Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 12 – Chapitre 8 – Partie 2

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Chapitre 8 : Les fiançailles annulées

Partie 2

Alors que Livia réfléchissait au temps qu’ils avaient passé ensemble, à chercher des indices qui pourraient mener à une réponse, la porte s’ouvrit avec fracas. Léon entra à grands pas.

« Monsieur Léon ! » s’écria Livia en se levant automatiquement de son siège. Elle se figea immédiatement. « Hein… ? »

Léon était couvert de blessures, et son comportement entier avait une dureté qui n’existait pas auparavant. Même s’il essayait de se comporter comme d’habitude, quelque chose d’anormal venait contrecarrer son attitude.

« Salut. Désolé d’être parti si longtemps. Vous allez bien toutes les trois ? J’ai été un peu pris dans un autre pétrin. C’était un vrai casse-tête de tout nettoyer. » Léon leur sourit allègrement, sans jamais vraiment donner d’explication précise à son absence non excusée.

Noëlle resta bouche bée, ne sachant que dire. Tout comme Livia, elle avait probablement senti que quelque chose n’allait pas.

Anjie se précipita sur Léon, levant sa main droite en l’air comme si elle s’apprêtait à le frapper au visage. Pourtant, après un moment de tension, elle baissa la main. « Imbécile », dit-elle en baissant la main. « Qu’est-ce que tu as fait pendant tout ce temps ? »

« Je vous l’ai déjà dit, je — »

« Et moi je te dis que tu aurais dû nous prévenir. Pourquoi caches-tu encore des choses ? Si tu as des problèmes, laisse-nous t’aider. Tout problème auquel tu es confronté est un problème que nous partageons. » Anjie le suppliait pratiquement de les laisser entrer davantage.

Léon se gratta la tête. Il poussa un long et profond soupir, puis son expression se durcit. Jamais, depuis qu’ils étaient ensemble, il n’avait regardé les trois filles aussi froidement.

La peur s’était ancrée dans la poitrine de Livia. Comment ont-elles pu le mettre en colère à ce point ? Au point qu’il semble les haïr maintenant ? Non, c’était pire que de la haine — il les considérait avec apathie. Comme s’il était tellement fatigué et ennuyé qu’il ne pouvait pas s’occuper d’elles.

« Tout ça, c’est trop. Une vraie douleur », dit-il, aucune émotion dans la voix. « Assez, c’est assez. Je mets fin à mes engagements avec vous trois, ici et maintenant. »

« Monsieur Léon ? » La voix de Livia se brisa alors qu’elle tendait la main vers lui. « T-Tu ne peux pas vraiment penser ça, n’est-ce pas ? Nous… » Sa voix mourut dans sa gorge, et le sang s’écoula de son visage, la laissant d’une pâleur mortelle.

C’était la seule chose qu’elle avait espéré ne jamais entendre de la bouche de Léon.

Anjie trembla. « Pourquoi, après tout ce temps… ? Tu me l’as dit, tu te souviens ? Que tu me voulais. Que tu étais même prêt à te battre contre la maison Redgrave, s’il le fallait. Alors pourquoi… ? Pourquoi voudrais-tu… ? » Sa voix s’assombrit et Livia était sûre qu’il s’agissait d’un sanglot. Elle ne pouvait pas voir le visage d’Anjie de là où elle se trouvait, mais elle était certaine que la jeune fille pleurait.

Noëlle lança un regard noir à Léon. « Es-tu sérieux, là ? »

Comme s’il avait perdu tout intérêt pour elles, Léon se retourna et se dirigea vers la porte. Il n’avait même pas pris la peine de jeter un coup d’œil par-dessus son épaule lorsqu’il déclara : « Bien sûr que oui. Puisque vous savez à quoi vous en tenir, quittez mon vaisseau. Je doute que nous nous revoyions. »

La porte se referma lentement derrière lui, et il partit.

Anjie s’effondra à genoux, les bras enroulés autour d’elle. Livia se précipita à ses côtés et la serra dans ses bras.

 

 

« Anjie !? »

« J’ai été… abandonnée à nouveau. Et après… J’ai fait tout ça pour Léon… »

Anjie s’était toujours tenue avec dignité et grâce. C’était écrasant de la voir réduite en larmes, tremblant comme une enfant. Ce n’est que lorsque Livia sentit quelque chose de chaud rouler sur ses joues qu’elle se rendit compte qu’elle pleurait aussi.

« Pourquoi, Monsieur Léon ? » marmonna-t-elle, la voix brisée par le chagrin. « C’est trop cruel. »

Il ne leur avait même pas donné d’explication avant de rompre leurs fiançailles. Les filles pleuraient en restant figées dans le salon, essayant encore de digérer ce qui venait de se passer.

 

☆☆☆

Après avoir parlé aux filles, je m’étais rendu au laboratoire de recherche de Creare. Le butin que j’avais chassé ces derniers jours était disposé sur une grande table. Il y avait une grande variété d’objets. Certains étaient des appareils anciens, d’autres des armes de fabrication plus moderne. Tous étaient des objets que j’avais trouvés en plongeant dans les donjons — des récompenses précieuses qui étaient disponibles dans le jeu lui-même. Le premier jeu, du moins.

Creare examina mes trésors. « Luxon a mentionné que tu t’étais concentré sur la partie orientale du royaume. Je suis surprise que tu aies trouvé autant de choses. »

« Ce n’est même pas tout », avais-je répondu. « Je ne me souviens pas de tout. Malheureusement, je n’ai pas inclus tous les détails mineurs dans les informations que j’ai notées lors de ma première réincarnation. »

En fait, je regrette maintenant de ne pas avoir écrit un compte rendu plus complet pendant que les souvenirs étaient encore frais. Le jeu comprenait de nombreux objets insignifiants et de piètre qualité, et je n’avais pas pris la peine de noter tous leurs emplacements cachés, pensant qu’ils ne seraient jamais utiles. Malheureusement, l’objet que je voulais le plus se trouvait seulement maintenant parmi eux. J’étais vexé de ne pas avoir pris cela plus au sérieux plus tôt.

Creare regarda un bâton en métal avec beaucoup d’intérêt. C’était le genre de bâton que l’on s’attend à voir brandir par un magicien, plusieurs gros joyaux y étaient incrustés.

« Ces bijoux ont absorbé l’essence démoniaque », dit-elle. « Ils permettent à leur détenteur d’augmenter le flux de mana dans leur magie. »

« Peut-on les utiliser ? »

« Je vais devoir démonter le bâton pour optimiser leurs effets. Le reste du matériel est inutile, en fait, il n’y a aucune raison pour que les joyaux soient utilisés dans un bâton. Mais tu n’utilises pas vraiment la magie de toute façon, n’est-ce pas, Maître ? »

Il est vrai que je n’étais pas particulièrement doué pour cela. Pourtant, si la situation l’exigeait, je pouvais utiliser la magie.

« Plus nous avons d’options, mieux c’est. Démonte-le et fais ce qu’il faut pour le rendre utilisable », avais-je dit.

« Il perdra toute valeur culturelle », me prévint-elle.

Le bâton, comme les autres objets, avait reposé dans une ancienne ruine souterraine, c’était donc un artefact historique. Mais dans ces circonstances, je n’avais pas les moyens de me soucier de la valeur historique.

« Je m’en fiche », avais-je dit. « Fais-le. »

« Compris. » Creare demanda alors aux robots de l’équipe de rassembler les objets que j’avais apportés pour qu’elle puisse se mettre au travail. Elle tourna sa lentille bleue vers moi. « Au fait, Maître, j’ai remarqué que tu as pris beaucoup de muscles depuis la courte période où je t’ai vu pour la dernière fois. Je te recommande de ne pas en faire trop avec les médicaments. »

« On s’en fout de ça, si ça augmente nos chances de gagner. » J’avais haussé les épaules. Mon visage ne trahissait aucune émotion.

Creare hésita. Peut-être ne s’attendait-elle pas à ce que je rejette ses préoccupations aussi facilement. « Luxon, n’est-ce pas ton travail de gérer la santé physique du maître ? » demanda-t-elle d’un ton accusateur.

« Je suis incapable de désobéir à un ordre direct, » répondit Luxon.

C’est ainsi que se termina rapidement leur conversation.

« Demain, après avoir terminé la maintenance et le réapprovisionnement, nous nous dirigeons vers le sud », avais-je annoncé. Il y avait encore des objets que nous n’avions pas collectés, le temps était donc compté. Je ne pouvais pas me permettre d’attendre ici.

« Si tu ne fais pas de pause, tu vas t’effondrer », prévint Creare.

Nous n’avions pas beaucoup de temps avant que l’empire ne déclare officiellement la guerre. Personnellement, je voulais en finir au plus vite, mais dans l’état actuel des choses, les chances étaient contre nous. Rassembler ces objets et perfectionner mon corps étaient de petits pas vers notre but ultime, qui était de vaincre l’Arcadia.

Pour avoir un espoir de gagner, il nous fallait encore une chose.

« As-tu pu entrer en contact avec tes anciens camarades ? » avais-je demandé.

Creare déplaça sa lentille bleue d’un côté à l’autre. « Pas de chance. Ils se dirigent tous directement vers Arcadia. Une fois qu’ils sont trop près de lui, la communication sera impossible. Nous pourrons peut-être les atteindre si nous nous rapprochons nous-mêmes. » Creare ne l’avait pas dit, mais je savais que si nous nous rapprochions, Arcadia pourrait le remarquer et nous attaquer.

« Continue d’essayer de leur tendre la main », avais-je dit. « Si nous leur faisons savoir que les descendants de la vieille humanité sont toujours en vie et en bonne santé, ils devraient être prêts à se rassembler dans le royaume et à se joindre à nous. »

Si l’on en croit Brave, d’autres vestiges de l’ancienne humanité, comme Creare et Luxon, s’étaient réveillés. Nos chances seraient meilleures s’ils étaient de notre côté. Je voulais mettre toutes les chances de notre côté avant de partir en guerre, et j’étais prêt à faire tout ce qu’il fallait pour y parvenir.

« Maître, » dit Luxon, rompant son long silence, « pour quelle raison as-tu mis fin à tes fiançailles avec tes fiancées ? Ce n’était pas nécessaire. » Il avait apparemment tenu sa langue (métaphorique) pendant tout ce temps, attendant juste de parler de ça.

J’avais croisé les bras et évité son regard, me concentrant sur la table désormais vide. « Parce qu’elles étaient pénibles. »

« D’habitude, tu les repousses avec une excuse quelconque. Tu aurais pu le faire cette fois-ci aussi. Au lieu de cela, tu as tout fait pour les blesser », observa Luxon.

Mes sourcils se froncèrent.

« Maître, » interrompit Creare, « crois-tu vraiment qu’en te comportant comme un abruti, tu vas convaincre ces filles de te quitter ? Argh. Tu es tellement exagéré. »

Là où elle était dégoûtée par moi, Luxon était en colère.

« Ce n’était pas une rupture ordinaire », déclara-t-il à Creare. « Le problème est plus profond. » Luxon s’était retourné vers moi. « Maître, as-tu l’intention de survivre à ton combat contre Arcadia ? »

Je n’avais pas répondu. J’en avais assez qu’ils m’interrogent. Finalement, j’avais dit : « Marie est ici, n’est-ce pas ? Je parie qu’elle est avec Erica. Je vais prendre de ses nouvelles. »

J’avais rapidement quitté le laboratoire.

Derrière moi, Creare marmonna : « Il a littéralement fui la question. »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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