Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 10 – Chapitre 12 – Partie 2

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Chapitre 12 : Un événement régulier

Partie 2

Les joues de Mia se colorèrent un peu, mais elle s’écria néanmoins : « Si vous êtes de vrais hommes, vous vous battrez à la loyale ! »

Un tollé s’ensuivit. Mais tandis que leurs camarades de classe sifflaient, Jake et Ethan se contentèrent de se regarder l’un l’autre, silencieux.

Mia n’en pouvait plus. « C’est pathétique de la part des hommes d’ergoter de la sorte. Si vous laissez la fille que vous aimez vous voir maintenant, elle sera déçue. »

Les garçons s’agitèrent en imaginant ce scénario.

« Si vous êtes vraiment des hommes — et non des garçons qui jouent aux machos », insista Mia, « et si vous aimez vraiment cette fille, alors vous devriez vous battre comme il se doit ! »

« Tu as raison, » dit Jake. « Je ne sais pas à quoi je pensais. Erin ne serait pas contente de me voir échanger des coups avec quelqu’un. »

Ethan acquiesça. « Mlle Mia, vous êtes l’étudiante transférée, n’est-ce pas ? Grâce à vous, mes yeux se sont ouverts. Vous avez tout à fait raison. Elle serait très mécontente de nos échanges verbaux. »

Mia sourit, heureuse de voir qu’ils avaient obéi à ses paroles. « Vous comprenez donc ! Oui, bien sûr. Vous devriez tous les deux aller directement la voir et lui avouer vos sentiments. »

C’est ce que Mia avait voulu dire en parlant de « se battre » — mais hélas, son intention n’avait pas été comprise. Les garçons recommencèrent à se jeter des regards furtifs.

« Je n’ai pas de gant sous la main, mais je te défie volontiers dans un duel à la loyale, avec Erin en ligne de mire », déclara Jake. « Tu es capable de piloter une armure pour ce combat, n’est-ce pas ? »

Ethan balaya ses cheveux de son visage. « Un combat propre pour déterminer le vainqueur, n’est-ce pas ? Je n’ai pas à me plaindre. Je crains seulement de te blesser. Aussi incompétent que tu puisses être, tu es toujours un prince. »

Comme si la salle de classe ne pouvait pas être plus bruyante, les chuchotements s’intensifièrent.

« Un duel ! »

« Je n’arrive pas à y croire. Ils se battent en duel pour une fille ! C’est tellement excitant ! »

« Oui, j’ai hâte d’y être ! »

Malgré leur malaise d’il y a quelques instants, les autres élèves partageaient maintenant avec enthousiasme leur impatience d’assister au match.

Mia était restée bouche bée, toute seule. « Huh ? Hum… Quoi ? Pourquoi un duel ? Cela pourrait être facilement résolu si vous lui disiez tous les deux ce que vous ressentez, n’est-ce pas ? » Personne ne lui prêta attention. L’excitation l’avait complètement noyée.

Lorsque Finn revint enfin dans la salle de classe, Mia se précipita vers lui, les larmes aux yeux. « Monsieur le chevalier ! »

« Qu’est-ce qu’il y a, Mia ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Quelqu’un t’a malmenée ? » Ses sourcils se froncèrent. « Dis-moi simplement qui. Il goûtera bientôt à l’amertume du regret. »

« Deux des garçons vont se battre en duel, et tout est de ma faute ! » déclara Mia.

« Qu’est-ce que… ? » Des ombres sombres tombèrent sur le visage de Finn qui se tourna vers Léon. « C’est quoi cette histoire de duel ? »

Léon se gratta la tête. Il ne jeta qu’un bref coup d’œil aux bruyants élèves de première année avant de soupirer. « Ne t’inquiète pas. C’est la routine à ce stade. »

« Penses-tu que les duels sont routiniers ? »

 

☆☆☆

 

C’est ainsi que commença un duel entre hommes à propos d’un autre homme.

Les étudiants s’étaient rassemblés sur les sièges de l’arène de l’académie, anticipant avec anxiété l’affrontement à venir. Ceux d’entre nous qui étaient en dernière année avaient décidé d’aller voir ce qui se passait. Je me concentrais sur les élèves de première année. Les étudiantes étaient particulièrement enthousiastes en raison de la nature du duel.

« Le prince Jake et le seigneur Ethan vont se battre pour une fille ? C’est incroyable. »

« C’est comme si c’était tout droit sorti d’un livre. »

« J’ai entendu dire qu’il y avait eu un duel de ce genre il y a quelques années. »

Les visages de ceux qui m’entourèrent devinrent amers à l’évocation du dernier duel scolaire. Mes fiancées étaient assises près de moi, mais j’étais aussi accompagné de Marie et de ses clochards. Mes amis proches, Daniel et Raymond, étaient assis juste devant moi.

« Léon, ils parlent de toi. »

« Tu es assez populaire auprès des premières années, hein ? »

« Je n’ai pas participé à ce duel parce que je le voulais », leur avais-je sèchement rappelé. Je fis preuve d’indifférence, car prendre leurs taquineries au sérieux ne ferait que les encourager. « D’ailleurs, mon duel n’avait rien à voir avec la conquête d’une femme. Il n’y avait rien de romantique dans mon affrontement avec ces crétins. »

Raymond se mit le menton dans les mains en pensant à cette époque révolue. « Les temps ont bien changé. À l’époque, nous pensions tous que tu t’étais mis au ban de la haute société. »

« Oui, » dit Daniel. « Difficile de croire que tu es un duc maintenant. Et que, pour une raison ou une autre, tu traînes avec le prince et ses copains. »

Croyez-moi, j’aimerais que quelqu’un me dise comment j’en suis arrivé là. Tout ce que j’ai fait, c’est pulvériser ces abrutis en duel. Pourquoi ai-je dû endosser la responsabilité d’être, à toutes fins utiles, leur tuteur ? Le destin était une maîtresse terriblement cruelle et inhabituelle.

Noëlle s’était penchée en avant sur son siège à ma droite, posant ses coudes sur ses genoux et son menton sur ses mains jointes. Elle avait l’air contrariée et elle fixait d’un air de reproche l’arène où les deux Armures Mobiles se tenaient l’une en face de l’autre. « Léon, » dit-elle, « tu as aussi participé à un duel quand tu étais dans la république, non ? Et c’était lors de ta deuxième année à l’école. Ce qui veut dire que tu en as fait un par an. Ce pays est terrifiant. »

J’avais acquiescé avec empressement. « Tu l’as dit. Moi, je suis juste un type gentil et sensible. Tu peux comprendre pourquoi j’ai toute cette angoisse d’être né dans ce pays barbare. »

« C’est ce que tu dis… Mais si c’est le cas, comment se fait-il que tu aies l’air de t’amuser ? »

« Parce que je ne fais pas partie de ce duel. De toute façon, ils appellent ça un “duel”, mais ce n’est pas comme si la vie de l’un ou l’autre était en jeu. C’est juste un spectacle. Il n’y a rien de mal à apprécier un spectacle. »

Noëlle haussa les sourcils. « Le fait que tu puisses en tirer le moindre plaisir prouve que tu es à ta place. »

Livia, assise à ma gauche, me donna une tape sur le bras. Lorsque j’avais jeté un coup d’œil, elle avait fait signe à Julian et aux autres garçons. « Monsieur Léon, ils nous regardent. »

J’avais suivi son regard et je les avais trouvés en train de me lancer des coups de poignard dans ma petite direction.

« J’admets que je me suis trompé en me battant avec toi », dit Julian. « Si je pouvais revenir en arrière et tout refaire, c’est la dernière chose que j’aurais faite. »

Jilk hocha la tête. « Oui, nous aurions dû être plus prudents. »

« Tu étais un véritable lâche. Tu savais que tu ne pouvais pas perdre, c’est la seule raison pour laquelle tu nous as défiés. » Brad fronça les sourcils, il ne se souvenait que trop bien des événements.

Greg croisa les bras tandis que sa jambe rebondit avec agitation. « Ça me fait bouillir le sang rien que de penser aux conneries que tu as dites. »

Les lunettes de Chris brillaient étrangement. « Oui, nos esprits ont été brisés au cours de ce duel. Je n’oublierai jamais cette expérience, et je jure qu’un jour prochain, je te le ferai payer. »

En fait, je me sentais un peu mal pour eux.

Je m’étais gratté la tête. « Désolé, les gars. Je n’avais jamais réalisé que vous étiez tous aussi faibles. Si nous nous mettons d’accord pour refaire quelque chose comme ça, je vous promets d’y aller plus doucement. Alors, ne m’en voulez pas trop. » Je m’étais moqué de l’indignation qui se lisait sur leurs visages.

Anjie me donna une claque dans le dos — elle était assise derrière moi, ce qui lui permettait de le faire facilement. « Imbécile, ne les contrarie pas. »

« Super, maintenant j’ai énervé Anjie. »

Les épaules affaissées, je m’étais tourné vers Marie. Elle était assise avec Carla. Chacune tenait un verre dans une main et un en-cas dans l’autre tout en regardant. Et ma terrible sœur n’était pas moins exigeante que jamais.

« Il s’agit plus d’un divertissement que de quelque chose de sérieux. Allez, on commence ! » cria-t-elle avant d’engloutir son verre d’un seul trait.

Hé, attends un peu. Ne me dis pas que tu as de l’alcool dans les mains. C’est le milieu de la journée ! Comment peux-tu boire de l’alcool ?

« Dame Marie, votre capacité d’engloutissement est incroyable ! » Carla semblait enchantée. Mais qu’est-ce qui peut bien l’enchanter ?

En jetant un coup d’œil par-dessus mon épaule, j’avais aperçu Finn et Mia assis ensemble sur le côté. Mia était particulièrement nerveuse, car elle se sentait responsable de tout ce gâchis. Quant à Finn, il considérait Jake et Ethan avec une haine débridée, comme si les garçons étaient ses ennemis mortels pour avoir osé contrarier Mia. Je l’entendais même marmonner sous son souffle.

« Je leur ferai regretter cela… »

Euh, oui. Le terme « surprotecteur » n’est peut-être pas assez fort.

Luxon flottait près de moi et je lui avais demandé : « Hé, qui va gagner à ton avis ? »

« As-tu l’intention de placer à nouveau des paris ? »

« Bien sûr. »

Il y eut une courte pause avant qu’il ne dise : « Sur le plan des compétences, Ethan a l’avantage. En supposant que le duel commence sans encombre. Il y a de fortes chances qu’il soit annulé avant. »

« Oui, je pense que tu as raison. »

Après tout, ce duel concernait une personne dont le changement de sexe n’était pas reconnu par la loi.

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Claramiel

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