Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 13 – Chapitre 19 – Partie 3

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Chapitre 19 : Le neutralisateur

Partie 3

Après le naufrage du cuirassé des Bartfort, il s’était occupé de sauver le plus grand nombre possible de personnes se trouvant dans l’eau. Nicks avait pris la barre et commandait lui-même le navire. Parmi les survivants secourus par leur navire, qui étaient assis sur le pont avec des bandages enroulés sur tout le corps, se trouvaient Vince et Balcus. Les deux hommes observaient tranquillement Nicks qui continuait à crier des ordres à ses hommes.

« Tu as de la chance d’avoir un si bon fils », avait dit Vince.

Les joues de Balcus rougirent à ce compliment. Ses blessures avaient déjà été soignées, mais il était encore trop amoché pour rejoindre Nicks. Il avait appris que Léon se trouvait à bord. Inquiet comme il l’était, il n’était pas en état d’aller le voir. Tout ce que Balcus pouvait faire, c’était prier pour la sécurité de son fils.

« C’est vrai. C’est réconfortant de savoir que j’ai un fils aussi fiable pour s’occuper des choses », acquiesça Balcus. « Lui et Léon sont bien plus compétents que je ne l’ai jamais été. Mais vous avez vous-même un fils incroyable, Votre Grâce. »

Vince leva les yeux. Le navire des Redgrave, qui commandait tous les navires alliés de la région, planait au-dessus d’eux.

« Il se débrouillera très bien sans moi, j’en suis sûr. Je finirai peut-être par lui céder le rôle de duc bien plus tôt que prévu. » La tristesse et le soulagement se mêlaient dans ses yeux.

Balcus baissa le regard.

« Je suis personnellement impatient de céder ma place à mon fils. »

« Tu as hâte d’avoir une retraite confortable ? Tu parles comme ton fils », dit Vince en riant de bon cœur.

Le sourire de Balcus se crispa.

« Je suis désolé. Dire cela était insensible compte tenu des circonstances. »

« Non, » dit Balcus rapidement, « je suis sûr que Léon s’en sortira. Il a toujours survécu à toutes les situations impossibles dans lesquelles il s’est retrouvé. Depuis qu’il a quitté la maison à l’âge de quinze ans pour partir à l’aventure, il ne cesse de me réserver des surprises. »

C’est ainsi que tout avait commencé. À quinze ans, Léon partit à la recherche d’un donjon inexploré, où il découvrit d’innombrables trésors et un artefact disparu incroyable. Au cours de sa courte vie, il avait accompli plus que la plupart des gens en une vie entière.

« Avant que je m’en rende compte, nous nous tenions épaule contre épaule, et il m’a surpassé encore plus rapidement. Il a atteint l’apogée à ce stade. En tant que père, je suis fier, même si je suis complètement perdu. » Léon avait apparemment grandi hors de portée. N’importe quel parent serait fier d’un tel accomplissement, mais Balcus s’inquiétait aussi pour Léon.

Vince jeta un nouveau coup d’œil au ciel, en se concentrant sur le navire des Redgrave.

« Une nouvelle ère s’annonce. Un vieil homme comme moi n’a plus de raison de s’inquiéter. Je peux prendre ma retraite en paix », dit-il en riant.

« Bien dit. Mais vous savez, il y a une chose que je veux faire avant de prendre ma retraite. »

« Qu’est-ce que ce serait ? »

« J’étais tellement concentré sur la survie que je n’ai jamais pu profiter de mon statut d’aventurier comme je le voulais. J’aimerais en faire l’expérience avant d’arrêter. Ce n’est pas nécessaire que ce soit quelque chose d’aussi grandiose que ce que mon fils a fait. Juste un petit quelque chose. »

Le visage de Vince resta vide une fraction de seconde, puis il éclata de rire : « Ça m’a l’air d’être un excellent rêve. »

« Cela semble être le bon moment pour le faire. Nicks a une femme maintenant, et il aura bientôt un enfant. »

« Oui, n’est-il pas marié à la fille du comte Roseblade ? »

« On dirait que vous avez une conversation intéressante par ici, Votre Grâce », interrompit une voix.

Stupéfait, Vince marmonna : « La maison Roseblade — ! »

« Comte ! » s’écria Balcus en terminant sa phrase. « M-Mon Seigneur… »

Le comte Roseblade, le père de Dorothea, était en effet venu les rejoindre, à la grande stupéfaction de tous. Il sourit faiblement à Balcus : « Après que nous ayons été abattus, votre fils nous a sauvés. Il n’est pas nécessaire d’être aussi poli avec moi. Nous sommes déjà une famille, n’est-ce pas ? » Il fit un signe à Nicks. « Mon gendre est incroyablement fiable, je dois dire. Je ne pourrais pas en être plus fier. Mais en laissant cela de côté, vous parliez d’aventure, n’est-ce pas ? Je pensais prendre ma retraite et bientôt m’installer quelque part. »

Étonnamment, une fois qu’ils avaient commencé à parler d’aventure, la conversation s’était rapidement accélérée.

 

☆☆☆

« Vite, apportez la capsule médicale ! » Creare s’élança dans le vaisseau. De nombreuses pièces d’équipement étaient transportées dans la baie médicale et plusieurs robots bourdonnaient en suivant les ordres de Creare. Ils chargèrent Léon dans une nacelle et commencèrent le processus de guérison aussi vite qu’ils le pouvaient.

« Réveille-toi ! » lui cria Noëlle. « S’il te plaît, Léon ! »

Yumeria lui attrapa les épaules et l’éloigna de la nacelle : « Lady Noëlle, il a besoin de se reposer en ce moment. »

Lorsqu’ils apprirent que Marie était saine et sauve, Kyle, Carla et Jilk sortirent de la salle de soins pour aller la voir. Anjie et Livia étaient soignées dans une autre pièce. L’unité mobile endommagée de Luxon se trouvait à proximité, mais elle ne s’était pas rallumée, même après avoir été rechargée.

« Es-tu cassé ? Est-ce pour ça que tu ne réponds pas ? » lui hurla Creare. « Sans toi, je n’ai aucune idée de ce qui se passe, tu sais ! »

Personne ne savait non plus ce qu’il était advenu du corps principal de Luxon. Était-il à nouveau incapable de bouger après avoir sombré sous les vagues, ou était-il encore parfaitement fonctionnel ? Si c’était le cas, Creare souhaitait qu’il se dépêche de remonter à la surface pour lui apporter l’une des capsules médicales qu’ils avaient reçues d’Ideal.

Creare observa Léon. Il avait été déshabillé et était relié à plusieurs machines. La plaie béante sur le côté droit de sa poitrine était horrible, mais ses organes internes l’étaient encore davantage. Ils avaient été poussés au bord du gouffre par les nombreuses doses de drogue de performance que Léon avait prises.

« Cela ne servirait à rien de soigner ses blessures extérieures s’il meurt, mais je ne peux rien faire pour le sauver avec le matériel dont nous disposons. Si nous voulons réussir, j’ai besoin de toi, Luxon ! »

Noëlle saisit la main de Léon : « Léon, je ne te pardonnerai jamais si tu meurs ici ! »

Le cœur de Léon battait encore grâce à la capsule médicale dans laquelle il était allongé, mais il risquait de s’arrêter à tout moment. Il était au bord de la mort.

Livia et Anjie firent irruption dans la pièce, vêtues de blouses d’hôpital. Noëlle s’écarta pour leur laisser de la place et les deux filles se jetèrent sur Léon.

« Monsieur Léon ! S’il te plaît, ouvre les yeux ! » s’écria Livia.

« Espèce de gros idiot ! » grommela Anjie. « Si tu meurs maintenant, tout cela n’aura servi à rien ! »

Les yeux de Léon s’ouvrirent lentement. Livia, Anjie et toutes les personnes présentes dans la pièce sourirent immédiatement, mais il les referma et prit une longue et pénible inspiration. L’instant d’après, le moniteur cardiaque se mit à hurler lorsque la ligne qu’il affichait s’arrêta.

Vexée par sa propre impuissance, Creare marmonna : « Maître, tu es un imbécile. »

Tout le monde avait immédiatement compris ce que cela signifiait. Noëlle se mit à genoux. Yumeria commença à gémir. Le visage de Livia devint vide, tandis que les larmes continuaient de couler rapidement sur ses joues.

Anjie s’accrocha à lui et pleura : « Ne me laisse pas ! Je t’ai promis, tu te souviens ? J’ai dit que je te rendrais heureux ! S’il te plaît, ne fais pas de moi une menteuse… » Des bruits provenant de l’extérieur de la pièce retentirent, mais Livia n’y prêta pas attention. Elle caressait tranquillement la main de Léon, pleurant, même si elle s’efforçait de sourire.

« Monsieur Léon, tu ne peux pas me laisser derrière toi comme ça. Tu ne peux pas faire ça. S’il te plaît, ouvre les yeux. Je veux entendre à nouveau votre voix prononcer mon nom. » Les larmes coulaient sur son visage.

Léon n’avait pas bougé. Il n’avait pas du tout réagi.

Marie et la brigade des idiots firent irruption dans la pièce, Marie criant : « Grand frère ? » Elle se précipita vers lui et lui attrapa la main.

« Il vient de mourir », l’informa Creare. Elle avait déjà renoncé à le sauver, maintenant que son cœur s’était arrêté.

Les yeux de Marie s’embuèrent, mais elle essuya les larmes aussi vite qu’elles tombèrent.

« Pas encore, » dit-elle. « Nous pouvons encore le sauver ! »

Anjie leva la tête. « On peut ? Est-ce que tu le penses vraiment ? »

Livia saisit les épaules de Marie : « Y a-t-il vraiment un moyen ? »

Sa prise était si douloureuse que Marie lâcha la main de Léon.

« Accordez-moi un peu de crédit ! Je connais bien ce jeu ! Il y a de la magie que seule la Sainte peut utiliser. »

Anjie n’avait aucune idée de ce que cela signifiait, mais elle s’en fichait. L’espoir de sauver Léon lui redonnait des forces.

« Une magie qui pourrait le sauver, même dans cet état ? Je n’ai jamais entendu parler d’une telle chose. »

« C’est parce que cette magie n’existe pas », dit Creare.

« Je ne pense pas qu’il existe de magie au monde qui puisse le sauver. J’ai étudié toutes sortes de choses avant même que cette guerre ne commence. Aucun miracle de ce genre n’existe. »

« Calmez-vous, » dit Marie. « Je le ramènerai moi-même. Mais je dois vous prévenir qu’il n’y aura aucun espoir s’il est déjà mort. Je préférerais qu’on ait quelque chose pour la bloquer, mais nous n’avons pas l’outil nécessaire. Quoi qu’il en soit, nous devons nous dépêcher. »

Noëlle se précipita vers Marie et se pencha sur elle :

« Je ferai n’importe quoi — il suffit de le dire ! De quel genre d’outil as-tu besoin ? »

Ses sourcils se froncèrent en signe de désespoir.

Marie détourna les yeux.

« Un outil pour attacher son âme à son corps. Je crois que Creare peut soigner ses blessures physiques, mais même moi, je ne peux pas l’aider si son âme a disparu. »

Une lumière vive clignota sur le dos de la main de Léon, et son moniteur cardiaque se calma tandis que son rythme cardiaque reprendait, hésitant.

Tout le monde regardait avec incrédulité l’écusson du gardien qui continuait à briller.

Noëlle tendit la main et la serra fermement : « L’arbre sacré essaie de le sauver. Il lui dit de vivre. »

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Claramiel

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