Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 12 – Chapitre 1

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Chapitre 1 : La dernière fête de l’école

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Chapitre 1 : La dernière fête de l’école

Partie 1

« C’est enfin fini ! » s’exclama Noëlle Zel Lespinasse en s’asseyant sur une chaise et en s’adossant. Le regard tourné vers le plafond, elle laissa échapper un lourd soupir.

La salle de classe dans laquelle elle se trouvait avait été réaffectée en salle d’exposition pendant le festival. Elle contenait un étalage de divers produits et ressources de la République d’Alzer. C’était le pays d’origine de Noëlle, et le festival avait donc été l’occasion idéale de faire découvrir sa culture aux Hohlfahrtiens. Anjie lui avait demandé de le faire au nom du comité exécutif du festival, et Noëlle avait accepté à contrecœur. Elle avait été chargée d’animer l’exposition et d’en expliquer le contenu aux visiteurs.

« Je ne pensais pas que quelqu’un serait intéressé par une exposition aussi formelle. Je me suis dit que ce ne serait pas grand-chose —, et même que personne ne viendrait. »

À la surprise de Noëlle, un certain nombre de personnes intéressées par Alzer étaient passées. Elle avait été follement occupée toute la journée, en dehors de sa pause obligatoire.

Olivia — ou Livia, comme elle préférait être appelée — écoutait le monologue de Noëlle pendant qu’elle rangeait les objets exposés dans des cartons. « Après tout cela, tu dois être épuisée », dit-elle d’un ton compatissant. « Ces visiteurs nous ont vraiment tenus en haleine. »

En vérité, Livia était fatiguée elle aussi, mais elle était en meilleure forme que Noëlle. Le barrage incessant de questions intenses avait laissé cette dernière fille complètement vidée. C’est pourquoi Livia faisait le ménage seule pendant que Noëlle, fatiguée, se reposait.

Une fois rafraîchie, Noëlle se leva enfin de sa chaise et se mit à aider Livia. Tout en travaillant, elle grommelle sous son souffle. « La partie la plus frustrante de tout ce festival a été de passer au stand de beignets de Léon à l’heure de la pause. Nous avons eu la malchance qu’il ne soit pas là. Tout le monde n’arrêtait pas de dire à quel point ces beignets étaient délicieux ! J’avais vraiment hâte d’en goûter. Quelle déception ! »

Livia partagea sa déception. « C’était vraiment le cas. Puis le prince Julian nous a acculés, et nous avons fini par manger des brochettes pour le déjeuner. »

« Elles étaient délicieuses », admit Noëlle, « mais nous les avons mangées si souvent qu’elles ont perdu leur attrait. »

« C’est vrai, mais les visiteurs semblaient vraiment les apprécier. Après tout, où peut-on manger des brochettes grillées par un prince si ce n’est dans un festival ? Et ses clients ne tarissaient pas d’éloges sur leur saveur. »

Aucun individu qui connaissait un peu Julian n’avait été surpris qu’il ait décidé de tenir un stand de brochettes pour le festival. Ses amis avaient eux aussi prévu leur propre stand.

Noëlle commença à compter sur sa main la brigade des idiots. « Je sais que le stand de monsieur Chris a eu beaucoup de succès. Qu’est-ce qu’il a servi déjà ? Des nouilles sucrées et épicées ? »

Livia acquiesça. « Les crêpes de Monsieur Greg étaient délicieuses, mais elles étaient un peu à l’écart, donc moins de gens les achetaient. Malgré tout, il avait un flux décent de clients. »

« Il n’avait pas l’air très content de vendre ces crêpes, n’est-ce pas ? Il avait cet air grincheux sur le visage. »

« Il a dit qu’il voulait faire du poulet grillé », expliqua Livia. « Monsieur Léon a insisté sur le fait que cela ressemblait trop au stand du prince Julian et l’a obligé à le changer. »

Les garçons avaient été impatients de participer avec leurs propres échoppes, mais ils avaient travaillé séparément en partie parce que Léon le leur avait ordonné.

« Puis il y a eu Monsieur Brad. » L’expression de Noëlle s’était assombrie. « Le regarder me faisait tellement grimacer que je n’en pouvais plus. »

« Il n’avait pas non plus beaucoup de clients. » Livia sourit maladroitement à ce souvenir.

Le spectacle de Brad avait été un échec spectaculaire. Il était censé faire des tours de magie pour divertir la foule, mais il était si maladroit qu’il les avait tous ratés.

Il restait donc un dernier membre de la brigade des idiots : Jilk. Les expressions des filles se raidirent, leurs yeux étant devenus vitreux et distants.

« Le café de Monsieur Jilk était tout simplement révoltant. Je pensais que nous pourrions juste passer et nous détendre une minute après avoir essayé la nourriture des autres stands. C’était ma grosse erreur », se souvint Noëlle avec tristesse. « Les saveurs et les odeurs du café et des snacks étaient pour le moins bizarres. Et c’était difficile de se détendre avec ces décorations bizarres. » Son visage se pinça à l’évocation de ce souvenir épouvantable. « Je ne peux pas compter le nombre de clients que j’ai vus entrer, et qui ont immédiatement tourné les talons dès qu’ils ont senti l’odeur de ses préparations bizarres. »

Comme les filles étaient des connaissances de Jilk, elles n’avaient pas eu le luxe de s’éclipser. Elles avaient poliment commandé du thé et des en-cas, mais cela aussi avait été une erreur. La terrible expérience de Noëlle au café de Jilk avait sapé toute sa motivation, mais après leur pause, elle avait eu plusieurs heures de plus à répondre aux questions à l’exposition d’Alzer.

Noëlle rejeta la tête en arrière et s’écria : « Pourquoi as-tu demandé à Jilk de tenir un café, Léon ? Tu aurais dû le faire toi-même ! »

Léon n’était pas là pour entendre ses plaintes, bien sûr, mais cela ne l’empêchait pas de les exprimer.

Même si Léon n’avait pas mis sur pied un café particulièrement remarquable, il aurait probablement offert une expérience sûre et standard. Luxon aurait également pu l’assister, ce qui aurait fait du café un succès encore plus grand. Au lieu de cela, Léon avait insisté sur son stand de beignets.

Livia avait également trouvé le choix de Léon inhabituel. Ses sourcils se froncèrent. « Pendant la première année, il a tenu un café et y a injecté des tonnes d’argent. J’étais persuadée qu’il ferait la même chose cette fois-ci. Anjie et moi avons été choquées quand il a refusé. »

« Ah oui ! Il parle toujours de thé », dit Noëlle. « En fait, ne trouves-tu pas que Léon est un peu bizarre ces derniers temps ? »

« Il a l’air inquiet à propos de quelque chose. J’aimerais qu’il nous en parle, mais il joue toujours son va-tout. » Livia fronça les sourcils, dépitée d’avoir été mise à l’écart.

Le visage de Noëlle se crispa. Elle était de plus en plus agacée par Léon. « Il a la pire habitude de ne jamais rien partager. Je me demande ce qu’il cache cette fois-ci. »

Le manque de transparence de Léon jeta un voile morose sur les filles. Elles tentèrent de se reconcentrer sur le nettoyage, mais bientôt Anjelica Rapha Redgrave entra dans la pièce et les interrompit.

« Êtes-vous encore en train de faire le ménage ? » Les sourcils d’Anjie se plissèrent et ses lèvres formèrent une fine ligne. « Nous sommes en pause à partir de demain. Pourquoi ne pas garder le reste jusqu’à ce moment-là et rentrer à la maison ? Le comité exécutif partira bientôt, une fois que nous aurons fini de faire la tournée. »

Noëlle balaya la pièce du regard, évaluant la quantité de travail qu’il restait à faire. « Nous allons terminer aujourd’hui. Cela ne devrait pas prendre beaucoup plus de temps », se dit-elle.

« Vraiment ? Alors je vais mettre la main à la pâte. » Anjie les rejoignit immédiatement, attrapant l’objet le plus proche et le plaçant dans une boîte de rangement.

Livia lui lança un regard empli d’excuses. « Tu as dû être bien plus occupée que nous avec le travail du comité, n’est-ce pas ? Tu n’as même pas eu droit à une pause. »

Alors qu’elle soulevait une lourde boîte dans ses bras, Anjie lui sourit timidement. « Peut-être. Mais si je pars toute seule, je n’aurai rien à faire. » Pourtant, elle avait passé la matinée à se précipiter ici et là, et elle n’avait pas trouvé l’occasion de manger — il n’était donc pas étonnant que son estomac grogne bruyamment en signe de protestation. « Finissons rapidement », suggéra-t-elle en rougissant. « Comme ça, nous pourrons aller dîner. »

Livia sourit. « Ça m’a l’air d’être un plan. »

Noëlle hocha la tête avec impatience. Elle avait faim elle aussi. « À nous trois, nous aurons fini en un rien de temps. »

À peine se sont-elles mises au travail que des pas résonnèrent en direction de la salle de classe. Ce qui les fit se figer et se tourner vers la porte, c’était l’odeur délicieuse qui flottait dans la pièce lorsque le propriétaire des pas entra.

« Beau travail aujourd’hui », déclara Léon. « Ça vous dirait, les filles, de manger des beignets ? » Dans sa main se trouvait un sac en papier brun contenant les mêmes beignets que les filles avaient regretté d’avoir manqués toute la journée.

Noëlle avait à moitié envie de le gronder, mais l’odeur sucrée qui lui chatouillait le nez faisait gargouiller son estomac avec impatience. « Burp ! » s’écria-t-elle avec surprise, les mains se portant à son estomac.

Léon rit. « On dirait que mon timing est plutôt parfait. Pourquoi ne pas les déguster ensemble ? J’ai aussi des boissons. » Il brandit un thermos.

« Tu as l’air terriblement bien préparé. Laisse-moi deviner — c’était la suggestion de Luxon, n’est-ce pas ? » Anjie haussa les épaules avec exaspération, comme si elle connaissait déjà la réponse.

Les filles jetèrent un coup d’œil à Luxon, qui planait fidèlement sur l’épaule droite de Léon, comme toujours.

« C’est en effet comme tu l’as judicieusement déduit, Anjelica. » Luxon n’avait pas l’air le moins du monde surpris ou troublé. « On ne peut que supposer que l’inattention habituelle du Maître est à blâmer pour la facilité avec laquelle tu as discerné mon implication. »

Léon se renfrogna. « Ouais, ouais. Désolé d’avoir été un crétin aussi irréfléchi. »

Noëlle se dirigea rapidement vers lui et lui serra le bras qui portait le sac de beignets. « Ah, ne sois pas grincheux. On va se régaler avec ces beignets. Tu sais, j’ai essayé de passer à ton stand à midi. Mais tu étais fermé, alors je n’en ai pas eu. »

« C’est de ma faute. » À en juger par le regard d’excuse de Léon, il se sentait sincèrement malheureux qu’elle ait raté son coup.

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Partie 2

« Ces beignets sont à mourir », dit Livia avec un soupir satisfait. Elle avait choisi un beignet ordinaire. Une seule bouchée, et tout son corps s’affaissa, comme si le plaisir de la nourriture avait lavé sa tension. Le goût sucré était exactement ce dont elle avait besoin pour soulager la faim et l’épuisement qui s’étaient accumulés au cours de la journée.

« Ils sont encore un peu chauds », fit remarquer Noëlle en croquant le sien, les yeux écarquillés de surprise. « As-tu fait cette fournée juste pour nous ? » La fraîcheur était un signe avant-coureur.

« Il nous restait des ingrédients à la fin, alors oui », expliqua Léon en sirotant sa tasse de thé. Il ne fit aucun geste pour attraper les beignets. Il avait apparemment fait le plein des extras de l’échoppe pour le déjeuner, alors il en avait probablement déjà marre. « Luxon a dit que vous aviez faim toutes les trois. »

Noëlle lança un regard noir à Luxon. « Nous as-tu espionnées ? »

Anjie rétrécit elle aussi ses yeux. « Nous ne pouvons jamais baisser notre garde avec toi. »

Luxon n’avait pas tenu compte du fait qu’aucune des deux filles ne tenait à ce que son futur mari sache quand son estomac grondait.

« J’ai rapporté de façon factuelle votre état de faim, et la décision du Maître de vous préparer de la nourriture était manifestement judicieuse. C’était, comme vous les humains aimez l’appeler, faire d’une pierre deux coups. Nous avons réduit nos déchets alimentaires, et vous trois avez eu votre dose de beignets. Un arrangement efficace. Je n’y vois aucun problème. »

« Nous sommes des jeunes filles pudiques, au cas où tu l’aurais oublié », s’était emportée Anjie. « Nous trouvons certaines choses embarrassantes. »

« Ta modestie n’a aucune importance. Le maître te chérira quoi qu’il en soit. Encore une fois, je ne vois aucun problème. »

Léon se racla rapidement la gorge, bien qu’il ait été heureux de prétendre que la conversation n’avait rien à voir avec lui jusqu’à présent. « Ne m’entraîne pas là-dedans », marmonna-t-il avec irritation à l’intention de son partenaire.

Ensemble, le groupe profita d’une pause plus animée que d’habitude. Seule Livia gardait le silence, observant Luxon avec vigilance. Parfois, Lux a cet air terrifiant. Est-ce que j’y pense trop ?

L’aura de Luxon avait rappelé à Livia un terrible cauchemar qu’elle avait fait un jour — celui où Luxon regardait une mer de flammes engloutir la capitale du royaume.

Livia comprenait que ce n’était qu’un rêve, mais il avait été si vivant — si réel. C’était comme si le rêve avait essayé de communiquer quelque chose. Elle n’en avait aucune preuve concrète, bien sûr, mais au fond d’elle-même, elle espérait que cette angoisse soit totalement irrationnelle.

Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de se méfier de Luxon. L’IA qui avait regardé la capitale brûler dans son rêve était une figure si terrifiante qu’elle avait remodelé la façon dont elle le considérait. Il échangeait des coups et plaisantait avec Léon maintenant, mais si Luxon en avait l’intention, il pourrait anéantir le monde entier. C’était une pensée sombre — une pensée qui la hantait, même si elle la repoussait avec force.

Pendant que Livia était perdue dans ses pensées, Anjie s’empara du dernier beignet restant. Elle y enfonça ses dents, souriant comme une enfant espiègle. Voir à quel point elle appréciait cette friandise réchauffait le cœur de Livia.

Une idée vint à l’esprit de Livia. « Dis, tu as toujours autant aimé les beignets, Anjie ? Je n’avais jamais remarqué avant. » Lorsqu’elles dégustaient les pâtisseries en ville, Anjie n’avait pas souri autant que maintenant.

Anjie se figea. Elle n’avait apparemment pas remarqué son propre plaisir jusqu’à ce que Livia le lui fasse remarquer. Rougissant, elle tint le reste d’un beignet devant sa bouche à deux mains en marmonnant : « Je n’y ai jamais vraiment réfléchi, mais je crois que je les aime beaucoup. Il y a quelque chose de réconfortant dans un beignet. C’est même relaxant. » Même si elle n’arrivait pas à en trouver la raison.

Léon se pencha en avant. « Si tu les aimes tant, veux-tu que je demande à Luxon de t’en faire d’autres ? Je suis presque sûr qu’il ferait un bien meilleur travail que moi. »

Luxon bougea sa lentille rouge de haut en bas — sa façon d’acquiescer. « Je vais lancer immédiatement la production de masse et faire livrer les beignets », proposa-t-il.

Une ligne de production mécanique garantirait une qualité et un goût uniformes. Léon avait raison de supposer que les beignets de Luxon seraient de meilleure qualité que tout ce qu’il produisait.

Anjie secoua la tête. « Il y a une composante émotionnelle. Léon, tu as fait ça spécialement pour nous, n’est-ce pas ? Je pense que… » Elle hésita, les joues encore plus rouges. « Je pense que c’est probablement la raison pour laquelle je suis si heureuse de les manger. »

« Anjelica, je suis surprise », déclara Noëlle avec un sourire taquin. « J’ai supposé que tu ne voudrais que de la nourriture préparée par des chefs professionnels. »

« Oh, est-ce le genre d’individu que tu penses que je suis ? Noëlle, nous devrions nous asseoir pour un tête-à-tête, non ? » Anjie souriait, mais son sourire n’atteignait pas ses yeux.

L’expression de Noëlle se figea. Sentant le danger, elle s’empressa de changer de sujet. « De toute façon, comment aimeriez-vous passer notre pause ? Je me suis dit qu’on pourrait aller faire quelque chose tous ensemble. »

Livia savait très bien pourquoi Noëlle avait évoqué leur pause — pour éviter la colère d’Anjie. Elle accepta. « C’est une bonne idée. Ce serait bien d’avoir de temps en temps — ! »

Avant qu’elle n’ait pu terminer, un bruit de pas retentit dans le couloir. La porte de la salle de classe s’ouvrit et plusieurs personnes entrèrent. Le visage de Léon se décomposa instantanément, comme si la simple vue des intrus le vidait de toute énergie avant même qu’ils n’ouvrent la bouche. Les filles partageaient ce sentiment.

« Léon, » dit Brad, « Je t’implore de régler cette affaire une fois pour toutes ! » Il semblait inconscient du fait que sa présence était si malvenue.

Le visage de Léon se figea en une grimace dégoûtée. « De quoi parles-tu cette fois-ci ? »

Livia se doutait que, comme elle, il sentait déjà que cela n’aboutirait à rien de productif.

Jilk se fraya un chemin jusqu’à l’avant du groupe. « Vois-tu, nous étions tous les cinq en train de discuter de la comparaison des ventes de nos activités au festival », expliqua-t-il avec impatience. « Je n’aime pas admettre que Brad et moi avons eu les ventes les plus faibles. Pourtant, j’ai fait mieux que Brad — un fait que j’ai essayé à plusieurs reprises de lui faire comprendre, mais qu’il refuse d’accepter. »

En gros, Brad et Jilk étaient à des kilomètres derrière les autres et se battaient pour se pousser l’un l’autre à la dernière place.

Léon roula des yeux, visiblement peu intéressé. « Vous avez tous les deux refusé de faire les stands de nourriture que j’avais suggérés, vous vous souvenez ? Eh bien, peu importe. Luxon, quel était leur chiffre d’affaires ? »

« En termes de ventes, Jilk a surpassé Brad par la plus petite des marges, » rapporta Luxon. « Cependant, si nous prenons en compte le nombre de personnes qui ont souhaité être remboursées par Jilk, c’est Brad qui arrive en tête. »

Même si c’était une victoire pour Brad, c’était quand même pathétique.

Au fond d’elle-même, Livia était exaspérée par eux, même si elle le cachait. Ils sont vraiment venus jusqu’ici pour avoir l’avis de Monsieur Léon et de Lux ? Pourtant, toute cette conversation la rendait un peu nostalgique. C’est vrai. Je suis presque sûre qu’ils étaient super compétitifs en première année. C’est étrange de penser à la façon dont les choses ont évolué. À l’époque, je n’aurais jamais imaginé que notre relation avec le prince et ses amis se termine ainsi.

L’ancienne compétition de Léon avec la brigade des idiots n’avait jamais impliqué de conditions spécifiques pour la victoire, de sorte que le vainqueur n’avait pas encore été déclaré. En tout cas, c’était il y a deux ans. Aujourd’hui, Léon était chargé de superviser la bande d’idiots de Julian.

La vie est imprévisible, pensa Livia.

Brad déplaça ses deux mains en l’air avec joie. « Tu vois ! Je savais que je n’étais pas le dernier ! »

« Ce n’est pas possible », balbutia Jilk, sidéré. « Comment ai-je pu perdre face à des tours de salon aussi bas de gamme et avec une mauvaise mise en scène ? »

« Mauvaise mise en scène !? » s’exclama Brad. « Tu as si peu d’estime pour moi, n’est-ce pas ? »

Alors que Jilk et Brad affichaient des réactions très différentes face aux chiffres de vente de Luxon, le reste de leur bande les observait avec des visages pincés. Derrière Jilk, qui se dissolvait peu à peu sur le sol, se tenaient Chris, Greg et Julian.

« Eh bien, ces deux-là mis à part, le reste d’entre nous s’est bien débrouillé », déclara Chris en souriant. « J’ai pu porter mon manteau happi bien-aimé tout en tenant mon stand, et à ma grande surprise, le travail était en fait gratifiant. Je n’ai aucune idée de ce que j’ai dû cuisiner pour ces gens, mais ce n’était pas une mauvaise expérience. »

Les épaules de Greg s’affaissèrent, son visage se crispa. « Ça n’a pas été terrible pour moi », a-t-il grommelé. « Comment es-tu censé te muscler en mangeant des crêpes ? Je veux dire, réfléchis. Je voulais vraiment vendre de la viande. »

Julian se tenait fièrement à côté de ses camarades, la tête haute et les mains sur les hanches. « Les autres ont fait un travail louable, c’est certain, mais je vous ai surpassés. Si vous espérez un jour être compétitifs, vous devrez peaufiner vos compétences. Je vous propose une revanche quand vous voulez. » De leur petit groupe, c’est lui qui avait vendu le plus.

Luxon avait tôt fait de mettre un bémol à sa suffisance triomphante. « En fin de compte, c’est le stand de beignets du Maître qui a fait le plus de bénéfices. Si tu souhaites jubiler, puis-je te conseiller de le faire après l’avoir égalé ou surpassé ? »

Julian grinça des dents de frustration. « Léon ! » cria-t-il en pointant un doigt. « Je jure que j’aurai ma revanche et que je te battrai l’année prochaine ! Tu n’as qu’à attendre ! »

Une fois de plus, Léon roula des yeux. Livia ne pouvait pas lui en vouloir, après tout, il n’y aurait pas de « année prochaine ».

« C’était notre dernier festival, espèce de crétin, » déclara Léon. « Si tu veux qu’on te retarde d’une année, ne te gêne pas. J’ai l’intention d’obtenir mon diplôme. »

Ses paroles avaient été un triste rappel pour tous les autres. Leurs expressions étaient devenues mélancoliques.

La bravade de Julian s’était immédiatement évanouie. Léon l’avait repoussé si brusquement qu’il était soudain angoissé. « Il me dit de redoubler une année tout seul ? Il n’est pas sérieux, n’est-ce pas ? Est-ce qu’il peut… ? »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

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