Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 10 – Chapitre 10 – Partie 2

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Chapitre 10 : Le navire fantôme

Partie 2

Anjie et moi nous étions séparés et avions pris notre équipement préféré. Il y avait un fusil de chasse, une mitrailleuse, des pistolets et des épées, entre autres.

« Je n’ai détecté aucun monstre particulièrement dangereux. Tout ce que vous avez à faire est d’entrer et de vaincre le monstre qui contrôle le vaisseau, et cette situation sera résolue. »

Tout ce qu’avait dit Luxon semblait assez simple… jusqu’à ce que je réalise qu’il y avait un piège.

« Hein ? Attends une seconde. Nous deux ? Et toi ? »

« J’ai d’autres tâches à accomplir, je crains donc de ne pouvoir vous accompagner. »

« Non, tu dois venir. Laisse tout ce que tu as à Creare », avais-je ordonné.

« Non », insista Luxon. Son regard se porta sur les monstres qui tentaient de monter à bord de l’Einhorn. « L’ennemi est sur nous. Hâtez-vous, s’il vous plaît. »

Fusil en main, j’avais fait le tour pour m’occuper de ce désordre, non sans avoir lancé une dernière plainte à Luxon. « Va te faire foutre, toi et ton “travail”. Je m’en souviendrai. »

Anjie souleva la mitrailleuse et poussa un petit soupir. « Ce n’est pas un très gros vaisseau. Nous devrions être plus que suffisants. Léon, allons nous occuper de ça. »

Nous étions partis ensemble, laissant Luxon derrière nous.

À mon insu, il murmura — suffisamment doucement pour que nous ne l’entendions pas — « Bonne chance à vous deux. Vous en aurez besoin. »

 

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Livia se précipita sur le pont, paniquée. C’est là qu’elle découvrit Luxon, accompagné de plusieurs robots — des armures, ou leur moitié supérieure. Ils affrontaient les monstres qui tentaient d’envahir l’Einhorn, et ils s’en débarrassaient aussi facilement que s’il s’agissait d’une corvée quotidienne.

Cette vision donna à Livia un sentiment d’impuissance, mais elle secoua la tête. Non, ce n’est pas le moment d’y penser. Pour l’instant, la priorité est de s’assurer de la sécurité de Monsieur Léon.

« Lux ! » Livia prit son courage à deux mains et l’appela.

Luxon se retourna, sa lentille rouge se fixant sur elle. « Olivia, je crois que j’ai ordonné à tout le monde de rester à l’intérieur. »

« Je ne trouve ni Monsieur Léon ni Anjie ! J’ai peur qu’il leur soit arrivé quelque chose, mais Cleary n’a rien dit. »

Tous les autres s’étaient rassemblés dans la salle principale. Personne n’était particulièrement heureux d’avoir reçu l’ordre de rester assis sans rien faire, mais ils avaient fait ce que Luxon leur avait demandé. Seuls Léon et Anjie manquaient à l’appel. Inquiète pour leur sécurité, Livia s’était aventurée sur le pont à leur recherche. Elle trouvait étrange que Luxon ne semble pas du tout affecté par leur absence.

C’est… effrayant, pensa-t-elle. Elle repensa à ce rêve dans lequel elle avait vu Luxon massacrer des milliers de personnes. Le spectacle avait été si frappant, si explicite. Elle avait beau essayer d’oublier, la terreur refusait de diminuer.

« Ils vont bien », déclara Luxon.

« Mais ! »

« Ils en ont besoin. »

Luxon ne lui avait pas donné plus d’explications.

 

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Les autres étaient rassemblés dans le réfectoire de l’Einhorn. Ils étaient agités. Armes à la main, ils regardaient par la fenêtre pour évaluer la situation.

Jake croisa les bras. « Ce n’est qu’un vaisseau fantôme. Nous aurions pu en finir en tirant quelques coups de canon. »

Erin se tenait à côté de lui, dès qu’il se plaignait, elle l’apaisait déjà. « Mais j’ai entendu dire qu’il pouvait y avoir des trésors sur les vaisseaux fantômes. Peut-être sont-ils en train d’étudier cette possibilité ? »

« Vraiment ? Alors puisque nous avons perdu à la vieille forteresse, nous devrions monter à bord et prendre le prix pour nous-mêmes. » La motivation de Jake fut renouvelée par la promesse d’un trésor.

« Tu es toujours si confiant, Votre Altesse », dit Oscar. « Moi, j’ai entendu tellement d’histoires terrifiantes sur les vaisseaux fantômes que je crois que je préférerais fuir plutôt que de tirer. »

« Tu es censé être mon frère adoptif, et pourtant tu es un tel lâche », se moqua Jake.

Les yeux d’Oscar s’écarquillèrent. « Veux-tu dire que tu ne connais pas les histoires ? Permets-moi de t’en raconter quelques-unes… »

Cela déclencha une série d’histoires de vaisseaux fantômes parmi les étudiants de première année. Au fur et à mesure qu’Oscar les racontait, le visage de Jake pâlissait.

Finn regardait, les yeux plissés et les sourcils froncés, notant les hommes en fonction de leur comportement. Jake et Oscar… C’est ce que je craignais. Je ne peux confier Mia à aucun d’entre eux. Ils perdent leur temps à bavarder de choses insensées. Non pas que ce soit important de toute façon, ils sont trop amicaux avec d’autres femmes, ce qui fait déjà d’eux deux de mauvais choix.

Quant à Erin, elle n’était même plus dans la course. Finn avait donné des notes d’échec à ses trois intérêts amoureux.

Ignorant le monologue intérieur de Finn, Mia était déstabilisée par l’horrible nouveau sujet sur lequel les étudiants de première année avaient atterri. Elle jeta un coup d’œil à Finn. « Chevalier, les vaisseaux fantômes existent-ils vraiment ? J’ai peur. »

« Tu n’as aucune raison d’avoir peur. » Finn lui lança un regard rassurant. « Je te protégerai. Ne t’inquiète pas, Kurosuke et moi pourrions détruire un tel vaisseau en un rien de temps. »

« Oui, c’est ça ! » approuva Brave.

Finn resta près de Mia et prit doucement sa main dans la sienne. Ses joues se colorèrent instantanément.

« Mia, as-tu un rhume ? » demanda-t-il, paniqué. « Pourquoi ne me dis-tu jamais quand tu ne te sens pas bien ? Attends ici. Je vais te chercher des médicaments. Kurosuke, va lui chercher une couverture et un canapé pour s’allonger. »

« Partenaire, tu es parfois un grand idiot », dit Brave.

Finn pensait vraiment que le visage rouge vif de Mia indiquait qu’elle était malade. Brave avait du mal à rester sans rien dire, exaspéré qu’il était par l’ignorance de Finn.

Mia leva les mains en l’air, les agitant vigoureusement. « Non, ce n’est pas ça ! Ne t’inquiète pas. Je ne suis pas malade ! »

« Non, tu ne t’en es peut-être pas rendu compte toi-même. Comprends-tu ? De toute façon, je ne peux pas encore te faire retourner dans ta chambre, mais tu dois au moins t’allonger. »

Comme toujours, Finn se comportait comme une mère poule — surprotectrice. Même Mia n’était pas d’accord avec cette tendance.

« Je suis heureuse que tu sois si inquiet pour moi, Sire Chevalier, mais j’aimerais que tu sois plus… »

« Qu’est-ce qu’il y a ? Quoi qu’il en soit, dis-le moi s’il te plaît. »

« Argh… » Mia gémit, baissant le regard. « Idiot. »

La mâchoire de Finn se décrocha. Le choc l’avait frappé comme un courant électrique, lui traversant tout le corps. Il était paralysé. Elle… Elle me déteste ! Où me suis-je trompé ?

 

 

☆☆☆

 

Anjie et moi avions pris d’assaut le vaisseau fantôme. Il y avait juste un petit problème.

« Je ne peux pas faire un pas de plus. »

J’avais posé mes fesses fermement sur le sol.

Anjie m’avait jeté un coup d’œil contrarié. Tenant toujours la mitrailleuse, elle poussa un profond soupir et pointa un doigt vers quelque chose au sol. C’était là que, quelques instants plus tôt, un monstre s’était effondré et avait disparu dans une bouffée de fumée.

« Léon, ce monstre était un fantôme que les attaques physiques ne peuvent pas toucher. Tu n’as pas à t’inquiéter. Tu aurais pu l’éliminer facilement avec de la magie. »

Peu de temps après être entrés dans le vaisseau, nous avions été assaillis par un monstre de type fantôme. Effrayé, j’avais déchargé mon fusil sur lui, mais les balles l’avaient traversé de part en part. Anjie l’avait rapidement tué avec sa magie de feu, mais pas avant que mes derniers lambeaux de courage ne m’abandonnent.

« Je n’y arrive pas. Mes jambes ont lâché. »

« Te moques-tu de moi ? Qu’est-il arrivé à l’homme qui a porté le coup fatal à ce boss diabolique ? » Anjie avait du mal à cacher son choc et son incrédulité face à ma lâcheté.

Logiquement, je comprenais ce qu’avait été ce monstre, ses forces et ses faiblesses. Le problème, c’est que c’était comme un vrai fantôme. Je veux dire, un vrai fantôme. J’avais senti l’animosité qui se dégageait de sa forme, et ses attaques étaient aussi inquiétantes que glaçantes. Cela n’avait pas posé de problème dans le jeu, parce qu’il n’avait pas l’air réaliste. Mais ici et maintenant ? Ces choses étaient bien réelles.

« J’ai peur des ennemis que je ne peux pas toucher avec des attaques normales ! Je ne suis pas doué avec les fantômes ! » m’écriai-je, me confessant enfin.

« Je savais que tu n’aimais pas les morts-vivants, mais je n’avais pas réalisé que c’était aussi grave. »

Lorsque je vivais au Japon, je faisais tout mon possible pour éviter les films, les images ou les articles ayant trait à des histoires effrayantes. Et si quelqu’un racontait vraiment une histoire d’horreur ? Oh, j’évitais ces personnes. Les tests de courage ? Incompréhensibles. Je faisais tout ce qu’il fallait pour ne pas y participer. Parfois, on me traînait en hurlant dans l’un d’eux pour des événements scolaires, mais je passais tout mon temps à maudire les noms des abrutis de responsables de l’école qui pensaient que c’était une brillante idée de nous envoyer dans des zones soi-disant hantées afin de « tester notre courage ».

« Je ne peux plus faire un pas de plus », avais-je déclaré.

Anjie se passa une main sur le front. « Très bien. Je vais aller vaincre les monstres. Tu attends ici jusqu’à ce que — . »

« Tu veux dire que tu vas me laisser tout seul !? »

« H-hey, lâche-moi. Léon, s’il te plaît, arrête de t’accrocher à ma jambe. »

J’avais ignoré ses protestations et je m’étais collé à son membre comme une bernache.

Anjie avait l’air à la fois troublée et heureuse de me voir sous cet angle. « Je suppose que tu as aussi peur de certaines choses. »

« S’il te plaît, ne me laisse pas ici », avais-je grincé, m’accrochant à sa jambe pour la vie.

Anjie s’était baissée et m’avait tapoté la tête. On aurait dit qu’elle sentait qu’elle ne pouvait pas m’abandonner. Comme pour me rassurer, elle me déclara d’une voix calme et douce : « Reposons-nous ici un moment, puis nous continuerons ensemble. Je vais m’occuper de tout cette fois-ci. Tu restes derrière moi. »

« D’accord. »

Pour moi, à ce moment-là, Anjie ressemblait à un ange. C’était un tel soulagement de savoir que je pouvais compter sur elle dans un moment pareil.

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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