Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 10 – Chapitre 8 – Partie 1

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Chapitre 8 : Maître de la forteresse

Partie 1

Anjie, Livia et Noëlle s’élançaient dans les couloirs, Creare en tête. Sa lentille bleue scintillait tandis qu’elle balayait les chemins devant elle, calculant la route la plus courte vers le trésor.

« Par ici ! »

Les chemins qu’elle avait choisis jusqu’à présent avaient conduit les filles à prendre virage après virage, en serpentin. Creare avait choisi cette voie détournée parce qu’elle leur permettait d’éviter les combats inutiles.

Anjie jeta un coup d’œil par-dessus son épaule. Noëlle suivait, mais son visage se tordait de douleur. Elle avait été remise sur pied il y a quelque temps, mais son endurance n’était pas complètement rétablie. Elle ne pouvait pas non plus rivaliser avec l’endurance monstrueuse de la noblesse Hohlfahrtienne comme Anjie, qui était d’un tout autre niveau, s’étant entraînée toute sa vie pour ce genre de choses. Noëlle n’était pas la seule à se faire dépasser.

« Je ne peux plus faire ça », souffla Livia, encore plus essoufflée. Son visage se pinça tandis qu’elle cherchait de l’air.

Anjie ralentit son allure pour marcher. À ce rythme, elle allait les perdre toutes les deux. Si elle avait été seule, elle aurait pu continuer, mais ses compagnons avaient atteint leur limite.

« Faisons une pause. Creare, y a-t-il un endroit où nous pouvons nous reposer ? »

Livia et Noëlle s’arrêtèrent en titubant et s’effondrèrent contre le mur.

Creare regarda les filles et parut un peu ennuyée lorsqu’elle dit : « Nous pouvons nous reposer ici. Je ne détecte ni ennemis ni pièges dans les environs. Le problème, c’est que nous perdons du temps. Je vais devoir recalculer notre itinéraire. Et même si je comprends pourquoi Nelly ne peut pas suivre, quelle est ton excuse, Liv ? Tu n’as aucune endurance. »

« Je suis plutôt du genre… intérieur… » Livia réussit à s’exprimer entre deux halètements.

Livia pouvait se concentrer et étudier pendant des heures, mais elle était nulle lorsqu’il s’agissait de faire de l’exercice.

Anjie posa une main sur son front et sourit ironiquement. « C’est pour cela que je t’ai dit de t’entraîner davantage. L’endurance est une nécessité de base. »

« Je me targuais d’avoir une endurance supérieure à la moyenne de la république, mais vous, les Hohlfahrtiens, vous êtes inhumains », argumenta Noëlle, couverte d’une fine couche de sueur. « Nous avons couru pendant une éternité et tu n’as pas l’air le moins du monde fatiguée. »

S’il s’était agi d’un sprint libre, les filles auraient probablement pu continuer un peu plus longtemps. Le problème, c’était l’armure qui les alourdissait, ainsi que les armes qu’elles tenaient dans leurs mains. En tout et pour tout, leur équipement était plutôt lourd. C’est pourquoi Noëlle fut choquée de voir qu’Anjie avait l’air fraîche comme la rosée du matin, même après avoir couru pendant des heures. Noëlle et Livia étaient essoufflées et sur le point de tomber inconsciente, tandis qu’Anjie les regardait comme si elle ne comprenait pas ce qui leur arrivait.

« Si c’est tout ce qu’il faut pour vous épuiser, vous ne serez jamais des aventuriers », déclara Anjie.

Noëlle secoua la tête. « Comment peux-tu penser que tu es normal ? »

Une fois que Livia et Noëlle eurent retrouvé leur calme, Anjie les fit repartir, mais à un rythme plus tranquille. Au fur et à mesure que les filles avançaient, elles commençaient à se plaindre de Léon. Anjie, en particulier, gardait le sourire, mais elle était furieuse de son comportement sournois, de son culot de cacher cette route secrète.

« Il peut être une telle crapule », dit-elle. « Il a fait tout ce qu’il pouvait pour prétendre qu’il s’agissait d’un combat à la loyale, alors qu’il prévoyait depuis le début de s’emparer de la victoire par des moyens détournés. Il nous a roulé dans la farine. »

« Nous avons travaillé si dur pour arriver jusqu’au bout de cette route et devoir faire tout le chemin inverse pour trouver ce passage secret », ajouta Livia, plus en colère à cause de l’exercice que de la tromperie.

Le problème des kilomètres supplémentaires n’était qu’un des nombreux reproches que Noëlle faisait à Léon. Elle trouvait son attitude particulièrement irritante. « Il était si catégorique sur le fait de jouer franc jeu quand nous avons commencé, n’est-ce pas ? Et regardez-le, il s’est donné un handicap, mais ce n’était jamais qu’une astuce. Quel culot ! »

Creare s’amusait à regarder les filles mijoter. « On dirait que le Maître ne va même pas s’en tirer à bon compte avec ses fiancées. »

Anjie sourit doucement. « Et il semblerait que j’ai sous-estimé son engagement dans le combat. »

« Tu as l’air heureuse », nota Creare. « Mais comment peux-tu sourire après tout ça ? Il vous a piégées. »

« Je suis contente parce que ça veut dire qu’il prend les choses au sérieux. » Anjie n’était pas particulièrement satisfaite de la ruse de Léon, non — mais elle comprenait que la ruse était son modus operandi. En outre, cela signifiait qu’il essayait vraiment de gagner. « Jusqu’à présent, il m’a toujours protégée. Il a été si délicat, il m’a traitée comme une princesse. »

« J’ai compris, » dit Creare. « Tu n’as donc pas aimé ça. »

« Je ne dirais pas cela. Une partie de moi était heureuse, mais en même temps, en restant sur la touche et en le regardant se battre, je me suis demandé s’il avait vraiment besoin de moi. En fait, je me suis parfois surprise à penser qu’il pourrait vivre une vie plus paisible sans moi. »

« Ce n’est pas vrai ! » gronda Livia par-derrière. « Tu prends toujours trop de responsabilités. La raison pour laquelle Monsieur Léon ne peut pas vivre une vie paisible, c’est parce que — . »

Livia s’arrêta brusquement, hésitant à divulguer ce qu’elle savait. Son silence se prolongea.

N’en pouvant plus, Noëlle s’était interposée : « Parce qu’il est tellement curieux. Je veux dire, c’est pour ça qu’il m’a sauvée. »

C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles Léon ne parvenait pas à réaliser ses rêves de paix. Il avait la fâcheuse habitude de mettre son nez dans les affaires des autres. Léon ne serait jamais devenu un héros s’il n’avait agi que dans son propre intérêt. D’un autre côté, il ne se serait jamais rapproché d’aucun d’entre eux. Et il n’y avait pas que ses fiancées, il s’était lié à tout un tas de gens.

« Je ne veux pas lui mettre des bâtons dans les roues », déclara Anjie en toute honnêteté. « Tout ce que je veux, c’est que Léon soit heureux. Mais tant que je serai avec lui, je l’entraînerai inévitablement dans des conflits auxquels il n’est pas mêlé. » Si Anjie était si déterminée à ne pas impliquer Léon dans l’agitation actuelle, c’est parce que ce dernier avait clairement exprimé son désir de ne pas s’en mêler. Même s’il ne l’avait pas dit, la charge mentale était évidente pour Anjie.

Noëlle jeta un coup d’œil à Livia. « Il n’a pas réduit sa dose, n’est-ce pas ? »

« Le dosage n’a pas changé depuis qu’il est revenu de la république », dit Livia en secouant la tête. « N’est-ce pas, Cleary ? »

« Le maître m’a interdit de répondre à cette question », dit Creare. Son ton décontracté et léger s’était transformé en une certaine sévérité lorsqu’il s’était agi de ce sujet. En fin de compte, son maître était Léon, et dans les moments difficiles, il était sa priorité.

Le silence s’installa tandis que Creare continua de guider les filles. Sans s’en rendre compte, elles avaient franchi le passage secret. Le bruit d’un combat résonnait devant elles, probablement celui du prince Julian et de ses camarades.

Anjie leva son fusil. « J’aimerais éviter les tirs amis. Quoi que vous fassiez, ne tirez pas à moins d’être absolument sûr. » Le couloir était sombre et couvert d’ombres. Il serait trop facile de se blesser les uns les autres s’ils tiraient de manière imprudente.

Livia et Noëlle avaient acquiescé.

La lentille bleue de Creare clignota. « J’ai un itinéraire de retour direct sans contact avec l’ennemi. Allez, les filles ! »

Un mélange de voix d’hommes se mêlait à la clameur de la bataille et parcourait les couloirs, se répercutant autour des filles. On entendait même parfois des vœux du genre : « Je jure que ces types vont payer, même si c’est la dernière chose que je fais ! »

Les filles continuèrent jusqu’à ce qu’elles arrivent à un chemin bloqué par un mur de glace. Livia s’en approcha, fronçant les sourcils. « Est-ce une sorte de mécanisme secret que nous devons franchir ? Le trésor se trouve-t-il au-delà de ce point ? »

« Non, ce n’est pas la bonne réponse, » dit Creare. « Jilk l’a scellé. Allez-y, ignorez-le et continuez. »

Noëlle pencha la tête. « C’est M. Jilk qui a mis ça ici ? Mais pourquoi aurait-il scellé la mauvaise route ? »

L’expression d’Anjie devint glaciale, elle devinait trop facilement ce qui s’était passé. « Il semble qu’il ait mal compris l’emplacement du trésor et qu’il ait scellé le chemin derrière lui. C’est un lâche intrigant, après tout. »

« Il n’a pas changé depuis la première année », déclara Livia en signe d’approbation.

Tandis que les Hohlfahrtiennes poursuivaient leur chemin à vive allure, Noëlle les suivait de près. « D’accord, je reconnais que ses méthodes sont un peu douteuses, mais est-il vraiment si mauvais que ça ? »

Toute trace d’émotion avait disparu du visage de Livia. « Nous parlons d’un homme qui a secrètement attaché un explosif à l’armure de son adversaire pendant un duel. Ce n’est même pas la pire de ses transgressions. Il a également annulé ses fiançailles avec une femme et a ensuite refusé de la rencontrer. Je pourrais énumérer ses péchés pendant des heures. »

« Oh. Je suppose qu’il est vraiment pire que ce que je pensais. » Noëlle fronça les sourcils. Elle avait vu à quel point Jilk avait causé des problèmes à Marie lorsqu’ils cohabitaient dans la république. Cela la dégoûtait d’apprendre qu’il était pire que ce qu’elle avait réalisé.

Le visage d’Anjie était tout aussi vide lorsqu’elle ajouta : « Ces cinq garçons sont des fauteurs de troubles, mais il est indéniable que Jilk est le plus grand mécréant de tous. »

Alors que leur conversation se calmait, une porte suspecte apparut. Elle était entrouverte, permettant aux filles de jeter un coup d’œil à l’intérieur.

Des ombres et des ténèbres planaient sur les nombreuses salles de ce donjon, mais cette pièce était tellement recouverte d’or qu’elle en était rayonnante. Elle criait pratiquement : « Je suis la salle du trésor que vous avez cherché pendant tout ce temps ! » Pourtant, au lieu de se réjouir de leur découverte, les filles furent choquées par ce qu’elles virent d’autre.

« Léon !? » hurla Anjie.

Un monstre mort-vivant et Léon s’affrontaient à l’intérieur. Le crâne de la créature ressemblait à celui d’un animal, et le reste de son corps était caché sous une robe noire. Ses bras étaient anormalement longs et larges pour son corps, et chaque main était entièrement recouverte d’or. Là où l’on aurait pu s’attendre à des jambes, il n’y avait que de l’air, il lévitait. Pour couronner le tout, cette bête mesurait environ trois mètres de haut. Elle était aussi étonnamment agile, s’élançant rapidement dans les airs à travers la grande voûte.

Pendant ce temps, dès que Léon remarqua que ses fiancées étaient arrivées, il fit une grimace.

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Claramiel

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