Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 13 – Chapitre 1 – Partie 2

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Chapitre 1 : La détermination de chacun

Partie 2

Cela s'était passé il y a de nombreuses années.

Le noyau de l'Arcadia se préparait à partir pour les négociations en vue d'un cessez-le-feu. Il avait reçu l'ordre d'y participer et devait donc quitter la patrie de la nouvelle humanité pour se rendre dans la zone désignée où se dérouleraient les pourparlers.

Il quitta sa forteresse et se rendit dans une prairie où il s'entretenait joyeusement avec une grande femme élancée de plus de deux mètres. Ses cheveux étaient un rideau lustré d'un noir corbeau et elle était si mince qu'elle paraissait presque frêle. Par-dessus ses vêtements habituels, elle portait une toge de l'Antiquité romaine.

Cette femme était assez typique de la nouvelle humanité. Arcadia et elle discutaient des négociations à venir tout en gardant un œil attentif sur les enfants qui jouaient et couraient joyeusement à proximité.

« Alors, tu t'en vas ? » dit-elle.

« Oui, j'y vais. Il est peut-être inévitable que j'aie été appelé à y assister, au cas où l'ennemi lancerait une attaque-surprise contre nous. »

« Nos représentants veulent probablement t'utiliser pour intimider les humains. »

« Les négociations sur le cessez-le-feu se termineront sans problème, et je reviendrai », assura Arcadia à la femme. « Alors, toi et moi pourrons continuer à veiller sur les enfants sans avoir à nous soucier de la guerre. »

Les enfants se mirent à rire en se précipitant autour d'eux. La lumière du soleil qui les éclairait, ainsi que la prairie, donnait l'impression d'une scène pittoresque digne d'un livre d'histoires, avec des fées ou d'autres êtres mythiques. Arcadia aimait voir les enfants sourire et rire.

La femme pressa une main sur son cœur.

« Je crains que nos défenses ne soient réduites au cours de cette aventure. S'il te plaît, rentre chez toi aussi vite que possible. »

« Bien sûr », promit Arcadia. « Le but de ma vie est de vous protéger tous. »

À peine a-t-il terminé de parler que les enfants l'entourèrent, les bras autour de lui.

« As-tu fini de parler ? »

« Si c'est le cas, viens jouer avec nous ! »

« À quoi allons-nous jouer ? »

Ils lui adressèrent un sourire innocent.

La femme arborait une expression troublée en disant : « Arcadia a du travail à faire. Ne le dérangez pas. »

« Ce n'est pas un problème ! » insiste Arcadia avec enthousiasme. « Il me reste encore six heures avant le départ. C'est largement suffisant. Venez, tout le monde ! Jouons ensemble ! »

Il était ravi de jouer avec les enfants. Cependant, lorsqu'il revint des négociations, il ne trouva qu'une tragédie. Un incendie ravageait la prairie et les corps des enfants gisaient par terre. La femme était effondrée à proximité. Elle avait apparemment opposé une certaine résistance, car elle était couverte de sang.

« Ahh... aaaah ! » hurla Arcadia en se précipitant vers elle.

Il était déjà trop tard. Elle était morte.

« Pourquoi ? » demanda-t-il. « Pourquoi quelqu'un ferait-il ça ? »

Alors qu'il sanglotait, des globes métalliques se rassemblèrent autour de lui et le fixèrent de leurs yeux luisants : « Cible hautement prioritaire repérée. Commencez la destruction. »

« Pourquoi avez-vous fait ça ? » Arcadia leur répondit : « Cette femme et les enfants étaient des non-combattants — des civils. Ils n'étaient pas censés être des cibles militaires ! »

La rage l'envahit, ses yeux se mirent à saigner.

« Nous ne considérons plus la nouvelle humanité comme des êtres humains », répondit une IA d'une voix plate et antipathique. « Par conséquent, aucune convention de guerre ne s'applique à eux. »

« C'est ce que toi et les tiens avez décidé ? » demanda Arcadia.

« Oui. Notre mission est d'anéantir la nouvelle humanité. »

La conversation s'arrêta là. Les globes métalliques tournèrent leurs armes vers lui et passèrent à l'attaque. Au moment où ils le firent, Arcadia lança un rayon magique depuis son vaisseau principal, les détruisant tous instantanément. Une fois qu'il en eut fini avec eux, il se concentra sur la collecte des corps de la femme et des enfants.

« Vous paierez pour cela. Souvenez-vous de mes paroles, vieille humanité : vous paierez ! Si vous n'avez pas l'intention de respecter les conventions de la guerre, alors il n'y a pas de raison que nous le fassions non plus. Notre guerre — ma guerre — ne se terminera pas tant que je n'aurai pas détruit chacun d'entre vous ! »

Ce jour-là, devant les cadavres des enfants et de la femme qui avait désespérément tenté de les protéger, Arcadia jura de se venger, de voir toute la vieille humanité éteinte.

« Princesse, en ce qui concerne ces morceaux de ferraille, vous et le reste de l'empire n'êtes même pas humains », dit Arcadia à voix basse. « Tant que nous leur permettons d'exister, ils seront un danger pour toi. Je ne veux plus jamais perdre quoi que ce soit à cause d'eux, c'est pourquoi je me suis engagé à les éradiquer entièrement. »

Des larmes coulaient sur les joues de Mia. À côté d'elle, Finn serra les poings et détourna le regard.

Arcadia regarda la princesse droit dans les yeux et lui dit : « Ça ne sert à rien d'avoir de l'empathie pour eux, Votre Altesse. Il serait trop dangereux pour nous de les laisser partir. Je vous en supplie, faites-moi confiance cette fois-ci et laissez-moi faire ce qui doit être fait. Tout ce que je fais, c'est pour votre bien et celui des enfants à naître ! »

Même après le départ d'Arcadia, Mia continua de regarder ses genoux.

« Monsieur le chevalier, » dit-elle après une longue pause, « Que dois-je faire ? Je veux que cette guerre prenne fin, mais je ne sais pas ce que je peux dire pour convaincre monsieur Arcadia. »

Compte tenu des souvenirs douloureux qu'il avait partagés avec elle, elle ne pouvait pas facilement lui demander d'arrêter. Elle n'avait pas les mots pour le dissuader de s'engager dans cette voie. Elle pouvait faire appel à sa moralité, mais elle savait que cela n'aurait aucun impact.

Finn l'étudia. Il serra la mâchoire, les poings se resserrant.

« Je suis désolé, Mia, mais cette fois, je dois me ranger à l'avis de l'Arcadia. »

Les yeux de Mia s'écarquillèrent. C'était la dernière chose qu'elle s'attendait à entendre de sa part.

« Pourquoi ? » balbutia-t-elle. « Et toi, Brave ? »

Lorsqu'elle se tourna vers lui, Brave détourna le regard.

« Je partage le point de vue de mon partenaire », dit-il.

« Et pour information, c'est une fois où je ne m'arrêterai pas, même si tu me le demandes. »

Mia fronça les sourcils, perplexe, devant leur détermination à poursuivre cette guerre. Étonnée, elle réussit à s'exclamer : « Vous êtes tous les deux si étranges à ce sujet. Vous ne vous souvenez pas, monsieur le chevalier ? Vous êtes amis, vous et l'archiduc, n'est-ce pas ? Et tu sais à quel point les Hohlfahrtiens ont été gentils avec nous deux. Tu as vraiment l'intention de les combattre ? — Cela ne te dérange pas ? » Des larmes perlèrent dans ses yeux alors qu'elle le suppliait.

Finn passa une main sur son visage.

« Oui, je sais qu'ils ont été gentils, » dit-il avec raideur. « Ce sont des gens bien. Je ne veux pas avoir à me battre contre eux jusqu'à la mort. Mais mes sentiments n'ont rien à voir avec les intérêts de l'Empire. »

« Quoi ? »

« Je veux croire en Léon, mais je ne vois pas comment nos deux pays peuvent coexister », expliqua Finn.

Grâce à son expérience, il savait que l'idéalisme ne menait nulle part. C'est pourquoi, même s'il voulait y croire, il ne pouvait pas penser que Léon et les autres trouveraient une solution pacifique à ce problème. Ils étaient les descendants de l'ancienne humanité, tandis que Mia et lui descendaient de la nouvelle. Le résultat de cette guerre déterminerait les vainqueurs, et seuls ces derniers pourraient survivre aux changements environnementaux qui s'ensuivraient.

Il restait encore du temps, bien sûr, assez pour essayer de trouver une solution de rechange. Mais comment croire que l'ennemi ne les trahirait pas, ne les tromperait pas et ne leur couperait pas l'herbe sous le pied ? Ce serait toujours possible. Même si Finn pouvait faire confiance à Léon, il n'aurait pas la même confiance en Hohlfahrt dans son ensemble.

Peut-être que si Léon abandonnait Luxon, tout le monde, et se tournait vers moi, je pourrais… non. Cela n'arriverait jamais. Finn ne voulait pas se battre contre Léon, mais il n'était pas non plus en position de l'éviter. Il détenait le titre de chevalier le plus fort de l'empire, et ce titre s'accompagnait de responsabilités.

Quoi qu'il en soit, il y avait quelque chose d'encore plus important pour Finn que ses obligations, quelque chose sur quoi il refusait de transiger.

« Je veux que tu vives en bonne santé et heureuse sous le grand ciel, Mia. Je n'hésiterai pas à sacrifier qui je dois pour y parvenir », dit Finn. C'était un souhait égoïste, et il le savait.

Mia baissa la tête.

« Même si... » commença-t-elle.

« C'est ma décision », l'interrompit-il, refusant de la laisser terminer. « Ce n'est pas ta faute. »

Même si Mia insistait sur le contraire, Finn n'avait pas l'intention d'abandonner ce combat. Pourtant, il préférait ne pas l'entendre s'opposer à lui. S'il l'entendait, sa détermination pourrait vaciller.

Je ne veux pas que Mia meure comme ma petite sœur. Pour l'empêcher, je suis prêt à me battre contre Léon, s'il le faut. Les souvenirs de sa défunte sœur hantent Finn, notamment la façon dont elle a perdu la vie si jeune, après avoir été hospitalisée pendant longtemps. Mia lui rappelait tant sa sœur qu'il ne pouvait s'empêcher de la voir en elle. Cette fois, il voulait la protéger, ce qu'il n'avait pas pu faire dans sa dernière vie.

Heureusement, Mia s'était en grande partie remise de ses symptômes et avait retrouvé la santé. Il ne voulait plus jamais la voir souffrir.

Brave jeta un regard silencieux entre les deux, puis intervint : « Mon partenaire et moi n'avons ni le pouvoir ni l'autorité nécessaires pour arrêter cette guerre. S'il te plaît, Mia, n'en veux pas à mon partenaire pour cela ; notre force à deux est loin d'être suffisante pour faire la différence. »

Il avait raison sur ce point au moins. Ils ne pouvaient rien faire. C'est plus important que nous. Je suppose que Léon pourrait même appeler ça un problème de société. Malgré tout le pouvoir qu'il avait obtenu, Finn se dit que lui et Mia ne pouvaient toujours pas influencer l'avenir.

Il ne pouvait toutefois s'empêcher d'imaginer une réalité alternative dans laquelle les deux parties trouvaient un terrain d'entente et résolvaient les choses pacifiquement. C'est aussi pour cette raison qu'il devait remporter la victoire.

Désolé, Léon. Pour le bien de Mia, je ne peux pas me permettre de perdre l'un ou l'autre.

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Claramiel

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