Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 11 – Chapitre 8 – Partie 1

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Chapitre 8 : Attrape-les avant qu’ils ne t’attrapent

Partie 1

« Oncle, comment as-tu exactement réussi à la persuader ? »

Quand Erica avait appris que Mylène, toujours têtue, avait changé de position, cela avait été un véritable choc. Elle s’était empressée de harceler Léon pour obtenir des réponses le lendemain matin.

Marie et Luxon se trouvaient également dans le couloir. De son côté, Léon inclina la tête en signe de confusion, ce qui provoqua instantanément une aigreur dans l’expression de Marie.

« Je l’ai juste persuadée de la même façon que n’importe qui le ferait », insista-t-il.

Marie s’était moquée de lui et s’était détournée. « Il a certainement fait quelque chose. Je peux te le promettre. » Elle n’avait à peu près aucune confiance en son frère.

« La vérité, s’il te plaît, mon oncle », plaida Erica, convaincue qu’il devait y avoir quelque chose de plus. Sinon comment expliquer autrement le changement d’avis spectaculaire de Mylène ? « Cette guerre a le potentiel de façonner l’avenir du royaume. C’est d’une importance capitale pour elle. Je ne peux pas me résoudre à croire qu’elle changerait si facilement d’avis. »

Le visage de Léon se pinça. Il leva son regard vers le plafond, perdu dans ses pensées pendant un moment. « Non, vraiment. Tout ce que je lui ai dit, c’est de me faire confiance et de me laisser m’en occuper », dit-il enfin. « Je ne pense pas avoir dit grand-chose d’autre. »

« Est-ce tout ce qu’il fallait ? » Erica était restée sans voix. Même si elle, son frère et Anjie avaient désespérément essayé d’influencer Mylène, la reine était restée fidèle à ses convictions. Pendant ce temps, Léon avait accompli ce qu’ils n’avaient pas réussi à faire en une seule réunion. Elle ne pouvait pas le comprendre.

Bien qu’Erica ne l’ait jamais dit à Léon, elle savait que ses compétences étaient, au mieux, moyennes lorsqu’il s’agissait de questions politiques et militaires. Après tout, il avait grandi comme le fils d’un humble baron dans une campagne paisible. Elle voyait bien qu’il ne s’intéressait pas non plus à la politique, il n’avait jamais manifesté la moindre envie de s’y impliquer auparavant.

« Très bien, alors, comment comptes-tu arrêter cette guerre ? » demanda Erica.

« Ça devrait être évident, non ? » répondit Léon sans perdre une seconde. « Je vais voler jusqu’à la capitale de Rachel et servir à leur saint roi un bon coup dans la gueule. »

Erica était restée sans voix. Qu’était-elle censée répondre à cela ? Léon avait complètement écarté le fait que s’ils résolvaient cette guerre rapidement et par la force, cela ne ferait que rendre les voisins de Hohlfahrt encore plus méfiants. D’un autre côté, Léon n’avait pas l’air d’avoir l’intention de faire la guerre à l’empire, même s’il savait que sa « solution » mènerait probablement tout droit à cette fin.

« Je sais que tu dois être inquiète, mais ce n’est pas la peine de t’y attarder », assura Marie à sa fille. Elle pouvait faire preuve d’empathie, ayant eu affaire à Léon aussi longtemps qu’elle. « Dans des moments comme celui-ci, Grand Frère a toujours réussi à s’en sortir, peu importe à quel point les choses semblaient mauvaises. »

« M-Mère ? Lui fais-tu vraiment confiance ? »

Marie détourna la tête, se sentant un peu gênée. « Je ne sais pas si j’appellerais ça de la confiance, mais plutôt… de l’intuition ? » Elle se gratta la joue. « Tout ce que je peux dire, c’est que je le connais depuis assez longtemps pour plus ou moins sentir où les choses vont… si ça a un sens. »

De l’avis d’Erica, Marie avait certainement confiance en Léon. Quoi qu’il en soit, elle sentait qu’un débat plus approfondi serait improductif, aussi se contenta-t-elle de poser une dernière question à Léon. « Mon oncle, es-tu sûr que tout ira bien ? »

« Aie un peu confiance en moi. » Léon plaqua sa main sur sa poitrine et sourit. « Au cas où tu l’aurais oublié, j’ai Luxon. »

L’IA en question ne semblait pas très enthousiaste à l’idée que son maître se décharge une fois de plus de toutes les responsabilités sur lui. « Tu vas donc utiliser mon pouvoir après tout. »

« Duh. Bien sûr. Tu es fou ? Qu’est-ce que je vais faire, arrêter une guerre tout seul ? »

Erica étudia le couple, sentant venir un mal de tête soudain. À cause de leur comportement, il était difficile de croire que l’avenir du royaume soit vraiment entre leurs mains.

 

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En retournant dans sa chambre, Erica avait croisé Mylène dans le couloir. Dès que Mylène la remarqua, elle tressaillit. Pourquoi avait-elle l’air si surprise ? Erica trouva cela étrange.

« Bonjour, maman. »

« O-Oui, bon matin. »

La maladresse de Mylène avait laissé Erica perplexe. Quelques jours auparavant, sa mère était à bout de nerfs, la tension l’avait suivie dans son sillage où qu’elle aille. D’ordinaire, elle était plus calme et plus digne. Bien qu’elle soit gentille, elle pouvait aussi être stricte à l’occasion. Mais devant Erica, elle semblait troublée — non, elle semblait désolée ?

« S’est-il passé quelque chose ? » demanda Erica.

« Discutons un peu. » Mylène fit signe à ses servantes de partir pour qu’elles puissent parler en privé. Les servantes reculèrent, disparaissant dans l’ombre des piliers qui bordaient le couloir.

« Erica, j’avais tort. »

« Mère, de quoi s’agit-il ? »

Franchement, Erica était restée bouche bée. Sa mère voulait-elle… s’excuser ?

Mylène grimaça. Elle était agacée, non pas contre Erica, mais contre elle-même, et elle avait du mal à l’expliquer. « Je parle de la guerre, bien sûr, mais aussi de ta relation avec Léon. Je pensais que cette union serait dans ton intérêt — qu’il te rendrait heureuse. Mais c’était un vœu pieux de ma part plutôt que ce que tu voulais. »

« Oui, parce que j’ai déjà Elijah. »

Mylène avait sincèrement envisagé d’annuler les fiançailles d’Erica avec l’héritier de la maison Frazer. Elle se sentait terriblement coupable à présent. « Je voulais que ma fille soit heureuse, mais tout ce que je faisais, c’était t’imposer ma propre vision de l’avenir. Pour être tout à fait honnête, je voulais vraiment que tu sois heureuse, même si tu étais liée à un mariage politique. »

Mylène elle-même avait été contrainte à un mariage politique avec Roland, et il aurait été extrêmement charitable de qualifier leur union d’heureuse. Cela allait dans les deux sens, Roland ne l’aimait guère. Telle était la nature de ces arrangements. Ni les sentiments ni les opinions des personnes impliquées n’entraient en ligne de compte. Même en sachant tout cela, Mylène avait espéré que sa fille serait au moins heureuse dans sa future union, et elle avait pensé que Léon serait l’homme idéal.

« Je réalise maintenant que c’était prétentieux de ma part. Je n’ai pas du tout tenu compte de tes sentiments. Au lieu de cela, je n’ai fait que te causer des ennuis. »

Erica comprenait où sa mère voulait en venir, c’est pourquoi elle ne pouvait pas lui en vouloir. Le royaume de Hohlfahrt était dans un état précaire. Chacun de leurs pas se faisait sur la glace la plus fine. En tant que reine, il incombait à Mylène de prendre des décisions cruciales, et le stress qui accompagnait ces fonctions était écrasant. Elle n’avait eu recours à ces mesures extrêmes que parce qu’elle n’avait pas d’autre choix.

« Je comprends que tu occupes une position difficile en tant que reine. » Erica s’était serré la poitrine en parlant. « Alors s’il te plaît, ne te trouble pas davantage. »

Les yeux de Mylène brillèrent. « Si seulement tu avais été une âme méchante, j’aurais pu t’élever pour que tu deviennes mon successeur. Au lieu de cela, tu es devenue une fille gentille et honnête, et je t’en suis très reconnaissante. » Bien qu’elle ait d’abord semblé gronder Erica, il est rapidement devenu évident qu’elle était fière de la croissance de sa fille — fière que sa fille ait réussi à se conduire avec une telle équanimité.

Tandis que Mylène essuyait ses larmes, Erica ne pouvait que fixer sa mère, stupéfaite. « Mère… ? »

« Ce n’est rien », insista Mylène. « J’ai juste réalisé à quel point toi et Julian avez mûri. Je n’ai pas pu vous élever autant que j’aurais dû, mais en voyant que ni l’un ni l’autre n’a plus besoin de moi, je me sens un peu seule. » Les siennes étaient des larmes de bonheur.

Voir sa mère dans cet état laissa Erica perplexe. Elle regrettait pour sa mère de ne pas avoir été une enfant normale — d’avoir des souvenirs d’une vie antérieure. En même temps, elle déplorait que ce petit échange soit mal adapté pour poser certaines questions importantes qui la taraudaient.

Je voulais avoir des détails sur sa rencontre avec mon oncle, mais je ne peux évidemment pas en parler maintenant.

 

☆☆☆

 

Il y avait un certain nombre de bancs au bord du lac des Frazer, car il s’agissait d’une destination touristique populaire. On pouvait s’y asseoir et profiter de la vue, et c’est exactement ce que faisait Monsieur Carl lorsque je m’étais assis à côté de lui.

« Cela ne vous dérange pas que je vous dise un mot, Votre Majesté Impériale ? »

L’empereur de Vordenoit me jeta un bref regard avant de reporter son regard sur le paysage. Sa couverture était grillée, mais il ne semblait pas le moins du monde dérangé. « Vous l’avez donc remarqué. Ou c’est ce morveux qui vous l’a dit ? »

J’avais secoué la tête. « Finn n’a pas dit un mot. J’ai juste rassemblé les bribes qu’il avait dites à l’école avec la façon dont il se comportait avec vous. Je suppose qu’on peut dire que c’était de l’intuition plus qu’autre chose. » J’avais trouvé ce Carl suspect dès le départ, c’est vrai, mais je n’avais pas pensé que l’empereur ferait tout ce chemin juste pour s’assurer de la santé de Mia. Ce n’est qu’en reconstituant les indices que Finn avait lâchés que j’en étais arrivé à la vérité — qu’il s’agissait de l’empereur qui, comme moi et Finn, s’était réincarné ici.

Mais franchement, c’est moi ou les dirigeants du monde entier sont beaucoup trop proactifs ?

« Alors vous vouliez me parler de quelque chose ? » demanda-t-il.

J’avais acquiescé. Pas de préambule, donc. « Je pense aller directement au royaume de Rachel et donner une bonne gifle à leur chef. Pensez-vous que vous pouvez passer outre cette fois-ci ? » C’était un vœu pieux, mais je devais essayer.

« Je ne peux pas simplement ignorer quelqu’un qui a le pouvoir de détruire à lui seul une nation entière. » L’empereur posa ses deux mains sur sa canne en regardant le lac. Sa bouche se plissa en un froncement de sourcils. « Tant que vous pouvez trouver une raison pour le justifier, vous seriez capable d’anéantir des civilisations entières. »

« En fait, » dis-je en redressant ma posture, « Je n’ai pas l’intention d’anéantir qui que ce soit. »

« Excusez-moi ? » L’empereur rétrécit ses yeux.

« Ce serait pénible d’anéantir toute une civilisation, sans parler de tous les gens qui me détesteraient. Nan, ce n’est pas à l’ordre du jour. Ça n’en a peut-être pas l’air, mais je le pense vraiment quand je dis que je suis pacifiste. »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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