Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 11 – Chapitre 9 – Partie 2

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Chapitre 9 : La baleine blanche

Partie 2

En plus de Creare, un certain nombre d’autres robots ouvriers étaient stationnés sur le pont de la Licorne, ainsi que…

« Léon, tu ne vas pas monter sur l’Einhorn ? » demanda Noëlle en penchant la tête.

Un petit soupir avait franchi mes lèvres. « Il n’est vraiment pas nécessaire que vous veniez toutes les trois. » J’avais demandé à mes fiancées de rester en sécurité, mais elles avaient insisté pour me rejoindre sur la Licorne.

« Es-tu en train de dire que nous ne ferions que te mettre des bâtons dans les roues ? » demanda Anjie, les mains sur les hanches.

« Non, non, je n’essaie pas du tout de dire ça… »

Anjie croisa les bras et poussa un soupir. « Bon, je t’accorde que je ne serai pas d’une grande utilité pour cette mission, mais Livia et Noëlle, c’est une autre paire de manches. » Elle leur jeta un coup d’œil en parlant.

Noëlle frappa sa poitrine du poing, l’écusson de la prêtresse bien visible sur le dos de sa main. « Nous assurons tes arrières. Nous n’avons peut-être pas l’air si coriaces que ça, mais crois-moi, nous nous rendrons utiles. Même si ce n’est que dans un rôle de soutien, dans mon cas. » Elle tourna son regard vers Livia, qui avait elle aussi posé une main sur sa poitrine.

« J’ai discuté du problème avec Cleary et j’ai demandé s’il y avait quelque chose que je pouvais faire pour aider », avait-elle admis nerveusement, en souriant. « Ne t’inquiète pas, je te promets que nous ne te gênerons pas. »

« Ce n’est pas quelque chose que tu aurais dû encourager. » J’avais lancé un regard noir à Creare. Comme on pouvait s’y attendre, elle ne semblait pas du tout intimidée.

« Oh ? Tout ce que j’ai fait, c’est écouter quand elles sont venues me voir, soucieuses d’être utiles. Allez, détends-toi. Elles t’aiment vraiment. Ce serait un vrai geste de crétin que de les repousser. »

J’étais reconnaissant quant au fait qu’elles soient si déterminées à m’aider, mais était-ce vraiment si mal de vouloir qu’elles restent dans un endroit sûr ? Je m’étais renfrogné.

« Monsieur Léon. » Livia se glissa à côté de moi et me prit le bras. « Je te promets que nous nous rendrons utiles. S’il te plaît, ne veux-tu pas nous faire un peu plus confiance ? »

« J’ai une foi absolue en toi, mais ce champ de bataille est une autre histoire. »

 

 

Je n’aurais pas hésité à les laisser se joindre à moi si nous partions à l’aventure ou si nous nous enfoncions dans un donjon. Mais quand il s’agit de faire la guerre ? Ce n’est pas que je les trouvais faibles ou quoi que ce soit d’autre, mais prendre la vie de quelqu’un est un lourd fardeau. Je le savais par expérience. Plus une personne était gentille, plus la blessure était profonde. Je pouvais le supporter, mais je n’étais pas vraiment à l’écoute de mes propres sentiments. Elles étaient toutes beaucoup plus sensibles à cet égard.

Livia m’avait offert un sourire gêné, semblant réaliser exactement ce qui me passait par la tête. « Je comprends que tu t’inquiètes pour nous, mais il n’y a pas de quoi s’angoisser. Tu participes à cette bataille pour mettre fin à une guerre, tu t’en souviens ? »

« Livia… »

Ce n’est que lorsqu’elle l’avait dit que la réalité s’était enfin imposée. Elle avait tout à fait raison. Je n’allais pas dans le royaume de Rachel pour me battre. J’y allais pour arrêter les combats. Notre plan était de faire tout ce que nous pouvions pour minimiser les pertes.

Livia avait pris mes mains dans les siennes et les avait serrées. Nos yeux s’étaient croisés. « Je crois en toi et en ce que tu fais. Alors, s’il te plaît, laisse-nous mettre la main à la pâte. »

« D’accord », dis-je enfin.

Au coin de la pièce, Carla, Kyle et Marie se tenaient maladroitement, ne se sentant pas tout à fait à l’aise dans l’atmosphère actuelle. Marie, en particulier, nous regardait avec un agacement non dissimulé.

« Nous sommes sur le point de partir au combat », dit-elle. « J’apprécierais que vous arrêtiez de vous chamailler comme des tourtereaux. »

« Oh, j’aimerais bien trouver un homme à moi », dit Carla avec nostalgie.

« Une fois que les choses se seront calmées, tu pourras en retrouver un à l’académie », lui assura Kyle.

Carla secoua la tête, des larmes perlant dans ses yeux. « J’espère que tu as raison, mais en ce moment, les garçons de troisième année sont terriblement froids et distants. »

Paniqué, Kyle fit de son mieux pour l’apaiser.

« Vous montez aussi sur la Licorne ? » avais-je demandé, en tenant toujours les mains de Livia.

Toutes les trois m’avaient jeté un coup d’œil après avoir agi comme si je venais seulement de les remarquer.

« Eh bien, excuse-nous ! », s’emporta Marie, les mains posées de manière hautaine sur ses hanches. Elle se pencha en avant et ricana. « C’est toi qui as exigé que je t’accompagne à cause de ma magie de guérison, n’est-ce pas ? Pourquoi fais-tu comme si tu ne t’en souvenais pas ? »

« Oui, oui, c’est ma faute. Je me suis juste dit que tu pourrais mettre un peu d’huile de coude de temps en temps, puisque je passe mon temps à nettoyer après toi. »

« C’est la moindre des choses que je fais ! Je me démène tout le temps pour toi. C’est toi qui refuses de me donner de la reconnaissance ! »

« Tu as vraiment la vie dure, Rie, » déclara Noëlle avec un sourire de pitié.

« Tu ferais mieux d’ouvrir les yeux bientôt, Noëlle, » Marie lui déclara cela. « Ce type est une vraie bête de somme. Le genre à attirer une fille, puis à la laisser en plan. Je te le dis, ça vous ferait du bien à tous les deux si tu lui mettais un coup de poing dans la figure de temps en temps. »

Noëlle me jeta un coup d’œil, et après un moment de réflexion sérieuse, elle déclara : « Je vais y réfléchir. »

J’étais resté bouche bée. « Quoi !? Vas-tu prendre ce qu’elle dit pour argent comptant comme ça !? »

Livia avait souri et avait resserré son emprise sur mes mains à un point presque douloureux. Anjie, elle aussi, m’avait jeté un regard significatif, comme si elle se retenait de dire quelques mots.

Pourquoi ai-je l’impression qu’elles me mettent au pied du mur ?

« C’est vraiment déroutant de voir comment il peut mûrir à certains égards et pourtant rester aussi inconscient que jamais », déclara Luxon.

« C’est peut-être un défaut, mais c’est ce qui fait de lui ce qu’il est », déclara Creare.

Vous n’avez vraiment pas une once de compassion, bande d’abrutis. Ça craignait déjà que l’IA ne soit pas de mon côté, mais le fait que mes fiancées s’allient à Marie et à sa bande avait encore aggravé les choses.

Désireux de battre en retraite précipitamment, je m’étais précipité hors de la Licorne pour me réfugier sur l’Einhorn.

 

☆☆☆

 

Le ciel au-dessus du château d’ivoire de la capitale blanche était ensoleillé et dégagé de tout nuage. Le saint roi se prélassait dans les chauds rayons en se promenant sur son balcon pour observer la ville en contrebas.

Le roi caressa sa chère barbe blanche. « Rien n’est plus satisfaisant que de regarder d’autres personnes s’échiner laborieusement comme ça. »

Le monarque de Rachel n’avait aucune tendresse pour ses sujets. Au contraire, il prenait plaisir à les faire souffrir. En ce qui le concerne, leur vie lui appartenait. Les sacrifices que ses saints chevaliers faisaient en son nom ne lui laissaient aucun remords, il ne ressentait rien pour leur perte. Et il se délectait de la ribambelle de belles femmes qui répondaient à ses moindres caprices.

Ce moment sublime fut interrompu lorsqu’un de ses gardes personnels se précipita soudainement sur le balcon. Le chevalier barbu tomba rapidement à genoux devant son roi, en baissant la tête.

« Votre Éminence, pardonnez mon impertinence à vous interrompre ! »

« Qu’est-ce qu’il y a ? », demanda le roi avec colère, en jetant un coup d’œil au chevalier par-dessus son épaule.

Toute couleur avait disparu du visage de l’homme. « Un rapport urgent de nos alliés ! Ils ont envoyé un avis selon lequel le chevalier-ordure et ses deux navires ont quitté les terres des Frazers ! »

« Qu’as-tu dit ? » Le saint roi se retourna entièrement pour faire face au chevalier, comprenant la gravité de la situation.

« Nous devons encore le confirmer, mais le bruit court que le chevalier-ordure a l’intention de commettre le blasphème d’envahir le saint royaume de Rachel. Votre Éminence, veuillez vous préparer à évacuer immédiatement ! »

Les filles qui attendaient le roi sursautèrent. Elles tremblaient, devenant d’une pâleur mortelle. Le nom de Léon inspirait une grande crainte dans le Saint Royaume.

Le saint roi gloussa alors qu’il débattait de la question. Il saisit la balustrade du balcon à deux mains en regardant la file de navires de guerre rassemblés dans la capitale. Un large sourire se dessina sur son visage.

« Quelle raison avons-nous de fuir ? Bien plus de la moitié de notre armée est concentrée ici. Hohlfahrt s’est tiré une balle dans le pied avec cette manœuvre imprudente. Envoyez immédiatement un émissaire à l’empire. Une fois qu’ils auront appris les ambitions exacerbées de Hohlfahrt, l’empereur ne manquera pas de passer à l’action. »

L’assurance avec laquelle le saint roi s’exprimait apaisait grandement les craintes de ceux qui l’entouraient. Le chevalier en particulier était profondément ému par la bravoure de son roi.

« J’en déduis donc que vous allez rester ici, au château ? » demanda le chevalier.

« Bien sûr. Quelle que soit la force de ce chevalier pourri, nous avons les chevaliers sacrés — et pas seulement un ou deux, mais des dizaines. »

« Pardonnez mon intrusion, Votre Éminence. » Le chevalier baissa la tête avec respect. « Je vais retourner à mon poste. »

« Oui. Fais-le. »

Dès que le chevalier était parti, le saint roi se tourna vers ses plus proches serviteurs. « Commencez les préparatifs pour évacuer immédiatement. »

Les femmes furent choquées et le regardèrent avec incrédulité. N’avait-il pas dit exactement le contraire quelques instants auparavant ? Mais le saint roi n’avait pas tenu compte de leur surprise.

Nos forces peuvent au moins me faire gagner du temps pour m’échapper, pensa-t-il. Ses militaires et les chevaliers sacrés n’étaient rien de plus que des pions jetables pour lui. Leurs vies ne signifiaient rien. Tant qu’il était en sécurité, les occasions de se mettre Hohlfahrt à dos ne manqueraient pas plus tard.

Le saint roi caressa sa précieuse barbe en commençant à imaginer son prochain coup. C’est alors que l’une des beautés qui le servaient plaqua ses mains sur sa bouche, étouffant un cri.

« Là, au-dessus de nous ! Quelque chose brille ! »

Tous ceux qui se trouvaient sur le balcon levèrent le regard et découvrirent quelque chose qui se découpait sur le soleil. Les yeux du saint roi s’écarquillèrent. Son cœur battait à tout rompre dans ses oreilles. Il essaya de crier des ordres à ses assistants, mais ils semblaient tout aussi ébranlés par l’apparition soudaine de l’ennemi.

« Faites partir nos forces à leur rencontre ! Tous ! Tout de suite ! » hurla-t-il.

À peine a-t-il donné l’ordre qu’il se précipita loin du balcon et s’enfonça dans les profondeurs du château.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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