Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 10 – Chapitre 9 – Partie 1

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Chapitre 9 : Séparation

Partie 1

Le matin suivant, nous avions rempli la cale de l’Einhorn avec le trésor que nous avions récupéré à la Forteresse des Mains d’Or. Notre butin comprenait non seulement de l’or et de l’argent, mais aussi un certain nombre d’objets divers, tels que des vases et d’autres articles. Pour un raid dans un donjon, c’était un voyage plutôt réussi. Après avoir réparti le butin, nous nous étions rendu compte que nous ferions un profit assez important une fois que nous l’aurions vendu.

Pourtant, malgré nos réalisations, Marie s’était effondrée à genoux devant le trésor, en sanglotant.

« Lady Marie, gardez votre sang-froid, s’il vous plaît ! » s’écria Carla en essayant de la consoler.

« Maîtresse, séchons ces larmes, d’accord ? » implora Kyle.

Malgré leurs tentatives, Marie était inconsolable. « Je ne peux pas vous aider, les filles ! C’est trop cruel. On a tellement cherché, dans tous les coins et recoins. Et pendant tout ce temps, personne ne nous a parlé de ce passage secret ! »

Sans Creare pour transmettre le message, les équipes de Marie et de Jake étaient restées dans l’ignorance totale de nos manigances de passage secret. Ainsi, malgré les efforts déployés par Marie et ses camarades, ils s’en étaient sortis avec très peu de résultats.

« Mais, hum, ce n’était pas pour rien ! » Carla tenta de la rassurer. « Nous avons réussi à sortir de ce donjon en tant qu’aventuriers dignes de ce nom. Il n’y a aucun doute là-dessus. En soi, c’est une réussite incroyable ! Nous pouvons en être fiers pour le reste de notre vie ! »

« Je ne cherchais pas à me vanter ! Je voulais le trésor ! » s’écria Marie.

Carla n’avait pas tort, pour être claire, cette aventure serait une histoire digne d’être racontée pendant des années. Les aventuriers et leurs exploits avaient un grand capital culturel à Hohlfahrt. Leur simple participation à ce voyage leur avait valu une part d’honneur. Hélas, ce n’était pas le prestige auquel Marie aspirait tant, mais les grosses liasses de billets qu’elle aurait pu gagner grâce à des artefacts inestimables et autres. Il est navrant de constater que ses motivations profondes ne menaient nulle part.

Kyle m’avait regardé en ricanant. « Mon seigneur, vous êtes vraiment la lie de l’humanité. Je soupçonne votre cœur de pomper non pas du sang, mais de la glace. »

« Je te l’ai dit, j’essayais d’être gentil. Si Marie avait écouté mon avertissement, je l’aurais laissée venir avec moi et nous aurions partagé le trésor. »

« Allez-vous vraiment dire ça maintenant ? » Kyle pâlit en jetant un coup d’œil par-dessus son épaule.

Les larmes de Marie avaient séché, mais la rougeur et l’enflure n’avaient pas encore disparu. Elle me regarde droit dans les yeux, les yeux vitreux. Toute trace d’émotion avait disparu. J’en avais eu froid dans le dos. Elle ressemblait à cent pour cent à un fantôme ou à un esprit de film d’horreur.

« Eep ! » J’avais couiné involontairement et j’avais reculé d’un pas.

À une vitesse soudaine et ridiculement inhumaine, Marie s’était approchée de moi à quatre pattes. Même ses mouvements faisaient froid dans le dos, rappelant ceux d’un mille-pattes. Ses membres s’enroulèrent autour de moi, et lorsqu’elle se pencha pour me regarder dans les yeux, son expression était toujours aussi vide. Ses yeux s’étaient embrouillés et je n’y voyais plus que des ombres.

« Est-ce que c’est amusant… ? » demanda Marie. « Dis-moi. Est-ce que tu aimes ça ? Est-ce que ça te fait plaisir de faire regretter aux gens leurs choix ? Tu te rends compte que lorsque tu dis à une personne que les choses auraient été meilleures si elle avait agi un tout petit peu différemment, cela la fait se détester encore plus… n’est-ce pas ?

« Et soyons honnêtes, même si j’avais fait ce que tu as dit et accepté, tu ne m’aurais pas aidé, n’est-ce pas ? Dis-moi que j’ai tort. Eh bien, vas-y, dis-moi ! » Marie me serra la jambe, désespérée d’obtenir une réponse. Dans tout cela, sa voix ne contenait aucune émotion. Ce qui la rendait encore plus terrifiante.

« Désolé, d’accord ? Si c’est de l’argent que tu veux, je te le donnerai. »

« Et je t’ai déjà dit que ça ne servait à rien de me le donner ! »

« Oui, madame ! » J’avais hurlé, le dos bien droit.

En s’accrochant à ma jambe, Marie éclata à nouveau en sanglots. « Je voulais trouver le trésor pour devenir indépendante. »

Dans n’importe quelle autre situation, je lui aurais conseillé de trouver un travail normal au lieu de parier sur la découverte d’un trésor suffisant pour payer le reste de ses jours. Mais à ce moment-là, je n’en avais pas eu le courage. Au lieu de cela, j’avais essayé de réorienter la conversation pour détourner Marie de sa fureur.

« L’état de la princesse Erica semble s’être stabilisé. Creare a dit que nous étions libres d’aller la voir quand nous le voudrions. »

Erica était soignée à l’infirmerie. Naturellement, Marie s’inquiétait pour son bien-être. Dès qu’elle apprit qu’elle était libre de rendre visite à sa fille, elle s’était détachée de moi et avait quitté le hangar à toute vitesse.

 

☆☆☆

 

« Ericaaa ! »

Erica était assise dans son lit lorsque sa mère fit irruption et l’entoura de ses bras en sanglotant. Erica regarda l’autre femme, momentanément abasourdie. « Je vais bien, maman. »

Elles étaient les deux seules personnes dans la pièce. Comme il n’y avait personne pour les déranger, elles étaient libres de parler comme elles l’avaient fait dans le passé.

L’oncle doit avoir manigancé cela, pensa Erica. En pensant à Léon, elle se sentait terriblement heureuse de savoir qu’il était exactement comme on le lui avait décrit.

Les larmes coulèrent sur le visage de Marie qui leva les yeux. « Erica, je suis si heureuse que tu ailles bien. »

« Tu es mélodramatique. J’étais juste un peu épuisée. »

« Parce que tu te pousses toujours ! » réplique Marie. « Tu aurais dû rester dans le bateau. »

« J’ai dit à tout le monde que j’irais, alors je l’ai fait. Mais surtout, comment était le donjon ? »

En raison de la maladie qui affligeait Erica dans ce monde, Marie se préoccupait toujours d’elle. En ce sens, son comportement était parfaitement maternel. Physiquement, elles n’avaient que quelques années d’écart, mentalement, la différence était bien plus grande, et Erica était également plus mûre, ayant largement survécu à Marie. Malgré cela, Marie ne put s’empêcher de la materner.

Erica appuya sa main sur le dos de Marie.

« Grand Frère a gagné tout seul », expliqua Marie dans une colère noire. « C’est un gros tricheur. Il connaissait un passage secret depuis le début, mais il ne m’en a pas parlé ! Il a même essayé de tromper ses fiancées pour s’attribuer la victoire. Il n’a pas toute sa tête, je le jure. » Tandis que Marie régalait Erica de cette histoire de ruse sournoise de Léon, son visage passait par toute la gamme des émotions.

Erica ne put s’empêcher d’être amusée. Elle éclata de rire, d’un rire aussi élégant que celui qu’on attendrait d’une princesse.

Marie pencha la tête. « Qu’est-ce qu’il y a ? »

« C’est juste un peu drôle, maman. Cela me rappelle comment les choses se passaient autrefois. Tu te souviens ? Tu me parlais tout le temps de l’oncle. »

Marie hésita un instant, essayant de fouiller dans ses souvenirs. Elle ne se souvenait pas avoir partagé ces histoires. « Est-ce que je l’ai vraiment fait ? Je ne me souviens pas. Est-ce que j’ai vraiment parlé de lui à ce point ? »

« C’est vrai. Les jours où tu rentrais ivre à la maison, tu parlais souvent de lui. Tu fantasmais sur la façon dont les choses se passeraient s’il était encore en vie, tout en me disant que c’était une vraie ordure. Ce genre de choses. Et à la fin, tu disais toujours… »

Je veux le revoir.

Erica avait souvent entendu ces mots juste avant que sa mère ne s’évanouisse, trop épuisée pour garder les yeux ouverts. Marie avait oublié ces épisodes, et les entendre raconter maintenant lui faisait rougir le visage.

« C’est juste… Je veux dire, je… Tu sais… » Marie balbutia, trop troublée pour formuler un argument cohérent. « Je voulais seulement le revoir pour pouvoir le faire travailler jusqu’à l’os ! Alors, ce n’est pas ce que tu crois ! » Ses tentatives anxieuses pour nier ne faisaient que lui donner l’air d’une enfant.

Erica la regarda avec une tendresse maternelle. « Je suis si heureuse que tu aies pu le revoir à la fin. »

Marie grimaça et baissa le regard. Ses yeux s’emplirent de tristesse. Erica était stupéfaite par cette réaction, mais Marie était sincèrement désolée pour tous les ennuis qu’elle avait causés à Léon. « Je pense qu’il aurait peut-être préféré que nous ne soyons pas réunis. »

« Vraiment ? J’ai l’impression qu’il aime t’avoir à ses côtés. »

« C’est seulement parce qu’il sourit toujours comme un idiot. Il ne partage jamais ses vrais sentiments. Erica, écoute-moi, tu ferais mieux de ne jamais te marier avec un pourri comme — ah ! » Marie s’était interrompue brusquement et son visage s’était décomposé. Elle venait de se rappeler qu’elle avait entendu parler des fiançailles d’Erica.

« Tu n’as rien dit qui puisse m’offenser », lui assura Erica.

Marie se leva d’un bond. « Je ne crois pas que ce soit vrai ! » dit-elle d’une voix aiguë. « Tu ne pourras pas épouser quelqu’un par amour. Comment peux-tu rester là à faire comme si tout allait bien ? Sans parler des Frazer… »

Les connaissances de Marie sur la série de jeux vidéo étaient pour le moins limitées, mais elle se souvenait de plus d’un détail du troisième volet. Elle savait exactement à quoi ressemblait Elijah Rapha Frazer, et c’est pourquoi elle était si bouleversée par les fiançailles de sa fille.

« Je ne peux pas te reprocher d’être inquiète, mais contrairement au jeu, Elijah n’est pas vraiment une mauvaise personne. »

« Je n’y crois pas ! Dans le jeu, Elijah était un vrai flagorneur ! Et en plus, il était moche comme un cheval — attends. Erica, ne me dis pas que tu as joué le jeu ? » Marie était bouche bée.

« En effet, je l’ai fait. Tu l’as laissé traîner, alors quand j’ai trouvé le temps, j’ai joué un peu ici et là. C’était amusant. »

« Oh. Je n’avais pas réalisé… Mais si tu as vu l’histoire, tu devrais le savoir ! » Marie pensait que c’était une preuve de plus qu’elle avait raison, mais Erica se contenta de secouer la tête.

« Mère… » L’expression d’Erica se durcit. « Je me suis réincarnée en princesse d’un royaume — c’est ma responsabilité. »

« Responsabilité ? Mais… »

« Il serait peut-être plus juste de dire que je l’ai possédée », songea Erica. « Quelle que soit la définition que l’on donne à ce phénomène, il n’en reste pas moins que je suis la princesse de Hohlfahrt. Naturellement, j’ai une responsabilité à assumer. »

Erica était bien consciente de sa position et des devoirs qu’elle impliquait. Elle comprenait en outre la fonction du mariage dans ce contexte.

« Mon mariage avec Elijah est politique, ce qui n’était pas du ressort de nos vies antérieures. Cette union apportera du réconfort à un grand nombre de personnes. »

« Qui se soucie des autres ! » s’écria Marie.

« Je ne le ferais pas, si j’étais un roturier. Mais je le répète : Je suis la princesse d’un royaume. Je me dois de protéger mon pays et son peuple. »

« Mais quand même… » Marie ne put s’empêcher d’essayer de protester à nouveau.

Les lèvres d’Erica se fendirent d’un énorme sourire tandis qu’elle faisait de son mieux pour réconforter sa mère. « C’est pourquoi tu n’as aucune raison de t’inquiéter. Elijah est gentil. »

« Il est… gentil ? »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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