Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 10 – Chapitre 7 – Partie 3

+++

Chapitre 7 : Sang d’aventurier

Partie 3

« Tu n’as certainement pas oublié que je suis un prince ! As-tu l’intention d’utiliser le prince de ton royaume comme diversion ? »

Je m’étais esclaffé. « La vie des gens est plus importante que leur statut ! »

« Comment peux-tu dire ça alors que tu as mis ma vie en jeu ? » Malgré les jérémiades de Julian, il n’avait eu aucun mal à abattre les squelettes.

« Julian, je ne laisserai pas ton sacrifice en vain, je le jure ! »

Nous avions essuyé nos larmes (inexistantes) et l’avions laissé dans la poussière.

Nous étions bientôt arrivés à un endroit où le couloir se divisait en trois directions, mais des monstres surgissaient des deux couloirs latéraux. Si nous pouvions nous faufiler et les distancer, ce serait parfait. Le problème ne se poserait que s’ils nous poursuivaient. La situation serait résolue si une personne restait en arrière pour s’occuper des bêtes, mais pas une âme dans le groupe ne se porta volontaire.

Des abrutis égoïstes.

Alors que nous étions sur le point de dépasser la poignée de morts-vivants qui nous attendaient, Jilk avait jeté un mouchoir au sol. Son alarme exagérée coupa l’air. « Oh, non ! J’ai fait tomber le mouchoir que mademoiselle Marie m’a donné ! Quelle maladresse ! Et après qu’elle ait prié si ardemment pour notre sécurité, en me le confiant comme un porte-bonheur ! »

Greg et Chris avaient été assez proches pour voir qu’il ne s’agissait pas d’un accident et ils avaient continué à courir. Cependant, Brad n’avait apparemment pas compris qu’il s’agissait d’un stratagème.

« Comment as-tu pu laisser tomber quelque chose d’aussi précieux ? » s’écria Brad en plongeant la tête la première pour l’attraper. Bien sûr, il se rendit compte qu’il s’était fait avoir une fois qu’il l’eut bien regardé. « C’est ton stupide mouchoir, Jilk ! »

Le nom de Jilk était probablement brodé dessus ou quelque chose du genre — un signe qui ne trompe pas. Brad s’était rendu compte de son erreur, mais il était trop tard. Les monstres étaient sur lui.

Un mélange explosif de magie et de malédiction avait éclaté derrière nous.

« Vous allez tous payer pour ça, je le jure ! »

Deux idiots en moins, il en reste trois.

Greg ricane. « Ne t’inquiète pas, je prendrai assez de trésors pour toi et Son Altesse ! »

« Je pense que tu verras que c’est moi qui vais gagner ! » jura Chris, dont la soif de victoire n’était pas moins fervente que celle de son ami.

Greg et Chris étaient plus en forme que Jilk et moi, et ils avaient rapidement pris la tête. Nous étions tragiquement désavantagés en matière d’endurance.

Jilk m’avait jeté un regard. Je lui avais rendu son regard et j’avais tout de suite compris ce qu’il pensait.

« Greg et Chris sont vraiment rapides », dis-je à voix haute. « Si ça continue, on va se faire distancer, hein ? »

« En effet, » dit Jilk. « Mais ce n’est pas une surprise. Ils sont tous deux des guerriers de première ligne fiables, capables de protéger Mlle Marie. »

Bien que les deux en question aient une légère avance, ils avaient entendu nos remarques. Les compliments avaient également nourri leur ego. Ils ne se doutaient pas que tout était prévu.

« Fiable, dis-tu ? » avais-je demandé. « Mais lequel est le plus fort ? Je suppose que c’est Chris, non ? Puisqu’il est un épéiste si remarquable. Il doit donc être le plus fiable. »

Jilk secoua la tête. « Qu’est-ce que tu racontes ? Greg est clairement supérieur. Son habileté avec la lance est fondée sur une véritable expérience de la bataille. Il nous a sauvés un nombre incalculable de fois. »

« C’est vrai. Chris doit être meilleur, non ? »

« Non, c’est Greg. Mais attends, au moment où le prochain monstre sortira, tu verras par toi-même. »

Devant nous, Chris et Greg étaient totalement silencieux en écoutant notre échange. Nous étions un peu essoufflés, ayant bavardé tout en courant à toute vitesse. Une partie de moi craignait que nous ayons été un peu trop transparents. Mais alors que je craignais que notre plan n’échoue, un groupe de monstres était apparu. L’heure de vérité avait sonné. Greg et Chris allaient-ils passer au travers et continuer à courir ?

« Je suis le protecteur de Marie, son chevalier le plus fort ! » Chris s’élança sur les monstres et les abattit.

Greg ne put ignorer la menace que représente une telle déclaration de la part de son rival direct. Il se mit lui aussi à tailler dans le vif, en criant : « Ne te fais pas d’illusions ! Marie compte sur moi plus que n’importe lequel d’entre vous. N’est-ce pas, les gars ? » En embrochant l’un des monstres d’un seul coup, il s’arrêta pour demander notre accord.

Malheureusement pour Greg, nous étions déjà passés. Jilk et moi n’avions pas manqué de lui faire un signe de la main.

« Bonne chance, les idiots ! »

« Mes remerciements éternels pour avoir été si facile à manipuler ! »

Ce n’est qu’une fois qu’ils avaient été envahis par les monstres qu’ils avaient compris. Comme les garçons avant eux, ils avaient été trompés.

« Vous nous avez trompés ! »

« On vous aura pour ça ! »

Ensuite, il n’y avait plus que Jilk et moi.

Il me sourit. « Léon, je crains qu’il soit inutile de nous battre l’un contre l’autre. Nous devrions travailler ensemble pour obtenir le trésor ? Nous sommes au coude à coude dans cette compétition. »

J’avais acquiescé, pensif. « Tu as raison. Cela n’aurait pas de sens de se déranger l’un l’autre alors que nous sommes déjà arrivés jusqu’ici. Oh, mais regarde, le chemin devant nous se sépare. Luxon, lequel mène au trésor ? »

« Permets-moi de te donner un repère visuel. » Luxon projeta une flèche qui flottait dans l’air devant lui, pointant vers le côté gauche de la fente en forme de Y.

Dès qu’il sut quel chemin prendre, Jilk accéléra pour me dépasser. Simultanément, il sortit un objet qu’il laissa tomber derrière lui. Il y eut une petite explosion et un mur de glace apparut à l’entrée du chemin de gauche, me bloquant le passage.

J’avais sursauté. « Un objet magique qui invoque une barrière de glace !? »

À travers la couche de glace transparente, je pouvais voir Jilk faire une pause pour me saluer. « Merci de m’avoir montré le chemin. Je vais m’approprier le trésor. Les autres pourront me rejoindre plus tard. Une fois que je l’aurai récupéré, je vous attendrai ! » Jilk laissa échapper un éclat de rire qui ressemblait presque à un tintement de cloches — trop aigu et chantant à mon goût, en d’autres termes.

Alors que je le regardais partir, Luxon changea la direction de sa flèche. Elle pointait maintenant vers la droite. Ce n’était qu’une diversion, tout ce qui attendait Jilk était un cul-de-sac.

« Bon travail, Luxon. »

« Tu te souviens de l’emplacement du trésor, et tu n’as donc aucune raison de me demander où il se trouvait. Je me suis dit que tu voulais que j’induise ton adversaire en erreur. Cependant, je suis plus intéressé de savoir si tu te doutais dès le début que Jilk te trahirait. »

Suspecté ? Pas vraiment. « Non, pas du tout. J’étais persuadé… qu’il me poignarderait dans le dos. »

J’avais organisé tout ce spectacle parce que je savais que c’était un rat rusé qui se retournerait contre moi dès qu’il y trouverait son compte. Cependant, je n’avais pas prévenu Luxon. C’est un coup de chance qu’il se soit rendu compte de mes manigances.

« Quel malheureux objet de foi ! »

« C’est toi qui me le dis. » J’avais haussé les épaules, dégoûté par le comportement de Jilk. « Je ne voudrais jamais être un type comme ça. » Quelqu’un qui trahit constamment les autres ? On aurait dit un connard.

« Cette description ne s’applique-t-elle pas aussi à toi, Maître ? Tu trahis aussi les autres en permanence. »

« Je suis juste très, très facilement incompris en dépit de mon sérieux sincère », avais-je dit en commençant à emprunter le chemin de gauche.

Luxon me suivit de près. « Très sincère, en effet. Mais seulement en ce qui concerne ce qui te profite. Ne penses-tu pas qu’il te serait utile d’être plus sincère envers les autres aussi ? »

Je m’étais serré la poitrine, feignant d’être blessé. « Même toi, tu ne me comprends pas ! Oh, j’ai mal. »

« Ton jeu d’acteur est trahi par ton sourire, Maître. »

En avançant sur le chemin de droite, nous avions aperçu la salle où se trouvait le trésor. Cependant, l’atmosphère qui y régnait était étrange. Je sentais que quelque chose se cachait derrière la porte. En m’approchant, j’avais entendu un gémissement sourd à l’intérieur.

« Maître, je sens la présence d’un monstre puissant. Tu n’as pas parlé d’une bête qui protégerait le trésor. As-tu oublié ? »

Je secouais lentement la tête. « Non, il n’y avait rien dans le jeu. Chaque fois que j’ai nettoyé cet endroit, c’était juste un chemin direct vers le trésor, fin de l’histoire. Il n’y a pas de boss. »

« Peut-être s’agit-il d’une erreur de mémoire ? »

« Non. Certainement pas. D’ailleurs — non, attends un peu. Quelle heure est-il ? »

« Il est plus de sept heures du soir. Le soleil s’est couché et le ciel est sombre », rapporta Luxon.

Je tournai mon regard vers la porte et vérifiai les munitions de mon fusil et de mon arme de poing. « Quelqu’un n’a-t-il pas dit que les morts-vivants étaient plus actifs la nuit ? »

Dans le jeu, je m’étais aventuré et n’avais récupéré le trésor que pendant la journée. Je n’avais aucun moyen de savoir ce qui se passait dans la Forteresse des mains d’or la nuit. Peut-être que la réalité diffère de celle du jeu. Ou peut-être que cet ennemi n’existait que la nuit ? Quoi qu’il en soit, la violence était ma seule option.

Luxon me regarda fixement. « Comptes-tu te battre tout seul ? Je crois qu’il serait plus prudent d’attendre le prince et ses camarades pour affronter ensemble cette créature, ce qui garantirait un chemin plus sûr vers la victoire. »

« Après avoir fait des pieds et des mains pour éliminer ces imbéciles, ce serait plutôt embarrassant si je devais attendre qu’ils me rattrapent, n’est-ce pas ? »

« Je vois que tu peux faire preuve d’un peu de sérieux lorsqu’il s’agit de ta fierté. »

« J’ai juré de ne jamais me mentir sur mes sentiments. »

C’était une ligne assez fluide, si je puis dire.

Luxon, quant à lui, était moins impressionné. « Tu m’as dit un jour que les adultes sont doués pour se mentir à eux-mêmes. Tu as également affirmé que cette habitude faisait de toi un adulte. Cela ne semble-t-il pas contredire cette affirmation ? »

J’avais agité un doigt. « Tsk, tsk. Tu vois, le problème avec toi, l’IA, c’est que tu ne peux pas t’adapter. Quoi qu’il en soit, allons-y. » Ayant terminé mes préparatifs, je m’étais approché et j’avais poussé la porte, me glissant à l’intérieur.

+++

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

Laisser un commentaire