Le Monde dans un Jeu Vidéo Otome est difficile pour la Populace – Tome 10 – Chapitre 1 – Partie 2

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Chapitre 1 : La première princesse

Partie 2

« S’il te plaît, j’étais un ange comparé à toi. »

« Jamais ! Même pas un peu ! »

Il semblait que nous étions dans une impasse en ce qui concerne les souvenirs de notre passé commun. Mais je savais que ma version était la bonne. Marie se souvenait certainement de choses erronées. Néanmoins, j’avais gardé pour moi tout autre commentaire et j’avais bu une nouvelle gorgée de thé.

« Cela mis à part, » dis-je, « comment cela a-t-il fini pour eux ? »

Ma question était certes vague, mais Erica avait compris ce à quoi je faisais référence : le décès de mes parents.

Elle sourit tristement, baissant le regard. « J’étais avec eux quand ils sont morts. Ils ont dit qu’ils allaient dans l’au-delà pour gronder “ces deux abrutis”, comme ils disaient. »

Ces deux abrutis, hein… ? Il s’agissait sans doute de Marie et moi. Nous avions fait ce qu’aucun enfant ne devrait jamais faire à ses parents : mourir avant eux. Mais ce n’est pas comme si j’avais volontairement quitté la vie ou quoi que ce soit d’autre. Alors qu’est-ce qu’ils voulaient dire en allant nous gronder, hein ?

S’ils avaient un mot à nous dire, j’aurais espéré qu’ils nous promettent de nous revoir de l’autre côté ou quelque chose comme ça. D’un autre côté, le pinaillage était plus leur style.

« C’est vraiment méchant de leur part de dire qu’ils veulent nous engueuler. D’autant plus que la seule qui aurait dû les énerver, c’est Marie. » J’avais gloussé.

Marie fronça le nez et les sourcils. « Pourquoi moi ? S’ils devaient en vouloir à quelqu’un, ce serait évidemment à toi. Rester debout toute la nuit à jouer à un jeu vidéo, pour mourir en tombant dans les escaliers… C’est une façon assez pathétique de mourir, tu ne trouves pas ? »

« C’est toi qui m’as imposé ce jeu ! », avais-je lancé en pointant un doigt dans sa direction.

Marie renifla. « C’est de ta faute si tu ne prends pas mieux soin de toi. »

« Pourquoi, petite...

Je voulais continuer, mais elle n’avait pas tort. Même moi, je me rendais compte que j’avais fait un mauvais choix en passant autant de nuits blanches d’affilée. Et comme je n’avais pas les coudées franches, je m’étais contenté de siroter tranquillement mon thé en regardant le plafond.

Après une longue pause, j’avais fini par dire : « Nous avons des parents cruels, qui nous disent qu’ils vont venir nous engueuler au lieu de nous dire qu’ils nous reverront bientôt. »

Mais s’ils parvenaient à se réincarner dans ce monde, je mourrais probablement de rire.

« Cela ne me dérangerait pas qu’ils soient en colère, même s’ils nous criaient dessus », dit Marie en baissant les yeux. « J’aimerais juste pouvoir les revoir. »

Nous avions tous les deux fait du tort à nos parents, en plus de tous les problèmes que nous avions causés à Erica.

« Merci d’avoir été là pour eux », lui avais-je dit. « J’étais inquiet, car Marie et moi avons échoué. Mais le fait de savoir que tu étais là me soulage beaucoup. »

Cela avait effacé une grande inquiétude qui pesait sur moi. Mon cœur s’en était trouvé allégé.

« Étais-tu vraiment inquiet ? » demanda Luxon, comme s’il avait du mal à le croire. « J’étais persuadé que tu avais pratiquement oublié tes parents. »

« Je suis humain, tu sais ? Bien sûr que je voulais savoir ce qu’il était advenu de mes parents après ma mort. Je suis parfaitement conscient du fardeau que je leur ai imposé. C’était encore plus évident quand Marie est apparue soudainement et que j’ai découvert qu’elle était aussi morte avant eux. »

J’avais du mal à croire qu’elle et moi avions autant foiré. C’est pourquoi j’étais si reconnaissant à Erica.

« Merci, vraiment », lui avais-je dit. « Je te jure que je te rembourserai d’une manière ou d’une autre. Si jamais tu as des problèmes, tu n’as qu’à le dire et je serai là pour toi. »

Erica sourit maladroitement. “Tu n’as vraiment pas besoin de t’inquiéter. Ce sont mes grands-parents. Ils m’ont élevée avec une telle gentillesse, alors il n’y a pas besoin de parler de « remboursement », mon oncle.”

Troublé et ne sachant que répondre, je m’étais gratté la tête en silence. J’étais touché par la beauté de la femme qu’était devenue ma nièce.

Luxon murmura : « Maître, c’est une véritable épreuve de croire que tu es biologiquement lié à Erica dans ta vie antérieure. »

Marie gonfla fièrement sa poitrine (faut-il le rappeler : inexistante). « Elle est formidable, n’est-ce pas ? Ma fierté et ma joie. »

« Oh ? » demanda Luxon. « Je pensais que tes parents l’avaient élevée. C’est ce qu’il m’a semblé. »

« Eh bien, oui, mais quand même. »

« Ce qui, si je ne me trompe pas, signifierait que tout le mérite leur revient. »

« Oui, d’accord ! Peut-être que tout le mérite leur revient, mais j’ai le droit d’être au moins un peu fière, n’est-ce pas ? C’est ma fille ! »

« Hélas, elle est actuellement l’enfant de quelqu’un d’autre. Quel malheur pour toi. »

« Est-ce que tu as une sorte de rancune contre moi ? », s’emporta Marie.

Je ricanai en regardant Luxon s’en prendre à elle. Mais à la limite de mon champ de vision, j’avais aperçu Erica qui souriait d’un air triste.

 

☆☆☆

 

Lorsqu’Anjie regagna sa chambre dans le dortoir des filles après sa visite au domaine des Redgrave, Livia vient directement la voir. Anjie remarqua la tache d’encre qui maculait l’auriculaire droit de Livia et réalisa qu’elle était en train d’étudier. « Désolée », dit-elle en souriant faiblement. « Il semble que je t’ai interrompue. »

Livia lui sourit. « Tu ne m’interromps jamais. C’est ta chambre, après tout. Bienvenue, Anjie. »

« Merci. »

Au moins, le sourire de Livia apporta un peu de réconfort à Anjie. Mais cela ne dura pas longtemps, car l’expression de Livia s’assombrit rapidement. Elle pouvait sans doute deviner la nature de la conversation au domaine des Redgrave, vu l’air abattu d’Anjie. De même, Livia pouvait voir que la conversation n’avait pas tourné à l’avantage d’Anjie, ce qui ne l’empêchait pas de poser la question.

« Alors, comment ça s’est passé ? »

Le sourire forcé d’Anjie disparut et elle avoua honnêtement : « Mon frère m’a réprimandée. Il a laissé entendre que je ne répondais pas aux attentes. »

« Mon Dieu… »

« Il semblerait que mon père et mon frère n’apprécient pas l’attention que Léon porte à la princesse Erica. »

L’expression de Livia se durcit à la mention de la princesse. Anjie et elle savaient pertinemment que Léon organisait chaque semaine des goûters pour la princesse. Elles savaient aussi qu’il n’y avait pas de sentiments romantiques en jeu, mais la situation était loin d’être idéale. Les élèves avides de ragots murmuraient déjà que Léon avait l’intention d’abandonner Anjie pour la princesse. Cela ne pouvait qu’être frustrant pour Livia.

« Je vais aller parler à Monsieur Léon. »

« Livia ? » déclara Anjie avec surprise.

« Ces goûters hebdomadaires avec Son Altesse sont assez étranges. Pourquoi continue-t-il à les organiser dans l’état actuel des choses ? » La colère de Livia était palpable.

« C’est bon », insista Anjie. « Laisse-le faire ce qu’il veut. »

« Mais — . »

« Il a sans doute ses propres raisons, non ? D’ailleurs, je lui en ai parlé plusieurs fois, et tout ce qu’il a fait, c’est de m’envoyer balader. » Anjie sourit amèrement.

Livia baissa le regard. « Comment pourrais-je me taire quand tu souffres ainsi ? » Elle comprenait qu’Anjie faisait ce qu’elle pouvait pour protéger Léon des manipulations des Redgrave. On pouvait même se demander si Léon se rendait compte qu’elle était son bouclier. Le plus exaspérant pour Livia était que tout le pays s’était mis à tourner autour de Léon, mais qu’il restait totalement inconscient de ça.

« Tu es vraiment gentille », dit Anjie en entourant Livia de ses bras. Les filles pressèrent leurs fronts l’un contre l’autre et Livia glissa ses bras autour de la taille d’Anjie.

« N’est-ce pas difficile pour toi ? » demande Livia.

« Je pense que oui », dit Anjie, la voix remplie de tristesse. « À ce rythme, je risque d’être reniée. Si cela arrive, je serai une fille ordinaire comme les autres. La valeur que j’avais disparaîtra. Quand cela arrivera… Je perdrai Léon. »

Oui, c’était grâce à Anjie que Léon avait atteint le rang de duc, mais à présent, c’étaient ses propres prouesses au combat qui lui valaient tant d’attention et de respect. À l’heure actuelle, il était parfaitement qualifié pour conserver son titre, même sans ses liens avec Anjie. Si elle le quittait, rien ne changerait dans sa vie.

Anjie resserra ses bras autour de Livia et son souffle se coupa. « Livia, est-ce que je vais encore être abandonnée ? »

« Non, bien sûr. Je ne le permettrai jamais ! »

« Mais au train où vont les choses… Je vais vraiment tout perdre. »

Si Anjie était chassée de sa propre maison, toute l’influence dont elle jouissait disparaîtrait avec elle. Elle était convaincue que si cela devait se produire, elle ne vaudrait plus rien.

« Je déteste ça », murmura-t-elle. « Je ne veux pas être jetée, pas encore une fois. »

L’esprit d’Anjie était revenu au jour où Julian avait annulé leurs fiançailles. Elle s’accrocha à Livia, pleurant comme une enfant.

 

☆☆☆

 

Dans l’une des salles du palais, un couple marié se disputait vivement. Pas n’importe quel couple marié : le roi, Roland Rapha Hohlfahrt, et la reine, Mylène Rapha Hohlfahrt. Tout autour d’eux, des meubles étaient renversés et éparpillés, laissant un désordre total. Leur chamaillerie vicieuse avait pris des allures de tempête.

« Assez de tes bêtises ! » s’écria Mylène à l’adresse de son mari. « Ne t’ai-je pas expliqué à plusieurs reprises que c’était la meilleure solution ? »

Roland ne voulait rien entendre. “En quoi est-ce la « meilleure solution » ? Nous avons déjà convenu de fiancer Erica à l’un des fils du marquis Frazer ! Tu as toi-même insisté sur ce point ! Et maintenant, tu vas annuler cet accord et la marier à ce gamin tordu ? Comment pourrais-je rester les bras croisés pendant que tu conspires pour envoyer notre chère Erica à cette ordure pourrie et malfaisante ?” Consumé par la fureur, Roland perdit tout sens de la raison et frappa du pied l’une des tables, se cognant le tibia par la même occasion. Il se retourna en hurlant. « Yooooowch ! »

Mylène fixa froidement son mari. « Alors, dis-moi, à part marier Erica à Lé — ahem, le Duc Bartfort — comment penses-tu que nous pourrons maintenir le royaume à flot ? »

« Tu sais très bien que si je trouvais quelque chose, nous ne serions pas en train de nous disputer ! »

« Alors si tu n’as pas de meilleures suggestions, tais-toi. »

Leur différend avait été déclenché par Mylène qui avait déclaré qu’elle allait marier Erica à Léon. À l’origine, Erica avait été promise à un fils du marquis Frazer, dont le territoire bordait le Saint Royaume de Rachel.

Le pays d’origine de Mylène, le Royaume Uni de Lepart, était profondément impliqué dans tout cela. Comme Hohlfahrt, il était voisin de Rachel. La guerre entre Lepart et Rachel s’était poursuivie jusqu’à aujourd’hui, et lorsque Lepart avait forgé une alliance avec Hohlfahrt, ils avaient eu Mylène pour sceller l’accord. Pour sauver sa patrie, Mylène avait offert sa propre fille au marquis Frazer dans l’espoir de renforcer la volonté de sa maison d’agir en cas de besoin.

C’était le plan, du moins, jusqu’à ce que Léon, qui avait, en grande partie par son propre mérite, grimpé jusqu’au rang de duc. De plus, il avait résolu la dernière crise du royaume en un temps record. Mylène n’avait plus besoin de la maison Frazer pour sauver sa patrie, elle souhaitait maintenant s’attirer les faveurs de quelqu’un d’autre.

Les Frazer seraient totalement humiliés si la famille royale annulait les fiançailles qu’elle avait demandées en premier lieu. Cependant, bien que consciente des répercussions, Mylène voulait le pouvoir de Léon. Roland, quant à lui, s’opposait farouchement à cette proposition.

« J’ai du mal à supporter l’idée que mon adorable Erica se marie, mais avec ce morveux ? Je prendrais un petit Frazer plutôt que lui, n’importe quand ! »

« As-tu l’intention de voir ce royaume détruit à cause de ta petite rancune ? »

La position de Mylène était parfaitement raisonnée, c’est pourquoi Roland savait qu’il n’avait aucune raison de s’y opposer — si ce n’est de ressasser son propre dégoût pour l’union. « Et je te le dis, elle ne fera que souffrir si elle se met avec cet abruti ! »

« Tel est le devoir d’une personne issue de la famille royale. »

« Qu’est-ce que tu es, une sorte de démon ? C’est de ta fille qu’il s’agit ! »

« C’est parce qu' elle est ma fille que je prie avec tant de ferveur pour son bonheur, quel que soit l’homme qu’elle épouse. Que cet homme soit le duc Bartfort n’a aucune importance. » L’expression de Mylène était restée sèche, voire illisible. Mais pendant une fraction de seconde, son masque s’effaça, révélant l’amertume qui s’y cachait.

Roland avait saisi la brève fissure dans sa façade et s’y accrocha. « Alors, pourquoi ne pas l’épouser toi-même ? »

« Ne sois pas absurde. Quoi qu’il en soit, je présenterai cette proposition de fiançailles à l’avance. Je ne peux pas permettre aux Redgrave de s’approprier son pouvoir. »

Pour Mylène, la maison Redgrave était désormais l’ennemie de la couronne, et Roland était d’accord sur ce point. Cependant…

« Anjelica ne restera pas sans rien faire si tu essayes de marier Erica à ce morveux. Si tu le fais, ce sera la deuxième fois que la famille royale crachera sur ses sentiments. »

Entendre cela fit sans doute mal au cœur à Mylène, qui connaissait Anjie depuis son enfance. Mylène baissa le regard un instant, le visage pincé par le chagrin, mais lorsqu’elle releva le menton, toute trace d’émotion avait disparu. « Le destin de ce pays dépasse de loin les sentiments de chacun. »

« Menteuse. Tu as hésité tout à l’heure, n’est-ce pas ? Tu as positivement adoré cette fille. »

Il y eut une courte pause avant que Mylène ne réponde : « Si c’était vrai, cela ne changerait rien à ma décision. »

Estimant que tout autre discours était une perte de temps, Mylène tourna le dos à Roland et s’éclipsa par la porte.

Roland le regarda, vautré sur le sol, et soupira lourdement. « Ce morveux est encore tout mouillé derrière les oreilles, et pourtant il parvient à ensorceler les femmes. C’est vraiment la lie de l’humanité. »

Une déclaration hypocrite, compte tenu de la propre infidélité de Roland, mais il n’était pas prêt à réfléchir à ses propres erreurs.

Son expression devint solennelle. « Si la proposition de Mylène est acceptée, ce sera sans doute la meilleure chose qui soit arrivée à ce royaume depuis une éternité. Les aristocrates viendront immédiatement faire du lèche-bottes, j’en suis sûr. Mais je ne peux pas supporter l’idée que ma précieuse Erica épouse cette saloperie. »

Lorsque Roland avait décidé de déshériter Julian, il avait accepté cette décision comme la conséquence naturelle des mauvais choix de Julian. Pour Erica, c’était une toute autre histoire. Il aimait beaucoup sa fille.

« Aaaah ! » cria Roland en se débattant à nouveau sur le sol. « Je ne peux pas supporter l’idée que mon bébé se marie ! »

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Claramiel

Bonjour, Alors que dire sur moi, Je suis Clarisse.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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