Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 11 – Chapitre 9 – Partie 4

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Chapitre 9 : La baleine blanche

Partie 4

Mylène n’était pas la seule à regarder la magie de Livia en action, Marie surveillait la bataille depuis son coin. Elle avait trop honte de se tenir avec les autres quand Mylène était sur le pont. Sa Majesté avait l’habitude de jeter un regard noir à Marie dès qu’elle l’apercevait, en raison du rôle joué par Marie dans la séduction de Julian et du reste de la bande de crétins. Elle avait décidé de se tenir à l’écart, mais même sans être aux premières loges, elle avait réalisé l’énormité terrifiante du pouvoir de Livia.

« Lady Marie, regarde s’il te plaît. » Carla lui montra la fenêtre. « L’ennemi est repoussé. Ils perdent de l’altitude. »

Kyle était lui aussi collé à la fenêtre, observant attentivement Livia et les filles repousser l’ennemi. « Ils ont l’air de paniquer — on dirait qu’ils ont été pris complètement au dépourvu. La victoire devrait être un jeu d’enfant à ce rythme, non ? Qu’en pensez-vous, maîtresse ? »

Marie n’avait pas de réponse à lui donner. Ses yeux étaient rivés sur Livia. Je suppose que j’aurais dû m’attendre à cela de la part de la première protagoniste du jeu. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelait OP. Olivia était assez impopulaire à cause de sa personnalité et de son comportement, mais bon sang si elle n’est pas une alliée fiable sur le champ de bataille.

Dans le premier volet de la trilogie, la protagoniste était considérée comme tout aussi surpuissante que le chevalier noir. Marie le savait déjà — elle savait qu’Olivia avait ce pouvoir en elle — mais c’était différent de voir ce pouvoir en personne. Elle avait été stupéfaite. Elle n’aurait peut-être pas apprécié l’ampleur des capacités d’Olivia si elle ne s’était pas elle-même lancée dans l’étude de la magie.

J’ai beau travailler, je ne serai jamais aussi bonne que la protagoniste. Marie pouvait utiliser la magie de guérison, mais elle n’avait qu’un talent inné minime. Elle s’était blessée, et avait libéré une tonne de sueur et de larmes pour en arriver là. Personnellement, elle était fière des efforts qu’elle avait déployés, mais elle se rendait compte qu’aucune quantité de travail n’arriverait jamais à la cheville des aptitudes naturelles dont Livia avait été dotée.

En y repensant, je n’arrive pas à croire que j’ai cherché à me battre avec elle. Si les choses s’étaient passées différemment — s’ils avaient emprunté un autre chemin — cette fille aurait très bien pu devenir une ennemie plutôt qu’une alliée. Cette pensée fit frissonner Marie. Grand frère, c’est vraiment un soulagement que tu aies réussi à la garder de notre côté !

 

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À l’intérieur du hangar d’Einhorn, plusieurs Armures spécialement créées par Luxon étaient alignées les unes après les autres. À proximité, la brigade des idiots — sans Julian, bien sûr — surveillait la situation à l’extérieur grâce à un moniteur. Ils étaient d’abord restés sans voix face à la puissance écrasante de Livia.

Brad jeta un coup d’œil à ses compagnons et grimaça. « Hé, les gars… vous pensez qu’on pourrait vraiment la battre dans un combat ? »

« Si c’était un contre un à l’extérieur de ce navire, les chances de victoire seraient très certainement en notre faveur, » dit Chris avec un sourire, en fermant les yeux. « Mais sinon, nous n’aurions aucune chance. »

Greg croisa les bras. « Franchement, je ne veux pas me battre contre elle. Nous perdrions à coup sûr, cela ne fait aucun doute pour moi. »

La Licorne disposait déjà d’un arsenal vicieux, mais la magie de Livia était encore plus néfaste. Elle avait la capacité d’immobiliser et de neutraliser une flotte entière de vaisseaux de guerre sans la moindre sueur. Si jamais ils s’opposaient à elle, elle pouvait détruire leur vaisseau avant même qu’ils ne fassent un geste.

« Ces défenses sont horribles. » Toute couleur avait disparu du visage de Jilk. Il plaqua une main sur sa bouche. « Il n’y a aucun moyen de lui résister. La meilleure stratégie serait d’éviter de l’affronter à tout prix. »

Alors qu’ils parvenaient à une conclusion commune, des bruits de pas résonnèrent, annonçant l’approche de quelqu’un. Lorsque les garçons regardèrent par-dessus leur épaule pour voir qui était venu les rejoindre, ils furent accueillis par un mystérieux homme masqué — un chevalier qu’ils avaient déjà rencontré à maintes reprises.

« Des sentiments si pitoyables à entendre de la part de guerriers si puissants, » déclara-t-il. « Nous n’avons même pas encore posé le pied sur le champ de bataille, et déjà votre moral s’effrite. C’est à se demander si vous pouvez même espérer gagner. »

Ces provocations n’avaient pas plu aux garçons, même si le chevalier qui se tenait devant eux avait certainement une force importante.

« Espèce de salaud. De quel coin t’es-tu échappé ? », demanda Greg en lançant un doigt en direction du chevalier masqué.

Chris sortit son épée de son fourreau et pointa la pointe de la lame directement sur le chevalier. « Encore toi, » siffla-t-il.

« Je dois me faire l’écho de la requête de Greg : où te cachais-tu au juste ? Tu es pratiquement un rat. » Jilk brandissait son arme, pointant le canon directement sur l’homme.

« Quelle impudence ! » beugla le chevalier masqué, qui semblait particulièrement offensé par le commentaire de Jilk. « Ces réactions sont inacceptables et injustifiées, surtout si l’on considère que j’ai fait tout ce chemin pour me battre à vos côtés. » Il croisa les bras.

Le chevalier masqué était encore plus équipé que la dernière fois. Il arborait une toute nouvelle tenue, comprenant un masque et une cape. Sous tout cela, on pouvait apercevoir une combinaison de pilote cachée, indiquant qu’il était prêt à monter dans son Armure à tout moment.

Brad jeta un coup d’œil à l’entrée du hangar. « Léon arrive. C’est bien. Maintenant, on peut enfin arracher ce masque et te jeter hors du vaisseau pour de bon. »

Loin d’être intimidé, le chevalier masqué semblait triomphant, comme s’il était persuadé que Léon passerait outre sa présence.

« Soyez mes invités. Demandons à Sa Seigneurie ce qu’il en pense. Seigneur Léon ! Priez pour que l’on me prépare une armure à moi aussi. Vous avez cette impressionnante Armure faite spécialement pour le prince Julian, n’est-ce pas ? »

En effet, l’Armure blanche fabriquée pour le prince Julian avait été chargée à bord, même si le prince lui-même n’était pas venu pour cette mission. Comme toutes les autres, elle était assise sur les genoux, comme prête à accepter son pilote. Les quatre idiots avaient trouvé cela étrange, en fait. Pourquoi Léon avait-il apporté cette armure alors qu’il n’y avait personne pour la piloter ?

Léon était entré à grands pas dans le hangar, Finn à ses côtés. Il jeta un bref coup d’œil au chevalier masqué. « Fais ce que tu veux », dit-il d’un ton indifférent. « Mais si tu la détruis, tu vas le payer. »

Le chevalier masqué tressaillit. « Je-je te jure que je ferai tout mon possible pour qu’il sorte intact de la bataille. »

Léon l’ignora et se dirigea directement vers le cockpit d’Arroganz. Une fois à l’intérieur, il ne s’arrêta qu’un instant pour dire : « Livia et la Licorne nous ont donné une bonne ouverture. C’est à nous de finir ce qu’elle a commencé. »

Les garçons avaient échangé des regards et avaient hoché la tête.

« J’aurais honte d’annoncer que nous avons échoué après que nos compagnes se soient donné tant de mal pour nous accorder cette opportunité », déclara Brad. « Je donnerai tout ce que j’ai. »

Léon avait souri et avait claqué son écoutille.

 

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« Analyse du fuselage terminée. L’Arroganz est tout vert et prêt à se déployer quand tu en donneras l’ordre », annonça Luxon.

Sur ce, j’avais manœuvré mon armure vers l’avant, en direction de l’écoutille du hangar. La bande d’idiots avait déjà grimpé dans leurs armures et me suivait.

« Et toi, Finn ? » avais-je demandé. Il n’avait toujours pas fusionné avec Brave.

Finn haussa les épaules. « J’équiperai Kurosuke une fois dehors, alors ne t’inquiète pas pour moi. Ouvre simplement la trappe et jette-moi dehors. »

C’est un peu comme si tu disais n’importe quoi. Je n’avais jamais été très enthousiaste à l’idée de sauter en parachute, même dans ma vie précédente. Je devais au moins le féliciter pour son courage.

« N’as-tu pas peur ? »

« Non. J’ai mon partenaire avec moi. » Finn jeta un coup d’œil à Brave, qui gonfla avidement son torse, heureux d’avoir la confiance de Finn.

« Ha ha, vous faites une bonne équipe, » dis-je. « D’accord, Luxon, allons-y. »

« Compris. J’ouvre la trappe. »

Les portes extérieures s’étaient ouvertes à l’instant où Luxon avait accusé réception de mon ordre. Des rafales furieuses firent irruption dans le hangar, mais même si elles avaient secoué Finn, il était resté parfaitement calme.

À l’extérieur, l’ennemi n’opposait qu’une faible résistance. Les navires de guerre étaient totalement incapables de bouger. La majorité des Armures encore en vol tentaient d’attaquer la Licorne, mais la barrière de protection de Livia les repoussait facilement. Ils ne pouvaient littéralement pas lever le petit doigt contre la Licorne et mes fiancées. Au milieu de tout cela, j’avais détecté un certain nombre de cibles ennemies qui s’approchaient de l’Einhorn.

« Faisons-le. »

Les boosters du sac à dos d’Arroganz se mirent en marche, dégorgeant des flammes tandis que nous quittions le hangar et volions à la rencontre des Armures ennemies qui arrivaient. Leurs voix résonnaient autour de moi, captées par le système sonore externe d’Arroganz.

« Nous t’avons trouvé, chevalier-ordure ! »

« Cet homme est notre ennemi juré ! Abattez-le, chevaliers sacrés ! »

« Pour notre belle patrie ! Pour Son Éminence ! »

La façon dont ils parlaient les désignait comme des pseudoarmures démoniaques. Étant donné qu’ils ne pouvaient livrer qu’une seule bataille avant de perdre la vie, ils se sacrifiaient littéralement pour le bien de leur pays. Une telle décision ne me convenait pas vraiment, mais j’hésitais à les écarter pour cette raison. Tout ce que je pouvais faire, c’était mettre fin au concept même de leur existence.

« Aujourd’hui, les Chevaliers Saints prennent fin », avais-je dit en réaffirmant ma conviction.

J’avais manœuvré les manches de commande d’Arroganz, les pieds fermement appuyés sur les pédales pour augmenter l’accélération. Je m’étais déplacé en hélice, descendant rapidement pour réduire la distance qui me séparait des chevaliers sacrés.

« Il y a un moyen de les sauver, n’est-ce pas ? » demandai-je à Luxon, connaissant déjà la réponse.

« Non. » Au moins, il l’avait dit sans aucun de ses sarcasmes habituels.

« C’est ce que je me suis dit. Sors le fusil. »

« Éjection du fusil. »

Arroganz avait saisi le fusil qui avait jailli du conteneur arrière et était passé en mode tir. L’écran fit un zoom avant, me donnant une vue plus claire des pseudoarmures démoniaques auxquelles je faisais face. J’avais visé et appuyé sur la gâchette. La balle transperça la tête de l’ennemi.

Je m’étais demandé un instant s’il allait se régénérer, mais des fissures avaient traversé l’ensemble de son corps, partant du point d’impact. Il s’était brisé, réduit en miettes.

« Ce fusil est encore plus impitoyable que le précédent, » dis-je. « Tu as fait plus qu’augmenter sa puissance, je suppose ? »

C’était une question rhétorique, en fait. Les armures démoniaques avaient d’incroyables pouvoirs de régénération, mais ce fusil en avait éliminé une d’un seul coup.

« J’ai amélioré les capacités de ses combinaisons anti-démoniaques en me basant sur les données de combat recueillies jusqu’à présent. En particulier, les balles peuvent percer plus efficacement les défenses des armures démoniaques », expliqua Luxon.

Au lieu de perdre le moral en voyant l’un de leurs compagnons si facilement éliminés, les chevaliers sacrés furent galvanisés. Ils s’attaquèrent de nouveau à Arroganz, animés d’une colère nouvelle. Après l’insertion d’éclats d’armures démoniaque dans leur corps, ils deviendront de plus en plus instables mentalement.

« Tu vas payer pour la mort de notre camarade ! »

 

 

Arroganz repoussa sans effort une unité qui se dirigeait à toute vitesse vers lui. Quelle que soit leur vitesse, leur trajectoire était prévisible. Je n’avais rien à craindre d’eux.

« Beaucoup trop prévisible ! » avais-je dit.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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