Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 12 – Chapitre 17

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Chapitre 17 : Ceux qui ont du courage

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Chapitre 17 : Ceux qui ont du courage

Partie 1

Étant donné à tel point j’avais été meurtri par ce duel, j’avais dû emprunter les épaules de mes meilleurs amis — Daniel et Raymond — pour retourner à l’Einhorn en boitillant.

« Il n’y a que toi pour finir en pugilat avec le prince, Léon, » me taquina Daniel.

J’avais essayé de forcer un sourire, mais j’avais gémi lorsque la douleur me traversa le visage. « Ce sont essentiellement mes hommes de main. Ce n’est pas grave. »

Raymond ricana. « C’est tout à fait ton genre. De toute façon, tu vas faire la guerre à l’empire, n’est-ce pas ? Toute cette histoire a provoqué un véritable tumulte dans la capitale. » Le sourire disparut de son visage, remplacé par une véritable inquiétude. « Mais tu peux les battre, n’est-ce pas ? »

J’avais évité son regard. « L’empire a dit à Hohlfahrt qu’il vous laisserait tranquille si vous me livriez, c’est ça ? »

Raymond secoue la tête, comme si pour lui cette option n’était même pas sur la table. « C’est plutôt qu’ils nous ont donné un tas de conditions humiliantes pour nous sortir de la guerre. Il est assez clair qu’ils ne nous laisseraient pas partir juste pour t’avoir livré. »

Vordenoit était-il à ce point enhardi par l’Arcadia qu’il était prêt à abandonner toute prétention et à se mettre carrément à dos le royaume ? Cela me semblait étrange, mais je n’avais pas eu à réfléchir longtemps à la question.

« Si Hohlfahrt accepte ces conditions, l’empire en bénéficiera, » dit Luxon. « Mais ils doivent penser que ce sera une petite affaire de nous anéantir, même si ce n’est pas le cas. Étant donné la grande différence de puissance, je comprends pourquoi ils adoptent cette position. »

Daniel jeta un coup d’œil entre nous. « Mais tant que tu as Luxon, tu ne perdras pas, n’est-ce pas ? Est-ce que tu auras besoin de notre aide cette fois-ci ? »

J’avais déjà compté sur leur aide dans un certain nombre de batailles, il était donc tout à fait naturel qu’il suppose que je puisse la demander à nouveau.

J’avais baissé la tête. « Désolé, mais cette fois, je ne peux pas vous garantir la victoire. »

« Hein ? » dirent Daniel et Raymond à l’unisson. Ils ne savaient pas quoi répondre.

« Vous n’êtes pas obligés de venir », leur avais-je assuré. « Je n’aurais pas le luxe de vous offrir une quelconque protection au combat. Ne vous inquiétez pas — Nicks peut se charger de l’entretien de vos dirigeables et de vos armures. Et il n’y aura pas de pénalités ou autres. »

Dans le passé, j’avais utilisé un contrat qu’ils avaient signé pour les convaincre de travailler pour moi chaque fois que j’en avais besoin. Cette fois-ci, je ne pouvais pas profiter d’eux.

Comme ils ne savaient toujours pas où donner de la tête, j’avais continué la conversation. « De toute façon, quand est-ce que vous vous êtes acoquinés avec la brigade des idiots ? » Je n’aurais jamais imaginé qu’ils prêteraient à Julian et compagnie un dirigeable pour partir à ma recherche.

Raymond se remit le premier de son choc initial. « Oh, c’est vrai. Oui, oui », bégaya-t-il, toujours en train de se ressaisir. « Le prince et ses amis nous ont demandé de les amener. Nous étions déjà inquiets pour toi, alors c’était un choix assez facile. »

« Désolé de vous avoir entraîné dans cette histoire. Ils reviendront avec moi sur l’Einhorn, alors vous pouvez rentrer directement chez vous. Pas besoin de s’inquiéter pour quoi que ce soit d’autre. »

Une fois que nous avions atteint mon navire, j’avais retiré mes bras de leurs épaules, avec l’intention d’y entrer par mes propres moyens. Au moment où j’allais entrer, Daniel m’appela.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda-t-il, l’expression aussi sombre que sa voix. « D’habitude, tu es si calme et posée pour ce genre de choses. Insupportable, même. Pourquoi parles-tu comme si tu avais déjà perdu ? Agis déjà comme ton habituel insensible et pompeux, veux-tu ! »

Avant que la porte ne se referme complètement, je lui avais adressé un sourire amer. « Désolé pour tous les problèmes que je vous ai causés. Et n’oubliez pas de dire aux autres gars que je me suis excusé. »

 

☆☆☆

En entrant dans l’Einhorn, je m’étais dirigé directement vers l’infirmerie pour faire soigner mes blessures. Julian avait des blessures bien plus graves, il est vrai. Il avait tellement dépassé ses limites pour m’affronter qu’il s’était fissuré un os.

« Jilk ! » cria-t-il. « Sois un peu plus doux ! »

Jilk, qui aidait à rafistoler Julian, souriait pendant que son ami sifflait et grimaçait. J’avais cru déceler une lueur sadique dans ses yeux, mais j’espère que c’est le fruit de mon imagination. « Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même pour avoir été aussi imprudent », dit-il.

Après avoir été soigné, j’avais attrapé ma chemise, avec l’intention de la remettre. Mais je m’étais figé lorsque j’avais vu Greg me fixer du regard. C’était déconcertant.

« Quoi ? » avais-je lâché en lui jetant un regard noir.

Greg soupira. « Tes muscles pleurent. Tu as vraiment poussé ton corps trop loin, hein ? »

Je pensais que c’était un imbécile, mais apparemment, il pouvait deviner au premier coup d’œil que j’utilisais des stimulants de performance. Je suppose qu’il n’est pas un vrai imbécile.

« J’ai obtenu des résultats spectaculaires en très peu de temps », lui avais-je répondu. « Et alors ? Tu es jaloux ? »

« Même pas un peu. » Greg se détourna promptement, mais je voyais bien qu’il était agacé.

Brad, qui avait fini de lui bander les mains, secoua la tête. « Il n’y a pas de beauté dans un corps comme ça », déclara-t-il laconiquement.

« Comme si je me souciais de ce que vous pensez. »

Ils semblaient furieux des actes extrêmes auxquels j’étais arrivé récemment. Auraient-ils préféré que je les consulte pour chaque petite décision ?

Chris me regarda fixement. Il y avait une fissure évidente dans l’une de ses lentilles. « Je comprends que tu l’aies jugé nécessaire, mais si tu te pousses trop loin au-delà de tes limites et que tu t’effondres, cela va à l’encontre du but. » Même s’il n’approuvait pas mes méthodes, il était au moins le premier à voir mon point de vue.

« Ne t’inquiète pas. Luxon garde un œil sur ma santé. »

« Je t’ai dit à plusieurs reprises que tu étais à bout, mais tu refuses de m’écouter, Maître », objecta Luxon avec irritation.

Enfin, il est redevenu normal et agaçant.

« Oui, oui, c’est ma faute », avais-je dit. « Alors, qu’est-ce que vous allez faire de moi une fois que vous m’aurez ramené à la capitale ? » J’avais l’intention d’obéir à leurs souhaits et de les accompagner, bien sûr, mais dans quel but ? Si nous n’avions pas de plan d’action une fois arrivé là-bas, ce serait une perte de temps.

Maintenant bandé, Julian expliqua : « Tes fiancées sont en mouvement depuis ton départ. Je n’ai aucune idée du nombre d’alliés qu’elles ont dénichés, mais elles n’ont apparemment pas l’intention de te laisser affronter l’empire seul. »

Sérieusement ? J’espérais que ces trois-là n’avaient pas pris trop de place dans mon fardeau.

Julian me jeta un regard noir. « Je crois me rappeler t’avoir prévenu de ne pas faire pleurer Anjelica. »

Une partie de moi voulait crier quelque chose comme : « Tu es la dernière personne dont je veux entendre parler ! » Mais je n’étais pas d’humeur à argumenter sur ce point.

« Je sais. Je me rends compte que j’ai merdé », avais-je admis avant de changer rapidement de sujet. « Bon, alors on retourne à la capitale pour retrouver nos alliés, c’est ça ? Et es-tu sûr qu’il n’y a pas de piège ou d’embuscade qui m’attend ? »

Les lèvres de Julian tressaillirent comme s’il n’était pas tout à fait prêt à lâcher le sujet, mais il finit par répondre : « Non, rien de tout cela. Après la déclaration de guerre soudaine et non provoquée de l’empire, même l’aristocratie doute de leur sincérité. »

« Ils réfléchissent calmement ? C’est choquant. J’étais sûr que ça les démangeait de prendre ma tête. »

« Je ne doute pas que certains le souhaitent, mais la plupart n’ont pas adopté cette position, car il est impossible de discerner les véritables motivations de l’empire », expliqua Julian. « Même si nous essayons de les informer qu’il s’agit d’une guerre millénaire qui n’est pas encore terminée, tu auras du mal à trouver quelqu’un qui y croira. » Il haussa les épaules.

Je m’étais couvert le visage avec mes mains, exaspéré. « Marie vous a parlé de tout ça ? »

« Elle l’a fait », répondit Jilk au nom du prince. « Elle nous a tout raconté, y compris qu’elle s’était réincarnée — ! »

« Et que tu étais son grand frère dans sa vie antérieure », termina Chris pour Jilk. « Pourquoi ne nous l’as-tu pas dit ? »

Jilk fronça les sourcils — pas contre Chris, mais contre moi. Les autres m’avaient également jeté un coup d’œil.

Franchement, j’avais été abasourdi d’apprendre que Marie avait révélé toute la vérité. « Elle vous a tout dit ? » marmonnai-je, essoufflé, en me pinçant l’arête du nez. « Cette idiote. À quoi pensait-elle ? »

« Si tu nous l’avais dit dès le départ, nous n’aurions jamais eu d’idées bizarres sur votre relation. C’était plutôt insensible de garder ça pour toi », dit Greg avec un soupir exagéré.

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Partie 2

J’avais scruté leurs visages. Leurs yeux brillaient de confiance, ils croyaient vraiment tout ce que Marie leur avait dit, ce que je ne pouvais pas croire.

« Le pensez-vous vraiment ? Elle a vraiment dit toute la vérité ? » J’étais tellement secoué que je me répétais. Je secouais la tête. « Ce n’est pas possible. »

« “Pas possible” ? » Brad arqua les sourcils. « Est-ce vraiment si étrange pour toi que nous croyions Marie ? De notre point de vue, tu es malhonnête et peu sincère de ne pas partager cela avec tes fiancées. »

Je ne savais même pas comment répondre.

Julian acquiesça. « Marie nous a fait confiance, c’est pourquoi elle a partagé la vérité. En tant qu’hommes qui l’aiment, il est de notre devoir de lui rendre sa confiance en nature. Vas-tu vraiment ne pas parler de tout cela à Anjelica, Olivia et Noëlle ? »

J’avais étouffé un rire. Je les prenais pour des idiots — des imbéciles complets — mais ils s’étaient surpassés. Ils étaient les rois de l’abrutissement. « Vous êtes peut-être des bébés crédules, mais ces trois-là ont la tête sur les épaules. Elles ne me croiront jamais. »

Les visages de la brigade des idiots se serrèrent.

« Toi et tes attaques incessantes », grommela Greg.

Les quatre autres étaient d’accord. « Léon a une sale gueule, c’est sûr. »

Je détournais le regard et marmonnais : « Très bien, je suis désolé. Je vous suis reconnaissant, les gars. »

Un silence avait alors envahi l’infirmerie. Tous les cinq étaient sidérés.

Brad secoua lentement la tête. « Je n’arrive pas à croire que j’ai entendu Léon, entre tous, nous remercier pour quelque chose. »

Oh, allez. Vous êtes beaucoup trop dramatiques à ce sujet.

 

☆☆☆

J’étais retourné dans ma chambre et j’avais pris un sédatif avant de me glisser dans mon lit. En attendant que le somnifère fasse effet, je m’étais tourné vers Luxon.

« C’est toi qui les as vraiment amenés ici, n’est-ce pas ? »

« En effet. J’ai aussi manipulé le duel pour que tu sois fortement désavantagé. » Il y avait une pointe de culpabilité dans sa voix robotique. Peut-être se sentait-il vraiment mal à propos du rôle qu’il avait joué. « Mes excuses. »

« C’est rare de t’entendre dire cela. Tu ne me caches rien d’autre, n’est-ce pas ? » Je lui avais jeté un regard, pour le tester.

« Ce dont tu as le plus besoin pour l’instant, c’est d’abord de repos, et ensuite de compagnons prêts à se battre à tes côtés », dit-il en éludant la question. « Tu peux compter sur Julian et ses amis. »

Au lieu de le presser davantage, j’avais laissé tomber. « Je ne pensais pas qu’ils étaient devenus aussi forts. Même en prenant autant de drogues que moi, je n’ai pas pu battre Julian. » Même la tricherie ne m’avait pas permis de remporter la victoire. Je me sentais pathétique.

« Julian a dépassé ses limites pour t’arrêter, Maître. La victoire aurait été la tienne en termes de capacité pure, mais Julian a gagné la bataille mentale. »

« C’est donc comme ça que ça se passe. » La somnolence avait fini par s’installer. Mes paupières sont devenues lourdes.

« Tout le monde fait le maximum pour te sauver », poursuit Luxon. « Ce monde a besoin de toi. »

« Je n’en suis pas si sûr. »

« Est-ce vraiment si difficile à croire ? »

« C’est plutôt que je ne crois pas du tout en moi. Si je n’étais pas venu ici, les choses n’auraient jamais tourné de cette façon. » J’avais senti que mon emprise sur la conscience commençait à se relâcher. « Pour le bien de tous… Je dois en finir… et rendre ce monde… à nouveau paisible… »

Notre conversation s’était terminée brusquement, car le sommeil m’avait finalement emporté.

 

☆☆☆

Alors que le soleil descendait à l’horizon, Anjie se rendit dans le bureau du directeur. À l’intérieur, le « maître » de Léon — comme ce dernier l’appelait — était assis à son bureau et triait des documents. Il sourit à Anjie lorsqu’elle entra. « Avez-vous besoin de quelque chose ? »

Il était bien plus que temps pour les élèves de rentrer chez eux, en fait, il leur était interdit d’entrer dans le bâtiment de l’école à cette heure tardive. Le directeur avait cependant probablement discerné la raison de l’arrivée d’Anjie, puisqu’il ne l’avait pas grondée pour avoir enfreint cette règle.

À la fois exaspérée et choquée par sa réaction, Anjie afficha une mine renfrognée. « Aujourd’hui n’a été qu’une succession de surprises. Je n’avais jamais réalisé que vous étiez le frère cadet du dernier roi. »

En d’autres termes, cet homme était l’oncle de Roland, et un membre de la famille royale.

« Lucas Rapha Hohlfahrt, » dit Anjie — son nom complet, qu’elle connaissait maintenant. « Officiellement, vous avez un deuxième rang inférieur de la cour et le titre de duc. Mais il était tout à fait impossible d’enquêter sur vous ou sur vos affaires, car votre nom et toutes les données qui s’y rapportent ont été expurgés des registres officiels. »

Parmi la noblesse régionale, seules deux personnes avaient reçu le titre de « duc » — à l’exception de Léon, qui s’était élevé au rang d’archiduc il y a peu. L’une était Hertrude, mais n’étant pas mariée, elle ne pouvait pas encore agir en tant que duchesse à part entière. L’autre était le père d’Anjie, le duc Redgrave.

Le sourire de Lucas s’évanouit et ses sourcils se froncèrent. Ce sujet de discussion semblait malvenu. « Je suppose que Sa Majesté vous l’a dit, non ? C’est vexant pour moi, puisque j’ai déjà démissionné et j’ai abandonné tous les titres concernés et leurs responsabilités associées. »

Anjie posa ses deux mains sur le bureau et se pencha en avant jusqu’à ce que son visage soit à quelques centimètres de celui de Lucas. « Roland et vous avez été entraînés dans une lutte de pouvoir autour de la couronne, et d’après ce que j’ai entendu, vous vous êtes retiré de ce conflit. Vous avez changé de nom et vous êtes resté ici, dans la capitale. Mais, en vérité, c’est vous qui auriez dû être couronné roi. »

« C’est exact. À l’époque, j’avais la revendication la plus forte et j’étais le prochain sur la liste. » Lucas soupira. « Sa Majesté a toujours été plus intéressée par les fêtes et l’amusement, même quand il était plus jeune. L’aristocratie n’était pas prête à l’accepter comme roi. Peut-être que je leur ai semblé plus attaché aux principes. »

« Vous vous sous-estimez. » Anjie avait rétréci les yeux. « Mon père m’a tout raconté. Votre caractère, vos compétences — tout cela vous rendait bien plus digne de la couronne. Vous avez fui les luttes intestines parce que vous ne supportiez pas l’agitation. N’est-ce pas ? » Des rumeurs en ce sens avaient circulé à l’époque, selon Vince.

« J’admets que j’ai fui, mais pas pour les raisons que vous supposez », déclara Lucas. « Même si j’étais devenu roi, ce pays n’aurait pas changé. Sa Majesté était bien plus susceptible de faire une vraie différence, c’est pourquoi je me suis incliné. »

« En fait, j’apporte un message de Sa Majesté : “Pas de fuite cette fois-ci”. Il semblerait qu’il vous en veuille vraiment pour cela. »

« Il n’était pas non plus très enthousiaste à l’idée de prendre le trône — c’est moi qui le lui ai imposé. Il n’est pas surprenant qu’il soit rancunier. Pourtant, dans l’état actuel des choses, je ne suis rien d’autre qu’un directeur d’académie politiquement impuissant. »

Anjie secoua la tête. Elle n’était pas du tout convaincue. « Sa Majesté a dit le contraire — que vous aviez encore toutes vos anciennes relations, et que votre pouvoir en tant que directeur ne doit pas être sous-estimé. Vous savez déjà que Léon vous adore, et il s’est enfin résolu à faire ce qui est nécessaire. S’il vous plaît, prêtez-nous votre force. »

Le silence s’installa entre eux pendant quelques instants.

Lucas expira doucement, et ses traits raides s’adoucirent. « Je crains que vous n’exagériez ma capacité à contribuer. »

« Léon a beaucoup de respect pour vous. Il vous considère comme son maître. Je vous remercie de ne pas fuir vos responsabilités cette fois-ci », dit Anjie d’un ton tranchant, peu désireuse de concéder quoi que ce soit.

« Pour être honnête, je préfère le traiter comme un ami plutôt que comme un apprenti. » Lucas quitta son siège. Le sourire qui avait taquiné le bord de ses lèvres tomba. « Je lui ai imposé mes idéaux et je l’ai fait souffrir, comme je l’ai fait pour le roi. En tant qu’adulte de plusieurs années son aîné, je suppose que le temps est venu pour moi de prendre mes responsabilités et de faire ce que l’on attend de moi. »

« Merci. Si vous vous joignez à notre cause, je suis sûre que cela plaira beaucoup à Léon », sourit Anjie.

Lucas détourna maladroitement le regard. « Je m’efforcerai de faire jouer mes relations pour l’aider. Quelle aide prévoyiez-vous de la part des autres partis ? »

Anjie secoua la tête. « On ne peut pas encore le dire, mais nous aurons notre réponse bien assez tôt. »

Les efforts d’Anjie s’étaient concentrés sur la faction de sa propre maison et sur la famille royale elle-même. Les Redgrave étaient certainement de son côté, mais il était impossible de deviner combien de leurs pairs se joindraient à eux. Ceux qu’elle avait convaincus faisaient de leur mieux pour en persuader d’autres de se rallier à leur cause. Mais sans gagner l’approbation des autres — et donc leur soutien et leurs renforts —, ils devaient s’attendre à une « armée » dépouillée. La famille royale avait largement dépassé son apogée et même Anjie s’inquiétait de savoir combien de forces elle pourrait rassembler.

Lucas sembla comprendre ce qui lui passait par la tête. Son expression se durcit. « Nous venons à peine de commencer », la rassura-t-il.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

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