Le Maître de Ragnarok et la Bénédiction d’Einherjar – Tome 3 – Chapitre 3

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Chapitre 3 : Acte 3

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Chapitre 3 : Acte 3

Partie 1

La nuit après que Yuuto eut échangé son Serment du Calice, une première pour lui, il était dans le hörgr en train de parler à Mitsuki, lui rendant compte de sa situation récente.

« ... Et pour l’instant, c’est à peu près comme ça que cela s’est déroulé. Je n’aurais jamais pensé adopter une nouvelle famille dans un autre monde, » déclara Yuuto.

L’hypothèse initiale était qu’il ne pouvait entrer en contact que le soir de la pleine lune, mais en pensant qu’il devrait quand même essayer, il s’était rendu à l’hörgr, mais le fait de trouver qu’il pouvait recevoir un signal comme si cela n’était rien d’inhabituel était décevant à sa manière.

« Hmmmm... en fait, je pense que cela me rend encore plus inquiète, » déclara Mitsuki.

« Hein ? Pourquoi ? » demanda Yuuto.

« Ne fais rien avec Félicia, d’accord ? » demanda Mitsuki.

« Quoi — ! Il n’y a aucune chance que je fasse ça ! C’est... C’est juste ma petite sœur adoptive ! » s’écria Yuuto.

« Tu bégayes, » répliqua-t-elle.

« C’est parce que tu dis des choses scandaleuses tout d’un coup, » répliqua-t-il à son tour.

« C’est ce que je fais ? Je ne pense pas que ce soit si scandaleux, » déclara Mitsuki.

« S’il s’agit de savoir si je l’aime ou si je la déteste, je l’aime bien, mais..., » commença Yuuto.

« Tu vois ! » s’exclama Mitsuki.

« Laisse-moi tout simplement finir. Pour moi, c’est à la fois la personne qui m’a amené ici et celle qui m’a sauvé la vie après mon arrivée. Elle est comme une sœur aînée pour moi et une sœur cadette, mon enseignante et mon interprète, et... eh bien, il y en a beaucoup, mais rien de romantique, » expliqua Yuuto.

« Hmmm, eh bien, je suppose que je vais te croire. Et qu’en est-il de Sigrun ? » demanda Mitsuki.

« Pour elle, c’est encore plus hors de question, » répondit Yuuto avec lassitude. « En vérité, même si je lui faisais des avances, je parie qu’elle me rejetterait en me frappant si fort à l’entrejambe que ça me ferait m’envoler... »

Il avait frémi à l’idée. Juste en l’imaginant un instant, il pouvait sentir les muscles entre ses jambes se contracter involontairement.

Peut-être parce qu’elle n’arrivait toujours pas à se remettre de ce premier combat, Sigrun avait demandé à Yuuto de l’accompagner quelques fois pour un entraînement à l’épée chaque fois que sa santé fluctuante le lui permettait. Il avait été amèrement sensibilisé chaque fois en voyant à quel point ses capacités physiques étaient importantes à un niveau absurde. S’il n’était pas prudent avec elle, il pourrait littéralement se retrouver dans l’impossibilité d’avoir des enfants.

Il était vrai qu’il pensait qu’elle était une fille d’une beauté exceptionnelle, mais ses sentiments les plus forts et les plus directs à son égard pouvaient se résumer par l’expression « On ne réveille pas un chien qui dort. »

« De toute façon ! Tu vas revenir à la maison, n’est-ce pas ? » demanda Mitsuki. « Alors, pas d’embrouilles avec les filles là-bas ! »

« Hehe hehe. Oui, oui, je comprends, » déclara Yuuto.

« Qu’est-ce qui te fait rire ? » demanda Mitsuki.

« Ce n’est rien du tout, » répondit-il.

« Si ce n’est rien, alors pourquoi tu as ri ? » demanda Mitsuki.

« Franchement, ce n’est vraiment rien, » répéta Yuuto en souriant.

Il n’y avait aucune chance pour lui de dire la vérité à Mitsuki, à propos du fait qu’elle était jalouse de Félicia et de Sigrun, et que cela le rendait heureux. Il n’avait pas le droit de le lui dire.

Ils étaient tous les deux au courant de l’affection de l’autre. Cependant, Yuuto avait décidé qu’il le lui demanderait à haute voix et ne le confirmerait officiellement qu’après son retour au Japon.

Il avait l’intention de revenir, mais il ne savait pas combien de temps cela prendrait. Les choses étant si incertaines, il ne voulait pas qu’elle soit attachée à lui.

« N’est-ce pas quand même si étrange ? » demanda Mitsuki. « Non seulement tu as été envoyé dans un autre monde, Yuu-kun, mais on peut encore parler au téléphone comme ça. Tu as dit que c’était à cause de ce métal appelé “Álfkipfer”, non ? »

« Ouais, et ce foutu truc m’a permis de vivre une vie charmante, c’est sûr, » avec un peu de sarcasme, Yuuto haussa les épaules.

Ce métal était un mystère total. Il semblait que les pouvoirs extraordinaires des Einherjars et la magie musicale du galldr utilisaient également le même pouvoir que celui contenu dans l’Álfkipfer, une énergie divine appelée ásmegin. Et le plus étrange, c’est que...

« Alors, le miroir ici, tu penses que c’est pareil ? » demanda Mitsuki.

« Je dirais que c’est un pari que je gagnerais à coup sûr, » répondit-il.

Même maintenant, pendant leur appel téléphonique, le miroir divin devant Yuuto émettait une faible lumière. Et il était plus que probable que le miroir au Japon produisait exactement le même phénomène.

Il n’avait jamais entendu parler d’un métal qui émettait de la lumière de son propre chef. La tête de Yuuto était remplie de questions à propos de comment et pourquoi un matériau aussi fantastique était apparu au Japon. Bien qu’à ce stade, ce genre de détails n’avait pas vraiment d’importance pour lui.

Le fait était que, bien que Yuuto n’ait pas compris la logique ou le mécanisme derrière tout cela, il n’y avait pas de doute que les deux mondes étaient reliés par ces mystérieux miroirs divins. Et même si cette connexion n’était peut-être pas assez « large » pour qu’une personne puisse voyager en ce moment, des ondes électromagnétiques comme le signal utilisé par son smartphone pourraient passer.

Les deux mondes n’étaient pas coupés l’un de l’autre.

Yuuto avait juste besoin de trouver un moyen d’obtenir la connexion dans le même état qu’au moment où il avait été amené dans ce monde — assez large pour qu’une personne puisse à nouveau passer à travers.

« Hmmmm, mais je m’interroge toujours à ce sujet, Yuu-kun, » déclara Mitsuki. « Peut-être que tu as vraiment été convoqué dans ce monde parce que tu as une sorte de mission ou de destin. Alors peut-être que si tu t’occupes de tout ça, tu seras automatiquement renvoyé chez toi ? »

« Hrm... Une mission, hein ? » Bien qu’il avait eu honte de l’admettre, il avait l’impression d’avoir passé le mois dernier à se ridiculiser constamment. Quand son état mental avait touché le fond, Fárbauti et Mitsuki l’avaient aidé à s’en sortir, mais il ne pouvait toujours pas s’imaginer comme étant l’Enfant de la Victoire, Gleipsieg, comme Félicia ne cessait de le dire.

Pourtant, c’était un fait que Félicia avait prié lors d’une demande rituelle pour la victoire de son clan, et elle avait insisté sur le fait qu’elle avait senti sa magie s’emparer de cela lorsqu’elle l’avait appelé.

« En d’autres termes, puis-je rentrer chez moi si j’aide le Clan du Loup à gagner ? » se demandait Yuuto. « C’est assez facile à dire. Je ne peux même pas avoir une vraie conversation avec ces gens. Alors, comment suis-je censé faire ? C’est comme un jeu dont la difficulté est réglée sur “Impossible”. »

Yuuto n’était rien de plus qu’un lycéen de deuxième année totalement banal. Il ne comprenait rien à la politique, à l’économie ou à la stratégie militaire. Il n’avait pas non plus le genre de pouvoir ou de capacités ridicules qui lui auraient permis de remplir tous les rôles à lui tout seul, comme le personnage principal d’un manga ou d’un jeu.

Comment quelqu’un comme lui était-il censé être capable de sauver quelque chose d’aussi important qu’un pays ?

Franchement, il n’en avait aucune idée.

 

☆☆☆

 

Des rayons de soleil s’étaient déversés par le haut, faisant scintiller magnifiquement la surface de la rivière.

Les bruits de l’eau qui coulait et le chant des petits oiseaux se mêlaient à des voix vives et des rires enjoués.

« Ahhhh ! Belle vue, n’est-ce pas, Yuuto ? » s’écria Loptr.

« ... Je ne peux pas le nier, » répondit Yuuto.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? » demanda Loptr avec un large sourire. « Si tu es un homme, tu devrais dire ce que tu penses plus clairement. »

« Euh, je ne pense pas être en mesure de faire ça, » Yuuto avait souri d’un air raide, se grattant la tête maladroitement.

Devant eux se trouvaient Félicia et Sigrun, ainsi que trois autres belles jeunes filles qui s’ébattaient dans la rivière et s’aspergeaient d’eau. Leurs vêtements mouillés étaient légèrement transparents, ce qui était assez excitant.

Yuuto s’était retrouvé dans cette situation après avoir accepté l’invitation très ferme de Loptr. Il avait dit que sortir pour s’amuser ensemble était le meilleur moyen d’approfondir leur nouveau lien fraternel, mais...

« Quand on pense aux plaisirs de l’été, c’est forcément la rivière, n’est-ce pas ? » demanda Loptr.

Alors que son nouveau frère aîné assermenté lui faisait un clin d’œil, Yuuto s’était demandé s’il n’avait peut-être pas fait le mauvais choix.

« Ce que je voulais te demander, c’est pourquoi tu n’as amené que des filles ? » demanda Yuuto.

« ᚹᚨᚷ? » Loptr inclina sa tête de façon interrogative.

Il semblait que les effets du galldr de Connexions avaient expiré, de sorte qu’il ne pouvait plus comprendre les paroles de Yuuto. Loptr semblait s’en rendre compte rapidement, et il commença à fredonner une mélodie qui lui était maintenant très familière.

« Voilà, ça devrait suffire. Alors, qu’est-ce que tu disais ? » Loptr avait repris la conversation là où elle s’était arrêtée.

Apparemment, Loptr pourrait utiliser tous les sorts de galldr que Félicia connaissait. De plus, ses compétences à l’épée étaient censées être supérieures à celles de Sigrun. Yuuto n’avait pas pu résister à la jalousie face à un homme si ridiculement puissant.

Yuuto haussa les épaules et répéta sa question. « Je demandais pourquoi tu n’amenais que des filles avec nous. »

« Hein ? Mais si j’amenais des gars, il n’y aurait rien de bon à regarder, » répondit-il.

« Eh bien, je suppose que tu as raison. En fait, Loptr, je n’avais jamais réalisé que tu étais un tel play-boy, » déclara Yuuto.

Yuuto avait appris que les trois autres filles étaient les maîtresses de Loptr. Contrairement au Japon, ici, à Yggdrasil, un homme ayant les moyens et la fiabilité pouvait librement avoir de nombreuses amantes. Cet homme était le commandant en second du Clan du Loup, il serait donc étrange pour lui de ne pas avoir au moins une partenaire.

Ils disent « Dieu ne donne rien sans rien », mais c’est un mensonge total, Yuuto s’était trouvé en train de penser. Voilà un homme qui avait tout ce qu’il fallait !

« Hm ? » Juste à ce moment-là, Yuuto avait capté quelque chose du coin de l’œil. Une partie entière du rivage de la rivière était tachée d’un noir d’apparence presque inquiétante. « Attends ! Est-ce que ça pourrait être... ? »

Alors que Yuuto avait louché pour mieux voir.

« Grand Frère ! » Félicia l’avait appelé.

Quand Yuuto se retourna pour regarder, il vit qu’elle avait parfaitement perforé un poisson avec un harpon en bois, et qu’elle le hissait pour le lui montrer. Elle était normalement si raffinée et digne d’une dame, mais il semblerait qu’elle avait aussi un côté un peu sauvage.

Son visage était absolument rayonnant, et il communiquait clairement à tous l’affection profonde qu’elle portait à Yuuto.

 

 

Tandis que Yuuto se sentait attiré par son sourire et lui faisait signe de la main, il avait soudain ressenti un sombre frisson couler le long de sa colonne vertébrale.

« Hé, Yuuto, » dit Loptr. « Je sais que c’est moi qui le dis, mais si tu veux prendre Félicia pour épouse, je ne te pardonnerai pas si tu t’amuses avec d’autres femmes, OK ? »

Il avait dit les mots d’un ton léger et plaisant, mais les yeux de Loptr ne riaient pas du tout.

On aurait dit que ce type était un peu du genre grand frère surprotecteur. Il n’était pas assez obstiné pour sortir une phrase comme « Je ne te laisserai jamais lever le petit doigt sur ma sœur ! » Mais son désir de trouver un homme bien pour rendre sa sœur heureuse était apparu haut et fort.

Loptr avait perdu sa mère et son père, et Félicia était sa dernière parente de sang vivante. Ses sentiments quand il s’agissait d’elle étaient compréhensibles.

« Comme je te l’ai déjà dit, j’ai une fille que j’aime bien dans mon pays natal, » déclara Yuuto rapidement. « Je ne vais rien faire du genre. »

« Ohh, vraiment ? Dans tous les cas, si tu fais pleurer ma petite sœur... Je vais te tuer, d’accord ? »

« Ah... Hahahahaha, » Yuuto ne pouvait gérer cela qu’avec un rire sec et rauque en réponse.

Yuuto commença à se demander, à moitié en plaisantant et à moitié sérieusement, s’il ne pourrait pas rencontrer sa mort prématurée ici dans ce monde à cause d’un frère aîné enragé.

***

Partie 2

« Raagh, bon sang ! Juste une putain d’étincelle ! » Crachant les mots dans la frustration, Yuuto avait déplacé l’archet dans sa main dans les deux sens à grande vitesse.

D’avant en arrière.

D’avant en arrière.

Encore et encore.

« Argh, franchement ! Pourquoi ne s’allume-t-il pas ? » demanda-t-il pour lui-même.

Gémissant à haute voix, Yuuto avait regardé la planche de bois devant lui avec tant de haine que l’on pourrait supposer qu’elle avait tué ses parents.

Il y avait plusieurs petites entailles noircies dans la planche, dont l’une était munie d’une tige de bois. La ficelle de l’arc court était enroulée autour de la tige de bois de telle sorte que le déplacement de l’arc en avant et en arrière faisait tourner la tige en place.

C’était une méthode pour faire du feu par friction, connue sous le nom de méthode de fabrication du feu par friction à l’arc ou archet. C’était censé être une façon courante d’allumer un feu à Yggdrasil, mais malgré le fait qu’il était à l’ouvrage depuis presque cinq minutes, il n’y avait même pas de fumée.

Ses bras commençaient vraiment à lui faire mal, à tel point qu’il ne pouvait s’empêcher de grogner à haute voix.

Lorsqu’il entendit un *soupir* las d’en haut, Yuuto leva les yeux pour voir Sigrun, qui était probablement venue le voir et le regarda d’un air exaspéré.

« ᛚᛖᛜᛞ: ᛃᚨᚷ ᚷᛟᛉ. » Sur quoi, Sigrun arracha avec force l’archet des mains de Yuuto et enroula de nouveau la corde autour de la tige de bois.

En moins de dix secondes, des bouffées de fumée blanche s’échappèrent de la planche.

« Attendez, mais comment !? » Yuuto fit entendre sa voix en raison de son émerveillement.

Sigrun l’avait ignoré et, d’un mouvement bien maîtrisé, elle ramassa le petit tas de sciure noircie — contenant maintenant une minuscule et fragile braise — et le transféra sur un morceau de coton fait de fougère d’osmunda.

Elle avait ensuite placé le coton au centre des brindilles minces et des bâtonnets qui avaient été empilés comme du bois d’allumage, et avait soufflé doucement dessus. Après quelques instants, le feu avait pris vie.

« Ohh, wôw ! » Yuuto s’était surpris à exprimer son étonnement et à applaudir avec ses mains.

Sigrun fronça les sourcils en le regardant avec une expression compliquée, et lui fit un geste de le repousser avec ses mains.

Même sans comprendre sa langue, Yuuto pouvait comprendre qu’elle lui disait qu’il était sur son chemin.

Comme il n’avait plus rien à faire, Yuuto s’était dirigé vers Félicia.

Alors que Yuuto s’approchait, Félicia se retourna comme si elle pouvait sentir sa présence et le salua avec joie. « ᛒᛉᛟᛞᛖᛉ! »

Cela lui avait d’autant plus réchauffé le cœur qu’il venait tout juste de se faire geler par Sigrun.

Elle avait chanté le galldr de Connexions sans que Yuuto ait à dire quoi que ce soit. Le processus était devenu une seconde nature pour elle.

« As-tu pu allumer le feu ? » demanda Félicia.

« Pas du tout. Sigrun a fini par me repousser après être exaspéré par moi, » répondit Yuuto.

« Oh là là ! » Félicia avait ri après ça.

Elle était occupée à utiliser un couteau pour éviscérer le poisson qu’elle avait attrapé plus tôt. S’ils étaient au Japon, alors une fille d’à peu près son âge serait sûrement dégoûtée par une telle activité, mais Félicia ne semblait pas du tout s’en faire, saisissant et jetant les tripes avec ses mains nues.

« Félicia. À propos de ce couteau, est-il en or ? » demanda Yuuto.

« Grand Frère, c’est du bronze. L’or est beaucoup trop précieux pour être utilisé pour quelque chose comme la cuisine, » répondit Félicia.

« Est-ce vraiment du bronze ? Mais ce n’est pas du tout vert, » répondit Yuuto.

Le bronze que Yuuto connaissait bien était d’une couleur verdâtre et opaque, comme la vieille statue dans la cour de son école. Mais le couteau saisi dans les doigts fins et pâles de Félicia était d’une couleur dorée brillante. Il avait un lustre réfléchissant qui ne ressemblait en rien à l’image qu’il avait du bronze.

« Je pense que ce que tu décris est probablement du bronze qui s’est terni, » déclara Félicia.

« Ahh, j’ai compris. Donc le truc vert était terni, » déclara Yuuto.

En y repensant, cette statue dans la cour de l’école avait été exposée aux éléments. Après des mois et des années de vent et de pluie, bien sûr, il aurait été terni. Il serait étrange qu’il ne l’ait pas fait.

Huh, donc le bronze commence comme cette couleur, s’était-il dit.

« C’est la couleur des couteaux en bronze et d’autres lames, mais le bronze que nous utilisons dans des choses comme les miroirs est d’une couleur blanc argent, » déclara Félicia.

« Attends, il y a aussi du bronze de cette couleur ? » demanda Yuuto.

« Oui, sa couleur varie selon la quantité d’étain que tu mélanges dans le métal, » expliqua Félicia.

« Euh, vraiment..., » Yuuto avait regardé de plus près le couteau en bronze.

Il avait un aspect inédit pour un Japonais comme Yuuto, dont l’image de la coutellerie de cuisine était l’éclat argenté terne d’un couteau de cuisine en acier de style hocho [1].

« Hmm... mais attends. Pour commencer, pourquoi utilises-tu un couteau en bronze ? Pourquoi pas en fer ou en acier ? » lui demanda Yuuto.

« Oh mon Dieu. Grand Frère, tu dis des choses si drôles, » déclara Félicia.

« Quoi ? Eh bien, je veux dire, n’est-ce pas normal d’utiliser du fer ? » demanda Yuuto.

« Euh... ? Ah, je comprends maintenant. Après tout, le fer est un don du ciel. Il est donc largement utilisé dans le pays au-delà des cieux d’où tu viens, » déclara Félicia.

« Attends. On arrête là ! Je ne comprends pas ce que tu dis, » s’était opposé Yuuto. « Le fer est-il un don du ciel ? »

« Oui. Pour nous, le fer est quelque chose d’incroyablement précieux, qui ne peut être obtenu que par les étoiles qui tombent du ciel. On l’appelle même le métal des dieux. Pour en acquérir, il faudrait cinq ou même dix fois son montant en or, » expliqua Félicia.

« Tu te fous de moi..., n’est-ce pas ? » Yuuto fut si choqué que sa réponse fut d’une voix faible et rauque.

Yuuto avait grandi en tant que fils d’un fabricant d’épées traditionnel, et le fer faisait donc partie de sa vie depuis aussi longtemps qu’il s’en souvenait. Et c’était censé avoir cinq à dix fois plus de valeur que l’or ? Cela signifierait que même les objets ratés amassés dans le bâtiment de stockage de l’atelier de son père seraient une véritable montagne de trésors dans ce monde.

« Hein ? Attends, mais c’est bizarre. » La tête de Yuuto s’était inclinée d’un côté quand un doute soudain était apparu.

Félicia venait d’affirmer qu’ils ne pouvaient s’approvisionner en fer qu’auprès des « étoiles filantes » — en d’autres termes, des météorites — et nulle part ailleurs. Mais cela ne devrait pas du tout être le cas.

« Attends, ce n’est pas possible... ! » Une réponse potentielle avait traversé l’esprit de Yuuto comme un éclair, le laissant abasourdi.

Jusqu’à présent, il avait une compréhension vague et générale du fait qu’Yggdrasil était un monde avec un niveau assez primitif de civilisation et de technologie. Mais il n’avait pas pensé que ce serait à ce point.

Yuuto parlait en serrant les dents, avec ressentiment. « J’ai enfin trouvé quelque chose que je suis le seul à pouvoir faire, mais... si c’est censé être ma “mission”, alors le dieu du destin a un sens de l’humour vraiment tordu. »

 

☆☆☆

 

Cette nuit-là, Yuuto poussa son corps fatigué dans les escaliers de la Hliðskjálf et se tint devant le miroir divin.

Il était venu parler à Mitsuki... mais ce n’était pas tout.

Ce soir et seulement ce soir, il devait d’abord faire quelque chose de plus important.

« Ouais, le voilà... donc je suis connecté à internet, » déclara-t-il.

Il avait supposé que, comme les appels téléphoniques pouvaient être faits, cela fonctionnerait peut-être aussi, et c’était exactement ce qu’il avait supposé.

Il avait utilisé la reconnaissance vocale pour effectuer une recherche en ligne, et comme d’habitude, les résultats de la recherche étaient apparus à son écran.

« Mais ça doit être ça, de toutes les choses..., » murmura-t-il, en grimaçant.

Un sentiment douloureux emplissait son cœur quant à ce qu’il devait faire.

C’était une voie à laquelle il aspirait depuis son plus jeune âge. Mais, poussé par la mort de sa mère, c’était une voie dont il avait décidé de se détourner définitivement.

Le vieux dicton japonais « Si vous détestez un moine, vous détesterez même sa robe » était très approprié. Yuuto ne pouvait pas se débarrasser de la répulsion qu’il ressentait maintenant à l’égard de tout ce qui concernait son père.

Mais...

Si ça m’aide à revoir Mitsuki, je ferai tout ce qu’il faut. Je survivrai à toutes les souffrances, les humiliations et les épreuves. Il se souvenait des paroles qu’il s’était juré d’avoir prononcées après avoir été encouragé par le vieux patriarche Fárbauti, et avant qu’il ne le sache, il avait déjà commencé à les regretter.

Il n’était pas possible qu’il ait pu savoir que l’une des épreuves qu’on lui infligeait serait quelque chose d’aussi clairement fait pour le contrarier jusqu’au tréfonds de son être.

Ce qui l’avait le plus frustré, c’était qu’il ne semblait pas non plus avoir le choix.

Le Clan du Loup était déjà dans un compte à rebours avant sa destruction. Au moment où cette ville tomba aux mains de l’ennemi, ni Loptr ni Félicia ne seraient probablement encore en vie.

Yuuto ne voulait pas perdre à nouveau sa famille.

Notes

  • 1 Hocho : Il s’agit des couteaux de cuisine japonais les plus connus, utilisés pour leur cuisine de tous les jours.

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Partie 3

« Bon sang, qu’est-ce que c’est que cette chose que tu avais à me dire si tard le soir ? » Loptr bâillait lourdement alors qu’il envoyait sur Yuuto un regard de reproche. « Je dois aller travailler tôt demain matin. Comprends-tu ça ? »

Son humeur était compréhensible, car il s’était déjà retiré pour la nuit avant d’être réveillé de force directement dans son lit.

En effet, c’était incroyablement impoli pour un jeune frère subordonné comme Yuuto d’avoir réveillé son supérieur de la sorte, et le fait que Loptr le laissait partir avec seulement une plainte légère montrait à quel point il était indulgent en tant que frère aîné.

« Frère, essaie de te ressaisir, d’accord ? » Félicia lui avait fait des reproches. « Grand Frère Yuuto dit qu’il a quelque chose d’important à nous dire. »

« C’est marrant. Je suis le commandant en second du Clan du Loup, et le chef de cette maison, et pourtant je ne peux m’empêcher de penser que je suis au bas de la hiérarchie ici, » Loptr avait poussé un soupir affecté par l’attitude impitoyable de sa sœur à son égard.

Yuuto ressentait un élan de sympathie pour lui. C’était un bon frère qui se souciait profondément de sa petite sœur, mais cela ne méritait aucun répit de sa part.

Et, d’une certaine façon, Yuuto était aussi à l’origine de ce problème.

« Je suis convaincu que c’est beaucoup plus important que ce que tu as prévu pour demain, » avait annoncé Yuuto, sûr de lui.

« Oh ! Et maintenant, c’est quelque chose du genre. C’est donc une grande conversation que nous allons avoir. Mais si ce n’est rien de spécial, alors tu le regretteras..., » répliqua Loptr.

« Alors, que penses-tu de ça ? Je sais comment procéder à la fusion et à l’affinage du fer, » annonça Yuuto.

« Qu’est-ce que tu as dit !? » s’écria Loptr.

« Huuuh !? » s’écria Félicia.

Le frère et la sœur aux cheveux dorés le dévisagèrent à l’unisson. À ce moment-là, leurs expressions étaient des images miroirs l’une de l’autre.

Ils sont vraiment liés par le sang, avait pensé Yuuto, et son amusement était quelque peu en désaccord avec la gravité de la situation.

« Tu ne mens pas ou ne plaisantes pas, n’est-ce pas ? » Son sourire confiant habituel avait disparu de la face de Loptr et il était tout à fait sérieux alors qu’il regardait Yuuto droit dans les yeux.

En un instant, la somnolence intense du commandant en second du Clan du Loup avait été complètement bannie. Cela démontrait à quel point était choquante la seule déclaration que Yuuto ait été fait.

« Si c’était le cas, j’aurais choisi un meilleur moment, » lui assura Yuuto. Il n’était pas assez effronté pour déranger le sommeil de l’homme chez qui il vivait pour lui faire une blague. « J’ai trouvé plusieurs dépôts de sable de fer sur les rives de la rivière. Si on utilise ça, on peut faire une bonne quantité de fer. Il semble que tout le monde ici utilise principalement du bronze, donc si tu avais accès à du fer, ce serait un gros bonus pour ton armée, non ? »

« Ce serait le cas. Bien sûr que si. » Loptr parla de façon irréfutable, sans la moindre hésitation.

Loptr lui-même n’avait pas encore eu l’occasion de s’en occuper lui-même, mais il avait appris de bouche à oreille que les armes et les armures forgées à partir de fer météorique étaient beaucoup plus résistantes que celles faites de bronze.

S’il parvenait à mettre des armes aussi puissantes entre les mains de ses soldats de base, il ne faisait aucun doute que l’armée du Clan du Loup connaîtrait une forte augmentation de sa puissance de frappe.

« Il ne s’agirait pas seulement d’échapper à notre danger actuel, » poursuit Loptr. « Il ne serait pas exagéré de dire que nous pourrions lancer notre propre assaut et reprendre les terres qui nous ont été volées par le Clan de la Griffe. »

« Incroyable ! » Félicia avait crié. « Après tout, mon intuition était correcte ! Grand Frère, tu es bien le messager envoyé par Angrboða lui-même pour donner la victoire à notre Clan du Loup. »

« Comme je l’ai déjà dit. Je n’ai jamais entendu parler de ce nom. Et en plus... Je ne peux pas garantir que ça marchera correctement, » Yuuto avait jeté de l’eau froide sur l’excitation du frère et de la sœur.

« Hmm ? Qu’est-ce que tu veux dire ? Tu connais la méthode, non ? » demanda Loptr.

« Oui, je connais la méthode pour le faire. C’est juste que... Je n’ai jamais vraiment essayé moi-même de le faire, » répondit-il.

Juste une fois, il avait eu la chance de participer à une partie du processus d’affinage du fer. Non, dire « assister » serait présomptueux.

Comme il s’agissait d’une sorte de sortie éducative dans un milieu de travail, il n’avait été autorisé à participer qu’à quelques-uns des points saillants de l’expérience. Ce n’était pas comme s’il avait été capable d’observer et de travailler sur l’ensemble du processus du début à la fin.

C’était comme savoir faire du vélo.

Pour faire du vélo, vous aviez besoin de maintenir votre centre d’équilibre tout en tournant les pédales avec vos pieds. Vous vous arrêtiez en serrant les freins. Et vous pouviez changer de direction en tournant le guidon.

On pourrait décrire la connaissance quant à la façon de conduire un vélo de cette façon, mais cela ne signifiait en aucun cas que le simple fait d’entendre cette information suffisait pour que quelqu’un réussisse à le conduire.

De nos jours, l’acte de faire du vélo était venu aussi facilement et naturellement à Yuuto que la respiration, mais c’était quelque chose qu’il avait appris à la dure au début de l’école primaire, en tombant sans cesse, jusqu’à ce que son corps lui-même se rappelle. Ce n’est qu’après avoir acquis cette expérience, après avoir appris ces petits trucs et ces aspects du cyclisme qui ne pouvaient pas être facilement décrits avec des mots, qu’on pouvait vraiment bien monter sur un vélo.

Pour rouler uniquement sur la roue arrière, il suffit de concentrer son poids vers l’arrière et de tirer le guidon vers le haut pour faire monter la roue avant en l’air, et ensuite, il suffit de maintenir son équilibre. Même s’il savait comment le faire, Yuuto pouvait facilement se voir échouer de façon spectaculaire s’il l’essayait vraiment.

« Il est plus que probable qu’il y aura beaucoup d’essais et d’erreurs, et j’échouerai plusieurs fois, » déclara Yuuto. « Bien sûr, je suis persuadé que je finirai par réussir. Mais je ne peux pas promettre que tout se passera bien entre-temps. »

« Hmm..., » murmura-t-il.

« Et aussi... Je ne serai pas en mesure de l’accomplir par moi-même, et il y aura aussi beaucoup de dépenses impliquées, » ajouta Yuuto. « Je n’ai pas non plus le pouvoir d’arranger tout ça. C’est pourquoi, euh... »

À la fin, Yuuto avait eu du mal à faire sortir les mots.

Il n’avait pas eu le courage de le dire.

C’était une demande beaucoup trop éhontée à faire.

« ... D’accord, » déclara Loptr. « Je trouverai un moyen de m’occuper de cette partie. »

« E-Es-tu sûr !? » Yuuto avait été tellement surpris de la facilité avec laquelle sa demande avait été acceptée qu’il n’avait pu s’empêcher de la remettre en question.

Loptr haussa les épaules et déclara un sourire ironique. « C’est une affirmation assez grotesque en apparence, c’est sûr. Mes autres frères de clan pourraient dire que j’ai perdu la tête. Mais franchement, Yuuto. Tu es mon petit frère et je suis ton grand frère. »

« Merci beaucoup, Grand Frère !! » Yuuto était une fois de plus rempli d’admiration devant la générosité de Loptr.

Depuis son arrivée à Yggdrasil, Yuuto n’avait fait que se couvrir de honte. Dans la ville d’Iárnviðr, si l’on mentionnait les cheveux noirs, il n’y avait personne qui n’avait jamais entendu parler de Sköll, le Dévoreur de Bénédictions. Il ne pouvait même pas parler la langue correctement de ce monde.

Et pour les habitants d’un monde qui ne connaissait que le fer comme un don tombé du ciel, la revendication de Yuuto sonnerait comme un rêve chimérique.

Son frère aîné proposait de faire confiance à Yuuto et à ses affirmations suspectes, sans preuve, et de lui allouer à la fois du capital et du personnel.

Yuuto était si reconnaissant qu’il pourrait pleurer.

 

☆☆☆

 

« C’est donc l’atelier de l’un des plus grands maîtres forgerons de cette génération, hein ? » Yuuto se murmura à lui-même en levant les yeux vers le bâtiment en briques séchées par le soleil.

Il entendait le Clang ! Clang ! du marteau qui résonnait à l’intérieur, un son qui le rendait nostalgique.

Il était dans un coin de la partie résidentielle de la ville entourant les murs du palais. C’était une région où vivaient des membres relativement plus aisés du Clan du Loup.

C’était un paysage nouveau pour Yuuto, qui jusqu’à présent n’avait mis les pieds nulle part ailleurs que sur la route principale de la ville et dans le bazar.

« C’est impressionnant, » murmura Yuuto.

Bien que Yuuto avait pris note des louanges de Loptr à l’égard de ce forgeron, il n’avait pas vraiment été impressionné. Son propre père avait été loué et complimenté par tous les amateurs et amoureux des beaux-arts en tant que l’un des maîtres artisans de l’époque moderne.

Et alors !? Une voix dans son cœur criait de rébellion.

« Oui, je suis sûr que tu trouveras beaucoup d’aide et d’assistance ici, » lui déclara Loptr. « Et aussi, la partie la plus importante dans cette affaire, ce maître forgeron est quelqu’un en qui j’ai une grande confiance. Car après tout, nous ne pouvons pas nous permettre de laisser le savoir du raffinage de fer atteindre nos voisins. »

Il s’assurait de prononcer ces derniers mots d’une voix basse que seul Yuuto pouvait entendre.

Avec cette imposante implication en l’air, Yuuto avait dégluti nerveusement.

« Ingrid, je viens te voir, » Loptr avait salué en ouvrant la porte et s’était glissé à l’intérieur de la bâtisse.

« E-Euh, excusez-moi de vous déranger ! » Un peu timide, Yuuto inclina la tête et suivit son exemple.

En un instant, de l’air chaud avait été soufflé contre lui. Un four fait d’argile brillait de mille feux et, à une enclume, se tenait une jeune fille toute seule qui balançait son marteau avec une intense concentration.

« Attends, c’est une fille !? » cria Yuuto, doutant de ses yeux.

Il avait entendu dire qu’il s’agissait d’un maître forgeron d’une habileté remarquable, dont le nom était connu même dans des pays lointains, alors il avait imaginé un homme d’âge moyen au visage sec et bourru. Mais la jeune fille devant lui était plutôt mignonne. Elle avait l’air d’avoir le même âge que lui, avec des cheveux courts et indisciplinés.

La fille avait arrêté de balancer son marteau et s’était retournée. « Hm ? Salut, c’est Grand Frère Loptr. Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vus. As-tu besoin de commander une nouvelle arme ou autre chose du genre ? »

Elle essuyait la sueur de son visage avec sa manche et leur fit un sourire vif.

« En fait, il y a une faveur que j’aimerais te demander, » déclara Loptr. « Et c’est un travail capital. »

« Oh, vraiment ? » Il y avait une étincelle d’intérêt dans les yeux légèrement relevés de la fille. Elle n’avait pas hésité le moins du monde à faire face à un travail si important. Au contraire, ça semblait l’exciter.

« Yuuto, laisse-moi te la présenter. Voici Ingrid. Elle est la plus jeune des cinq fiers Einherjars de notre Clan du Loup, et porteuse de la rune Ívaldi, l’Enfanteuse des lames. »

« C-C’est un plaisir de vous rencontrer. Mon nom est Yuuto Suoh, » Yuuto avait frénétiquement redressé sa posture en se présentant, puis avait humblement baissé la tête.

Le mois dernier, il avait appris qu’à Yggdrasil, Einherjar était considéré comme spécial et important. Et elle avait aussi appelé Loptr son « Grand Frère ». Puisqu’elle n’était pas liée à lui par le sang, cela ne pouvait que signifier qu’ils partageaient le même parent du clan par le biais du Serment du Calice.

Elle n’avait pas l’air plus âgée que Yuuto, mais il n’y avait pas d’erreur sur le fait qu’elle avait échangé le Serment du Calice directement avec le patriarche du clan, et qu’elle était au moins candidate pour les échelons supérieurs du clan.

Il décida qu’il lui appartenait d’éviter de donner une mauvaise impression de lui-même.

Malheureusement...

« Tch. On s’est déjà rencontré, crétin. » Ingrid avait fusillé du regard Yuuto avec un regard vraiment féroce et avait fait claquer sa langue en raison de l’irritation.

« Quoi ? » Pris de court et incertain de ce qui se passait, Yuuto regarda de plus près la fille devant lui. Mais il ne l’avait toujours pas reconnue. « S’est-on déjà rencontrés quelque part ? »

« Oui, on l’a fait, et en vérité, c’était il y a à peine trois jours ! » s’écria Ingrid.

« Hein — quoi !? » s’écria Yuuto.

« Tu ne t’en souviens toujours pas, hein ? Eh bien, c’est très bien. Tu peux donc aller frapper la jambe d’une fille à pleine puissance et ensuite oublier tout ça, hein ? C’est plutôt effronté de ta part ! » cria Ingrid.

« Ah... Aaah ! » Yuuto s’en souvenait enfin. C’était la fille à qui il avait donné un coup de pied dans la jambe par accident alors qu’il piétinait le sol en étant déprimé et boudeur.

Les visages des habitants d’un pays étranger avaient tendance à tous beaucoup se ressembler. Il se souvenait que la fille lors de cette scène avait eu les cheveux roux, mais qu’il ne se souvenait pas bien de son visage.

D’autre part, de son point de vue, Yuuto avait un visage et une couleur de cheveux qui étaient tous deux incroyablement rares dans Yggdrasil. Elle ne pouvait pas l’oublier.

Il n’était pas possible qu’ils aient pu prévoir à ce moment-là que leur réunion fortuite entrerait littéralement dans les annales du monde d’Yggdrasil.

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