Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 13 – Chapitre 11 – Partie 1

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Chapitre 11 : Un vrai narcissique

Partie 1

Après avoir laissé Chris derrière nous, le reste du groupe continua à avancer, trouvant notre chemin vers le couloir qui longeait le mur intérieur de la forteresse. Cela ressemblait à un détour alambiqué.

Anxieux, j’avais fini par demander à Luxon : « Es-tu sûr que c’est la bonne façon de faire ? »

« Oui, même si j’avoue que l’aménagement intérieur de cette forteresse est difficile à comprendre. Elle manque de simplicité et d’élégance. »

Je n’avais pas su dire si son jugement était sincère ou s’il était le fruit de sa haine pour la nouvelle humanité. Quoi qu’il en soit, l’intérieur d’Arcadia, d’une complexité déroutante, était littéralement un labyrinthe.

« Penses-tu que c’est une contre-mesure contre les intrus ? »

« C’est une possibilité, » dit Luxon. « Mais s’ils avaient recours à de telles tactiques, ils auraient au moins pu se concentrer sur un design plus pratique. »

Non content d’en rester là, il poursuivit : « C’est trop inefficace. Il est évident qu’ils n’utilisent pas tout l’espace du… — Maître ! »

J’avais reculé d’un bond à son avertissement. Un trou s’était formé après une explosion dans le mur où je me trouvais, résultat d’une attaque extérieure. Celui qui l’avait créée me visait manifestement. Si Luxon ne m’avait pas prévenu, j’aurais été pris dans l’explosion.

Les armures impériales affluèrent dans la salle. Ils n’étaient pas aussi puissants que les chevaliers démoniaques, mais ils avaient le nombre de leur côté.

« Vous voilà, intrus ! »

« Attendez un peu ! N’est-ce pas votre forteresse ? Et vous y faites des trous ? Avez-vous perdu la tête ? » dis-je d’un ton moqueur.

« Nous pourrons réparer le mur si nécessaire, après vous avoir tous tués ! » rétorqua l’un d’entre eux.

Des chevaliers démoniaques étaient passés par le trou pour rejoindre leurs camarades. Ils s’étaient élancés vers moi, mais une armure rouge leur barra la route.

« Vous feriez mieux de ne pas nous oublier ! » cria Greg en lançant sa lance et en empalant un ennemi en plein dans le cockpit avec une grande précision. Le fait que l’armure de Greg soit améliorée avait probablement aidé. Cependant, une telle précision n’aurait pas été possible sans une certaine maîtrise des armes et des techniques de pilotage.

Malheureusement, même après avoir terminé l’assaut initial, ce n’était pas fini.

Julian jeta un coup d’œil par le trou et observa le champ de bataille à l’extérieur : « Ça sent le roussi. Un certain nombre d’ennemis se rassemblent pour nous poursuivre. »

Les cuirassés étaient revenus vers la forteresse par inquiétude face à cette crise soudaine, et une nuée de monstres et d’armures ennemies les rejoignait.

« Il y en a beaucoup, » poursuivit Julian. « Nous pouvons les battre, bien sûr, mais faire tous cela… »

Cela prendra du temps.

« Affronter autant d’ennemis demanderait beaucoup de temps et d’efforts », avait convenu Luxon.

Il était tentant de les ignorer et de continuer à foncer aveuglément, mais ils nous rattraperaient par-derrière. Et maintenant que certains nous avaient repérés à travers le trou, ils se mirent en mouvement.

Brad nous dépassa et fit irruption dans le trou. Les lances sur son dos s’étendaient largement, presque comme des ailes. Il tendit les deux bras comme une star qui monte sur scène pour rencontrer ses fans.

« Cela signifie que c’est mon moment de gloire, » déclara-t-il. « Mon armure est mieux adaptée pour affronter plusieurs adversaires, alors le reste d’entre vous peut continuer à avancer en sachant que j’ai couvert vos arrières. »

Ces lances étaient des armes qu’il pouvait contrôler à distance et, comme il en avait beaucoup, elles étaient parfaites pour affronter plusieurs adversaires à la fois. Mais même en le sachant, il était trop dangereux de le laisser seul ici.

« Tête de linotte ! Tu ne penses pas sérieusement qu’on va t’abandonner ici ? De nous tous, tu es… » Le plus faible. J’avais avalé mes mots avant qu’ils ne sortent de ma bouche.

« Je suis le plus faible, n’est-ce pas ? » termina Brad à ma place. Il n’y avait ni colère ni agacement dans sa voix; il était facile à vivre.

« Je le sais mieux que quiconque, mais je peux vous aider en restant ici et en vous faisant gagner du temps. »

« Tu es vraiment en train de faire la même démarche idiote que Chris ? »

« Ça me fait mal d’avoir l’air de l’imiter, » admit Brad, « mais il ne serait pas sage que nous perdions plus de temps ici qu’il n’en faut. C’est pourquoi je vais rester. Tu dois t’assurer que notre mission réussisse, Léon. Quoi qu’il arrive. »

D’abord Chris, maintenant Brad. Pourquoi ces idiots se sacrifient-ils autant ? Même si je leur en voulais, j’étais également reconnaissant.

« J’aimerais que tu sois tout le temps à moitié aussi badass », lui avais-je dit en grommelant. « Assure-toi juste de ne pas mourir là-bas. »

« Pfff », se moqua Brad. « Nous sommes nés badass. Et tu devrais au moins m’encourager à me rattraper plus tard, même si tu ne penses pas que j’en sois capable. »

Avant que nous puissions laisser Brad derrière nous, Luxon déclara : « Je vais demander à quelques drones de rester pour t’aider. Utilise-les comme tu le souhaites, Brad. »

Brad hésita, à la fois choqué et satisfait : « Je ne m’attendais pas à ce que tu te préoccupes de moi… mais merci. »

Les drones en question l’avaient suivi hors de la forteresse et s’étaient positionnés autour de lui pour lui servir de soutien. Pendant que les autres prenaient de l’avance, Jilk restait figé dans son armure verte.

Julian s’arrêta et lui jeta un coup d’œil en : « Jilk ? »

« Léon. Votre Altesse. Si nous laissions Brad tout seul ici, je pense que nous serions tous trop inquiets, alors je vais rester moi aussi. » Depuis qu’ils ont partagé la même nourrice, Jilk était presque en permanence aux côtés de Julian. Il avait été élevé dès son plus jeune âge pour assurer la sécurité de Julian. Malgré cela, il avait décidé de quitter le prince pour rester avec lui.

« Si tu penses que c’est ce que tu dois faire, tu dois le faire », déclara Julian. « Aide Brad autant que tu le peux. »

« Je le ferai », promit Jilk. « Nous devons empêcher l’ennemi de se répandre par ce trou. »

Le fusil qu’il portait était parfait pour tirer sur les forces impériales à distance. Il s’agenouilla devant le trou et regarda à travers la lunette de son arme. Lorsque son doigt trouva la gâchette, les ennemis à l’extérieur commencèrent à tomber comme des mouches.

Par-dessus son épaule, Jilk dit : « Désolé de vous demander cela, mais veillez sur Son Altesse, s’il vous plaît. »

« Tu vas sérieusement me coller cette tâche ? » répondis-je en taquinant.

Il gloussa : « Oui, c’est vrai. »

« Pourquoi me traitez-vous comme un enfant ? » grommela Julian en nous regardant tous les deux. « Léon, allons-y. Il n’y a pas une minute à perdre. »

« Vous feriez mieux de ne pas mourir avant moi ! » leur répondit Greg.

Ils avaient tous les deux ri.

« Pareil pour toi », dit Brad.

« Soyez prudents sur le chemin qui vous attend », ajouta Jilk.

 

☆☆☆

Des sueurs froides coulaient dans le dos de Brad alors qu’il se tenait à l’extérieur du trou percé dans le mur de la forteresse. Des essaims d’ennemis se dirigeaient vers lui.

« C’est un peu tard pour le regretter maintenant, mais je le regrette un peu. » Il secoue la tête. « Non, je ne peux pas me permettre de le regretter. Cela donnerait une mauvaise image de moi. »

Brad envoya ses lances sur la foule de monstres qui s’approchaient. Les projectiles volèrent et tournoyèrent dans les airs, empalant créature après créature sur leur passage. Son armure tenait le même type de lance dans ses deux mains, mais ses véritables armes étaient les six qu’il contrôlait à distance.

« Ne croyez pas que vous allez me franchir si facilement », dit-il.

Il manœuvrait les six lances en même temps avec une telle précision qu’on aurait pu croire qu’elles avaient une volonté propre. Elles traversèrent les monstres qui l’entouraient, dégageant l’espace.

Bientôt, des armures ennemies se joignirent aux monstres et le prirent pour cible.

« Nous ne vous laisserons pas tuer nos familles, barbares ! » beugla un chevalier ennemi. Ses supérieurs l’avaient probablement informé que la perte de cette guerre signifierait la mort de toute sa famille, ce qui expliquait son zèle.

« Alors tu devrais comprendre que nous ne pouvons pas reculer et sacrifier nos familles ! » lui répondit Brad.

Lorsque son adversaire s’approcha, Brad leva la main gauche. Le canon intégré à sa main gauche transperça le cockpit de l’ennemi à bout portant. Sans pilote, l’Armure perdit rapidement de l’altitude.

Pendant que Brad s’occupait du chevalier, ses hommes continuaient d’expédier les ennemis autour de lui. Ils ne semblaient pas vouloir s’arrêter. Bien au contraire, leur nombre augmentait.

« C’est de la folie. »

Jilk tirait sur les ennemis depuis son emplacement à l’intérieur de la forteresse, en visant en priorité les plus dangereux. L’une de ses balles traversa le pont d’un vaisseau ennemi, tandis que la suivante transperça son moteur, le coulant. Les drones laissés par Luxon engageaient également les Impériaux. Brad trouvait le soutien des drones et de Jilk rassurant.

« Tes talents de tireur d’élite sont bien utiles dans ce genre de situation », dit-il à Jilk.

« Heureux d’être utile », répondit Jilk. « Cela dit, ces chiffres sont un peu intimidants, même pour moi. Tout ce que nous pouvons faire, c’est prier pour que Léon détruise ce réacteur aussi vite que possible. »

La victoire pourrait leur revenir s’ils tenaient suffisamment longtemps pour que Léon, Julian et Greg puissent mener à bien leur mission.

« J’espère seulement que cela les arrêtera », dit Brad, l’anxiété lui tordant les tripes.

Détruire le réacteur arrêterait l’Arcadia, bien sûr, mais l’armée impériale était une autre paire de manches. Rien ne garantissait qu’elle reculerait une fois l’Arcadia hors service. Au contraire, cela pourrait même les galvaniser. De plus, Jilk et Brad n’étaient pas les seuls à risquer leur vie. Selon les prévisions de Luxon, basées sur les informations recueillies précédemment, environ deux cents navires royaux avaient déjà coulé. Même si leur mission réussissait, cela ne servirait à rien s’il ne restait plus rien de l’armée royale.

« Je pense que si nous tenons bon, c’est grâce à la République et à Fanoss. Je ne sais pas trop ce que je pense de l’aide de Fanoss », dit Brad.

Sa famille, les Fields, occupait un territoire à la frontière de l’ancienne principauté de Fanoss et ils avaient pour mission de la défendre. Les Fields se battaient contre les Fanoss depuis des décennies. C’était un cruel coup du sort que leur survie dépende désormais de Fanoss.

« La République se bat bien aussi », lui rappela Jilk.

« Honnêtement, je ne m’attendais pas à ce qu’ils viennent nous aider. »

Brad repensa au temps qu’il avait passé dans la République d’Alzer, où les aristocrates l’avaient agressé et tourmenté. Ils avaient également traité Léon et les autres de façon horrible, et pourtant, ils étaient là, à se battre aux côtés de Hohlfahrt en tant qu’alliés.

« Eh bien, » dit Brad, « S’ils se battent bien, nous devons leur montrer que nous sommes aussi tout autant coriaces qu’eux ! »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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