ce qui est nécessaire. »

Marie acquiesça : « Tu es fiancée à lui, alors tu dois mettre la main à la pâte. C’est valable pour toi aussi, Noëlle. »

Noëlle ravala ses larmes et sourit : « Bien sûr ! Je donnerai tout ce que j’ai ! »

« Nous allons voyager de l’autre côté pour ramener son âme », leur dit Marie. « Et peu importe ce que vous verrez là-bas, je dois vous demander de ne pas haïr Léon. » Livia et les autres filles furent déstabilisées par le sous-entendu de Marie, mais avant qu’elles ne puissent demander ce qu’elle voulait dire, elle lança le sort. « C’est parti ! »

Alors que leurs corps s’effondrèrent instantanément, Yumeria et les robots se précipitèrent pour les soutenir. La lentille de l’unité mobile de Luxon, qui ne réagit pas, clignota en rouge pendant une fraction de seconde, puis redevint noire.

 

☆☆☆

La prochaine chose dont Livia se souvint, c’est qu’elle se retrouvait à marcher dans un tunnel d’un noir absolu.

« Anjie ? » appela-t-elle.

« Mlle Noëlle ? — Mlle Marie ? »

Elle ne voyait rien, mais le tunnel lui semblait étrangement familier.

« Par ici ! » Marie les appela. « Veillez à ne pas vous séparer ! »

« Je suis là ! » répondit Anjie peu de temps après.

« Accroche-toi ! » s’écria Livia.

« Je ne vois rien ! »

C’était un soulagement qu’elles soient au moins à proximité les unes des autres.

« Écoutez, » leur dit Marie. « À partir de maintenant, vous devez suivre mes instructions. Et quoi que vous voyiez, ne soyez pas trop surprises. Ayez confiance en mon frère. »

« Bien sûr que nous le ferons », dit Anjie. « Mais en mettant cela de côté, je n’ai jamais entendu parler d’une capacité à ressusciter les morts. Comment as-tu appris à faire une chose pareille ? »

« C’est un art interdit dans le temple, » expliqua Marie. « Seuls ceux qui ont hérité des reliques de la sainte peuvent apprendre à l’utiliser. »

« Interdit ? » Anjie secoua la tête; ce n’était pas vraiment la partie qui l’intriguait. « Donc, tu as hérité de cette capacité grâce à ces reliques ? » Elle n’arrivait pas à comprendre comment c’était possible. Il ne s’était pas écoulé beaucoup de temps depuis que le temple avait reconnu Marie comme sainte — certainement pas assez pour qu’elle mémorise un sort aussi complexe.

« Pourrais-tu vraiment apprendre quelque chose comme ça en si peu de temps ? » demanda Livia, comme si elle était sur la même longueur d’onde qu’Anjie. La connaissance seule ne suffit pas pour exécuter un sort comme Marie l’a fait.

« Quoi qu’il en soit, je comprends pourquoi c’est interdit. La possibilité de ramener librement des gens de l’au-delà pourrait causer de gros problèmes. »

Anjie hocha la tête d’un air pensif.

« Il y a quelque chose qui ne va pas. Tu aurais pu utiliser cette capacité à n’importe quel moment avant ça. » Elle lui demanda pourquoi elle avait attendu jusqu’à maintenant.

Marie soupira : « Je n’ai appris cela que très récemment. »

« Le fait est que, grâce à Rie, nous pouvons sauver Léon », dit Noëlle. « Je ne pense pas qu’il soit utile de la cuisiner à ce sujet pour l’instant. »

« C’est juste. Je suis désolée », dit Anjie d’un ton penaud.

Marie était heureuse de laisser tomber l’affaire.

Livia, elle, était préoccupée par cette question. Je comprends tout à fait pourquoi le temple a interdit la magie de résurrection, mais je ne comprends toujours pas comment Marie l’a apprise si rapidement. À moins que l’exécution de la magie ne soit pas compliquée, mais qu’elle nécessite un prix élevé ?

Alors qu’elle commençait à reconstituer le puzzle, une lumière apparut devant elle.

« Voilà ! Je le vois enfin ! » s’écria Marie. Des bruits de pas résonnèrent autour d’elle, suggérant qu’elle s’était élancée en avant, bien qu’il soit encore impossible de la voir.

Une fois qu’elles eurent atteint la lumière, les filles découvrirent un immense portail devant elles. Marie s’en approcha à grands pas et appuya ses deux mains sur les battants.

« Dépêchez-vous ! » dit-elle aux autres. « Si nous tardons trop, son âme va vraiment quitter son corps ! »

Lorsqu’Anjie atteignit enfin la lumière, sa silhouette devint visible. La même chose se produisit lorsque les autres filles se glissèrent dans l’obscurité derrière elle. Ensemble, elles franchirent le portail. Une ville qu’elles n’avaient jamais vue s’étendait devant elles.

« Où sommes-nous ? » demanda Noëlle, stupéfaite.

L’endroit était méconnaissable. L’architecture ne ressemblait en rien à ce qu’elles avaient l’habitude de voir, même s’il s’agissait manifestement d’une banlieue. Des piliers reliés par de longs fils de fer bordaient les rues à intervalles réguliers. Ces rues n’étaient pas pavées, mais elles étaient tout de même bien fermes et des lignes blanches y étaient tracées, ainsi qu’une sorte d’écriture qu’elles n’avaient jamais vue. Le plus étrange, de loin, c’est que la zone avait l’air d’être bien entretenue, même s’il n’y avait personne.

La mâchoire d’Anjie se décrocha : « C’est ça, la vie après la mort ? Je n’ai jamais vu un endroit pareil. Attends, je pense que l’architecture pourrait être un peu similaire à celle de l’île que nous avons visitée lors de notre voyage scolaire. »

Livia regarda le ciel. Il était occupé par un immense trou noir au-delà duquel elle ne voyait rien. Quoi que ce soit, cela la remplissait de peur et d’anxiété.

« Je me demande ce que cela peut être. Le simple fait de le regarder me perturbe. »

Marie s’était figée en entrant. S’imprégnant de ce qui l’entourait, elle essuya quelques larmes et se débarrassa de tout sentimentalisme en disant : « Dépêchons-nous. Nous devons retrouver mon frère. »

Des soupçons grandissants s’emparèrent d’Anjie alors qu’elles suivirent Marie. Pourquoi semblait-elle savoir exactement où elle va ? Aucune d’entre elles ne connaissait ces rues, et pourtant Marie les parcourait avec la familiarité de quelqu’un qui y était déjà passé, les menant jusqu’à un immeuble d’habitation.

« Ici », dit Marie. « Le troisième étage ! » Elle gravit les marches avec empressement.

Anjie se tint à un pas derrière, scrutant la structure, puis la rejoignit.

« La conception des bâtiments est complètement différente de celle de Hohlfahrt. C’est presque comme un pays à part entière. »

Aucune architecture ne ressemblait à celle de la maison.

Le quatuor gravit plusieurs étages jusqu’à ce qu’il atteigne le troisième, où une rangée de portes identiques les attendait. Marie n’hésita pas en choisissant la bonne porte.

« C’est cet appartement ! » Marie frappa du poing contre la porte. « Si tu es là-dedans, sors ! » En l’absence de réponse, elle tendit la main vers la poignée de la porte. « Elle n’est pas verrouillée. »

Elle poussa la porte et entra, Anjie et les autres filles la suivant de près. Marie ôta ses chaussures à l’entrée principale et se mit à fouiller l’appartement, cherchant Léon comme si elle connaissait déjà parfaitement l’agencement des lieux.

« Peut-être qu’il est dans la salle de bains ? » murmura-t-elle pour elle-même.

La colère monta dans la poitrine d’Anjie.

« Tu as l’air de bien connaître cet endroit. »

Elle était jalouse de voir à quel point Marie semblait bien connaître Léon — mieux qu’elle ou que ses autres fiancées.

Marie lui fit une grimace :

« Écoute, on dirait que tu ne comprends pas bien les choses, alors je vais juste préciser une chose : je suis la petite sœur de Léon. »

« Pas possible ! » s’écria Noëlle en se plaquant les deux mains sur la bouche.

Anjie fut pareillement décontenancée, mais elle n’y crut pas une seconde.

« Ce n’est pas possible ! J’ai mené des recherches approfondies sur la lignée familiale de Léon en utilisant les relations des Redgraves ! Une douzaine de fois, si tu veux savoir, à cause de toutes les rumeurs qui circulent constamment ! »

« Mlle Marie, » dit Livia calmement, ne partageant pas le choc ressenti par les deux autres, « ne voudrais-tu pas expliquer ce que tu entends par là ? »

Marie leur rendit un regard solennel, confirmant qu’il ne s’agissait ni d’un mensonge ni d’une plaisanterie.

« Pour être exacte, nous étions frères et sœurs dans sa vie antérieure. »

Anjie plissa les sourcils : « Vie antérieure ? »

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Partie 2

L’appartement dans lequel elles étaient entrées n’était pas très spacieux, c’est le moins qu’on puisse dire. Les résidences universitaires étaient bien plus agréables. Il était difficile de croire que tant de choses pouvaient être entassées dans un si petit espace : un lit, un bureau, et bien plus encore.

Noëlle balaya la pièce du regard.

« Oh, regarde, cet endroit a aussi un moniteur », dit-elle. Cela lui rappelait ceux que Luxon et Creare utilisaient dans leurs vaisseaux.

« Je n’ai jamais vu cet alphabet auparavant », dit Livia, curieuse. « Est-ce que cela pourrait être… une ancienne civilisation ? » Elle examina une affiche sur le mur.

Marie fronça les sourcils.

« Oui, bien sûr. Une ancienne civilisation. Juste pour que vous le sachiez, c’est une affiche de simulation de rencontre que vous regardez. »

Malgré l’attitude dédaigneuse de Marie, Livia débordait de curiosité. Elle pouvait deviner, d’une certaine manière, que la pièce appartenait à Léon.

« Alors, c’est pour ça que tu en sais autant sur lui ? Tu te souviens de votre ancienne vie commune ? »

Anjie était abasourdie de voir que Livia acceptait tout si facilement.

« Tu n’es vraiment pas surprise ? »

« Il s’est passé tellement de choses étranges autour de monsieur Léon », dit Livia avec un sourire amer. « Ce que mademoiselle Marie a dit a beaucoup de sens quand on le remet dans son contexte, d’autant plus que je l’avais déjà entendue appeler monsieur Léon son grand frère. »

Les joues de Marie rougirent.

« C’est donc l’ancienne chambre de Léon ? » fit remarquer Anjie, décidée à vérifier par elle-même. « Alors, je devrais pouvoir trouver… Ah, ah. La voilà. » Elle avait jeté un coup d’œil sous le lit et découvert ce qui semblait être le porno de Léon.

Marie cacha son visage derrière ses mains.

« Grand frère, espèce d’idiot. Tu ne pouvais pas trouver un meilleur endroit pour cacher tes trucs pervers ? Je suis gênée pour toi. Tes fiancées t’ont bien cerné. »

Noëlle était occupée à passer les étagères de Léon au peigne fin.

« Ah, il y en a encore par ici ! On a vraiment l’impression d’être dans la chambre de Léon, car toutes les cachettes sont les mêmes. »

C’est Livia qui trouva l’objet le plus important de la pièce : « Qu’est-ce que c’est ? » Sur le sol, elle avait repéré le paquet du jeu vidéo otome dont elles faisaient justement partie.

Marie se rapprocha et examina le paquet avec mélancolie. « Alte Liebe », murmura-t-elle. « Le conte de la sainte. »

Alte Liebe était le titre du jeu, tandis que le conte de la sainte était le sous-titre.

La main de Livia trembla en saisissant le paquet. Elle avait remarqué quelqu’un qui lui ressemblait sur la couverture, ainsi qu’un groupe d’hommes identiques à la brigade des idiots. Curieuse, Anjie s’approcha et lui prit le paquet des mains. Elle ne pouvait pas lire le texte sur le paquet, mais au dos se trouvait une femme en robe rouge qui lui ressemblait également.

« Ces gars-là ressemblent au prince et à ses amis », dit Anjie. « J’ai aussi reconnu les lieux sur ces clichés. C’est la fontaine sur la place de l’académie, n’est-ce pas ? »

Marie laissa tomber son regard sur le sol, le visage crispé.

« Pour Léon et moi, l’endroit où nous nous trouvons en ce moment était la réalité. De notre point de vue, le monde d’où vous venez tous n’est qu’un jeu vidéo. Un monde fictif. »

Elle expliqua ensuite comment Léon et elle s’étaient réincarnés dans le monde d’Alte Liebe. Elle détailla soigneusement toute l’histoire, du début à la fin, sans rien omettre.

Le temps qu’elle termine, les mains d’Anjie étaient fermement serrées autour du paquet.

« Tu es en train de dire que Livia et moi étions ennemies dans ce jeu ? C’est impensable ! » Anjie avait raison.

Livia semblait partager son opinion. « Je n’accepterai jamais de me battre en duel avec elle ! »

« C’est parce que je me suis mise en travers de son chemin », dit Marie avec un sourire triste.

« De son chemin ? » Les yeux d’Anjie s’écarquillèrent sous l’effet d’une prise de conscience.

« Attends… Ne me dis rien ! »

« Je savais ce qui se passerait dans le jeu jusqu’à mi-parcours », expliqua Marie. « C’est pourquoi il m’a été si facile de séduire Julian et les autres garçons. Je savais dès le départ exactement ce qu’ils aimaient et ce qu’ils voulaient entendre, car j’avais mémorisé leurs préférences. »

Anjie tendit la main, mais Livia saisit son poignet avant qu’elle ne puisse gifler Marie.

« Laisse-moi faire, Livia ! »

« S’il te plaît, calme-toi. J’avoue que je suis surprise, moi aussi. Je le suis vraiment, mais je suis très heureuse de la façon dont les choses se sont passées. »

« Mais Livia, ses actions t’ont aussi fait souffrir. »

Livia acquiesça.

« Je le sais. Nous avons tous traversé beaucoup d’épreuves, mais je suis heureuse que toi et moi ayons fini par retrouver monsieur Léon. C’est pourquoi nous devrions nous concentrer sur sa recherche dès maintenant. »

Anjie baissa les yeux sur le paquet.

« Tu as raison. Je pense que cela met les choses en perspective. Léon nous a considérés comme des personnages d’une histoire. »

C’était déchirant à admettre, mais cela l’aida à comprendre ce qui lui avait probablement traversé l’esprit tout ce temps. « Je savais qu’il cachait quelque chose. C’était donc ça. » Elle comprenait pourquoi il avait gardé le secret. Elle posa le paquet sur son bureau.

Noëlle se rapprocha et jeta un coup d’œil au paquet. Son visage devint livide : « Je ne suis même pas sur la couverture. »

Marie soupira profondément.

« C’est parce que tu n’apparais pas avant la deuxième partie. Tu n’es pas dans celui-ci. Ne t’inquiète pas, dans ce jeu, tu es une protagoniste. »

« Je… suppose que c’est réconfortant de le savoir. Mais c’est un peu déstabilisant, pour être honnête », dit Noëlle.

Marie était surtout préoccupée par le fait qu’elles n’avaient pas encore trouvé Léon. « Je suppose qu’il doit être chez nos parents s’il n’est pas ici. »

« La maison de tes parents est ici aussi ? » demanda Anjie en se relevant.

« Oui, je pense que nos parents sont probablement là aussi. »

Les trois autres furent choquées.

« Tes parents sont là ?! » s’écria Anjie.

Marie acquiesça : « Probablement. Quoi qu’il en soit, allons-y. » Elle laissa échapper un gémissement d’inquiétude. « Je n’ai vraiment pas hâte d’y être. » Les épaules affaissées, elle franchit l’entrée et se dirigea vers l’extérieur.

En sortant, elles virent un chat gris foncé assis sagement devant la porte. Ses yeux rouges les fixaient.

« Un chat ? » Anjie pencha la tête.

Elles n’avaient rencontré ni animaux ni personnes jusqu’à présent. Qu’est-ce qu’un chat faisait ici ?

Ce félin avait l’air fier et royal. Lorsqu’Anjie tendit la main vers lui, il se leva d’un bond et s’éloigna en courant. Il se stoppa une fois qu’il eut atteint les marches, leur jeta un coup d’œil en arrière et poussa un petit cri. C’était comme si le chat leur disait de le suivre.

Guidée par le chat, Marie se retrouva devant la maison familiale. Elle n’y était pas revenue depuis que ses parents l’avaient chassée. Après s’être réincarnée en Alte Liebe, elle avait supposé qu’elle ne reverrait jamais cette maison.

Elle aspira une grande bouffée d’air, essayant de calmer ses nerfs.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? » demanda Livia.

La question avait tellement pris Marie au dépourvu qu’elle s’était étouffée en essayant d’expirer.

« Je suis nerveuse, d’accord ?! »

Anjie la regarda avec exaspération : « C’est la maison de ta famille, non ? Attends. As-tu fait quelque chose qui a nui à tes relations avec tes parents ? »

Marie évita son regard.

« Eh bien, hum… J’étais en quelque sorte responsable de la mort de mon frère, et j’ai piégé mes parents pour qu’ils me donnent de l’argent afin que je puisse voyager à l’étranger. Il s’est passé beaucoup de choses, disons les choses comme ça. »

Livia et Anjie lui lancèrent un regard noir. Noëlle était exaspérée : « Rie, je dois te dire que c’est assez horrible. »

« C’était il y a longtemps, d’accord ? Pendant ma dernière vie ! Maintenant, allons-y. Entrons ! » Elle marcha jusqu’à la porte et appuya sur la sonnette.

Une voix familière, celle de sa mère, passa dans l’interphone : « Oui ? Qui est là ? »

Marie tenta de prononcer son ancien nom, mais elle n’y parvint pas pour une raison inconnue. Sa voix resta coincée dans sa gorge.

« Euh… Je suis… Euh, c’est-à-dire… »

Alors qu’elle cherchait une réponse, sa mère lui demanda : « Est-ce mon idiote de fille ? Tu t’appelles Marie maintenant, n’est-ce pas ? Je vais ouvrir la porte. Tu peux rentrer. » Il y avait une pointe d’agacement dans sa voix.

La serrure se déverrouilla avec un bruit sourd. Marie hésita, puis ouvrit la porte. Un paysage familier se déploya devant elle. Tout, des décorations à l’odeur qui flottait dans l’air, lui rappelait de bons souvenirs de sa vie d’avant.

Les autres filles se rangèrent derrière elle.

Livia dévorait chaque détail de l’intérieur des yeux.

« Alors, c’est ici que monsieur Léon a grandi ? Quelle belle maison ! »

« Je n’ai jamais vu d’architecture comme celle-ci auparavant », balbutia Anjie, ne sachant que dire d’autre. Elle avait été élevée comme une noble de haut rang et cette architecture était bien inférieure à celle à laquelle elle avait été habituée.

« Ça m’a l’air d’être une maison », dit Noëlle.

Marie enleva ses chaussures et se précipita dans le couloir jusqu’au salon. Elle ouvrit la porte et entra. La cuisine se trouvait à côté du salon, et sa mère était en train de cuisiner. Son père était assis devant le kotatsu et lisait le journal. Il leva la tête lorsqu’elle entra.

« Alors, tu es revenu toi aussi ? — Oh, et qui sont ces jeunes filles que tu as amenées avec toi ? »

Marie resta figée. Ses parents étaient plus âgés que dans ses souvenirs, mais tout aussi familiers.

« Quoi ? — On a des invités ? »

Léon, qui s’était affalé en dormant contre le kotatsu, se souleva lentement en bâillant.

Dès qu’elles l’aperçurent, Anjie et les autres filles fondirent en larmes. Avant qu’elles ne puissent réagir, Marie s’élança vers l’avant. Elle saisit son frère par le col de sa chemise et le secoua violemment :

« Imbécile ! Il est temps de rentrer ! Reprends-toi et allons-y ! Nous n’avons plus beaucoup de temps ! »

Elle tenta de l’entraîner loin du kotatsu, mais il résista.

« Quoi ? — Non, je ne veux pas. »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

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