Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 13 – Chapitre 11 – Partie 3

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Chapitre 11 : Un vrai narcissique

Partie 3

Jilk arpentait le champ de bataille à travers la lunette de son fusil.

« On dirait que les vaisseaux de l’arrière se sont déplacés vers l’avant. Notre camp doit vraiment avoir de la misère en ce moment. »

Il savait déjà qu’ils étaient sérieusement désavantagés. Même avec la plupart des chevaliers démoniaques hors du champ de bataille, les forces régulières de l’Empire étaient suffisantes pour surpasser celles de Hohlfahrt. Ce n’est que grâce à l’aide combinée de toutes les IA qu’ils parvenaient à opposer une certaine résistance.

Les drones s’occupaient des ennemis les plus redoutables, ce qui réduisait la pression sur l’armée royale, mais même ces drones tombaient les uns après les autres. L’Empire gagnait par le nombre.

« Tuez d’abord leur tireur d’élite ! » avait beuglé un ennemi.

Jilk avait tiré sur les ennemis un par un, et ses tirs successifs avaient fait surchauffer son canon. Son arme perdait en précision et en efficacité, sa dernière cartouche n’ayant même pas atteint l’épaule de l’ennemi.

« Un autre fusil de plus fichu », se dit-il. Alors qu’un ennemi le chargeait pour mettre fin à sa folie de tireur d’élite, il jeta le fusil de côté pour prendre une arme de poing. Son tir traversa le cockpit de l’ennemi le neutralisant.

Jilk se tourna vers le drone le plus proche : « J’ai besoin d’un nouveau fusil. »

Le drone portait sur son dos un conteneur semblable à celui qu’utilisait Arroganz. À la demande de Jilk, il s’approcha et sortit un nouveau fusil pour le lui donner.

Il le saisit et mit la lunette à niveau pour pouvoir regarder à travers via son moniteur. Une fois qu’il localisa un ennemi, sa respiration se ralentit, puis figea. Son doigt pressa la gâchette. Il avait parfaitement synchronisé son tir pour que, lorsque deux ennemis se chevauchaient, la balle les transperce tous les deux. D’une pierre, deux coups. Sans interruption, il commença à chercher ses prochaines cibles, appuyant sur la gâchette chaque fois qu’il en trouvait une.

« Je déteste vraiment ça, » dit Jilk, « la façon dont les gens perdent leur vie si facilement. »

Il y a quelques années, il avait su qu’il finirait par devenir chevalier et était persuadé qu’il ne craindrait ni la bataille ni ses conséquences. Le combat fait partie de la chevalerie. S’il était surpassé par quelqu’un, il mourrait, et il était prêt à l’accepter.

Mais tout avait changé.

Après avoir servi aux côtés de Léon pendant deux ans et s’être battu sur de nombreux champs de bataille, Jilk avait compris que la guerre était une chose à éviter. Il avait également réalisé à quel point il avait été stupide lorsqu’il était plus jeune.

« Je suis bien mieux adapté au travail de bureau. Je préfère tirer sur des cibles plutôt que sur des gens. »

En supposant qu’il y survive, il éviterait la guerre du mieux qu’il pourrait à l’avenir. Heureusement, le nouveau roi est un pacifiste. Non, ce n’est pas tout à fait ça. C’est plutôt un idéaliste. Mais Jilk n’y voyait pas d’inconvénient. C’est la responsabilité d’un sujet que de soutenir les points faibles de son souverain. C’est précisément pour cette raison que ni Léon ni moi ne pouvons mourir ici.

Se réprimandant intérieurement pour son envie croissante de fuir les ennemis qui le pressent, Jilk se recroquevilla, bien décidé à accomplir son devoir.

 

☆☆☆

À première vue, nous avions choisi le bon couloir dans la forteresse et nous étions tombés sur un grand nombre de forces de défense stationnées le long de celui-ci.

« Vous êtes sur notre chemin ! » leur avais-je hurlé. J’avais forcé le passage, détruisant les armures les unes après les autres, jusqu’à ce que nous atteignions une salle spacieuse. Il y avait des dizaines de chevaliers démoniaques à l’intérieur.

« Chevaliers démoniaques », annonça Luxon. « Cet endroit est étrangement bien gardé. »

« Cela prouve que nous sommes sur la bonne voie », avais-je répondu.

L’homme qui semblait être leur chef s’avança : « Je ne pensais pas vraiment que vous viendriez ici. »

« Vous avez beaucoup de monde qui surveille cet accès. Je suppose que le réacteur se trouve juste après ce point ? »

« Ne nous sous-estimez pas », se moqua son adversaire. « Maître Arcadia a préparé des noyaux d’armure démoniaque expressément pour notre usage et nous avons tous été nommés nouveaux chevaliers démoniaques. Personne ne peut nous résister ! »

Les ailes de chauve-souris des chevaliers se déployèrent en éventail derrière eux. Chacun des ennemis brandissait une arme différente.

« Mais c’est une blague, non ? Arcadia peut même créer des noyaux d’armure démoniaque ? » Je grimaçais face à cette révélation.

« Je soupçonne qu’elles ne sont pas à la hauteur de celles créées comme Brave », dit Luxon. « Les chevaliers ici présents sont équipés de répliques de qualité inférieure. »

« Tu nous insultes ? » s’écria leur chef, qui avait apparemment entendu notre conversation. « Nous sommes la garde impériale, personnellement approuvée par le maître Arcadia lui-même ! »

J’avais poussé un petit soupir de soulagement en constatant qu’ils n’étaient pas aussi puissants que Finn. Inférieurs ou non, ils n’en restaient pas moins des chevaliers démoniaques.

« Ils seront un peu difficiles à gérer. »

Et nous n’avions pas de temps à perdre ici.

J’avais pris une position de combat, mais Greg et Julian m’avaient dépassé.

« Léon ! Calme-toi un peu, veux-tu ? » dit Greg. « Tu t’es beaucoup trop avancé. »

« Réapprovisionne-toi et laisse-nous la suite », ajouta Julian. « Nous nous occuperons de ces gars. »

Les deux avaient levé leurs armes, prêts à affronter l’ennemi en mon nom. Mais ils s’étaient retrouvés face à une trentaine de chevaliers démoniaques. Derrière ces chevaliers, il y avait également un certain nombre de soldats en armure — des forces de défense. Ils brandissaient d’énormes boucliers, bien décidés à nous empêcher de passer.

Compte tenu de l’entraînement de Julian et de Greg, ainsi que de toutes les améliorations apportées à leurs armures, je pensais honnêtement qu’ils pourraient trouver un moyen de vaincre ces forces. Mais cela demanderait du temps, et nous n’en avions pas. J’avais déjà fait peser sur les épaules de Chris, Brad et Jilk plus que je ne l’aurais voulu.

« Maître, » dit Luxon en interrompant mes pensées, « le canon principal de l’ennemi se prépare à faire feu à nouveau. Si nous prenons trop de temps ici, nos alliés subiront d’importantes pertes. »

« Tu as raison. Luxon, injecte-moi l’amplificateur de performance. »

« Tu dois éviter cela ! » s’était-il écrié. « Je ne peux pas approuver ! »

Je savais qu’il ne voulait pas que je l’utilise, mais discuter de cela ne ferait qu’entraver davantage nos efforts.

« Luxon, c’est un ordre », lui avais-je dit fermement.

Après cela, il ne pouvait plus protester.

« Très bien. J’injecte l’amplificateur maintenant. Tu as neuf minutes et cinquante-huit secondes avant que je doive t’administrer le neutralisant. »

Une aiguille piqua ma peau à travers le pack sur mon dos, forçant le liquide à pénétrer dans mon système.

« Argh ! » Je poussais un cri étranglé.

Une vague de chaleur traversa mon corps et mon champ de vision se rétrécit. La douleur était si intense que j’en avais eu le souffle coupé, une goutte de bave coulant le long de mon menton. J’avais résisté à l’angoisse pendant ce qui m’avait semblé être des minutes, jusqu’à ce que mon corps commence enfin à s’acclimater et que la tension diminue. Mes membres m’avaient semblé plus légers et ma vision s’était rétablie. Une bouffée d’énergie m’avait envahi, me donnant l’impression que je pouvais faire tout ce que je voulais. Mon corps était plus puissant que jamais. Mon pouls s’était accéléré et mon cœur avait commencé à battre la chamade.

J’avais essuyé la bave qui coulait sur mon menton.

« Vous deux, reculez. »

« Léon, tu ne l’as pas fait ! » s’exclama Greg.

Je l’avais poussé hors du chemin et je l’avais dépassé.

« Tu vas donc nous affronter toi-même, chevalier ordure ? Maître Arcadia sera ravi quand je lui offrirai ta tête », dit le chevalier ennemi.

Il semblait terriblement redevable à l’Arcadia de lui avoir fourni, ainsi qu’à ses hommes, des noyaux d’armure démoniaque. À mon avis, ils n’avaient pas vraiment intérêt à s’appeler la Garde impériale, puisqu’ils n’ont jamais mentionné la famille impériale ou leur propre empereur.

Ce qui n’a pas vraiment d’importance. Je ne m’en soucie pas pour l’instant.

« Désolé, mais ce que tu as à dire ne m’intéresse pas », lui dis-je.

« Relâchement du limiteur d’Arroganz », annonce Luxon.

Le limiteur est une mesure de sécurité. Permettre à l’Arroganz de fonctionner à pleine capacité imposait un fardeau insupportable au pilote, c’est pourquoi le limiteur avait été conçu. Si quelqu’un le relâchait et essayait de piloter l’Arroganz, le cockpit deviendrait un véritable bain de sang. Seuls les stimulants de performance me permettaient de résister à la tension. Les drogues que Marie avait récupérées pour moi étaient aussi puissantes.

Arroganz avait alors bondi en avant, réduisant l’espace entre moi et l’ennemi en un instant.

« Quoi — ! » s’écria le chevalier.

Avant qu’il ne puisse retourner son arme contre moi, j’avais saisi la tête de son armure et je l’avais écrasée dans mon poing. Puis, avec la hache dans ma main libre, je l’avais coupé en deux. La drogue m’avait permis d’utiliser toute la puissance d’Arroganz avec facilité.

« Désolé, mais je suis pressé. »

Le temps semblait se dérouler au ralenti. Les autres chevaliers avaient brandi leurs armes dans la panique, mais j’avais esquivé l’attaque du plus proche et appuyé le plat de ma main sur leur armure. N’importe qui aurait trouvé ces mouvements agiles, mais pas moi, pas avec tout ce qui était ralenti.

« Fais-le », avais-je dit à Luxon.

« Impact. »

C’est ainsi que le deuxième chevalier explosa.

Le reste de la garde impériale se rassembla autour de moi. Ils brandissaient leurs armes et déchaînaient leur magie, faisant tout ce qui était en leur pouvoir pour riposter. Je les transperçais d’un simple coup de hache. Un compte à rebours s’affichait sur mon écran, m’avertissant du temps qu’il restait avant que Luxon n’injecte le neutralisant. Les chiffres numériques semblaient s’écouler aussi lentement que de la mélasse.

« Grâce à toi, Marie, il semble que je puisse mener à bien cette mission », dis-je.

Je me déplaçais si rapidement que, pour l’ennemi, j’avais probablement l’air de me téléporter. Je les transperçais avec une facilité déconcertante, en serrant les manettes de contrôle si fort qu’elles craquaient sous la pression de mes doigts.

Mais quelque chose n’allait pas.

« Des larmes ? »

Il y avait quelque chose d’humide sur ma joue. J’avais tamponné ma joue avec mon doigt et j’avais trouvé du sang. Ce n’étaient pas des larmes, mais du sang qui coulait de mes yeux. Mais c’était prévisible. Plus la drogue est puissante, plus le corps est sollicité.

J’étais tellement concentré sur la destruction de l’ennemi que j’avais épuisé le temps sans m’en rendre compte.

« Maître, le neutralisateur ! » La voix de Luxon me ramena à la réalité.

J’avais balayé rapidement la zone autour de nous.

« Bon, » avais-je dit, « je suppose que c’est terminé. »

En moins de dix minutes, j’avais détruit la garde impériale et les forces de défense avec elle.

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Claramiel

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