Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 11 – Prologue – Partie 1

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Prologue

Partie 1

Un nombre croissant d’élèves étaient à la fois anxieux et excités à l’idée des prochaines vacances d’été à l’académie. Certains prévoyaient d’inviter leurs nouveaux camarades de classe chez eux. D’autres avaient déjà prévu de voyager pendant les vacances. Et d’autres encore n’avaient pas eu d’autre choix, pour diverses raisons, que de se lancer à corps perdu dans leur activité secondaire et de plonger dans le donjon situé sous la capitale. Il semblait que tout le monde vibrait d’impatience en fantasmant sur leur temps libre à venir.

Quant à moi, Léon Fou Bartfort, je devais être privé de ce luxe. Même si j’étais encore étudiant, j’étais aussi un duc pleinement reconnu. (Veuillez noter que ce rang m’avait été conféré entièrement contre ma volonté).

De plus, je méritais au moins un peu de sympathie pour mon sort ! Alors que d’autres étudiants passaient leurs vacances à s’amuser, on m’avait volé ce droit. Au lieu de cela, on m’obligeait à faire de la politique.

Par exemple, imaginez-moi en train de me préparer à me rendre au palais royal en enfilant un uniforme de chevalier avec mes multiples décorations de service. Devant un miroir vertical, j’avais longuement regardé la mine renfrognée que j’avais sur le visage.

« Pour qui se prend ce salaud de Roland pour me convoquer ainsi ? » soufflai-je. Je n’étais allé déterrer ce vieil uniforme que parce que le roi de notre pays, Roland Rapha Hohlfahrt, avait exigé ma présence au palais royal — sans se soucier d’ailleurs, comme d’habitude, de savoir si j’avais des projets. J’avais compris qu’il n’y avait rien de bon à bouder, mais je n’avais pas pu m’en empêcher.

« Tu sais exactement qui il est », dit Livia en épinglant mes médailles à mon uniforme. « C’est le roi de notre nation. » Elle avait eu la gentillesse de m’aider à me préparer, son visage ne trahissant jamais d’émotion. Même si elle savait que je ne faisais que me défouler, elle répondait fidèlement à mes jérémiades rhétoriques.

« Si c’est le roi, alors il devrait être plus respectable », avais-je dit.

« Eh bien, je ne peux pas dire le contraire. » Livia força un sourire, d’accord tacitement avec moi.

Notre roi était discrètement connu sous un certain nombre d’épithètes cinglantes : Roi clown, bon à rien, salaud et coureur de jupons. Les aristocrates nourrissaient un dédain particulier à son égard. S’il avait été un roi digne de ce nom, il aurait eu bien plus de respect de la part de la noblesse, qui n’aurait eu aucun mal à lui jurer fidélité. Au lieu de cela, Roland confiait ses fonctions à sa femme et reine, Mylène Rapha Hohlfahrt, pendant qu’il se faufilait dans la ville pour chasser toutes les jupes en vue. Il était impossible de respecter un tel homme.

Mais surtout, Roland était mon plus grand ennemi, sans aucun doute. Ce méprisable crétin était après tout responsable de ma série de promotions non désirées — toutes accordées au nom de la pure méchanceté. Si elles avaient été le fruit d’un malentendu, j’aurais pu me résoudre à lui pardonner, mais il m’avait fait ça en sachant que je ne voulais pas de cette reconnaissance. Il était tout à fait méprisable.

Livia fit une pause pour inspecter les médailles qu’elle avait attachées à mon uniforme avant de hocher la tête pour elle-même. « Très bien. C’est terminé, Monsieur Léon. Tu as l’air incroyable. »

« On dit que les vêtements font l’homme. » J’avais haussé les épaules. « C’est normal que je sois élégant dans un uniforme. »

Livia fit la grimace et soupira. « Tu pourrais prendre un compliment au pied de la lettre de temps en temps. »

J’avais inspecté mon reflet dans le miroir. Grâce à Livia, j’avais au moins la tête de l’emploi. Le changement s’était fait beaucoup plus rapidement avec son aide.

« Tu m’as fait une énorme faveur, pour de vrai. C’est un travail difficile de rentrer dans ce truc, avec toutes ses cloches et ses sifflets. »

« C’est parce que tu ne portes jamais de tenues formelles. J’ai l’impression de toujours te voir en pantalon et en tee-shirt. »

« C’est comme ça que j’ai été élevé. »

Les sourcils de Livia se froncèrent. « Tous les autres membres de ta famille s’habillent de façon appropriée à leur poste et ont l’air bien soignés. Je pense que c’est plutôt un problème personnel. »

Livia avait été plus dure avec moi ces derniers temps. Non, il n’y avait pas qu’elle — mes autres fiancées avaient-elles aussi cessé trop indulgentes avec moi. Je ne détestais pas cela, pour être clair. Pour le dire franchement, je préférais ça. Cela dit, je ne voulais pas qu’elle pense que j’étais l’unique plouc de la famille.

« Tu n’as pas vu mon frère et mon vieux dans leur élément », avais-je dit. « En été, nous, les hommes de Bartfort, sautons toujours dans le lac, en caleçon seulement. Nous sommes le summum de l’indécence. »

En fait, quand j’étais enfant, j’avais joué dans l’eau à poil. Colin avait fait la même chose l’année dernière, mais compte tenu du nombre de filles qui étaient passées par le domaine familial ces derniers temps, il avait mis des caleçons cette fois-ci.

Jusqu’à présent, Livia était restée imperturbable, mais dès qu’elle entendit cela, le sang lui était monté aux joues. « Je ne peux pas croire que tu fasses une chose pareille, surtout quand tu as des filles dans ta famille. »

J’avais fait une pause pour réfléchir à ses paroles. Il n’y avait que trois filles dans notre famille : Maman, Jenna et Finley. Aucune d’entre elles n’avait jamais semblé particulièrement surprise de nous voir nous déshabiller, et encore moins dérangée par cela.

« Personne ne s’en est soucié », avais-je dit. « De toute façon, nous sommes comme ça. Et tes parents ? »

Toujours en rougissant, Livia répondit : « Je n’ai pas de frères, alors je ne sais pas vraiment. »

C’est malheureux… Ou peut-être que c’est mieux ainsi, en fait ?

Livia porta une main fermée à sa bouche et se racla la gorge, essayant de jouer de son embarras. « Quoi qu’il en soit, tu es prêt à partir maintenant. Tu auras l’air parfaitement noble tant que tu te tairas, alors s’il te plaît, ne parles pas une fois que tu auras pénétré dans la salle du trône. »

Aïe. C’est un peu dur. Elle donnait l’impression que je me gênerais moi-même si je faisais le moindre bruit.

Me sentant tout à coup espiègle, j’avais placé un bras autour de Livia, l’attirant près de moi. « C’est dommage que tu me voies sous un jour aussi triste. Je sais que je suis souvent incompris, mais je pensais sincèrement que tu connaissais le vrai moi. »

Notre nouvelle proximité plongea Livia dans un état de panique. « M-Monsieur Léon ! Tu ne fais que me taquiner, n’est-ce pas ? N’est-ce pas ? » plaida-t-elle.

« Hmm ? Qu’est-ce que tu veux dire ? »

Livia avait essayé d’échapper à mon emprise, mais ses tentatives étaient faibles. Elle ne se débattait pas vraiment. C’était sans doute en partie parce qu’elle ne voulait pas salir mon uniforme, mais en même temps, je voyais bien qu’elle était beaucoup plus impliquée qu’elle ne le laissait paraître.

 

 

Je m’étais penché tout près d’elle. Résignée, Livia cessa de se tortiller et ferma les yeux dans l’expectative. Je lui avais soulevé le menton, prêt à déposer un baiser sur —

« C’est tout simplement parfait ! » s’était écrié quelqu’un, détruisant l’atmosphère romantique. « Continue comme ça ! Oui, comme ça ! J’enregistre chaque seconde, pour que ce moment soit préservé sur pellicule pour toujours, mais ne fais pas attention à moi ! »

Cette voix appartenait à l’IA Creare, bien sûr, qui semblait chroniquement incapable — ou peut-être, plus exactement, refusait catégoriquement — de lire cette foutue ambiance.

Le corps rond et robotique de Creare flottait dans l’air, la lentille bleue en son centre dirigée sur nous, son anneau extérieur s’élargissant et se rétrécissant tour à tour tandis qu’elle ajustait la mise au point tout en filmant.

Dès que Livia entendit Creare, ses yeux s’ouvrirent et son visage devint rouge comme une tomate. Son regard était un mélange d’embarras et de ressentiment. « Eary… » grommela-t-elle.

« Oh là là, c’est trop mignon ! Vous êtes vraiment embarrassés ! »

« Qu’est-ce que tu fais, tu nous espionnes ? », avais-je craqué, tout aussi troublé. « Fous le camp d’ici ! »

« Tu ne peux pas vraiment appeler ça de l’espionnage. Je suis là depuis le début », chanta Creare pour sa défense, sans se sentir le moins du monde coupable de son voyeurisme. Cette absence de conscience faisait qu’elle n’avait pas envie de partir, même quand on le lui demandait. « C’est toi qui as décidé de lui faire un câlin sans crier gare. Je n’ai rien fait de mal. »

« Vous, les IA, vous êtes vraiment des pédants experts, je vous l’accorde », avais-je dit.

« Oh, quel compliment ! »

Rien de ce que je disais ne semblait aboutir, ne serait-ce qu’un peu. Je menais une bataille perdue d’avance.

Si notre moment romantique devait vraiment être conservé sur pellicule pour toujours, je m’étais soudainement senti hésitant. J’avais essayé de m’éloigner de Livia, mais cette fois, son bras s’était enroulé autour de ma taille, m’attirant à nouveau.

« Livia ? Euh… »

Livia appuya son front sur ma poitrine pendant un moment avant de relever le menton. Elle me regarda timidement. Ses bras avaient alors quitté ma taille et elle avait levé les mains pour prendre mes joues. Il aurait été facile de la repousser, mais je m’étais retrouvé impuissant, captivé par ses yeux rosés.

« S’il te plaît, ne commence pas avant de t’arrêter », dit Livia d’un ton hésitant. « Je veux que tu ailles jusqu’au bout. »

« M-mais je…, » J’avais jeté un coup d’œil à Creare, dont la lentille bleue restait braquée sur nous.

« Wow, Liv, quelle audace ! » taquina Creare.

J’avais à moitié envie de la jeter comme un ballon de foot, mais j’avais refoulé ma colère et j’avais plutôt tourné mon regard vers Livia. « Euh, euh… d’accord. »

Nous rougissions tous les deux à ce moment-là, mais je m’étais penché, rapprochant nos lèvres.

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Claramiel

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