Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 12 – Chapitre 2 – Partie 2

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Chapitre 2 : Deux hommes et leurs partenaires

Partie 2

Finn ferma les yeux en rougissant. Peut-être avait-il quelques scrupules à propos de son comportement passé.

« Tu es gentil et adorable avec Mia, mais avant, tu étais un connard distant, hein ? », avais-je dit afin de le taquiner, incapable de résister à l’occasion de me moquer.

« Arrête de sourire ! » souffla Finn d’un air pétulant. « J’étais un peu sauvage à l’époque, je l’admets, mais c’est tout. Une fois que j’ai rencontré Mia, j’ai trouvé ma raison d’être. »

« Ta raison d’être, hein ? » Je lui avais lancé un regard peu impressionné, mais j’étais sincèrement curieux de savoir ce qu’il voulait dire.

Je veux dire, pourquoi nous sommes-nous réincarnés ici ? Des doutes se tortillaient au fond de mon esprit. Une partie de moi pensait que ce n’était qu’une coïncidence, qu’il n’y avait pas de signification plus profonde. Mais une chose était trop étrange pour être considérée comme un hasard. Dans notre monde précédent, Marie et Erica étaient mortes à des stades de vie très différents — alors pourquoi s’étaient-elles réincarnées presque en même temps dans cette vie-ci ?

Finn avait semblé remarquer mon changement d’attitude. Il prit une gorgée de café et répondit solennellement : « Mia ressemble étrangement à ma jeune sœur. Je crois donc que mon but est de la protéger. La raison pour laquelle je me suis réincarné et que j’ai obtenu un pouvoir aussi incroyable, c’est pour la garder en sécurité. » Son ton était devenu un peu penaud. « Bien sûr, je me rends compte que c’est ma propre interprétation. »

J’avais détourné mon regard de lui. « Je ne vois rien de mal à cela. C’est juste que je ne pense pas que je trouverai un jour un but comme celui-là. »

« Je suis sûr que ta vie a aussi un sens ici », insista Finn, mal à l’aise avec mon pessimisme. « Regarde les choses de cette façon : tu es venu dans ce monde et tu t’es trouvé trois belles épouses, et tu es maintenant un archiduc. Tu as obtenu tout ce qu’un homme peut désirer. »

Il était en train de dire que je devais être heureux parce que j’avais terminé une liste de choses à faire. J’avais levé les yeux vers lui en soupirant profondément. « Tout ce que j’espérais en fait, c’était la paix et la tranquillité — pas un statut ou un honneur, et encore moins trois belles épouses. »

Finn fit une pause, pensif. « Tu sais, il y a quelque chose que je voulais te demander depuis un moment. »

« Qu’est-ce que c’est ? »

Son expression était devenue grave, alors je ne pouvais que supposer que c’était assez sérieux. Mais alors…

« Laquelle de ces trois-là aimes-tu le plus ? »

« Quoi !? »

« Ne t’avise pas de me raconter cette connerie clichée sur le fait que tu “les aimes toutes les trois de la même façon” », prévint-il en agitant un doigt. « Si tu es un vrai homme, tu me répondras franchement. »

Est-ce ce qu’il voulait savoir ? Qui était ma préférée ? Si l’on considère le sérieux et la linéarité avec lesquels Finn se présente en général, on peut s’étonner qu’il s’agisse de commérages.

« Oh, allez ! Tu aurais pu poser tellement de questions plus sérieuses ! »

Finn fronça les sourcils. « Je suis sérieux. » Il se pencha en avant. « Dis-moi, c’est comment d’avoir trois fiancées, de toute façon ? Je n’arrive même pas à l’imaginer. »

Un homme ordinaire aurait été vert de jalousie, mais la question de Finn était entièrement motivée par la curiosité. Ce n’est pas très surprenant. Ce monstre obsédé par sa sœur n’avait d’yeux que pour Mia, bien sûr qu’il ne voulait pas avoir de relations avec plusieurs filles à la fois.

« Dans mon cas, c’est arrivé comme ça. Je suis tombé dedans avant de savoir ce qui se passait. »

« Es-tu en train de dire que tu n’as pas de sentiments particuliers pour l’une d’entre elles ? » Finn inclina la tête.

« Si tu continues comme ça, je vais te donner un coup de poing dans la bouche. » J’étais très tenté de le faire maintenant, mais je m’étais contrôlé.

On aurait dit qu’il disait que je n’aimais aucune des filles, mais c’était le cas ! Bien sûr que je les aimais. En même temps, j’avais toujours les valeurs avec lesquelles j’avais grandi au Japon. Donc, en ayant trois fiancées, j’étais déjà un crétin totalement infidèle. Cela m’avait amené à me remettre en question. Les aimais-je vraiment après tout ?

J’enviais la capacité de Finn à se consacrer inébranlablement à une seule personne. Certes, je ne voulais pas être comme la brigade des idiots, qui se consacrent tous à une seule fille. Il n’y avait pas de quoi être jaloux. Bien sûr, ils étaient apparemment tous fidèles, mais parfois j’avais envie de leur demander « Ça vous va vraiment ? »

« Je parie sur Olivia, » intervint Brave, alors que je ne répondais pas à la question de Finn. « Qu’en penses-tu, partenaire ? »

Finn fronça les sourcils en y réfléchissant. « Peut-être Mlle Noëlle ? »

Je n’avais aucune idée des critères qu’ils avaient utilisés pour faire leurs suppositions, mais j’en avais assez de cette affaire.

Puis Luxon bobina devant moi, annonçant d’une voix tonitruante : « Assez de ces bêtises. »

J’avais acquiescé, ravi qu’il intervienne — pour une fois — en ma faveur. « C’est ça. Tu leur diras, Luxon. Ce sujet est complètement inapproprié pour — ! »

« Le maître a une nette prédilection pour les seins », poursuit Luxon. « De ses trois fiancées, Anjelica a la plus grosse. Par conséquent, la conclusion logique est qu’il préfère Anjelica. »

Qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? Comme si ce n’était pas déjà assez grave d’avoir abordé un sujet que son maître ne voulait manifestement pas que l’on touche, il était tellement sûr de lui dans sa réponse.

« Bon, maintenant vous vous prenez tous un poing dans la figure », avais-je marmonné.

Au milieu de nos discussions bruyantes, la porte du salon de thé s’était ouverte. Nous nous étions figés et avions jeté un coup d’œil vers elle.

« On dirait que tu t’amuses bien. »

À mon grand dam, c’était Julian et sa brigade d’idiots. Les autres jetaient un coup d’œil derrière lui.

En les fixant, j’avais haussé mes sourcils jusqu’à la racine de mes cheveux. J’avais l’impression que mes yeux étaient devenus vitreux et sans vie. « Qu’est-ce que vous faites tous ici ? Je croyais que vous aviez dit que vous accompagniez Marie pour porter ses affaires aujourd’hui. »

Ils n’étaient pas avec Erica et Marie, comme ils étaient censés l’être, et ils avaient perturbé notre pause-café en plus. Comment cela se fait-il ?

« Nous avons essayé, mais Marie nous a chassés en disant qu’il n’y avait que des filles aujourd’hui », répondit Greg.

Brad se serra la poitrine en signe de deuil. « C’est un jour de congé précieux, et jusqu’à présent, j’ai passé l’intégralité de ce jour uniquement avec d’autres hommes. Une tragédie. »

Est-ce qu’il s’en prenait à moi en disant cela ?

Sentant manifestement mon humeur se dégrader de seconde en seconde, Jilk entra dans la pièce. « Lorsque Mlle Marie nous a rabroués, nous avons pensé que nous devrions passer le reste de la journée à faire quelque chose de significatif. C’est ainsi que nous sommes venus t’inviter à profiter de notre compagnie, Léon. »

Ils sont venus m’inviter ? Oh, il y avait vraiment quelque chose de louche.

Lorsque j’avais plissé les yeux, Chris avoua la véritable raison de leur irruption. « En gros, nous ne pouvons pas nous permettre de sortir seuls en ville. »

Je leur avais jeté un regard noir, ce qui était le moins qu’ils méritaient pour avoir essayé de m’entraîner à tout payer. « Avez-vous dépensé l’argent de poche que je vous ai donné ? »

En poussant la porte jusqu’au bout, Julian entra à grands pas. « Ce n’est pas ce que tu crois, Léon ! » s’exclama-t-il en levant les deux mains comme pour essayer de me calmer. « Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour assurer le succès du festival. Nous avons chacun versé notre argent dans nos stands respectifs, et — ! »

« Vous n’auriez pas dû utiliser votre argent de poche pour cela, bande de crétins ! »

« C’est toi qui as dit d’animer le festival ! »

Oui, je l’avais dit, mais seul un idiot interpréterait mal cette suggestion et déverserait tout son argent personnel dans une fête d’école ! Oh, c’est vrai. J’avais oublié. Ces gens-là sont des idiots. C’était écrit dans le nom « brigade des idiots ». J’aurais dû me douter qu’ils feraient ça.

« Je ne vous ai jamais dit d’aller aussi loin », avais-je répondu. « De toute façon, vous êtes vraiment en train de me dire que vous voulez m’utiliser comme votre portefeuille personnel pour sortir et vous amuser, n’est-ce pas ? »

Julian détourna les yeux, comme s’il se savait coupable. « Tu me fais dire ce que je n’ai pas dit. Nous espérions seulement que tu pourrais envisager de nous accorder une avance sur l’allocation du mois prochain. »

J’avais du mal à croire que le prince de ce pays se tenait devant moi, implorant un prêt. Julian était censé être l’un des intérêts romantiques de ce jeu, il avait des notes exemplaires et était excessivement talentueux. Pourtant, lui et ses compatriotes crétins faisaient constamment les choses les plus stupides que l’on puisse imaginer.

Je m’étais pris la tête dans les mains.

« Je te respecte d’avoir la patience de t’occuper de ces garçons, » dit Finn d’un ton compatissant.

Même Brave avait eu pitié de moi et m’avait offert un biscuit. « Tiens. Tu peux prendre ça. »

Leur gentillesse était si réconfortante qu’elle m’avait presque fait monter les larmes aux yeux.

Luxon avait assisté au déroulement de toute cette conversation. « Il semblerait que la journée d’aujourd’hui ne sera pas moins mouvementée que les autres », fit-il remarquer, exaspéré.

☆☆☆

À mesure que le soir tombait, le nombre de personnes qui se pressaient dans les rues de la capitale augmenta. Cependant, aussi active que soit la ville, certaines parties étaient encore dévastées par la tentative de rébellion. Les bâtiments en ruine avaient été entourés de barrière pour empêcher quiconque de s’en approcher de trop près. Chaque fois que les gens voyaient les décombres, cela les forçait à se souvenir du conflit.

Pourtant, la plupart des citoyens de la capitale avaient déjà repris leur vie normale. L’air était lourd depuis un moment, et les gens alourdis par leurs angoisses, des rumeurs s’étaient répandues selon lesquelles Hohlfahrt était sur le point d’entrer en guerre avec le Saint Royaume de Rachel et que la capitale deviendrait bientôt une dangereuse zone de guerre à part entière.

Mais ce danger était passé depuis. La guerre, si on peut l’appeler ainsi, avait été de courte durée. Les gens avaient retrouvé le sourire.

Mia naviguait dans les rues avec des sacs de courses accrochés à ses mains. « Hee hee hee ! », s’esclaffa-t-elle. « Je crois que j’ai acheté un peu trop de choses. » Après avoir fait ses emplettes à cœur joie, elle était sur un petit nuage. Il y avait dans les sacs des choses qu’elle avait prévu d’acheter, bien sûr, mais il y en avait tout autant qu’elle avait achetées sur un coup de tête.

Noëlle portait elle aussi des sacs à deux mains. Voyant à quel point Mia était heureuse de leur sortie, elle sourit. « Je suis ravie que tu aies pu trouver un cadeau pour Monsieur Hering. »

« Oui ! » Mia rayonnait — mais tout aussi rapidement, son visage se décomposa, laissant place au doute. « Je me demande s’il va aimer ça. »

Livia fit un signe de tête encourageant. « Il l’aimera certainement. N’es-tu pas d’accord, Anjie ? »

Anjie sourit. « Oh, il va adorer ça. Le connaissant, il sera heureux tant que cela vient de toi, Mia. »

« Tu ressembles de plus en plus à monsieur Léon ces jours-ci », grommela Livia en gonflant ses joues dans une moue.

Anjie mit une main sur sa bouche. « Vraiment ? Je n’ai même pas remarqué. »

Livia poussa un soupir dramatique, mais ne put réprimer son sourire malicieux. « En fait, j’ai aussi remarqué que tu es de plus en plus ouverte avec Monsieur Léon ces derniers temps. Vous vous êtes échangés des piques et êtes devenus de plus en plus sarcastiques l’un envers l’autre. Ce n’est pas si surprenant que vous vous ressembliez. »

« Tu es terriblement mesquine aujourd’hui, Livia. Ce n’est pas que je ne veuille pas que tu me fasses remarquer ces choses. Si ce que tu dis est vrai, je dois faire attention à ma langue. » Elle soupira et se tourna vers Mia. « Désolée, Mia. »

Mia secoua rapidement la tête. « Oh, n-non ! Ce n’est pas un problème ! »

Le groupe avait passé une journée productive à faire du shopping et à manger au restaurant ensemble, mais sur le chemin du retour, Anjie s’était soudainement arrêtée dans sa course et avait levé les yeux.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Noëlle, dubitative.

Les sourcils d’Anjie se froncèrent. « Il y a un dirigeable de l’empire là-bas. Je ne pense pas que nous nous y attendions. Je me demande quelle affaire l’amène ici si soudainement. »

En suivant le regard d’Anjie, Noëlle aperçut un navire arborant fièrement le drapeau de l’empire. Six navires de guerre l’entouraient et lui servaient d’escorte.

Une tension palpable émanait d’Anjie, son visage s’était durci et il s’était plissé d’inquiétude. Dans son esprit, l’apparition soudaine de l’empire ne pouvait signifier que quelque chose de terrible.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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