Prologue
Table des matières
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Prologue
Partie 1
La justice et le mal peuvent changer selon le point de vue de la personne présente.
J’étais tellement fatigué que des phrases philosophiques, auxquelles je n’aurais pas pensé normalement, m’étaient venues à l’esprit.
Ma volonté avait été diminuée au point que... j’affichais une expression vide depuis quelques heures maintenant.
Je voulais m’allonger sur mon lit et passer du temps libre sur un manga et un anime que j’aimais tant. Cela serait soit ça, soit j’aimerais jouer à des jeux qui étaient faits principalement pour un public masculin.
Avec des yeux comme ceux d’un poisson mort, moi, un adulte encore fonctionnel, je jouais... à un jeu vidéo Otome [1].
C’était l’un de ces soi-disant jeux de simulation d’amour qui fonctionnait de la même façon que les jeux vidéo Gal [2] qui s’adressaient aux hommes, mais ils étaient à l’autre extrémité du spectre.
La protagoniste était une fille. Comme il s’agissait d’un jeu vidéo Otome, les cibles de conquête romantique étaient des hommes. D’un autre côté, si le protagoniste était un garçon et que les cibles de conquête étaient des femmes, alors cela aurait été un jeu vidéo Gal.
C’est vrai, pendant mon temps libre, je ne jouais pas à un jeu propice pour les hommes.
Ce n’était pas comme si je détestais les jeux vidéo Otome, mais je préférais largement les jeux vidéo Gal.
« Pourquoi suis-je ce matin en train de gagner l’affection d’un type sympathique ? »
Je n’étais pas content de voir le personnage masculin à l’autre bout de l’écran rougir à la suite des interactions que j’avais faites.
Fondamentalement, chaque personnage « conquérable » qui apparaît dans le jeu était vraiment beau.
Ils étaient créés par des illustrateurs populaires et s’exprimaient avec des voix d’acteurs célèbres. Si c’était un jeu vidéo Gal... alors je serais heureux d’entendre les personnages féminins, mais la douce voix d’un homme ne me rendait pas heureux !
Avec une expression vide, je me concentrais sur l’écran de mon smartphone.
Comme je n’avais aucune motivation, je devais compter entièrement sur les solutions trouvables sur Internet afin d’y jouer.
Une fois que vous aurez sélectionné un choix sur l’écran clignotant, vous saurez si la jauge d’amour allait se remplir, accompagné d’un effet sonore et d’une pose variable que le personnage 3D allait faire.
Le personnage masculin avait pris une pose où sa main brossait ses cheveux et ses joues rougissaient légèrement.
« Vous êtes différentes des filles normales. Laissez-moi entendre votre nom, » déclara le personnage à l’écran.
Ce type était le prince héritier — un personnage cible de conquête qui apparaît dans le jeu, et qui était défini comme un personnage masculin très populaire sur le campus. Il s’agissait d’une scène où la protagoniste la croisait par hasard, et tout en ne sachant pas qu’il était le prince héritier, elle interagissait avec lui d’une manière normale.
J’avais largement dépassé ma deuxième traversée du jeu. Je ne pouvais donc que me plaindre de ces scènes de première rencontre que j’avais vues à de nombreuses reprises.
« C’est franchement une blague. C’est impossible qu’on ne sache pas qui est le prince héritier de son propre pays. Comme c’est rusé ! Quelle ruse impressionnante venant de la protagoniste ! » déclarai-je.
Il semblerait que le prince ne remarquait pas le comportement sournois de la protagoniste.
« ... Il rougit pendant qu’il est en extase. Il n’a pas l’œil vif et il n’est pas malin, » déclarai-je.
Je passais mon week-end tant attendu à jouer à un jeu vidéo Otome.
Actuellement, il était midi, le dimanche. Je jouais à ce jeu sans arrêt depuis samedi matin. J’avais été occupé récemment au travail et je n’avais pas eu de temps libre le week-end depuis un bon moment.
À ce moment-là, j’avais entendu un son électronique venant de mon smartphone.
Après vérification, il s’agissait d’un message avec une image de ma jeune sœur.
« Je profite des vacances avec mes amies ~ »
... Le fait de voir le sourire de ma sœur m’avait fait bouillir le sang.
Ma sœur s’amusait à la plage et à l’hôtel avec ses amies.
J’avais alors immédiatement répondu. « Arrête de te foutre de moi ! Ne m’as-tu pas mis ce jeu sur le dos parce que tu m’as dit que tu étais occupée sur quelque chose de vital !? »
En ce moment, je jouais avec le jeu de ma sœur.
Le samedi matin tôt, ma sœur, une étudiante vivant chez nos parents, contrairement à moi qui vivais seul, était venue me voir dans mon appartement.
J’avais pensé que c’était inhabituel qu’elle vienne avant qu’elle ne m’impose ce jeu.
Avec un sourire, elle m’avait déclaré. « Puisque tu as du temps libre, complète ce jeu pour moi, frangin. »
Et « complète » signifiait qu’il fallait vraiment le compléter à 100 %. Après avoir vu une image, une vidéo ou une scène au moins une fois dans le jeu, vous pouviez la rejouer à l’infini. Elle m’avait donc dit de tout compléter, et d’ainsi finir le jeu à 100 %.
« Arrête de déconner, fais-le toi-même ! » c’était ce que je lui avais aussi dit.
— J’avais alors reçu une réponse de ma sœur.
« Hein ? Est-ce que tu peux vraiment dire ça ? Je ne résoudrai pas le malentendu avec maman et les autres si c’est ainsi. Je t’achèterai un souvenir, alors, s’il te plaît, fini-le pour moi ~. Si tu ne le finis pas quand je reviendrai, je ferai des choses encore plus cruelles qui te garderont coincé dans cet appartement pendant longtemps. De la part de ta jolie petite sœur. »
En lisant le message qu’elle m’avait envoyé, j’avais crié tout en luttant contre l’envie d’écraser mon téléphone sur le sol.
« Merdeeeee !! » criai-je.
Je voulais refuser de faire tout ça.
Cependant, ma sœur qui vit à la maison ─ avait caché une grande partie de ses livres personnels dans ma chambre. Il s’agissait des livres qu’elle aimait et qui étaient pour les fujoshis [3]. Ma mère les avait trouvés quand elle faisait le ménage chez moi, et maintenant il y avait un malentendu sur le fait que j’étais supposé avoir ce genre de préférence.
J’avais essayé de résoudre le malentendu, mais plus j’essayais d’expliquer — et plus elle pensait que j’essayais de la tromper.
... C’était donc un cauchemar.
J’avais également appris que ma sœur était une fujoshi en raison de ce malentendu.
Et, peut-être pourriez-vous dire que c’est juste de la malchance, mais... les autres faisaient plus confiance à ma sœur qu’à moi. Même du point de vue de son frère, son apparence était dans une catégorie différente et ses notes étaient également supérieures. J’avais aussi entendu dire qu’elle avait une personnalité douce et amicale.
En vérité, elle était tout simplement douée pour feindre la gentillesse, et elle me mettait toujours dans le pétrin.
À en juger par cette affaire de jeu, je pouvais aussi dire qu’elle avait la pire des personnalités.
Elle cachait ses passe-temps, et même si j’essayais d’expliquer beaucoup de choses à mes parents, ils avaient plus confiance dans les paroles de ma sœur que dans les miennes.
Quand ma mère inquiète m’avait appelé, j’avais failli crier. C’était aussi le moment où, dans mon esprit, j’avais profondément gravé le désir de me venger de ma sœur.
Réfrénant l’envie de rage, j’avais ramené ma ligne de vue sur l’écran.
Une fois que j’avais repris la manette de jeu, je n’avais pensé qu’à finir à 100 % le jeu pour que ce malentendu puisse être résolu. C’était ennuyeux, mais mes parents faisaient toujours totalement confiance à ma sœur.
Ma sœur m’avait promis de dissiper le malentendu si je terminais le jeu.
... Il ne me reste rien d’autre à faire que de terminer ce jeu vidéo Otome.
C’était frustrant, mais ma sœur excellait dans la façon de se frayer un chemin à travers une situation. Samedi matin, elle avait réfuté mes objections face à son besoin d’argent liquide pour son voyage ─ et avait exigé que je lui donne de l’argent de poche. C’est pathétique, car j’avais eu peur si je ne lui donnais pas d’argent.
Cependant, j’allais certainement me venger. J’allais donc continuer mon intrigue en remplissant la jauge d’amour pour ce type de l’autre côté de l’écran.
« Tu regretteras d’avoir encouru ma colère, » murmurai-je.
Depuis longtemps, la sœur avait été intelligente dans sa façon de faire les choses.
Elle sait qu’elle était mignonne, et qu’elle était exactement le contraire de moi. Son seul point faible était probablement la façon dont elle cache ses passe-temps à son entourage.
J’avais plissé mes sourcils tout en continuant le jeu avec un sentiment de frustration.
« ... Je ne peux pas me faire bousculer à chaque fois, » murmurai-je.
Ma sœur m’avait forcé à jouer à un jeu vidéo Otome.
En visant à être un jeu vidéo Otome pour un large public et de grande ampleur, il possédait énormément d’atouts. Ma petite sœur était l’une de celles qui avaient immédiatement acheté l’édition collector pour les illustrations et les voix des acteurs.
Cependant, le problème était que bien qu’il s’agisse d’un jeu à part entière, il contenait des éléments de RPG et même des éléments de simulation et de stratégie.
Comme on pouvait s’y attendre, il s’agissait d’un changement de rythme étrange qui possédait plus de points communs avec les jeux réalisés par les sociétés de jeu vidéo à l’intention d’un public masculin.
Le contexte du jeu était un monde fantastique d’épées et de magie.
Il s’agissait d’un lieu où les personnes vivaient dans un monde magique qui se démarquait clairement de la Terre.
Je crois que c’était un monde avec des rois et des nobles, où le niveau de la société n’était pas si élevé, mais c’était également un monde où les dirigeables volaient dans le ciel et où les chevaliers pouvaient faire la guerre en portant des armures qui ressemblaient à des armures motorisées comme on pourrait en voir dans des animes pour garçon.
Dans ce monde, la protagoniste se retrouvait dans une académie exclusivement utilisée par les nobles.
La protagoniste elle-même semblait être une fille simple de la campagne. Il s’agissait d’une étudiante qui n’était pas une noble, mais une simple roturière, et pourtant, elle avait reçu une permission spéciale pour s’inscrire à l’école.
Comme sa position était spéciale, elle était harcelée par les filles de la haute noblesse. Dans cette école, elle rencontrait le prince et quelques fils nobles, mais en même temps, elle s’impliquait dans diverses affaires et même dans une guerre.
Quoi qu’il en soit, il s’agissait d’un jeu qui vous plaçait dans l’aventure et la guerre tout en étant dans un jeu d’amour en milieu scolaire.
De plus, il s’agissait d’« un monde très commode pour les femmes, » de bien des manières.
Au début, ma sœur avait aussi essayé d’y jouer elle-même, mais à la fin, il semblerait qu’elle ne connaissait pas bien les particularités des jeux pour garçons et qu’elle avait abandonné après de nombreux essais.
À cause de cela, j’avais fini par me retrouver coincé avec ce travail fastidieux. Elle m’avait dit. « Tu n’as qu’à jouer avec ce jeu simple. Facile, n’est-ce pas ? »
Eh bien, j’aime bien sûr les jeux, mais même moi, je pense que c’est un jeu vraiment difficile.
« En premier lieu, personne ne voudrait de ce genre de chose à l’intérieur d’un jeu vidéo Otome. »
Bien que je me sois plaint, j’avais regardé l’écran en actionnant la manette.
Sur l’écran, une unité de dirigeables était alignée.
La forme des dirigeables les faisait ressembler à un ballon de rugby. Divers autres dirigeables y faisaient face.
Il y avait des lignes de grille hexagonales sur l’écran. Il s’agissait d’un combat au tour par tour où vous déplaciez les navires volants alliés pour qu’ils attaquent en utilisant les canons présents sur leur côté, alors que des chevaliers en armure high-tech allaient s’abattre sur l’ennemi une fois à portée, mais ─.
« Merde ! Quel genre de compétence, l’ennemi vient-il d’activer là ? C’est étrangement difficile. Je dois essayer de clarifier ça plus efficacement. »
Les compétences et les techniques spéciales de l’ennemi s’activeraient prochainement, et donc, mes alliés attaquants allaient subir de gros dégâts.
Une fois que mon allié avait été attaqué, il avait encaissé l’attaque de l’adversaire et avait été abattu... bien que les compétences et les capacités puissent aider à gagner contre l’adversaire, il y avait un facteur aléatoire qui rendait la situation très difficile.
Ma sœur abandonnerait certainement dans cette phase de jeu.
« Ah, merde. »
Le dirigeable que je ne pouvais pas laisser abattre, celui qui transportait le prince, s’écrasa instantanément.
J’avais vu les lettres « Game Over » sur mon écran.
« C’est encore arrivé ! C’est impossible de jouer même en regardant la solution ! »
Oh, je voulais tellement dire à ma sœur que j’abandonnais. Je tiens à dire que je pourrais simplement télécharger un fichier de sauvegarde complet sur Internet, mais... ce jeu possède la caractéristique de nommer la protagoniste. Et bien entendu, ma sœur avait mis son nom.
Elle voulait que les célèbres acteurs murmurent son prénom, ou quelque chose comme ça...
En raison de cela, je ne pouvais pas résoudre ce problème en installant un fichier de sauvegarde à 100 %.
Je devais moi-même le finir.
« J’ai déjà fait ça tellement de fois ! Le prince s’avance bien trop ! Est-ce que c’est ça ? Veulent-ils que je succombe aux microtransactions ? Est-ce ainsi qu’ils voudraient que je dépense de l’argent pour des microtransactions ? »
Bien qu’il s’agisse d’un jeu hors ligne, il existait un contenu payant pour obtenir des augmentations en puissance. S’agissait-il d’une réponse aux cris des joueurs qui se lamentaient de ne pas pouvoir finir le jeu, ou s’agissait-il d’un calcul voulu... ? Ils distribuaient de nombreux articles qui facilitaient la partie guerre du jeu.
Je ne voulais pas cracher encore plus de dépenses pour ma sœur, mais ce qui me privait de temps, c’étaient certainement les parties bataille et guerre de ce jeu.
À part ça, il s’agissait de la même chose qu’un jeu vidéo Gal. Aucun problème ne se posait à moins que vous ne preniez le mauvais choix. J’avais ainsi mis le jeu en pause pour chercher du contenu payant.
Un grand nombre d’éléments étaient apparus à l’écran.
Leurs prix avoisinaient la centaine de yens, mais les choses qui étaient utiles pour la partie bataille, comme les dirigeables et les blindés, étaient étrangement chères.
Cela allait de trois cents à cinq cents yens. Il y avait même du contenu qui coûtait huit cents yens et même plus.
« ... Il s’agit de ce genre de système qui nuit à sa réputation. »
Au départ, ce jeu à accès anticipé à très grande échelle avait été critiqué sur Internet pour ne pas être surmontable complètement sans microtransactions.
En raison de ses coûts élevés, le prix avait été revu à la baisse un mois après sa sortie.
Et pourtant, je pense toujours que c’est cher. Avec ces pensées en tête, j’avais jeté un coup d’œil aux maillots de bain pour hommes à vendre dans le magasin du jeu.
« Je n’aime pas les maillots de bain pour hommes. »
Ce qui était en vente devant moi était des objets spéciaux qui faisaient apparaître les personnages masculins en maillot de bain.
Les voir m’avait franchement dégoûté.
Cependant, si c’était un jeu vidéo Gal et que cet objet mettait les personnages féminins en maillot de bain, ce serait complètement le genre de chose que j’achèterais à coup sûr.
« Ça ne marche probablement pas pour les femmes comme pour les hommes. »
J’avais effectué un faible sourire alors que j’étais épuisé émotionnellement.
Je n’aimais pas vraiment imaginer une joueuse en maillot de bain qui tentait de faire du charme à ces types.
« Je me demande si les femmes pensent la même chose des harems. Eh bien, peu importe. »
Un homme entouré de femmes est un harem, et une femme entourée d’hommes est un harem inversé. Un homme voyant un harem inversé se sentira mal à l’aise, et une femme voyant un harem se sentirait certainement indécise.
J’en ai marre de penser à de telles choses. Quoi qu’il en soit, je ne penserai qu’à terminer le jeu.
« Alors, qu’est-ce que j’achète pour finir rapidement le jeu ? »
Puisqu’il s’agit de contenu payant, tous ces objets devraient être puissants.
Des armes spéciales pour les personnages masculins, de l’équipement spécial pour la protagoniste, et d’autres choses de ce genre étaient également à vendre.
Tout ce que j’aimerais, c’est trouver quelque chose d’utile pour la guerre et l’acheter. Je voulais tout ce qui pouvait aider à progresser dans le jeu.
« ... Celui-là ? »
Ce qui était apparu à l’écran, c’était un cuirassé qui était l’article coûtant le plus cher du magasin.
Il ne tenait pas compte des effets d’état gênants et de la nécessité d’un réapprovisionnement, et dans tous les cas, il semblait être un dirigeable de grande puissance.
« Et plutôt que de le voir comme un dirigeable, ça ressemble plus à un vaisseau spatial. »
Son apparence était métallique et il ne ressemblait à aucun des autres dirigeables du jeu. Sa conception serait celle d’un cuirassé que l’on pourrait considérer comme un cuirassé spatial comme dans une certaine histoire avec un pirate de l’espace.
Et pour quelque chose qui coûtait mille yens, je n’avais rien à critiquer quant à ses performances.
En vérifiant sa description, j’avais vu qu’il s’agissait d’une relique ou quelque chose comme ça... en tout cas, s’était décrit comme étant un terrifiant vaisseau spatial.
« ... Est-ce vraiment un vaisseau spatial ? Ou peut-être, est-ce juste une coquille dans le texte ? »
Est-ce qu’ils l’ont écrit comme un vaisseau spatial dans la description par erreur ? Je le pensais vraiment, mais je m’en fiche tant que je pouvais finir à 100 % le jeu.
Ce qui était important, c’était que cet achat pourrait rendre le jeu plus facile.
Après ça, il faut vérifier l’armure.
Les tenues motorisées... elles prenaient la forme d’une armure, mais elles ne semblaient nullement faire preuve de réalisme. Elles possédaient des apparences qui ressemblaient plus à ce qu’on appellerait des robots.
Les individus qui portaient ce genre d’armure en pleine guerre étaient... ce qu’ils appelaient des Chevaliers.
Du point de vue des femmes, peut-être trouvaient-elles ça cool de voir un homme qui pouvait se battre pour elles jusqu’à la mort ?
Bref, avec un achat aussi important, j’avais l’impression de pouvoir compter dessus.
Si cela facilite la réalisation de la capture de la cible, alors je la considérerai comme une dépense bon marché.
L’armure noire en vue donnait vraiment une apparence un peu maléfique, mais cela n’était pas un problème en soi. Les héros en armures noirs sont cool..., en y repensant, c’était un très bon design pour quelque chose qui venait d’un jeu vidéo Otome.
Les armes à lames étaient puissantes, mais les maîtres épéistes n’avaient pas d’arme à projectiles. Leur faiblesse était donc leur dépendance aux armes, et si un gars portait un mauvais équipement... ils étaient finalement qu’un faible imbécile analphabète en magie qui allait être écrasé.
En raison des personnages inutiles pouvant être capturés dans le jeu, j’avais eu le game over qui s’était activé plus d’une fois...
« Je dois finir ça... et dans tous les cas, je veux le terminer facilement. »
Je vais perdre tout mon précieux temps libre en jouant à un jeu vidéo Otome.
Je n’avais pas la patience ici, donc en utilisant le contenu payant que j’avais décidé d’acheter, je pouvais continuer à progresser à travers ce jeu vidéo Otome.
Au fil de l’après-midi et de la soirée, j’avais réussi à débloquer plus de 90 % des événements et des scènes.
Il ne restait plus qu’à finir le harem inversé.
La fin restante était celle où tous les personnages masculins se mariaient avec la protagoniste.
C’était ce qu’on appelle la véritable fin du jeu ─ la fin appropriée, mais peu m’importe que ce soit vrai ou non.
Je ne jouais pas à ça avec l’idée de tous les conquérir.
Dans la vie quotidienne... J’avais pris les objets reçus par les gars quand leur jauge d’amour avait atteint un certain montant, et je les avais vendus pour de l’argent dans un magasin de seconde main le lendemain.
Néanmoins, la protagoniste était un compagnon pour les personnes en question.
Ce serait diabolique de les vendre sous leurs yeux, mais il s’agissait d’un jeu donc cela n’avait pas d’importance.
Si cela avait été un jeu vidéo Gal, il m’aurait été impossible de prendre une telle mesure. Même si c’était un jeu, je ne pouvais pas être si diabolique.
Bref, il s’agissait du jeu vidéo Otome de ma sœur. Rien n’avait d’importance tant que je pouvais le finir à 100 %.
J’avais continué à jouer en pensant ainsi... et puis j’avais réalisé qu’il faisait déjà nuit.
Puis, arrivant enfin au bout de la réalisation du harem inversé, la joie de la libération s’était accompagnée d’un sentiment de vide.
« ... Il a fallu deux jours entiers pour y parvenir. »
En voyant la fin, des sentiments de rage et de chagrin s’enflammèrent l’un après l’autre.
Pourquoi ai-je dû faire ça ?
J’avais ensuite sauvegardé les données, et après avoir tenu ma promesse avec ma sœur, je m’étais écroulé sur mon lit.
En regardant mon horloge, j’avais vu qu’il était encore un peu tôt pour dormir.
Je n’avais pas vraiment envie de bouger à cause de mon épuisement, mais le résultat d’être soulagé que tout soit fini avait été la sensation de mon estomac vide.
En plaçant ma main sur le ventre, je m’étais souvenu que j’avais un peu mangé le matin et que je n’avais rien pris après ça.
« Il n’y avait rien dans le réfrigérateur. »
J’avais l’intention de faire quelques courses pendant mon temps libre, mais j’avais donné la priorité à l’achèvement du jeu, donc je n’étais finalement pas sorti.
« J’irai peut-être au restaurant ? »
Alors que je vérifiais l’heure sur mon smartphone, j’avais reçu un message de ma sœur.
« Je suis épuisée en raison du nombre trop important de choses amusantes ici ~. Je reviendrai donc dans quelques jours, alors tu ferais mieux de finir le jeu d’ici là. Si tu ne prends pas ça au sérieux, tu resteras toujours un frère pervers et stupide... 🙂 »
« Cette fille est une peste ! »
Elle m’impose des exigences alors qu’elle s’amuse et me dit de travailler sérieusement. De plus, elle m’extorque de l’argent...
Cependant, une petite question s’était posée.
« Elle a pris un boulot à mi-temps ou quoi ? D’où vient son argent pour le voyage ? »
L’argent de poche que je lui avais donné ne suffirait pas à couvrir toutes ses dépenses.
Peut-être qu’elle essayait de ne pas le révéler à cause de sa grande fierté imprudente. Si elle travaillait pendant les heures de fermeture, elle n’aura de temps libre que tard le soir.
De plus, elle avait dit qu’elle ne voulait pas faire un travail à temps partiel parce qu’elle ne voulait pas travailler.
Maintenant que j’y pense, je m’étais souvenu que ma mère avait dit quelque chose un peu plus tôt.
« Elle a dit qu’il fallait de l’argent pour obtenir un permis, ou quelque chose comme ça. »
Il semblait que mes parents pensaient à lui faire obtenir un permis de conduire et ils avaient préparé de l’argent pour cela, mais peut-être que cela avait à voir avec son utilisation pour voyager.
J’avais sauvegardé pour garder une trace du message de ma sœur et de tout ce qui allait avec.
Je vais mettre de côté l’ensemble sur mon PC pour pouvoir l’envoyer à ma mère pour tard.
Bien sûr, ce qui l’accompagnait, c’était des captures de ses commentaires.
« ... Quelle idiote ! Elle se moque de son frère, alors je vais le faire. »
Elle m’avait ainsi menacé et était partie en voyage.
Si je montrais ça à nos parents, que penseraient-ils ?
Comme on pouvait s’y attendre, elle ne sera pas en mesure de trouver une excuse face à des preuves solides. Et finalement, le masque dissimulant son vrai caractère se brisera.
J’avais alors remarqué que je souriais en y pensant. Puis j’avais réalisé quelque chose.
« Hein ? Si je l’avais fait dès le début, je n’aurais pas eu à finir inutilement ce jeu... argh, ça ne sert à rien maintenant de pleurer sur le lait renversé. »
Tout en réalisant à quel point j’étais stupide, je m’étais levé et j’avais pris mon portefeuille dans la main, car j’avais faim.
J’avais décidé de mettre temporairement l’affaire de ma sœur en attente et d’aller manger.
Je ne voulais plus me creuser la tête avec ce jeu vidéo Otome.
En pensant ainsi, mes pas s’allégèrent.
C’était un sentiment étrangement duveteux, un peu comme le sentiment de joie après avoir été libéré du travail.
« Maintenant, je vais continuer à faire des folies aujourd’hui et même prendre quelque chose de plus cher au menu... »
J’avais franchi ma porte en attendant avec impatience mon magnifique dîner. J’avais traversé un passage vide entouré de lumières fluorescentes clignotantes, puis j’avais été frappé par un étourdissement soudain alors que je me tenais au sommet des escaliers.
Notes
- 1 Otome : Un jeu vidéo Otome est fondamentalement un jeu romantique dirigé vers un public féminin. Le plus souvent, il s’agit d’un jeu de simulation de rendez-vous amoureux avec une protagoniste féminine.
- 2 Gal : Les jeux vidéo Gal sont essentiellement des jeux romantiques destinés à un public masculin, à peu près l’opposé d’un jeu vidéo Otome.
- 3 Fujoshis : Les Fujoshis sont des filles qui ont une passion très importante pour les relations yaoi/homosexuelles entre hommes dans les mangas/anime/romans.
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Partie 2
« ─ Ah, c’est plutôt mauvais. »
Mon corps avait perdu toute sa force telle une marionnette dont les ficelles avaient été coupées, et j’avais basculé sur place.
Mon corps ne faisait plus du tout ce que je voulais qu’il fasse, et c’était la pire des malchances que d’avoir ça juste avant que je descende des escaliers.
Ce que je voyais dans mon champ de vision changeait rapidement à mesure que mon corps approchait des marches des escaliers.
Je ne ressentais pas de douleur dans mon corps, mais j’avais tout de suite su que ma situation actuelle en train de dégringoler les marches était dangereuse.
« Je ne peux pas... mourir... comme ça. »
Ma sœur cadette avait brisé mon repos tant attendu, et au moment où je pensais être libre de faire ce que je voulais, j’allais maintenant subir de graves blessures. En vérité, il était tout à fait possible que ma vie soit en danger.
En pensant à ça, étrangement — j’étais devenu en colère.
Au fur et à mesure que le paysage autour de moi s’estompait et que je perdais mes sens, j’avais eu une pensée pendant mes dernières respirations — j’avais vu une scène qui normalement n’aurait pu être visible même si c’était dans mes derniers instants.
Il y avait une terre qui émergeait de la mer.
Et un dirigeable volait dans les airs un peu plus loin.
Au moment où j’avais tendu la main vers le soleil présent dans ce ciel bleu et ces nuages blancs, ma conscience s’était estompée jusqu’à disparaître totalement.
☆☆☆
Quand je m’étais réveillé, j’avais vu que je me trouvais sur la pente d’une petite colline, avec de l’herbe luxuriante tout autour de moi.
Il y avait le bruit des brins d’herbe qui se frottaient les uns contre les autres, et l’odeur de la végétation.
Allongé à un endroit où ma main semblait atteindre le soleil, moi, « Léon Fou Baltfault », j’avais été assailli par un violent pincement au niveau du cœur.
Je ne transpirais pas à cause de la chaleur du soleil, mais c’était plutôt une sueur froide qui ne s’arrêtait pas.
Il y avait une douleur palpitante dans ma poitrine, et une sensation désagréable m’assaillait pendant que je transpirais abondamment.
« Q-Qu’est-ce que c’était à l’instant ? »
Alors que je m’étais assis en pleine panique, une partie de l’herbe qui s’était accrochée à mes vêtements était tombée au sol. Et comme le vent soufflait en ce moment, les brins d’herbe s’éloignèrent de moi progressivement.
Alors que je pensais que c’était identique à l’effet d’un puissant vent, un dirigeable géant passa au-dessus de moi, bloquant le soleil avec son ombre massif.
Ce dirigeable, qui était en bois tel une boîte, arrivait périodiquement sur ce territoire.
D’habitude, je le regardais avec nonchalance, mais aujourd’hui, je n’avais pas pu éviter que mes yeux soient grands ouverts en raison de l’étonnement.
J’avais l’impression de voir ça pour la première fois.
Alors que je serrais mes mains contre ma poitrine, j’avais constaté que mon cœur battait encore à toute allure. Ma respiration ne semblait pas vouloir se calmer.
En me levant, j’avais regardé dans la direction vers laquelle se dirigeait le dirigeable, et là-bas, il y avait une mer qui s’étendait au-delà.
Cependant, j’avais l’impression que quelque chose n’allait pas, et la mer avait l’air différente aujourd’hui.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? Pourquoi — ? » demandai-je à moi-même.
Je m’étais lentement avancé, puis j’étais tombé au sol.
En regardant mon corps, j’avais vu que mes mains et mes pieds me semblaient étrangement petits.
J’étais certain qu’il s’agissait de mon propre corps, et pourtant je me sentais étrangement petit.
Mais plutôt que de m’inquiéter de cela, je devais d’abord vérifier la situation.
Je m’étais donc relevé et j’avais marché, puis je m’étais graduellement déplacé en une course vers la mer.
J’avais cette prémonition inquiétante en moi.
J’avais l’impression qu’il m’avait fallu beaucoup de temps avec ces jambes d’enfant, mais j’étais finalement arrivé à destination.
L’endroit, qui possédait une clôture afin d’empêcher les gens de tomber, ressemblait au paysage habituel.
« C’est vrai. C’est comme d’habitude — une île flottante, » murmurai-je.
Il s’agissait d’une île flottant sur la mer.
L’île flottait toujours, mais je ne savais pas si je devais être heureux ou triste. J’avais fait apparaître dans ma tête une image d’une île flottant dans l’eau de mer.
Bien que je n’aurais pas dû en avoir besoin, je voulais de toute façon le confirmer.
Il y avait quelque chose d’étrange depuis un moment.
Au moment où j’avais tendu ma main vers le soleil, une image était apparue à l’intérieur de ma tête qui semblait être la vie de quelqu’un d’autre. Il s’agissait de l’intégralité de la vie d’un homme qui ne vivait pas ici.
Il n’y avait rien d’important chez lui, mais cela semblait quand même agréable. On pourrait le considérer comme un rêve ou une illusion, mais cela semblait vivant et étrangement réel.
Bien que j’avais vu la vie entière de cet homme, je ne me souvenais pas de son nom.
J’avais alors tenu ma tête avec mes deux mains.
Il s’agissait d’un souvenir si vif que j’avais vu à ce moment et pourtant, pourquoi je ne peux pas me rappeler son nom ?
J’avais l’impression de me souvenir instantanément des expériences d’une personne de plus de cinq ans.
Je m’étais alors assis, incapable de comprendre ce qui se passait. J’avais l’impression que mes souvenirs actuels et ceux dont je me souviens se fondaient dans un mélange indescriptible.
J’avais dirigé mon regard vers le ciel derrière la clôture.
« ... Qu’est-ce... qu’est-ce qui m’est arrivé ? » murmurai-je.
Même moi, je ne savais pas à qui cette question s’adressait.
☆☆☆
Comme le soleil se couchait, j’avais décidé de rentrer chez moi.
J’hésitais à revenir et je m’étais souvenu que j’étais venu m’enfuir dans cette zone, mais je voulais y retourner avant que le jour ne se transforme en nuit.
Je m’étais préparé mentalement en rentrant chez moi, et mon père m’attendait là-bas.
Il se tenait là devant l’entrée, dans une posture intimidante.
« Espèce de fils stupide ! » cria-t-il.
Il m’avait frappé à la tête avec son poing massif, et j’avais ouvert la porte d’entrée en retenant mes larmes.
Puis il y avait eu ma mère.
« Tu es enfin de retour. Pourquoi t’es-tu enfui le jour où la femme est finalement venue ? » demanda ma mère.
Mon père, Barcus, était un seigneur féodal — un baron.
Et assez rapidement, les silhouettes de nobles avaient soudainement surgi devant moi, une apparence où ils portaient des vêtements propres, et laissaient une impression plus mesquine. Cependant, dans cette scène, ils étaient gros, alors que mon père était un géant musclé et avait laissé pousser ses poils sur le visage. Sa tenue vestimentaire était une chemise, un pantalon de couleur fauve et des bottes, ce qui ne lui donnait pas tout à fait l’air d’être un noble.
Ma mère était sa maîtresse nommée Luce — une femme d’une famille de chevaliers au service de la famille Baltfault.
Elle ne portait pas de robe, mais des vêtements qui seraient portés par une fille de la ville ou d’un village.
La « femme » dont parlait ma mère était l’épouse légale de mon père.
« Je suis, je suis... désolé, » déclarai-je.
En sentant peut-être que l’aura autour de moi était différente de la normale, mes parents avaient fait des expressions compliquées pendant qu’ils m’emmenaient là où je devais aller ─ qui n’était pas un manoir, mais une remise en dehors de la demeure principale.
Par la suite, une femme vêtue d’une robe avait regardé tout ça depuis la porte d’entrée ouverte.
Tous m’avaient fait des regards froids, car je n’étais pas censé quitter la résidence.
Avec des silhouettes en tenues brodées de joyaux, le fils aîné, Lutart, et la fille aînée, Merce, se retirèrent.
Seuls ces deux individus étaient les enfants légitimes de l’épouse ─, les enfants légitimes de l’épouse légitime.
Derrière eux se tenaient de grands hommes vêtus de costumes, à l’allure soignée et élégante. Ayant de longues oreilles, il s’agissait d’elfes mâles qui se moquaient de nous.
« Bon sang, cet enfant sans éducation n’est pas différent d’une bête, » déclara la femme.
Cette femme, qui plissait partiellement les yeux et dont les cheveux étaient rassemblés en un chignon, affichait l’image exacte d’une fille noble. Mon frère et ma sœur portaient des vêtements de valeur, contrairement à moi.
Ma mère s’excusa auprès d’eux et mon père m’emmena de force dans l’entrepôt.
Mon père affichait un visage de détermination jusqu’à ce que nous arrivions à l’entrepôt.
« ... Repense à tout ce que tu as fait en restant dans l’entrepôt. Tu pourras manger après ça, » déclara-t-il.
Quand j’avais acquiescé à ce qu’il m’avait dit, j’avais constaté qu’il y avait déjà un invité dans l’entrepôt.
Le deuxième fils, Nicks.
Il s’agissait de mon frère aîné qui portait des vêtements comme les miens et qui lisait un livre sous la lumière d’une lanterne. Mon père et moi l’avions regardé avec surprise.
« Toi aussi, tu es stupide. Il suffit de supporter ça et ces individus partiront, » déclara mon père.
Quand mon père avait vu mon frère regarder de nouveau le livre, il l’avait frappé à la tête.
« Nicks, aide Léon à étudier, » ordonna mon père.
Mon frère avait fait une grimace qui semblait fortement opposée à cela, mais il avait fait de la place sur le bureau.
Une fois assis, il m’avait fait un avertissement.
« Si tu t’endors, je te frappe, » déclara Nicks.
En voyant que je hochais la tête, mon père était parti pour retourner à la résidence principale.
Maintenant qu’il n’y avait que nous deux, mon frère me tendit un livre à lire.
J’avais ouvert le livre, qui avait été lu tellement de fois qu’il était en lambeaux et avait des gribouillis ici ou là.
J’étais dans l’entrepôt.
Tout en éloignant les insectes qui se rassemblaient autour de la lumière, j’avais lu.
J’avais alors eu un sentiment un peu étrange qui m’avait assailli.
Ma tête était remplie de ce langage que je ne reconnaissais pas. Il était évident que cette langue était différente de ce qui était écrit dans ce livre que j’avais entre les mains. En vérité, j’avais l’impression que ce langage était bien plus facile pour moi que l’ancien que je connaissais.
Alors que je m’inquiétais de telles choses, il me semblerait que mon frère pensait que je tombais sur des mots que j’avais du mal à lire.
« Réfléchis-y par toi-même un moment. Si tu ne le sais vraiment pas, alors je te dis ce que c’est, » déclara Nicks.
Le temps s’écoula tranquillement.
Les insectes persistants et ennuyeux se rassemblaient toujours autour de la lumière.
« ─ Hé, frère ? » demandai-je.
Mon frère était un peu surpris que j’aie parlé.
« Frère ? Ne m’as-tu pas appelé différemment ce matin ? » demanda-t-il.
J’avais essayé de me corriger en toute hâte, mais mon frère semblait avoir vu à travers moi.
« Es-tu à cette période où tu essayes d’agir comme si tu étais plus vieux ? Eh bien, ça ne m’importe pas particulièrement. En laissant cela de côté, y a-t-il quelque chose que tu ne comprends pas ? » demanda Nicks.
J’avais secoué la tête.
Ce qui m’intriguait le plus, c’était notre traitement.
Je n’étais pas dérangé par cela jusqu’à présent, mais des doutes surgissaient les uns après les autres.
Je comprenais que le fils aîné soit chéri, mais comment se fait-il qu’on soit les seuls à être emmenés dans un entrepôt ? Il y avait des sœurs plus âgées et plus jeunes en plus de nous.
Pourtant, ces sœurs n’étaient pas dans la réserve, même si elles étaient des enfants illégitimes comme nous.
« Pourquoi sommes-nous les seuls dans cet entrepôt ? » demandai-je.
Mon frère murmura à lui-même en disant : « Ils m’ont dit que ce ne serait qu’hier..., » puis il avait mis son livre de côté et avait regardé le plafond.
« C’est parce que la femme nous déteste, » déclara Nicks.
« Est-ce parce que nous sommes les enfants de notre mère ? » demandai-je.
Mon frère avait mis ses mains derrière la tête puis il avait appuyé son dos contre la chaise.
« Crois-tu qu’il y a une autre raison que ça ? » déclara-t-il. « Même si ce sont les filles d’une maîtresse, il semble qu’elle hésite à envoyer les filles à l’entrepôt, mais c’est ainsi que nous, les garçons, sommes traités. »
Après ça, mon frère avait expliqué la situation du ménage d’une manière désintéressée.
Plutôt que d’en parler avec moi, il me semblait plutôt qu’il s’en plaignait, à moi, le plus jeune frère de trois garçons.
Il semblerait que mon frère, qui avait sept ans, avait beaucoup à se plaindre.
La famille Baltfault était un ménage qui possédait une île flottante comme territoire.
Cependant, c’était auparavant une maison de chevaliers qui avait été classée comme une maison semi-baron. Ce n’était pas de vrais nobles, mais plus ou moins dans un statut social de seigneur féodal.
Il semblait qu’il s’agissait d’une famille qui vivait relativement paisiblement comme le ferait une famille de chevaliers.
Au fil des mois et des années, ils s’étaient rendu compte qu’ils devenaient un foyer avec des guerriers pour subordonnés. Des chevaliers s’étaient présentés, voulant les servir, ce qui avait fait que leur situation avait pris de l’ampleur.
Au fur et à mesure que leur territoire progressait, les champs et les besoins de travail augmentaient ─ et cela signifiait que la population qu’ils devaient soutenir augmentait. L’étendue de leur territoire leur avait permis d’atteindre à peine l’envergure d’une famille de barons.
... C’est comme ça qu’on en est arrivé là.
Des enquêteurs du Royaume d’Holfault étaient venus sur notre territoire.
Il semblerait que c’était quelque chose qui datait de l’époque de mon grand-père, mais il semblerait que les enquêteurs étaient déjà venus pour juger si l’étendue de notre territoire était digne d’être pour une famille baron. Puis ils se mirent à parler du processus d’ascension à un rang noble, mais mon grand-père l’avait, semble-t-il, balayé d’un geste de la main. Bref, le fait de devenir barons n’était pas intentionnel.
Là-bas, des souvenirs et des connaissances avaient fait surface dans ma tête.
L’ascension en rang ne devrait-elle pas valoir la peine d’être appréciée ? De plus, est-il vraiment aussi simple d’en décider en fonction de l’échelle du territoire ? Pour quelque chose comme une augmentation du statut, n’est-il pas nécessaire d’accomplir d’autres exploits, comme des exploits militaires ou quelque chose du genre, pour y parvenir ? Voilà les questions que je me posais.
« Est-ce mal de monter en rang ? » demandai-je.
Il semblerait que mon frère ne le sache pas, mais je sentais que son expression ne plaisait pas à son père.
« Il y a eu des plaintes sur la façon dont il serait troublé compte tenu de son court préavis, et aussi sur le fait que certains voulaient que cela soit une maison de baron par le biais de contributions appropriées. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas beaucoup d’argent, » déclara mon frère.
Le royaume voulait des revenus qui correspondaient à notre situation familiale.
Une partie des souvenirs me vient à l’esprit.
Une famille qui était à peine à la porte d’être une famille noble, et une famille noble avec beaucoup de marge de manœuvre.
La famille qui dispose d’une marge de manœuvre n’avait pas de problèmes, mais la famille qui n’avait pas de difficulté à verser des cotisations n’en avait pas. Donc, bien que notre territoire soit suffisant pour une famille de barons, il semblerait que nous soyons appelés une famille barbare de barons.
Quoi qu’il en soit, nous étions devenus une famille de barons qui étaient des seigneurs féodaux de la campagne se trouvant sur une île isolée.
Désireux de se comporter d’une manière qui corresponde au statut de sa famille, le père avait épousé une femme au statut élevé.
Cependant, la femme qu’il appelait comme étant sa femme ne vivait normalement pas dans ce territoire.
Le fils aîné et la fille aînée ne venaient ici qu’occasionnellement.
« ... Pèr ─ Papa et sa femme sont mariés, non ? Pourquoi n’est-elle pas là d’habitude ? » demandai-je.
« C’est normal pour les femmes des familles de barons et plus. C’est plutôt détestable. Si j’ai une femme, j’en veux une qui soit une semi-baronne ou moins. De toute façon, une femme de haut rang ne s’intéressera jamais à nous, » déclara mon frère.
« C’est normal, ça ? » demandai-je.
« Toi aussi, tu devrais commencer à étudier tout de suite, » déclara Nicks. « Sinon, tu ne te marieras pas à l’avenir, même quand tu auras vingt ans. Si tu ne réussis pas à te marier pendant que tu es à l’académie, tu seras probablement forcé de devenir le mari-reliquat d’une femme qui n’est plus dans la fleur de l’âge. Ce n’est pas bon, n’est-ce pas ? »
... Je ne pouvais pas cacher ma surprise.
Il y avait beaucoup de choses que je voulais lui demander, comme au sujet de l’académie et d’autres, mais... par-dessus tout, je voulais poser des questions sur ce mot, le mari-reliquat. N’est-ce pas souvent aux femmes de se marier avant un certain âge ?
« H-Hé, frangin ? » demandai-je.
« C’est bon si tu m’appelles frère. Bref, qu’est-ce que c’est ? » demanda-t-il.
« ... Les hommes sont généralement le centre de la maison, non ? Ou plutôt, que veux-tu dire par être forcer d’être avec une femme plus âgée ? » demandai-je.
Mon frère avait incliné la tête.
« C’est exactement ce que j’ai dit, » répondit-il. « Il y a des femmes qui ne sont pas mariées, dont l’homme s’est enfui ou qui n’ont pas de mari. Elles n’ont qu’un amant de nom pour ne pas perdre la face. Donc, il y a beaucoup de vieilles femmes et de femmes qui ont dépassé la fleur de l’âge et qui accueilleraient de jeunes hommes comme un mari reliquat. »
Mon frère avait répondu à ma question d’une manière terriblement ferme.
« D’habitude, ce sont les hommes qui sont en position haute, non ? » demandai-je.
D’après mes souvenirs, je me souvenais vaguement que c’étaient généralement les hommes qui s’occupaient de ce genre de situation. Cependant, il semblerait que ce ne soit pas le cas.
« Si tu regardes papa, tu sauras que ce sont les femmes qui dirigent, » répondit-il. « Tu sauras aussi qu’il ne peut pas s’opposer à la sal ─ sa femme. »
Voyant comment il s’était corrigé en disant « femme » au lieu de « salope », il semble que mon frère la considère comme désagréable.
J’avais laissé faire alors que j’avais entendu quelque chose d’outrageant.
« Il y a quelque chose d’étrange chez toi aujourd’hui, » déclara-t-il.
J’avais fait un sourire amer face aux soupçons de mon frère en tournant ma ligne de mire vers le livre, mais je transpirais bizarrement.
C’est étrange... ce monde est étrange.
En raison de cette étrange connaissance que j’avais acquise, je me sentais mal à l’aise.
J’avais ainsi lu mon livre en silence pendant un moment. Puis je m’étais remémoré des paroles de mon frère.
Ces souvenirs, d’où qu’ils viennent, avaient laissé une très forte impression en moi.
« Académie... Royaume d’Holfault ? Et puis, il y a les serviteurs de la femme, qui étaient des elfes ? Hein ? Se pourrait-il être... ? » alors que je murmurais ça à moi-même, mon frère s’était plaint du bruit.
« Que s’est-il passé ? » demanda-t-il.
« Hmm, euh, ces mecs en costume. Ces elfes étaient les amants de la femme, non ? » demandai-je.
Mon frère avait l’air indifférent, mais il était choqué. « Ne me pose pas cette question. Écoute, étudie simplement. »
Ces elfes, qui faisaient partie d’une sous-race, étaient les amants de la femme, ou plus exactement, des serviteurs proches qui s’occupaient d’elle... Je comprenais cela. Ou plutôt, je m’en souviens très bien.
Je m’étais alors effondré sur mon bureau.
« ... C’est l’univers de ce jeu vidéo Otome, » murmurai-je.
Les souvenirs brumeux devinrent peu à peu plus clairs.
Au fur et à mesure que cela arrivait, j’avais réalisé que ce décor terriblement frivole était de ce genre de jeu vidéo Otome.
Mon frère m’avait alors giflé sur le dessus de la tête.
« Ne t’endors pas ! Qu’est-ce qui t’arrive de sérieux aujourd’hui ? T’es-tu cogné la tête ? » demanda-t-il.
J’avais levé la tête et regardé mon frère.
J’avais fait apparaître un sourire raide, ce qui avait fait reculer mon frère un peu surpris.
« Q-Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda-t-il.
« ... Frère, ce monde est scandaleux, n’est-ce pas ? » demandai-je.
« ... A-Ah, oui, il l’est, » répondit-il.
Mon frère, troublé dans ma réponse, tourna sa vue vers son livre, comme s’il voulait s’échapper de moi.
Je n’avais jamais pensé que je me réincarnerais dans un autre monde.
De plus, il s’agissait d’un monde d’épées et de magie... mais n’avais-je pas déjà entendu parler de ce monde de jeux vidéo Otome où les femmes étaient placées au-dessus des hommes, ou quelque chose comme ça ?
J’avais tenu ma tête contre mes deux mains.
« C’est horrible ! » criai-je.
Mon frère s’était plaint auprès de moi, qui s’était levé et avait crié.
« Qu’est-ce qui t’arrive ? Que quelqu’un le fasse taire ! » cria-t-il à son tour.
Moi, Léon Fou Baltfault, je suis un ancien Japonais qui s’est réincarné dans le monde d’un jeu vidéo Otome.
... Moi, je voulais me réincarner dans un monde plus normal.
Cela aurait été bien mieux qu’un jeu vidéo Otome... foutez-moi la paix !!