Le Maître de Ragnarok et la Bénédiction d’Einherjar – Tome 14 – Prologue

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Prologue

Sigrdrífa était seule depuis son enfance.

Elle était la fille du Þjóðann — celui à qui les dieux eux-mêmes avaient accordé la domination du monde.

De plus, elle était née avec une peau et des cheveux si blancs qu’il n’était pas exagéré de dire qu’ils étaient aussi blancs que la neige — une apparence étrange qui effrayait ceux qui la voyaient. Combinée à sa constitution fragile, tout le monde autour d’elle marchait sur des œufs en sa présence.

Malheureusement pour elle, ses parents et ses frères et sœurs en faisaient partie.

La présence de Fagrahvél, sa sœur de lait, lui avait rendu la vie supportable, mais la personnalité sérieuse de Fagrahvél l’avait poussée à ne jamais aller au-delà de ce qui était permis à un sujet loyal.

C’est sans doute pour ces raisons que le souvenir de son court séjour au Clan du Loup lui était si précieux.

Suoh-Yuuto était un jeune homme fascinant. Elle avait rencontré un bon nombre de patriarches de diverses régions, mais la plupart d’entre eux ne s’intéressaient qu’à son autorité en tant que Þjóðann. Ils ne s’intéressaient guère à Rífa en tant qu’individus. S’ils la traitaient avec un respect extérieur, ce n’était qu’une obligation.

En comparaison, les manières de Yuuto étaient grossières et sa façon de parler beaucoup trop décontractée. Cela semblait, à première vue, être le comble de l’irrespect. Mais ses paroles étaient toujours sincères. Elle sentait qu’il ne la considérait pas comme le réceptacle du titre de Þjóðann, mais simplement comme Rífa. C’était la première fois de sa vie qu’elle était traitée de la sorte.

Fagrahvél l’avait toujours bien traitée, mais il y avait une certaine pitié dans sa gentillesse.

Elle qui était une figure de proue, elle qui avait une faible constitution, elle qui serait forcée d’épouser un homme dont elle ne voulait pas…

Elle savait que Fagrahvél se souciait d’elle. Elle n’avait jamais considéré cela comme acquis.

Mais en même temps, elle ne pouvait s’empêcher de se demander si sa situation était vraiment si tragique, si elle était elle-même si pathétique. Elle s’apitoyait souvent sur son sort.

Le fait que Fagrahvél soit talentueuse, qu’elle soit l’image même d’une grande femme, ne faisait qu’accentuer son sentiment d’infériorité.

Il était le seul à la considérer telle qu’elle était, à interagir avec elle presque d’égal à égal. Il était probablement inévitable qu’elle tombe amoureuse de lui.

On dit qu’un oiseau, à l’éclosion, croit que la première chose qu’il voit est son parent. Peut-être s’agissait-il de quelque chose de similaire.

Elle avait été imprégnée du sentiment qu’il pouvait être le seul pour elle. Elle voulait être avec lui pour toujours. Elle voulait faire tout ce qu’elle pouvait pour lui. En tant que femme, elle voulait porter son enfant.

La seule chose qu’elle regrettait —

C’est qu’il ne lui restait probablement plus beaucoup de temps.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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