Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 13 – Chapitre 12

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Chapitre 12 : Les chevaliers masqués

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Chapitre 12 : Les chevaliers masqués

Partie 1

Les yeux écarquillés, Julian observa les conséquences de la bataille. Arroganz se tenait seul au milieu du carnage, indemne. Pour Julian, cette situation était inquiétante et troublante.

« Léon, » dit-il, « qu’as-tu fait ? »

La façon dont Arroganz s’était battu n’avait rien à voir avec ce qu’il avait déjà vu. Son estomac se tordit. Il ne pouvait que prier pour avoir tort de se sentir si déstabilisé.

Arroganz se retourna et lui jeta un coup d’œil :

« Rien, » dit Léon. « De toute façon, je suis un peu fatigué. Laissez-moi me reposer, d’accord ? »

Son agilité et sa vitesse d’antan oubliées, Arroganz luttait pour rester debout ou pour bouger. Ou, plus exactement, c’est Léon qui avait atteint sa limite et commençait à vaciller, pas son armure. Il était complètement épuisé, à bout de forces.

« Tu as consommé les drogues que Marie t’a procurées, n’est-ce pas ? » demanda Greg avec amertume.

« De la drogue ! » s’écria Julian, incrédule. « Tu l’as vraiment fait ! »

Il y avait beaucoup d’améliorateurs de performance sur le marché, mais Léon avait mis la main sur un produit spécial aux effets secondaires importants. C’était un élixir puissant qui augmentait la force physique et magique de l’utilisateur. Et plus un élixir est puissant, plus la personne qui le consomme est sollicitée. C’était d’autant plus vrai pour un améliorateur à action rapide comme celui-ci. À en juger par la façon dont Arroganz s’était battu, cette drogue était extrêmement puissante. Marie le lui avait donné, et elle avait regretté par la suite.

Julian saisit les épaules d’Arroganz : « Tu l’as utilisé, n’est-ce pas ? Pourquoi t’es-tu poussé comme ça ? »

« Nous n’avons pas le temps pour ça », interrompit Léon, qui n’avait pas envie d’écouter. « Allons-y. Avancez. Nous devons détruire ce réacteur, ou ces combats ne cesseront jamais. N’oubliez pas que Finn n’a même pas encore montré le bout de son nez. »

Julian essuya la sueur froide qui perlait sur son front du revers de la main.

« Et tu as dit qu’il était plus fort que toi ? »

Léon lui avait déjà dit cela, mais Julian avait du mal à croire que Finn pouvait battre Léon alors que ce dernier était au sommet de sa force.

Après une pause, Léon répondit avec amertume : « Je m’occuperai de lui. »

Julian voulait lui répondre qu’il ne devait pas se surpasser, mais il savait qu’il ne pourrait pas l’en empêcher. Pas avec la détermination inflexible et sinistre qu’il entendait dans la voix de son ami. Il savait qu’il avait décidé d’aller jusqu’au bout, mais il n’avait pas réalisé à quel point il était déterminé. Il s’était plaint de cette erreur de jugement.

Tandis qu’ils avançaient, Julian poussa doucement Arroganz. Bien qu’il sache que c’est inutile, il déclara : « Finn et toi étiez très proches, n’est-ce pas ? Tu n’as pas besoin de te forcer à le combattre. Tu peux laisser Greg et moi nous en occuper. »

Il ne croyait pas vraiment qu’ils pourraient vaincre Finn à eux deux, mais il voulait éviter à Léon de se battre contre lui si possible.

Léon semblait avoir deviné les intentions de Julian. Il sourit d’un air maussade : « Ça n’arrivera pas. Aucun de nous ne peut reculer, et nous n’en avons pas l’intention. »

« Si tu en es sûr. »

Greg ouvrait la voie. Il leur jeta un coup d’œil en se retournant.

« Hé, Luxon, combien de temps avant d’atteindre ce réacteur ? »

Après avoir pénétré dans l’Arcadia, il leur avait fallu beaucoup de temps pour naviguer dans le labyrinthe de couloirs. Bien plus longtemps qu’ils ne l’avaient prévu, et c’est probablement ce qui rend Greg anxieux. Julian soupçonnait qu’il s’inquiétait aussi pour Léon, ainsi que pour Chris, Brad et Jilk.

« Cela devrait être juste devant », répondit Luxon. « Je détecte une forte présence qui ne peut être que le réacteur. »

L’essence démoniaque en suspension dans l’air se concentrait de plus en plus, d’après le compteur affiché sur l’écran de Julian. Cela indiquait qu’ils approchaient enfin de leur destination.

« Tant que nous mettons ce réacteur hors service, cette énorme forteresse s’écroulera, n’est-ce pas ? » précisa Greg.

« Oui, sans aucun doute », répondit Luxon.

« Sérieusement ? Alors ça rend les choses plutôt simples. » Greg se forçait à avoir l’air plus joyeux que d’habitude, essayant de chasser la morosité qui s’était installée sur eux. « Je me demande ce que faisaient nos ancêtres. Pourquoi n’ont-ils pas réussi à faire tomber cette forteresse ? »

« Si l’Arcadia avait été à pleine puissance, notre groupe ici aurait déjà été anéanti. Nous n’aurions même pas eu la moindre chance », expliqua Luxon d’un ton très pragmatique.

Greg eut un haut-le-cœur.

« Oh, euh, tu ne dis pas que… »

D’un autre côté, cette information rassura Julian.

« Mais comme il n’est pas à pleine puissance, c’est tout à fait hypothétique, non ? Greg, nous devrions être reconnaissants à nos ancêtres de nous avoir donné cette opportunité. »

« Tu ne m’aideras pas à me sentir mieux à ce sujet », rétorqua Greg.

« C’est une évaluation exacte », dit Luxon, partageant l’avis de Julian. « Les militaires de la vieille humanité ont été responsables de sa mise à genoux. La seule raison pour laquelle nous avons une chance de gagner, c’est parce qu’ils se sont battus si désespérément. »

Greg, gêné par le fait que ses deux compagnons insistent sur le même point, se force à rester optimiste : « Ça veut juste dire qu’il faut en finir avec lui. Comme ça, nos ancêtres n’auront aucun regret. »

Julian avait senti qu’une chose approchait rapidement vers l’arrière. Il retira ses mains d’Arroganz, leva son bouclier et se prépara à affronter leurs poursuivants.

« On dirait qu’ils nous ont rattrapés. »

« Finn est-il avec eux ? » réussit à demander Léon, la voix encore tendue par la douleur.

Luxon analysa les données reçues : « Je ne sens pas la présence de Brave parmi eux. Les signaux me font penser que nos ennemis sont un groupe de chevaliers démoniaques. »

Julian était reconnaissant d’apprendre que Finn n’était pas là, mais cela ne rendait pas ces ennemis moins dangereux.

« Hé, attends un peu. — Est-ce que ça veut dire que l’ennemi a dépassé Jilk et Brad ? » demanda Greg.

« Pas nécessairement, » dit Luxon. « Ils ont peut-être trouvé un autre chemin pour entrer et nous poursuivre. D’après les données dont je dispose, je ne peux pas affirmer avec certitude que Jilk et Brad ont été vaincus. »

Pendant qu’ils discutaient, l’ennemi arriva : un groupe de chevaliers démoniaques accompagné d’hommes en armure ordinaire. Lorsqu’ils repérèrent Julian et les autres, ils commencèrent à tirer.

Bouclier levé, Julian se plaça devant Arroganz pour couvrir Léon. Il observait l’ennemi. Il y avait beaucoup de chevaliers et ils avaient encore plus d’armures avec eux. Ils n’appartiennent pas aux forces de défense; ils devaient donc venir de l’armée extérieure. Il jeta un bref coup d’œil à Arroganz dont les mouvements étaient encore saccadés et peu naturels.

« Luxon, est-ce que Léon peut se battre ? » demanda-t-il.

« Je lui ai déjà injecté le neutralisant. Il devrait se rétablir assez rapidement. Cependant, je ne pense pas qu’il soit capable de se battre pour le moment. »

« Mais tu dis qu’il va se rétablir, n’est-ce pas ? »

« Correct. »

Julian prit une profonde inspiration avant de se décider :

« Alors, je vais rester ici et m’occuper de ces types. »

Il dégaina son épée et se mit en position de combat. Les deux canons reliés à son conteneur arrière vrombissaient en visant l’ennemi. Ces armes, qui tiraient des balles d’énergie explosant à l’impact, avaient également été spécialement conçues par Luxon.

« Allez-y », ordonna-t-il. « Je te ferai la faveur de rester en arrière. »

« Mais tu es un prince », argumenta Léon, choqué que Julian se soit porté volontaire si facilement.

« Tu vaux bien plus que moi pour l’instant », dit Julian avec un demi-sourire d’autodérision. « Maintenant, vas-y. Je peux au moins te faire gagner du temps. »

« Il n’y a aucune chance que tu puisses en affronter autant tout seul — »

« Alors je reste aussi ! » interrompit Greg. « Si tu t’inquiètes que Julian reste seul en arrière, je le rejoindrai. »

Léon hésita, voulant manifestement discuter, mais Julian poussa Arroganz.

« J’ai dit vas-y ! Tu n’as pas de temps à perdre ici, n’est-ce pas ? »

Arroganz se détourna des deux individus et Léon ne déclara plus rien tandis qu’il décollait, les laissant derrière lui.

« C’est mieux comme ça. On te fait confiance pour finir ça, Léon », l’appela Julian.

Alors qu’il regardait Arroganz s’en aller, un chevalier démoniaque vola dans leur direction. Le pilote avait remarqué Arroganz et paniquait, ne voulant pas le laisser s’éloigner davantage.

« Désolé, mais vous ne passerez pas ! » Julian bloqua l’ennemi avec son bouclier.

« Grr ! Pour le compagnon de route inutile du chevalier Ordure, tu as du culot. »

Il parvint à dévier la charge de l’ennemi. Son armure améliorée était suffisamment puissante pour affronter les chevaliers démoniaques. « Si tu penses honnêtement que je suis un compagnon de route inutile, tu vas avoir très mal », prévint-il.

Les autres ennemis, en arrière-plan, étaient armés de fusils qu’ils visaient et tiraient sur Julian, mais son bouclier le protégeait de leurs balles et ses canons leur rendaient la pareille.

Un autre chevalier démoniaque tenta de les rejoindre, mais Greg l’embrocha sur sa lance.

« Julian, tu ferais mieux de te ménager, ou tu vas t’épuiser trop vite ! »

« Je peux me débrouiller tout seul », lui dit Julian en soufflant. « Quoi qu’il en soit, fais attention. Les voilà qui arrivent ! »

Ainsi, alors qu’ils s’efforçaient de contrecarrer les tentatives de l’ennemi de poursuivre Léon, leur bataille commença.

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Claramiel

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