Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 12 – Chapitre 12 – Partie 1

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Chapitre 12 : Les efforts de chacun

Partie 1

Après avoir ramené l’arbre sacré de la République d’Alzer, Léon et Noëlle l’avaient planté sur une île flottante déserte. L’île étant inoccupée, des robots ouvriers avaient été déployés pour aider à l’entretien de l’île et de l’arbre.

Noëlle était retournée sur cette même île dans le but exprès de ramener le jeune arbre avec elle.

Les robots suivaient ses ordres pour creuser la terre et transporter la terre hors du chemin. Yumeria, la mère de Kyle, qui avait accompagné Noëlle, observait le processus. Femme menue à la poitrine énorme, son comportement doux et sa voix douce — combinés à son allure de jeune elfe — faisaient que la plupart des gens la traitaient comme si elle était beaucoup plus jeune qu’elle ne l’était. Malgré son apparence, elle était au moins assez âgée pour avoir donné naissance à Kyle.

« Vous allez vraiment le déterrer et l’emmener ? » demanda Yumeria à Noëlle. « C’est vraiment dommage. Il vient à peine de s’habituer à être ici. » Elle regarda avec tristesse les travaux de déracinement d’arbrisseau.

« Désolée, » dit Noëlle avec un regard d’excuse, « mais je n’ai pas vraiment le choix. J’ai besoin de son aide. C’est notre avenir qui est en jeu. »

Yumeria inclina la tête à ce moment-là. « Alors je suppose que le Seigneur Léon s’est encore battu, non ? On dirait qu’il est toujours aussi occupé, malgré son nouveau titre d’archiduc. » Elle se sourit à elle-même d’un air sinistre.

« Vous l’avez deviné juste. Mais cette fois-ci, ça a l’air d’être plus compliqué que jamais. » Noëlle hésita. « En fait, c’est pour ça que j’espère que vous seriez prête à m’aider, Meria. »

« Hein ? » Les yeux de Yumeria s’écarquillèrent devant la note désespérée de la voix de Noëlle. L’elfe était une servante de la maison Bartfort, après tout, Noëlle la dépassait de loin dans tous les domaines. Elle n’était pas forcément la patronne de Yumeria, mais il suffisait que Noëlle demande aux parents de Léon si elle pouvait emprunter Yumeria, et l’elfe n’aurait d’autre choix que d’accepter.

Noëlle ne voulait cependant pas faire les choses de cette façon. « S’il vous plaît ! Nous avons besoin de quelqu’un qui puisse nous aider à garder l’Arbre sacré sous contrôle. Je ferai tout mon possible, bien sûr, mais j’aimerais vraiment, vraiment que vous soyez là pour m’aider. »

« Lady Noëlle… »

Yumeria était visiblement décontenancée, la demande de la jeune fille était sortie de nulle part. Il semblerait que Noëlle doive expliquer un peu plus pour s’assurer de son soutien.

« C’est comme ça », commença Noëlle avant de se lancer dans une explication aussi simple que possible. Lorsqu’elle eut terminé, elle avait laissé tomber son regard sur ses pieds. Elle se sentait coupable d’avoir demandé à Yumeria de se joindre à eux, sachant tout le danger que cela représentait. « Si nous sommes tout à fait honnêtes, ce que vous voulez vraiment, c’est juste vivre une vie confortable et tranquille avec Kyle, n’est-ce pas ? Mais je dois aussi être honnête. Nous avons vraiment besoin de votre aide, Meria. »

Même Léon aurait du fil à retordre dans la bataille qui l’attendait, leurs chances étaient mauvaises. Dans le pire des cas, il pourrait même mourir. Noëlle se sentait malheureuse d’avoir entraîné Yumeria dans cette histoire, tout en connaissant les risques. Aussi pénible que cela puisse être, elle n’avait pas d’autre choix que de s’en remettre à l’elfe.

Si seulement j’étais une prêtresse plus forte. Je n’aurais aucun problème à contrôler l’Arbre sacré toute seule. Ce n’est pas étonnant que Léon n’ait pas l’impression de pouvoir compter sur moi, vu mon état de faiblesse actuel.

Yumeria tendit les mains pour prendre celles de Noëlle. « Vous et les autres avez sauvé Kyle et moi-même à maintes reprises. S’il vous plaît, permettez-moi de vous rendre la pareille. »

La tête de Noëlle se releva d’un coup. « Meria ? Êtes-vous sincère ? »

« Oui ! La perspective de la guerre est terrifiante, je l’admets, et je ne suis pas sûre d’être d’une grande aide. Mais c’est grâce à vous, au Seigneur Léon, et aux autres que j’ai retrouvé Kyle. » Elle rit, le visage rougi.

Des larmes coulèrent alors sur les joues de Noëlle qui plaça ses bras autour de Yumeria. « Je suis vraiment, vraiment désolée de vous avoir entraînée là-dedans. Mais je vous remercie infiniment. »

 

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Livia, quant à elle, visitait le château de l’ancienne principauté de Fanoss. Elle se tenait seule dans la salle du trône avec Hertrude Sera Fanoss, qui avait accepté un entretien privé uniquement à cause de la flûte enchantée que Livia tenait dans ses mains.

Hertrude se tenait sur l’estrade du trône et fixait Livia. Elle avait les bras croisés et ses yeux cramoisis brillaient de haine.

« À quoi devez-vous penser, je vous prie, pour venir jusqu’à notre duché en portant la flûte de Rauda ? Avez-vous seulement la permission de la tenir ? » demanda-t-elle.

« Rauda » faisait référence à sa jeune sœur, Hertrauda Sera Fanoss. Les princesses avaient été terriblement proches, mais Rauda avait péri lors d’une guerre contre Hohlfahrt.

Livia tenait délicatement la flûte à deux mains en regardant Hertrude. « S’il vous plaît, » dit-elle, apprenez-moi à en jouer. »

Les yeux d’Hertrude s’écarquillèrent. « Êtes-vous folle ? Comprenez-vous bien ce qui se passe si vous utilisez cette flûte, n’est-ce pas ? Est-ce que vous espérez simplement contrôler les monstres avec ? »

La flûte enchantée possédait une capacité unique. Non seulement la personne qui en joue peut contrôler les monstres, mais elle peut aussi offrir sa propre vie pour invoquer une énorme bête connue sous le nom de Gardien. Cette créature était pratiquement invincible et s’efforçait d’exaucer le souhait du joueur de la flûte, allant même jusqu’à se ressusciter si elle était tuée dans l’effort. Malheureusement, une fois que le Gardien avait atteint son objectif, l’utilisateur mourrait. En bref, une fois la créature invoquée, la mort était garantie, que le gardien ait échoué dans son devoir ou que le joueur ait changé d’avis et l’ait congédié. C’est ainsi que fonctionnait la Flûte enchantée.

Livia connaissait parfaitement les capacités et l’histoire de la flûte. Elle ne cilla pas en regardant Hertrude, ses yeux brillaient de détermination. « J’ai l’intention d’invoquer ce géant colossal que nous avons vu. Il y a quelque chose que je dois faire, même si cela me coûte la vie. »

« Quelle ironie ! » Hertrude haussa les épaules. « Vous avez volé la vie de Rauda, et maintenant vous comptez utiliser sa flûte pour sacrifier la vôtre. »

Bien qu’elle ait rejeté la faute sur Livia, cette dernière n’avait pas joué un rôle direct dans la mort de sa sœur.

« Je n’ai pas — ! » commença Livia, avant qu’Hertrude ne la coupe.

« Une exagération, je sais. » Elle descendit de l’estrade, réduisant la distance qui les séparait, et tendit la main vers la flûte enchantée. Livia hésita, mais elle permit à Hertrude de la prendre.

Hertrude inspecta la flûte d’un air nostalgique. « Vous devez vraiment être dans le pétrin, si vous avez l’intention d’en arriver là. L’archiduc se comporte de façon plutôt suspecte, d’après ce que j’ai entendu dire, alors je ne peux qu’imaginer que quelque chose se trame. » Son ton suggérait qu’elle en savait déjà plus qu’elle ne le laissait entendre.

Livia hésita, ne sachant pas si elle devait en dire plus, et finit par dire : « Une grande bataille se profile à l’horizon. Ce sera un défi monumental, même pour monsieur Léon, alors je veux me rendre utile. »

« Et c’est pour cela que vous dépendez de cette flûte », supposa Hertrude en ricanant. Elle serra doucement l’instrument contre sa poitrine. « Vous êtes vraiment crédule », poursuivit-elle d’un ton moqueur, « en me remettant la flûte enchantée et en offrant des informations aussi confidentielles. Vous n’avez pas grandi depuis la dernière fois que je vous ai vue. Ne vous est-il jamais venu à l’esprit que je pourrais voler la flûte et vous faire traîner au cachot ? Penseriez-vous vraiment que j’avais oublié ma rancune ? »

Livia n’avait même pas cillé en répondant : « Vous n’êtes pas si téméraire. Vous ne feriez jamais quelque chose d’aussi extrême avec moi. Vous ne voulez pas vous faire un ennemi de monsieur Léon. »

Les sourcils d’Hertrude se froncèrent. Elle avait trouvé Livia naïve, et elle avait été surprise de constater que la jeune fille était devenue une personne beaucoup plus forte. Mais elle était heureuse d’entendre une réponse aussi intelligente, et ses lèvres se plièrent en un sourire. « En effet, » dit-elle. « J’ai décidé de ne plus jamais me battre contre l’archiduc. J’ai déjà fait cette erreur une fois — et j’en ai subi les conséquences. »

Les événements auxquels elle faisait référence s’étaient produits pendant la première année de Livia à l’académie, au cours de laquelle Léon avait déjoué l’attaque d’Hertrude contre le royaume. Après tout ce qu’elle avait enduré contre lui, Hertrude avait plus qu’appris sa leçon, du moins c’est ce qu’elle prétendait.

Je suis sûre qu’elle a des sentiments pour Monsieur Léon, pensa Livia. Elle soupçonnait que c’était la vraie raison pour laquelle Hertrude ne voulait pas se disputer avec lui.

Le regard de Livia se durcit, mais Hertrude ne prêta pas attention à son hostilité.

« Où en étions-nous ? Ah, oui — vous vouliez apprendre à utiliser la flûte enchantée », dit Hertrude. « Malheureusement, j’ai bien peur de ne pas pouvoir vous l’apprendre. »

« Alors très bien. » Livia tendit la main pour reprendre la flûte, prête à quitter le palais avec.

Hertrude la cassa en deux.

« Bwah !? », s’étouffa Livia.

Hertrude avait saisi la flûte enchantée à deux mains et l’avait fait craquer sur son genou. Livia était restée bouche bée, la main toujours tendue.

Hertrude jeta les morceaux cassés sur le sol, l’air bien plus heureuse, avant de coiffer ses longs cheveux noirs et soyeux. « Ça va mieux », dit-elle. « Ça m’agaçait de penser à la façon dont cette flûte a complètement détruit nos vies. »

« Pourquoi avez-vous fait ça ? » s’écria Livia. »N’était-ce pas un souvenir de votre sœur !? »

« Oh, elle était précieuse, c’est certain. L’ancienne principauté de Fanoss le considérait en fait comme un trésor national. Mais ce n’est pas un souvenir pour moi. D’ailleurs, si je ne l’avais pas cassé, vous auriez trouvé un moyen de l’utiliser. »

Livia resta silencieuse. Elle ne pouvait pas le contester. Si Hertrude avait refusé sa demande, elle avait bien l’intention de découvrir par elle-même comme fonctionnait la flûte. En cas d’échec, elle l’aurait apportée à Creare pour qu’elle l’analyse et aurait ainsi dévoilé les mystères de la flûte.

Hertrude laissa échapper un léger soupir. « Cessez d’entretenir ces idées folles. Vous allez faire pleurer l’archiduc. »

« Je pensais que vous ne pouviez pas me supporter. » Livia avait du mal à croire qu’Hertrude se soucie suffisamment d’elle pour intervenir.

« Vous avez raison. Je déteste énormément. Mais… » Les yeux d’Hertrude s’étaient remplis de tristesse au souvenir de sa jeune sœur. « Pour l’amour de Rauda, j’ai décidé de vivre une vie dont je pourrais être fière. Malgré ce que vous pouvez penser de moi, je suis la représentante par intérim de mon duché. Je ferai tout ce qu’il faut pour préserver ma maison. Je ne vous laisserai donc pas vous suicider. Je crois que vous m’êtes redevable. »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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