Le manuel du prince génial pour sortir une nation de l’endettement – Tome 4 – Chapitre 6 – Partie 4

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Chapitre 6 : L’icône des filles

Partie 4

De l’autre côté, les choses étaient relativement calmes dans le camp de Bardloche. Après tout, il avait un groupe organisé de soldats expérimentés. Il avait été surpris de voir les citoyens abandonner leur maison, mais il ne lui avait pas fallu longtemps pour retrouver son calme.

« Votre Altesse, nous devrions donner la priorité à la ville ! »

« Je suis d’accord. Nous ne savons pas ce que les gens pensent, mais si nous pouvons sécuriser Mealtars, nous pourrons accomplir le reste d’une manière ou d’une autre ! »

Bardloche écouta l’avis de ses subordonnés, mais son expression était tendue.

Je peux sentir que quelqu’un d’autre essaie de tirer les ficelles… Devons-nous vraiment essayer de prendre la ville ?

Il repensait à l’assassinat manqué de Demetrio, à l’apparition de Levetia, à la mobilisation soudaine des citoyens. Tout cela avait été inattendu.

Bien sûr, ça pourrait être une série de coïncidences sans rapport. Mais si quelqu’un agissait en coulisses, il s’attendrait à ce que les princes donnent la priorité à la capture de la ville. Il était possible que tout cela soit un piège. Il n’avait aucune preuve de cela. C’était son intuition. Leur meilleur plan d’action était de rester sur place et d’observer la situation avec une vue d’ensemble. Bardloche savait que c’était vrai… jusqu’à ce qu’un rapport vienne annuler ses hypothèses.

« Votre Altesse ! Nous venons de recevoir un rapport selon lequel nos forces et les hommes de Manfred se battent dans la ville ! »

« Quoi ? »

La nouvelle avait mis tout le monde en émoi.

Bardloche avait enchaîné avec une question de son cru. « Nos soldats ont-ils décidé d’agir de leur propre chef ? »

« Nous n’avons pas pu le confirmer. Cependant, la situation semble être en notre faveur. »

« … »

Bardloche avait été envahi par une étrange sensation.

La plupart de l’armée de Manfred était composée de nouveaux riches et de leur suite. Il ne serait pas étrange pour eux d’agir impétueusement pour un coup de gloire personnel.

L’armée de Bardloche, cependant, se composait principalement de soldats actifs. Ils adhéraient à un code de discipline strict. Et c’était étrange que personne ne sache qui avait commencé la bagarre. Cela n’avait aucun sens de taire leur identité s’ils cherchaient à être reconnus.

Mais la situation avait changé avant qu’il ne puisse dissiper ces soupçons.

« Votre Altesse ! Manfred mobilise son armée ! Il semble qu’ils aient l’intention de s’emparer de la ville ! »

« Tch… ! » Bardloche fit claquer sa langue. À ce rythme, il ne pouvait plus rester inactif.

« Nous allons avancer et prendre la ville avant Manfred ! »

 

+++

« Princesse Lowellmina, vos prédictions se réalisent. Les armées de vos frères ont commencé à se mobiliser, » rapporta Fyshe.

Lowellmina hocha la tête avec satisfaction. Elle était dans le manoir de Cosimo dans la ville maintenant vide. Les citoyens étaient tous partis.

« Les soldats déguisés se sont-ils retirés ? »

« Oui. Il y a quelque temps. »

La bataille entre les hommes de Bardloche et ceux de Manfred était une performance orchestrée par la propre armée de Lowellmina.

Ils s’étaient équipés d’uniformes et d’équipements appropriés et avaient pris soin de renvoyer des témoignages dans leurs camps respectifs. Une fois qu’elle eut confirmé que les troupes de ses frères avaient commencé à bouger, elle se retira rapidement. C’était le plan depuis le début.

« Votre Altesse, veuillez vous échapper par le passage souterrain. La ville est au bord du pandémonium. »

« Oui. Ayons la foi qu’ils réussiront, » se murmura Lowellmina en regardant vers l’ouest.

 

+++

Dans le quartier général, Gruyère avait ri de bon cœur.

« Quel bonheur ! Je suis presque troublé par ma joie ! »

Des messagers de Mealtars venaient d’arriver. Leur déclaration était simple : leurs citoyens étaient venus demander leur aide. Ils savaient que Levetia était là pour les sauver tous de l’oppression impériale. Rien de plus.

Trente mille personnes. Il devait y avoir des gens qui étaient trop malades pour marcher. Au lieu de les laisser derrière eux, les civils les avaient placés dans des chariots en s’approchant de l’armée.

Inutile de dire que c’était imprudent.

Ils avaient besoin de décortiquer tant d’informations. Qui a eu l’idée de ce plan ? Comment l’ont-ils exécuté ?

Mais ils devaient d’abord régler un autre problème.

« Qu’allons-nous faire, Caldmellia ? Nous ne sommes pas équipés pour nous occuper de trente mille personnes. »

Gruyère avait raison.

Ils avaient préparé des provisions pour nourrir les citoyens une fois l’occupation de la ville terminée. Mais fournir le gîte et le couvert à tout le monde était absolument impossible. Leurs ressources excédentaires seraient épuisées en trois jours. Manquer de biens essentiels tout en combattant l’ennemi n’était rien d’autre qu’un cauchemar.

Mais il serait difficile de les refuser. Après tout, Levetia était venu pour sauver le peuple de Mealtars. C’est pourquoi les soldats étaient là. S’ils refusaient les citoyens et perdaient leur cause, leur moral s’effondrerait.

S’il y avait une solution — .

« Roi Gruyère. »

« Vous vous moquez de moi. » Gruyère avait pris la parole avant qu’elle ne puisse dire un autre mot. « Ne pensez-vous pas que ce sont des païens qui veulent détruire notre armée de l’intérieur, n’est-ce pas ? Vous ne pensez pas qu’ils font semblant de demander de l’aide. Vous n’imaginez pas que nous devrions déployer nos troupes pour les détruire en premier. »

« … Jamais. »

« Merci mon Dieu. J’aurais couru chez moi en ayant peur si c’était ce que vous sous-entendiez. » Gruyère avait souri. Il savait qu’elle ne pourrait pas diriger l’armée sans lui, et cela le rendait confiant.

« Quel dilemme… ! » Caldmellia soupira, mais elle commença à sourire.

Ce n’était pas parce qu’elle était certaine qu’ils allaient gagner. C’était juste sa disposition. Tout dans cette situation l’avait rapprochée de l’apogée, y compris cette adversité et le dilemme qui l’entourait.

« — Si quelque chose vous dérange, je serai ravi de vous donner un coup de main. »

Son plaisir avec lui ne faisait que commencer.

« Ça fait un bail, Lady Caldmellia, Roi Gruyère. »

Wein Salema Arbalest leur avait adressé un sourire insouciant.

 

+++

Pour revenir à quelques jours auparavant…

« — !? »

Wein s’était relevé dans son lit dès qu’il avait repris conscience. Il balaya la pièce du regard et aperçut une personne. C’était Ninym, qui avait attendu dans la chambre.

« Ninym, qu’est-ce qui se passe — ? »

« Wein ! »

« Gweh, » lâcha Wein alors que Ninym se jetait sur lui avant qu’il n’ait pu comprendre la situation.

« Je suis tellement soulagée ! Tu es enfin réveillé ! »

« Maintenant que mon corps a goûté à ce dont il a besoin, je n’ai jamais aussi bien dormi… »

Ninym l’avait partiellement poussé vers le sol, et Wein se redressa en s’accrochant fermement à elle.

« Je suis désolée. C’était ma faute. Je savais que tu étais épuisé, et je… »

« Non, je pensais que je pouvais encore continuer. Je n’ai écouté aucun de tes avertissements jusqu’à ce que je m’effondre. Je crois que j’ai un peu exagéré cette fois-ci…, » Wein s’était arrêté au milieu de sa phrase.

Ninym avait commencé à sangloter en enfouissant son visage dans sa poitrine.

« Dieu merci… Je ne sais pas ce que je ferais si tu ne te réveillais jamais, Wein…, » murmura-t-elle, la voix tremblante. En la regardant maintenant, peu de gens auraient imaginé la façon dont elle rayonnait pratiquement de courage de façon régulière.

Même les personnes les plus saines peuvent être victimes d’une maladie mortelle. La couche supérieure de la société n’échappe pas aux lois de la nature.

Les larmes de Ninym semblaient montrer à quel point elle s’était inquiétée pour lui pendant son absence.

Elle semblait plus fragile que la plus délicate des verreries. Pendant un moment, il ne savait pas trop où placer ses mains, mais elles finirent par se retrouver dans ses cheveux, pressant doucement sa tête contre la sienne.

 

 

« Hé, ne pleure pas. Je ne sais jamais quoi faire quand tu es comme ça, » murmura-t-il en passant ses doigts dans ses mèches blanches.

« … Alors, ne te force pas, » avait-elle chuchoté en réponse.

« C’est, euh, bien, c’est un peu difficile de garantir que… aïe ! » Elle lui avait pincé le dos. « O-okay. Je prendrai mieux soin de moi la prochaine fois. Je suis désolé. »

« … Excuses non acceptées. » Ninym frotta sa joue contre la poitrine de Wein. « Laisse-moi juste rester comme ça un peu plus longtemps. »

Wein ne déclara rien et continua à lui caresser les cheveux.

Ninym avait cessé de pleurer, laissant place à un silence confortable entre eux. Mais ça avait été interrompu par… le grognement de l’estomac de Wein.

« … Wein, tourne-toi une seconde. »

Il avait accepté et s’était détourné d’elle. Elle s’était éloignée de lui, se redressant.

Ninym lui avait finalement donné le feu vert. « D’abord, tu dois manger. Je vais faire préparer quelque chose immédiatement. »

Quand il l’avait regardée par-dessus son épaule, Ninym était aussi recueillie que jamais. Il fit semblant de ne pas remarquer la légère rougeur autour de ses yeux.

« Tu n’as pas besoin de l’amener jusqu’ici. Je peux juste aller à la — . »

« Non. Repose-toi. Je vais me mettre en colère si tu quittes cette pièce. »

Il appréciait son intérêt. Et il n’était pas complètement revenu à son état normal. Mais il avait besoin de savoir quelque chose avant de se résigner à faire le strict minimum.

« Ninym, que s’est-il passé après que je me sois évanoui ? Est-ce que les choses se calment ? »

« Les choses auraient pu être pires. Je te l’expliquerai en détail à mon retour. »

« J’ai compris. Je vais attendre ici. Dépêche-toi, s’il te plaît. Je suis affamé. »

Ninym esquissa un petit sourire. « Laisse-moi faire. J’en ai pour une minute. »

Elle tourna le talon et quitta la pièce.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre.

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