Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 12 – Chapitre 5 – Partie 1

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Chapitre 5 : Erica et Mia

Partie 1

Pourquoi l’Arcadia avait-il l’intention de déclarer la guerre à Hohlfahrt ? Était-ce seulement parce que j’avais le Luxon, une ancienne arme de la vieille humanité ? Si c’était sa seule raison, pourquoi impliquer tout le royaume ? Il lui suffisait d’ordonner aux armées impériales de me faire tomber, de la même façon qu’il avait demandé à Finn de m’assassiner. Si Arcadia imaginait que le peuple d’Hohlfahrt ne pourrait jamais surmonter ses différences et se rallier à ma défense, il se trompait lourdement.

Rien de tout cela n’avait de sens. Pourquoi a-t-il ressenti le besoin de déclarer la guerre ?

« Arcadia est-il vraiment une arme si extraordinaire ? »

Je n’avais pas fermé l’œil de la nuit. Après mon échange avec Finn, je n’arrivais pas à me remettre les idées en place. Une fois le choc initial dissipé, j’étais retourné dans ma chambre et j’avais discuté d’un certain nombre de choses avec Luxon, mais nous n’étions jamais parvenus à une solution définitive.

« L’ancienne humanité a jadis conçu des vaisseaux de guerre à grande mobilité spécialement pour la bataille. Ils étaient bien mieux équipés que moi. Il en a fallu trois pour couler l’Arcadia, et il les a fait tomber avec lui. Étant donné qu’il est revenu à la vie, il est évident qu’ils n’ont pas réussi à le détruire complètement, comme les gens le pensaient autrefois. Ils l’ont simplement rendu temporairement inopérant », dit Luxon.

Fondamentalement, du point de vue de la performance, Arcadia l’écrasait.

« Mais tout cela ne dépend-il pas du degré de fonctionnalité qu’il a récupéré ? Peut-être que tu pourrais quand même le vaincre », avais-je suggéré avec espoir.

« Je ne rejetterai pas entièrement cette possibilité. Cependant, Brave est convaincu que je ne suis pas de taille. Aussi peu que je fasse confiance à Brave — pas du tout, pour être clair — je crois que, si nos chances de victoire dépassaient celles de l’Arcadia, Finn se serait rangé de notre côté. »

Luxon n’avait pas tort. Finn était prêt à s’agenouiller devant le meurtrier de Monsieur Carl, après tout. La seule raison pour laquelle il était retourné dans l’empire — et s’était fait un ennemi de moi par la même occasion — c’est que personne, pas même Luxon, ne pouvait espérer gagner contre l’Arcadia.

J’avais baissé la tête en signe de défaite.

Luxon s’était rapproché en planant, sa voix prenant un ton étonnamment doux. « Finn t’a préféré à l’empereur. Parce que vous deux — ! »

« Oui, oui, je sais », avais-je dit. Je n’avais pas besoin qu’il me l’explique. « J’apprécie qu’il le fasse. »

Je me souvenais parfaitement de l’angoisse qui se lisait sur le visage de Finn à ce moment-là. Le fait qu’il n’ait pas réussi à me tuer aurait des répercussions. Au moins, cela nuirait à sa réputation dans sa patrie. Il pourrait même être puni. Dans le pire des cas, il pourrait être séparé de Mia. Compte tenu de l’importance qu’elle avait pour lui, il avait pris un risque énorme en me laissant en vie.

Je ne voulais pas résumer quelque chose d’aussi significatif au « pouvoir de l’amitié », mais c’est vraiment ce que c’était. Finn s’était mis en quatre pour moi.

« Alors, toi et moi, nous ne pouvons vraiment pas battre Arcadia ? »

« Nous ne pouvons pas », confirma Luxon. « Je continue de recommander de s’échapper dans l’espace. »

Je soupirais. « C’est vraiment pathétique. Dès qu’un ennemi plus fort apparaît, je n’ai pas d’autre choix que de fuir la queue entre les jambes. Nous avons toujours fait ce que nous voulions — et nous avons peut-être fait des bêtises en cours de route. Pourtant, j’ai l’impression d’être un perdant. »

Je m’étais toujours mis en tête que je pouvais résoudre n’importe quel problème tant que j’avais Luxon.

« Fuir l’Arcadia ne fait pas de toi un perdant », m’avait assuré Luxon d’une manière peu caractéristique. « La vieille humanité a déversé toutes ses forces dans sa destruction et n’a toujours pas réussi à le battre. Il n’y a pas de quoi avoir honte. »

« Tu es terriblement gentil aujourd’hui », avais-je taquiné. « Tu n’es pas obligé, tu sais. Tu peux revenir à ta routine habituelle de méchanceté et de sarcasme. »

« Maître, il n’y a pas de quoi rire. Je te demande instamment de prendre une décision. »

J’avais forcé un sourire. « J’ai pour principe de ne jamais déclencher un combat que je ne peux pas gagner. »

« Je suis conscient. »

« Et tu sais, je ne pense pas que s’enfuir soit nécessairement une chose lâche à faire. »

« En effet, non. »

Après un silence pensif, j’avais continué : « Seul un idiot irait au combat en sachant qu’il va forcément mourir. »

« Une évaluation judicieuse, maître. »

Personne ne m’en voudra de m’enfuir, car ma présence ne ferait qu’augmenter le nombre de victimes. Si je devais me battre contre un monstre comme l’Arcadia ou m’enfuir dans l’espace, j’opterais pour cette dernière solution. Ainsi, l’empire n’aurait aucune raison d’attaquer Hohlfahrt.

« Prépare notre fuite », avais-je ordonné.

« Très bien, Maître. »

Tant que je ne serais pas là, l’empire reculerait. Il n’y a aucune raison d’hésiter. Partir résoudrait tous les problèmes.

« Je suppose que nous allons faire un voyage au clair de lune vers les étoiles », avais-je ajouté.

☆☆☆

Décision prise, il ne restait plus qu’à préparer le départ. Heureusement, Luxon était un vaisseau migrateur performant, ce qui lui permettait de percer l’atmosphère. Il m’avait assuré qu’il rassemblerait tout le nécessaire. Il ne me restait plus qu’à rassembler mes affaires personnelles et mes éventuels souvenirs. Il ne restait plus qu’un seul problème : décider qui emmener.

Je m’étais promené dans les couloirs du navire, un bouquet à la main. Mon regard se porta sur le plafond. J’avais des cernes sous les yeux.

« Je me demande si ces trois-là vont venir avec moi », avais-je dit avec anxiété.

« Les chances sont bonnes », dit Luxon. « Cela signifie-t-il que seuls cinq seront à bord ? Je vous inclus, toi et Erica, dans ce décompte, bien sûr. »

Une vie dans l’espace avec seulement quatre personnes semblait terriblement solitaire.

« Les symptômes d’Erica s’amélioreront une fois que nous aurons quitté la planète, il ne sera donc pas nécessaire d’induire un sommeil cryogénique. Elle pourra mener une vie ordinaire sur le vaisseau, car l’essence démoniaque n’existe pas dans l’espace. En fait, si toi et Erica deviez avoir un enfant, les chances sont excellentes qu’il ait des caractéristiques encore plus distinctes de vieil humain. Creare et moi vous offririons, à vous et à votre progéniture, tout notre soutien. »

Il ne sait vraiment pas quand abandonner, n’est-ce pas ? « Je t’ai déjà dit non. De plus, tu sembles oublier que, si Erica y va, il y a une autre personne qui insistera pour venir. »

Marie. Et si elle se joignait à nous, la brigade des idiots aurait l’intention de venir avec elle. Cela signifierait probablement que Kyle et Carla viendraient aussi.

Luxon me regarda fixement. « As-tu vraiment l’intention d’emmener Marie et ces garçons avec toi ? »

« Ils n’accepteraient probablement pas un non comme réponse. Je suppose qu’au moins les choses ne deviendraient pas ennuyantes avec cette équipe, mais qui sait. »

Avant d’en parler à Marie, il fallait que je parle à mes fiancées. Et avant cela, je devais me rendre dans la chambre d’Erica. C’est pour cela que j’avais apporté des fleurs. Elle séjournait à l’infirmerie de la Licorne.

Creare nous attendait au milieu du prochain couloir que j’avais emprunté.

« Maître, » dit-elle solennellement — ce qui était tout à fait inhabituel pour elle. « Je dois te dire quelque chose d’important. »

« Creare ? » Mon cœur s’était effondré. « Est-ce qu’Erica a pris un tournant pour le pire !? »

Creare déplaça sa lentille d’un côté à l’autre, comme si elle secouait la tête. « Rica dort profondément pour l’instant. Son état ne s’est pas améliorée mais n’a pas non plus empiré. »

« Oh, d’accord. C’est un soulagement. » J’avais soupiré. « C’est quoi cette chose importante dont tu veux parler ? »

« Il y a de fortes chances que Rica et toi descendiez de la vieille humanité », répondit-elle calmement, sans la moindre trace de sa gaieté habituelle.

« Hein ? » Mon visage se crispa. De quoi parlait-elle ?

La grande différence entre l’ancienne et la nouvelle humanité était que cette dernière utilisait l’essence démoniaque pour produire de la magie. En bref, toute personne capable d’utiliser la magie était manifestement un nouvel humain. Pourtant, contre toute évidence, Creare prétendait que nous ne l’étions pas.

« Parce que nous nous sommes réincarnés ici ? Tu as dit tout à l’heure que nous avions tous — du moins, Marie, Erica et moi — de fortes caractéristiques de vieux humains. »

« Ce n’est pas ce que je veux dire, » dit-elle. « Laisse-moi t’expliquer en détail, pour que tu comprennes mieux. »

Creare s’était éloignée en flottant, me conduisant dans une pièce séparée pour poursuivre la conversation.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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