Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 11 – Chapitre 2 – Partie 2

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Chapitre 2 : La maison Frazer

Partie 2

Les Frazer entretenaient un port militaire sur une petite île flottante, où l’Einhorn et la Licorne entraient au port. L’île était également dotée d’une forteresse, et les soldats du marquis n’hésitaient pas à pousser une clameur à l’arrivée de l’Einhorn.

« C’est donc le fameux Einhorn. »

« Regarde, il a une corne, là, à la proue. »

« C’est donc le vaisseau qui a abattu la République d’Alzer à lui tout seul. »

Ils contemplaient l’Einhorn avec une profonde admiration. Alors que j’observais le groupe, qui était déjà descendu, Luxon s’approcha et fit son rapport.

« Maître, nous avons fini de décharger la cargaison. Nous avons également remis les marchandises et les fournitures que nous avons apportées pour la maison Frazer. »

« Bon travail », avais-je dit.

« En es-tu certain ? »

J’avais froncé un sourcil. « À propos de quoi ? »

La lentille rouge de Luxon était fermement fixée sur Finn et Mia. Dès qu’elle débarqua, Mia s’empressa d’admirer le paysage, curieuse comme un chat. Finn regardait tranquillement, une expression douce sur le visage. Brave se tenait à proximité, repoussant comme toujours leurs remarques taquines. La seule chose qui ressortait vraiment de leur groupe était l’ajout d’un homme plus âgé, qui portait une canne.

« Oh, tu parles de Monsieur Carl ? Il a fait tout ce chemin depuis l’empire parce qu’il s’inquiétait pour Mia. C’est tout. En plus, Finn a dit qu’il ne poserait probablement pas de problème. Tu te souviens ? »

« Ta première erreur est de faire confiance à quelqu’un qui s’associe à une armure démoniaque. Ce sont tous des ennemis », dit Luxon d’un ton détaché.

« Oui, je suis sûr qu’ils le sont — pour toi. Mais ils ne le sont pas pour moi. » Luxon n’avait pas l’air très content de m’entendre dire ça, mais je l’avais ignoré, choisissant plutôt de profiter de cette occasion pour m’étirer. « Quoi qu’il en soit, il y a eu beaucoup de batailles depuis que j’ai commencé à fréquenter l’académie. J’ai l’impression d’avoir été pris dans l’une après l’autre depuis ma première année. »

« C’est parce que tu l’as fait », dit Luxon. « Puis-je te demander de reconsidérer ma proposition d’anéantir toute opposition étrangère ? Cela prendrait beaucoup moins de temps que l’alternative et résoudrait simultanément toutes les questions en suspens. »

Je secouai la tête. « Je suis un gars qui aime la paix. Pas de route du génocide pour moi, merci beaucoup. »

« Quelle ironie que tu aies une telle affection pour la paix alors qu’elle ne semble pas partager tes sentiments. Ton amour est tragiquement unilatéral. »

« D’accord, Siri. Tu pourrais te taire de temps en temps, tu sais, » avais-je ricané.

La paix ne m’aimait pas en retour, hein ? C’était une pensée assez dévastatrice. J’avais fait de mon mieux pour repousser la plaisanterie de Luxon.

Pendant que j’attendais, Mylène et Erica avaient descendu la passerelle, glissant sur un tapis rouge qui avait été disposé pour elles. L’homme qui se précipitait à leur rencontre était, je suppose, le marquis Frazer. Il avait les mêmes cheveux blonds qu’Elijah, et il avait l’air étonnamment rondouillard et sympathique pour un aristocrate chargé de défendre notre frontière.

« Nous sommes honorés de vous accueillir ici, reine Mylène, princesse Erica. C’est avec beaucoup d’impatience que nous attendions votre visite. »

« Nous sommes vraiment reconnaissants de l’accueil chaleureux, marquis, » dit Mylène. « Cependant, le temps presse. Je sais que le préavis est plutôt court, et je m’en excuse, mais je préférerais que nous nous asseyions pour une réunion tout de suite, si vous le voulez bien. »

Les yeux du marquis Frazer s’écarquillèrent devant sa demande soudaine. Elle avait à peine atterri qu’elle voulait déjà se mettre au travail. Mais sa surprise ne dura qu’un instant, et il acquiesça. « Oui, bien sûr, si tel est votre désir, Votre Majesté. Je dois mentionner que le diplomate du royaume uni de Lepart est également arrivé. »

Cette fois, c’était à mon tour d’être surpris.

« Lepart ? Comme dans le pays d’origine de Mylène ? » avais-je marmonné avec incrédulité.

« Le moment semble un peu opportun, » fit remarquer Luxon.

Je lui lançais un regard. « Oh, allez. Tu en fais trop. »

Tandis que Mylène et son entourage commençaient à quitter le port, Elijah se précipita hors de l’Einhorn et se dirigea droit sur moi.

« Mon seigneur ! Duc Bartfort ! Je vous servirai d’escorte ! »

Il semblait que l’héritier ait été chargé de s’occuper de moi pendant mon séjour. Le fait qu’un si haut personnage s’occupe de moi indiquait qu’il me témoignait une grande considération.

« Essaies-tu de marquer des points avec moi ? » demandai-je. « Je regrette de te le dire, mais ce n’est pas ça qui va me convaincre que tu es digne d’Erica — euh, je veux dire, de Son Altesse », m’étais-je corrigé, en essayant de ne pas paraître trop informel quand je parlais d’elle.

« Oh… Vraiment ? » Les épaules d’Elijah s’étaient affaissées en signe de déception. J’avais peut-être un peu exagéré.

« Quoi qu’il en soit, vas-tu me faire visiter la zone ? » demandai-je en me grattant maladroitement la tête.

« O-Oui, bien sûr ! »

 

☆☆☆

 

Sur l’ordre de Mylène, une réunion avait été rapidement convoquée dans l’une des salles d’assemblée des Frazer. Une longue table trône au milieu de la pièce. Le diplomate envoyé par le royaume de Lepart était assis en face d’un membre de la maison Frazer.

Pour sa part, le diplomate avait l’air d’un modèle — grand et élancé, avec une moustache bien entretenue et une apparence soignée impressionnante, notamment un costume et des cheveux gominés. Le regard de ce gentleman pimpant d’âge moyen était fixé sur Mylène, et il parlait comme s’il la connaissait très bien.

« Cela fait trop longtemps que nous ne nous sommes pas rencontrés, votre Majesté. Vous êtes toujours aussi belle. »

« Et vous êtes toujours autant flatteur », rétorqua la reine.

« Je ne parle que du fond du cœur. »

La façon dont elle lui avait souri avait confirmé mes soupçons. Ces deux-là se connaissaient bien. L’expression douce de Mylène se dissipa après les premières salutations, et la conversation s’orienta vers le sujet principal qui nous intéressait.

« Je vous prie de m’excuser pour cette tournure abrupte, mais je vous prie de m’informer de la position du Royaume-Uni sur la situation », dit Mylène. Le sourire qu’elle arborait quelques instants auparavant avait disparu.

Le diplomate sentit le changement dans l’air, il affina ses traits et laissa tomber le charme de la petite conversation. « Lepart n’a pas l’intention de rejoindre le concordat de défense armée, encore moins alors que Rachel est à sa tête. Chaque nation membre et son dirigeant ont droit à leurs sentiments individuels, mais, quel que soit leur apport, le peuple de Lepart ne supportera jamais une alliance avec notre vieil ennemi. »

Étant donné la mesure dans laquelle Rachel avait terrorisé Lepart et ses habitants — et les années durant lesquelles ils l’avaient fait — il n’était guère étonnant qu’ils n’aient pas envie de sauter dans leur girond. Mylène acquiesça, pas le moins du monde surprise par la nouvelle. Elle avait sans doute anticipé cette réponse.

« Je suis sûre qu’ils ne le feront pas », déclara-t-elle.

« Notre question est de savoir si le royaume de Hohlfahrt peut espérer surmonter cette crise. Dites-moi, ce royaume possède-t-il les moyens de triompher ? » Le diplomate me jeta un bref coup d’œil avant de reporter son regard sur la reine.

« Bien sûr que oui », répondit Mylène avec assurance. Elle ne ressemblait plus du tout à la femme qui avait parlé il y a un instant. « C’est pour cette raison que nous avons posté notre plus grande arme ici, à la frontière. » Cette fois, c’est elle qui me jeta un coup d’œil.

Les lèvres du diplomate se retroussèrent en un sourire. « Lorsque j’ai appris que l’Einhorn et son navire jumeau seraient positionnés à Frazer, j’ai eu le sentiment que je trouverais ici aussi le duc Bartfort. Alors c’est exactement ce que je soupçonnais. Voilà qui ne manquera pas de convaincre le parlement de Lepart de vos capacités. »

La conversation s’était poursuivie à un rythme soutenu, même si je n’avais pas prononcé un mot. Mylène et le pimpant diplomate poursuivaient leur discussion tandis que le marquis Frazer rayonnait joyeusement, heureux de voir les pourparlers se dérouler si harmonieusement. Personne n’avait tenté de couper la parole ou d’interrompre le diplomate ou la reine. Le marquis Frazer ayant décidé de ne pas faire de commentaires, Mylène poursuivit.

« Avez-vous reçu des informations sur les mouvements de Rachel ? » demanda-t-elle.

« Mais bien sûr. » Le diplomate acquiesça avec certitude. « En ce moment, ils rassemblent leurs navires de guerre dans la capitale. »

Face à cette révélation, le reste de la salle fut rempli par des chuchotements étouffés.

« À la capitale ? Pas dans leur port militaire ? »

« Oui, normalement, leurs forces ne devraient-elles pas se rassembler au front ? »

« Pourquoi la capitale ? Avant toutes leurs autres attaques, ils ont… »

Les séries de chuchotement furent coupées lorsque le diplomate pimpant haussa le ton. « En effet, la capitale. C’est là qu’ils renforcent leurs défenses. »

Après avoir établi le Concordat de défense armée, Rachel aurait dû se préparer à lancer une invasion simultanée du royaume de Hohlfahrt avec le reste de ses alliés. Au lieu de cela, ils renforçaient le front intérieur. À quoi pouvaient-ils bien penser ? Parmi tous les visages perplexes de la pièce, seule Mylène avait l’air complètement imperturbable. Je me doutais qu’elle avait prévu cela depuis le début.

La reine leva une main pour faire taire la salle. « Je suis sûre qu’ils se sont tournés vers leurs défenses par crainte du duc Bartfort. Ils ont l’intention de concentrer leurs forces dans la capitale pour se défendre et s’y terrer. »

« Mon Dieu ! Mais que pouvions-nous attendre d’autre de notre plus grand héros ! » s’écria le marquis Frazer, ravi, un peu trop enthousiasmé par le déroulement du conflit imminent. « Tant que nous aurons le duc Bartfort ici, ils ne mettront jamais le moindre pied dans mon domaine. Cette guerre se terminera sûrement par la victoire du royaume. »

Son point de vue était plutôt optimiste, mais il avait raison de dire que ma simple présence avait permis de repousser un ennemi autrement gênant. En supposant que rien d’imprévu ne se produise, notre puissance militaire supérieure assurerait la victoire de Hohlfahrt. Mais attention, les régions frontalières, à l’exception de celle de la maison Frazer, subiraient des pertes considérables.

« La princesse de Lepart n’a jamais manqué d’impressionner », déclara le diplomate. « Amener le plus grand héros du pays avec vous était astucieux. Maintenant, le royaume de Lepart et le royaume de Hohlfahrt peuvent dormir sur leurs deux oreilles. » Son mince sourire n’atteignit pas complètement ses yeux. « Affrontons cette crise ensemble. »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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