Le manuel du prince génial pour sortir une nation de l’endettement – Tome 7 – Chapitre 3 – Partie 1

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Chapitre 3 : Une conclusion inéluctable

Partie 1

« Je suis si bourrée… »

Falanya laissa son visage se détendre, fondant dans le bonheur, les papilles satisfaites, et grimaçant de douleur à cause de son estomac étiré. Le chariot se balançait doucement tandis qu’il avançait lentement.

« Tu as trop mangé, » répondit sèchement son gardien, Nanaki.

« Mais il aurait été impoli de ne pas me faire plaisir alors qu’ils m’ont réservé un si bel accueil. » Falanya avait fait la moue.

Il y a peu de temps encore, elle profitait de l’hospitalité de la princesse Lowellmina au palais impérial de la capitale. En plus d’un somptueux repas lors du banquet, il y avait eu des spectacles musicaux et culturels. C’était une démonstration de l’excellence impériale. Falanya était prête à tenir tête à l’Empire, mais cela l’avait presque déstabilisée.

« L’Empire est incroyable. Je veux dire, regarde tous ces gens dans cette ville. » Falanya regarda par la fenêtre du carrosse pour voir les gens vaquer à leurs occupations. La princesse avait déjà visité Mealtars, une ville au milieu du continent, mais ce n’était pas comparable à l’énergie qui régnait ici.

Le commerce unissait les habitants de Mealtars, mais la capitale impériale de Grantsrale ne semblait pas unie par un seul principe, si ce n’est la folie totale.

Mais il a bizarrement autant de charme que les habitants de Mealtars.

Quelque chose dans ce chaos lui avait parlé. Falanya pouvait sentir la ville vibrer d’énergie.

Ou peut-être… ça me fait réaliser que Natra est dans la cambrousse.

Mealtars et Grantsrale étaient deux des villes les plus prospères du continent. Elles faisaient paraître celles de sa maison bien-aimée, eh bien, un peu minable.

N -non ! Ce n’est pas vrai ! L’économie est bonne depuis que Wein est devenu régent, et nous avons étendu notre territoire ! Même notre population est en hausse !

Natra avait vu de grands progrès au cours des dernières années. Mais ce n’était toujours pas comparable à l’activité ici. Falanya avait réfléchi à cela avant de poser une question au serviteur en face d’elle.

« Hé, Nanaki, que penses-tu de cette ville ? »

« Il semble difficile à garder. »

Elle aurait dû savoir qu’il lui donnerait une réponse sans émotion.

« Allez. Autre chose ? »

« On dirait qu’il a beaucoup de cachettes. »

« … » Falanya se pencha en avant et pinça la joue de Nanaki en signe de protestation.

« C’était pour quoi faire ? »

« Rien. » Falanya n’avait pas donné l’impression de s’arrêter.

Nanaki pensa qu’il avait dû toucher un point sensible. Il savait qu’elle se lasserait s’il la laissait se défouler, mais il jeta un coup d’œil par la fenêtre et lui adressa la parole.

« … Tu devrais t’asseoir. »

« Non. Je te punis parce que tu ne dis pas ce que ton maître veut entendre. »

« Garde ça pour plus tard… Nous y sommes presque. »

À peine Nanaki avait-il dit cela que la calèche avait été secouée. Il avait attrapé Falanya qui perdait l’équilibre. « Myah ! »

« Je te l’avais dit. »

« … Hmph. » Dans ses bras, Falanya avait détourné son regard. « Très bien. Je te pardonnerai pour cette fois. »

« Dois-je sauter de joie ? »

« Pas besoin. Partons. » Falanya s’était redressée avant de suivre Nanaki hors de la calèche.

Cette zone était connue comme le Quartier Noble. Tout autour d’eux se trouvaient des manoirs. Pratiquement aucun citoyen ne parcourait ses rues.

Et maintenant, la délégation de Falanya se tenait devant l’un de ces nombreux domaines.

« Nous vous attendions, Princesse Falanya, » avait crié quelqu’un.

Plusieurs personnes se tenaient là, attendant. Au premier rang de ces serviteurs présumés se trouvait un homme à l’air digne.

« C’est un plaisir de faire votre connaissance. Je suis Silas. La princesse Lowellmina m’a fait l’honneur de me demander de vous divertir, princesse Falanya. »

Lowellmina avait fait en sorte que Falanya séjourne dans ce manoir pendant son séjour dans la capitale impériale. Cet homme appelé Silas devait être un aristocrate, et son domaine lui appartenait. La délégation avait initialement réservé des chambres dans la maison d’hôtes de l’État, mais Lowellmina les avait envoyés ici.

« Merci pour votre accueil chaleureux, Sire Silas. » Falanya s’était inclinée.

Silas avait souri. « De tels mots sont gaspillés pour moi. En tant que Flahm, je ne peux imaginer de plus grand honneur que d’accueillir le Prince Wein et la Princesse Falanya dans ma résidence. »

Wein était resté avec lui pendant qu’il allait à l’école dans l’Empire sous couverture. Ils avaient une relation solide uniquement parce que Wein avait protégé le peuple de Silas. Lowellmina devina qu’il serait mieux pour Falanya de rester ici, vu comment elle aimait et respectait son frère.

Falanya était ravie de passer son voyage dans le même manoir que Wein.

« Pendant mon séjour, me raconterez-vous tout ce que mon frère a vécu ici, Sire Silas ? » demanda Falanya, brûlant de curiosité.

Silas hocha la tête. « Mais bien sûr, Princesse Falanya. Allons à l’intérieur. Une telle conversation risque d’être trop longue à mener debout. »

Falanya était devenue timide. « Je m’excuse. Je m’emballe un peu trop. »

« N’y pensez pas. Il semble que Vos Altesses s’entendent bien entre eux. Cela m’apporte un grand bonheur en tant que Flahm. S’il vous plaît, par ici. »

À la suite de l’invitation de Silas, Falanya était entrée dans le bâtiment. Dans son cœur, il y avait une curiosité pour le passé de son frère et des prières pour son bien-être.

 

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« Reprenons les bases, » dit Wein, en étalant une carte sur la table. « Tout d’abord, le but de Demetrio est de devenir empereur, et ses frères et sœurs veulent l’en empêcher. Certaines conditions doivent être remplies pour pouvoir s’asseoir sur le trône. »

« Premièrement, il doit être lié à l’Empereur par le sang, » dit Ninym. « Ensuite, il doit subir un baptême rituel qui garantit que leur ascension est acceptée par les esprits ancestraux. Enfin, le futur empereur doit annoncer une cérémonie de couronnement qui aura lieu devant le public. »

Wein acquiesça. « Le baptême a lieu dans le plus grand lac du continent, le lac Veijyu, juste à côté de la ville de Nalthia. Après que le futur empereur ait été purifié là-bas, lui et ses partisans se dirigent vers la capitale impériale de Grantsrale, au sud-est. »

« Lorsque le précédent empereur était sur le point de monter sur le trône, les masses prétendument rassemblées au bord de la route se poussaient pour l’apercevoir alors qu’il voyageait entre les deux villes. »

Le voyage de l’ancienne capitale de Nalthia à la nouvelle à Grantsrale prenait plusieurs jours à cheval. Ce lent voyage était destiné à faire parader le nouvel empereur et à le montrer aux masses.

« Dans ce cas, Demetrio doit se rendre à Nalthia, » poursuit Wein. « C’est pourquoi il a mobilisé sa faction et quitté son territoire. »

Le territoire de Demetrio était contenu principalement à l’ouest de Nalthia. Entre les deux villes se trouvait Bellida, où ils étaient actuellement stationnés. À l’est se trouvait Nalthia.

« Mais Nalthia n’est-elle pas occupée par le prince Bardloche ? » Ninym avait placé un pion sur le territoire.

Après que Demetrio ait annoncé son intention d’être empereur, Bardloche avait agi rapidement, ralliant ses forces pour prendre Nalthia pour lui-même.

Leur marche avait été hors du commun. Le territoire de Bardloche était adjacent au domaine de Demetrio au nord. Tout le monde avait supposé que Bardloche ne serait pas capable d’organiser ses soldats et d’atteindre Bellida avant Demetrio. Mais au lieu d’attendre que ses troupes se rassemblent, Bardloche avait donné l’ordre d’avancer vers leur ville cible, rassemblant ses soldats éparpillés en route.

C’est ainsi que Bardloche avait atteint Nalthia avant le prince aîné, qui avait adopté la méthode normale consistant à rassembler son armée avant le départ. La méthode de Bardloche n’avait de sens que parce que sa faction était composée de militaires.

« Demetrio pourrait envisager de sauter le baptême et de se rendre en vitesse à la cérémonie de couronnement dans la capitale. Sauf que l’armée du prince Manfred y est stationnée. »

Wein avait pris un pion et l’avait placé sur Grantsrale. Au nord du territoire de Demetrio se trouvait le domaine de Bardloche. Et le domaine de Manfred était au sud. Bien que Manfred soit en retard sur ses autres frères, il avait aussi réussi à mobiliser ses troupes.

« Pour le moment, Demetrio et Bardloche ont plus de soldats, » dit Wein. « Mais ce n’est qu’une question de temps avant que Manfred n’ait une armée assez importante pour rivaliser avec eux. »

« Si le prince Demetrio avait dépêché quelques-uns de ses soldats à la capitale, ils auraient pu arriver avant que le plus jeune prince n’arrive à Grantsrale. »

Mais Demetrio avait choisi de mener ses troupes à Nalthia en premier. Après tout, le baptême était essentiel pour protéger son héritage. Bardloche, cependant, l’avait pris en premier, et Manfred avait mobilisé sa propre armée pendant que Demetrio évaluait frénétiquement ses options.

« D’accord, mais la faction de Demetrio est composée d’aristocrates conservateurs, » argumenta Wein. « S’ils font fi des coutumes impériales, c’est comme s’ils mettaient de côté la tradition du fils aîné qui monte sur le trône. Ils ne reviendront pas sur la tradition si cela fait partie des raisons pour lesquelles il peut monter sur le trône. »

 

 

Les factions étaient tellement ennuyeuses. Parfois, elles demandaient au chef de changer d’avis et de se plier à la volonté de la faction, juste pour pouvoir rester aux commandes. Demetrio, Bardloche et Manfred avaient dû passer des moments difficiles à se disputer dans leurs factions respectives.

« Je me demande ce que le prince Demetrio a l’intention de faire après ça, » commenta Ninym.

Bonne question, avait pensé Wein en levant les yeux.

« Eh bien, je suppose qu’il n’a pas d’autre choix que de se battre contre Bardloche. »

 

« Nous devrions défier l’armée de Bardloche maintenant ! » cria un jeune homme participant à la réunion.

La salle était remplie de toute sorte de gens, jeunes et vieux, tous partisans de la faction de Demetrio. Leur leader était assis en bout de table.

« Plus nous attendons, plus les défenses de Bardloche se renforceront. Il va faire un ennemi redoutable ! Sans compter que Manfred renforce ses troupes. Si nous sommes imprudents, les deux armées pourraient venir nous chercher ! »

On peut dire que son évaluation était juste. Sous tous les angles, il était évident que Demetrio s’était fait des ennemis des deux princes et qu’ils étaient en position de désavantage significatif, deux contre un. Il était logique de s’attaquer à l’un des princes pendant que l’autre se préparait encore au combat.

« Nous n’avons tout simplement pas assez d’hommes, » dit prudemment un vieil homme. « L’armée de Bardloche est forte. Jusqu’à ce que nous soyons préparés et que nous sachions que nous pouvons gagner, je sais que ce ne sera pas joli. »

« Croyez-vous qu’on a le temps ? Nous avons déjà fait notre pari ! Nous ne pouvons pas attendre d’être certains de notre victoire ! Cela n’arrivera jamais ! Nous ne gagnerons pas si nous n’essayons même pas ! »

« Vous devez faire marche arrière. Nous avons encore des alliés qui ne sont pas encore là. Ce n’est pas le bon moment pour nous mobiliser. »

Les autres participants semblaient d’accord. Ces membres conservateurs de la faction de Demetrio étaient du genre prudent.

« … Eh bien ? Qu’en pensez-vous, Votre Altesse ? » Le jeune homme dirigea son attention vers Demetrio, qui était resté assis en silence.

Alors que tous les regards des aristocrates se portaient sur lui, le prince prit la parole. « … Combien de soldats avons-nous en ce moment ? »

« Environ douze mille, Votre Altesse, » répondit poliment quelqu’un à proximité.

« Et ceux de mes frères fous ? »

« Nos espions ont rapporté que Bardloche a un peu moins de dix mille personnes. Il semble que Manfred en ait environ cinq mille. »

« Hmph… »

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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