Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 13 – Chapitre 14 – Partie 1

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Chapitre 14 : L’amour

Partie 1

Le souffle de l’explosion balaya le reste de la pièce, projetant les armures impériales contre lesquelles Julian s’était battu.

« Greg ! » rugit désespérément Julian, la gorge à vif. « Greg ! »

L’armure de Greg avait complètement fondu, ne laissant derrière lui qu’un fragment de l’armure démoniaque de Gunther.

L’issue du combat en un contre un stupéfia les Impériaux.

« Lord Gunther a perdu ? »

« Ce n’est pas possible. Il n’y a aucune chance qu’il perde ! »

« Vos ancêtres ont perdu la guerre ! Combien de temps vos chétifs descendants vont-ils résister à l’inévitable ? »

Pendant que les chevaliers démoniaques poussaient des cris de consternation, leurs camarades qui pilotaient des armures se remirent péniblement debout.

Julian voulait désespérément vérifier l’épave pour voir si Greg avait survécu à l’explosion, mais il n’avait pas le temps de le faire pour l’instant. Il serra les dents et ravala l’envie, se forçant à accomplir d’abord son devoir.

« Si je laisse un seul ennemi m’échapper, tout ce pour quoi Greg et les autres ont travaillé sera vain », se rappela-t-il.

Les quelques drones qui étaient restés avec lui prirent des positions de combat à ses côtés, prêts à rejoindre la bataille, mais ses ennemis ne lui prêtaient pas attention pour le moment.

« Le chevalier pouilleux s’est dirigé vers le réacteur. Dépêchez-vous de le poursuivre ! »

« Nous devons continuer pour Lord Gunther ! »

« Ignorons l’armure blanche ! »

Les chevaliers démoniaques avaient tenté de dépasser Julian à toute vitesse pour se diriger vers le couloir par lequel Léon avait disparu, mais Julian ouvrit le feu avec ses canons et les frappa. Ils changèrent ensuite rapidement de tactique, semblant enfin reconnaître la menace qu’il représentait.

« Celui-ci sera vraiment pénible à gérer. »

« Regroupons-nous autour de lui. »

Et ainsi, ils s’étaient déployés en éventail avant de l’encercler.

« Si vous vous en prenez à moi, vous feriez mieux de le faire avec tout ce que vous avez », prévint Julian. « Je suis prêt à renoncer à ma propre vie pour vous vaincre tous, au nom de mon amour pour Marie et de mon amitié pour Léon. » Il éjecta ses canons, et des flammes blanc-bleu jaillirent de son conteneur arrière. Toute son armure se mit à briller d’une lumière blanc-bleue similaire, et son compteur de puissance monta en flèche.

« C’est quoi ces bêtises sur l’amour et l’amitié ?! », rugit l’un des chevaliers en riant moqueusement. « Ici, c’est le champ de bataille, où les forts survivent et les faibles ne survivent pas ! » Hache de guerre en main, le chevalier le chargea.

Julian dévia le coup avec son bouclier et planta son épée directement dans le cockpit de l’ennemi. Il se déplaçait avec une agilité et une grâce si mortelles que les chevaliers démoniaques n’osèrent plus se moquer de lui. Après la mort de leur camarade, ils comprirent qu’il ne serait pas un adversaire facile.

« Tu as peut-être trouvé ça risible, mais je suis tout à fait sérieux. Je suis ici parce que la femme que j’aime me l’a demandé, et parce que je veux aider mon ami ! »

Alors que les mots sortaient de sa bouche, il repensa avec un peu d’autodérision au passé, lorsqu’il avait affronté Léon pour la première fois et qu’il avait été battu à plate couture. J’avais aussi parlé de mon amour pour Marie à ce moment-là. Mais les mots n’avaient pas le même poids à l’époque. Quand il parlait d’amour et d’amitié, il y avait une véritable émotion derrière ses mots.

Les chevaliers démoniaques lancèrent leur attaque avec une coordination impressionnante. Les soldats impériaux en armure étaient venus en renfort, bombardant Julian de balles tandis que les chevaliers s’élançaient vers l’avant pour le taillader avec leurs armes. De profondes entailles recouvraient son armure d’un blanc pur autrefois magnifique, et un réseau de fissures se forma sur le blindage extérieur.

Malgré le nombre écrasant d’adversaires, Julian les rejoignit dans les airs et se lança à leur poursuite, son épée trouvant sa cible. Peu importait que son armure soit en ruine, sa détermination à poursuivre était intacte et sa réactivité face à chaque attaque commençait à décontenancer ses adversaires.

Il avait senti leur inquiétude et leva son épée en disant : « Je suis Julian Raphaël Hohlfahrt, l’ancien prince héritier de Hohlfahrt. Vous vous trompez lourdement si vous pensez pouvoir réclamer ma vie facilement. »

Les chevaliers démoniaques s’étaient alors rués sur lui, fonçant dans les airs.

« Je devrais vous remercier de m’avoir facilité la tâche », dit-il en riant. Un coup d’épée en transperça plusieurs. Ils tombèrent les uns après les autres, s’écrasant sur le sol en contrebas, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un seul chevalier démoniaque.

Le dernier chevalier se mit en retrait.

« Nous l’avons presque épuisé ! Continuez à lui tirer dessus ! » ordonna-t-il aux autres soldats impériaux. Il pensait qu’il valait mieux qu’ils gardent leurs distances pour que leurs armes puissent abattre Julian.

Bien que son bouclier soit couvert de dizaines de fissures et tienne à peine debout, Julian le souleva pour se défendre. La pluie de balles qui s’abattit sur lui le fit voler en éclats, ne laissant rien derrière lui. Les flammes bleues qui brûlaient dans son dos s’éteignirent.

Son ennemi avait raison. Julian était à bout de force et son armure avait du mal à bouger. Malgré tout, il parvint à la faire avancer. « Ce n’est pas encore fini ! »

Il n’avait plus qu’une épée intacte pour se battre. Il s’élança courageusement vers les Impériaux, malgré les fusils braqués sur lui.

Sa détermination menaçante les intimida.

« Dépêchez-vous ! Abattez-le ! »

Un barrage de balles incessant s’abattit sur lui, transperçant son blindage et lui arrachant le bras gauche.

« Juste un peu plus… Juste un peu plus pour Léon ! »

L’armure de Julian libéra autour de lui un son de grincement. Il leva son épée, mais les balles de l’ennemi la brisèrent en la frappant.

 

☆☆☆

À l’extérieur de la forteresse, Brad et Hubert continuaient de se battre.

« Kuh ! »

Les lances de Brad et les drones que Luxon lui avait laissés contrôler faisaient jeu égal avec les escadrons d’Hubert.

« Escadron deux, repliez-vous », ordonna Hubert. « Escadron cinq, continuez à tirer sur l’ennemi. Escadron huit, concentrez-vous sur la destruction de ses lances. »

Ils avaient déjà réussi à détruire trois des lances de Brad et un certain nombre de drones.

Il commande ses chevaliers avec autant d’habileté que s’ils étaient des extensions de son propre corps, pensa Brad. Je dois admettre qu’il est coriace.

Les chevaliers démoniaques d’Hubert n’étaient pas si habiles, mais sous sa direction, ils atteignaient des sommets. L’un d’eux se jeta sur Brad en brandissant son arme. Brad parvint à parer le coup à temps avec la lance qu’il tenait à la main, mais il fut repoussé par le poids de l’impact, incapable de se défendre complètement.

Son adversaire était manifestement jeune et avait le sang chaud. Il était le seul de la bande à ne pas se coordonner avec les autres. Il sortait parfois de la formation pour attaquer Brad directement, ce qui le rendait imprévisible sur le terrain.

« On dirait que tu ne sais pas si bien te défendre au corps à corps ! » s’exclama le chevalier. Même s’il ne suivait pas les ordres aussi bien que ses pairs, il était de loin le plus fort d’entre eux.

« Je ne serais pas à moitié aussi charmant si j’étais entièrement parfait », déclara Brad. « J’ai besoin d’au moins une faiblesse pour compenser toutes mes forces. » Son visage dégoulinait de sueur, contredisant sa bravade.

« Assez de ton bavardage ! » Le chevalier brandit sa lame, menaçant de découper Brad en deux.

Mais avant que l’épée du chevalier ne puisse agir, Jilk lui tira dessus. La balle ne fit qu’effleurer son bras gauche, mais ses propriétés anti-armures démoniaques l’avaient affecté comme un puissant venin. Le tir enflamma le membre, qui se gonfla de façon grotesque jusqu’à éclater complètement.

« Aaaah ! » La voix stridente du chevalier résonna dans l’air comme une sirène.

« Laimer, recule ! » lui lança Hubert.

« Bon sang ! » maugréa Laimer, même s’il exécuta docilement l’ordre de son supérieur.

« Retourne à la forteresse et fais soigner cette blessure. Nous pouvons nous occuper de tout ici », dit Hubert.

Malgré sa réticence à quitter le champ de bataille, Laimer se retira, mais pas avant d’avoir crié par-dessus son épaule à Jilk : « Toi, le bâtard à l’armure verte, tu vas payer pour ça ! Je te le promets ! »

Pendant le bref répit où Hubert ordonna à Laimer de quitter le terrain, Jilk dit à Brad : « On ne peut pas continuer comme ça. Il faut qu’on batte en retraite, nous aussi ! »

Jilk avait du mal à l’assister. Un certain nombre de chevaliers démoniaques l’avaient assailli pour mettre fin à ses tirs de précision. Chaque fois qu’il tentait de sortir la tête pour tirer, ils utilisaient la magie pour l’arrêter. Il avait dû déployer des efforts considérables pour les contourner et toucher Laimer un instant plus tôt. La longue bataille avait également gravement endommagé son armure. De plus, il commençait à manquer de munitions, ce qui l’avait poussé à suggérer qu’ils s’enfuient.

Brad n’avait pas voulu reculer : « Je ne peux pas me retirer tant que je n’ai pas vaincu Hubert. D’ailleurs, il ne nous laissera jamais battre en retraite. »

Il avait raison, bien sûr. Hubert était trop alerte, trop déterminé à terminer leur combat.

« C’est de votre faute si j’ai perdu autant d’hommes. Je n’aurais jamais imaginé que vous soyez aussi redoutable », dit Hubert, comme à son habitude.

Brad et Jill avaient du mal à l’affronter, mais ils avaient tout de même éliminé la moitié de ses subordonnés.

« Tu vois ? » dit Brad. « Je suis tellement éblouissant qu’il ne supporte pas de me laisser partir. »

« Est-ce vraiment le moment de faire une blague ? » répliqua Jilk, exaspéré par le narcissisme ridicule de Brad. Il avait dû supposer que si Brad se montrait si arrogant, c’est qu’il était encore en pleine forme, mais il se trompait. Même s’il avait l’air et agissait comme s’il était normal, Brad atteignait ses limites.

« Une blague ? — Jilk, tu me blesses, » dit Brad d’un ton dramatique. « — Je suis toujours sérieux. »

Les deux hommes plaisantaient, mais Hubert, déterminé, ordonna à ses hommes de passer à l’attaque.

« Tu es vraiment quelqu’un, tu sais », soupire Jilk.

« Très bien. Je resterai avec toi jusqu’à la fin. »

Brad mania avec expertise les lances qui lui restaient. Il en restait moins, sa concentration était donc moins divisée, et les mouvements des armes étaient plus raffinés.

Hubert lui-même semblait sentir à quel point ils étaient plus mortels.

« Même après tous les dégâts que vous avez subis, vous devenez plus fort ? »

Il secoua la tête.

Ses chevaliers l’entourèrent, leurs lances tournoyant pour protéger son angle mort. L’une après l’autre, les lances abattirent les chevaliers.

« Tu ferais mieux de ne pas me sous-estimer ! » dit Brad.

Il réduisit progressivement le nombre de ses ennemis jusqu’à ce que les subordonnés d’Hubert commencent enfin à ignorer les ordres de leur commandant. Tous les chevaliers qui bloquaient Jilk se détournèrent de lui pour charger les lances de Brad et les drones.

« Qu’est-ce que vous faites ? » leur cria Hubert.

À son grand désarroi, ils l’ignorèrent.

« Qu’est-ce qui se passe ? » s’exclama Brad, surpris, en tirant ses lances sur le groupe. Les lances transpercèrent les cibles visées, mais les chevaliers blessés enroulèrent leurs bras autour d’elles et les maintinrent efficacement en place. « Est-ce qu’ils se sacrifient vraiment ? »

Lorsqu’il s’en rendit compte, il était déjà trop tard. Leur but était de le mettre sans défense.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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