Le Dilemme d’un Archidémon – Tome 8 – Chapitre 1 – Partie 4

Bannière de Le Dilemme d’un Archidémon ***

Chapitre 1 : Tout le monde complote secrètement quelque chose, de sorte que le majordome qui sait tout soupire doucement

Partie 4

Je vois. Les cheveux de Foll ont poussé, il est donc naturel que les miens aient aussi poussé.

Après s’être complètement boutonnée, Néphy se tourna vers Chastille et acquiesça.

« Merci beaucoup, Chastille, » déclara Néphy.

« Ne t’inquiète pas. De toute façon, tes cheveux sont si fins et beaux, Néphy. Toutes les elfes ont-elles de si beaux cheveux ? » demanda Chastille.

Et celle qui répondit par un soupir fut Nephteros. « Il n’y a aucune chance que cela soit le cas, n’est-ce pas ? Penses-tu que c’est si facile de les garder en si bon état tous les jours ? C’est encore pire ces derniers temps avec le froid à cause de l’électricité statique. »

« Aah, ça te dérange beaucoup, Nephteros ? Je dois aussi passer un bon moment à me brosser les cheveux le matin, » déclara Néphy.

« C’est un peu plus facile pour moi depuis que j’utilise la sorcellerie pour supprimer l’électricité statique. Dois-je te l’apprendre plus tard ? » demanda Nephteros.

« S’il te plaît, par tous les moyens ! » s’exclama Néphy.

Néphy saisit la main de sa sœur et lui fit un signe de tête emphatique. L’électricité statique était apparemment un terme utilisé uniquement par les sorciers, mais ce n’était pas la sorcellerie elle-même. C’était un phénomène naturel et c’était aussi la raison pour laquelle certaines petites pierres pouvaient amasser de petites quantités de débris autour d’elles. Il n’était pas bien connu du public, mais le corps humain déchargeait aussi de l’électricité statique.

Apparemment, il était plus facile de se manifester lorsque les objets étaient frottés ensemble et lorsque la température chutait. Pour les personnes ayant des cheveux comme Néphy et Nephteros, cela leur ferait dresser les cheveux comme s’ils avaient une volonté qui leur étaient propres et qu’il était très difficile de traiter. Voyant un échange aussi passionné entre elles, Chastille s’était rétractée, complètement étourdie.

« Je les peigne et je l’attache, donc je n’ai pas vraiment de problème avec ça… ? » déclara Chastille.

« … C’est pour ça qu’on t’appelle une Amazone, tu sais ? » déclara Nephteros.

« Comment le sais-tu, Nephteros !? » s’exclama Chastille.

C’était il y a environ un mois maintenant. Néphy et les autres de leur groupe s’amusaient à prendre des vacances sur une île inhabitée près de Liucaon. À cette époque, Chastille et Barbatos avaient une conversation entre eux, mais apparemment les deux individus pensaient que personne ne les entendait.

Après avoir crié dans l’agonie pendant un certain temps, Chastille avait bougé ses doigts, trouvant difficile de dire quoi que ce soit, et s’était tournée vers Néphy et Nephteros.

« Ummmm... Dois-je vraiment faire plus attention à mon apparence ? » demanda Chastille.

« N’est-il pas préférable de le faire ? Même moi, j’aimerais plaire à Maître Zagan, même si ce n’est qu’un petit peu, » déclara Néphy.

« … Une jeune fille dans tous les sens du terme. » Les yeux de Chastille s’ouvrirent comme si elle était soudain frappée de choc.

« Une jeune fille ? Je ne le fais pas autant que Néphélia, mais même moi, je fais attention à mon apparence, tu sais ? Je suis au moins consciente que les elfes ont tendance à attirer l’attention ici, » déclara Nephteros.

« Maintenant que j’y pense, vous portez toutes les deux de jolis sous-vêtements, » déclara Chastille.

« … S’il te plaît, ne le fixe pas, » demanda Néphy.

Néphy et Nephteros se couvrirent le visage. Même Néphy voulait porter quelque chose qui ne l’embarrasserait pas en tant que femme lorsqu’elle était avec Zagan, mais le fait qu’il lui ait dit en face était embarrassant en soi.

« Zagan est-il au courant ? Hum… je veux dire, que tu fais tous ces efforts, » demanda Chastille.

Lorsqu’on lui demanda cela, Néphy échangea par réflexes des regards avec Nephteros.

« Il n’y a aucune chance qu’il le fasse, n’est-ce pas ? Grand Frère n’est pas du genre à fouiner dans la chambre d’une fille tout seul, » déclara Nephteros.

« Au contraire, ce serait embarrassant s’il découvrait…, » déclara Néphy.

Même les oreilles de Néphy tombèrent. Chastille avait eu l’impression d’être complètement vaincue et s’était mordu la lèvre.

« Argh… C’est ce qu’on appelle la motivation féminine ? S’il vous plaît, dites-moi, Néphy, Nephteros. Que dois-je faire ? Sur quoi une fille est-elle censée faire attention ? » demanda Chastille.

« Hein ? Ummm, je ne le connais pas très bien moi-même, mais par exemple, j’essaie toutes sortes d’huiles parfumées quand je prends un bain. Le parfum est quelque chose à laquelle les gens s’habituent, donc je ne peux pas simplement continuer à utiliser le même pour toujours, » déclara Néphy.

« Huile parfumée ? L’odeur est-elle si importante que ça ? » demanda Chastille.

« C’est peut-être juste moi, mais j’ai l’impression que Maître Zagan est content quand je choisis quelque chose qui sent bon ? D’ailleurs, n’est-ce pas gênant si je pue avec simplement mon odeur corporelle ? » demanda Néphy.

D’ailleurs, c’était Manuela, l’autre amie de Néphy, qui avait suggéré d’utiliser des huiles parfumées. C’était apparemment plus facile d’utiliser le parfum, mais c’était difficile de l’utiliser modérément, alors elle avait l’impression que Néphy ne serait pas encore capable de l’utiliser pleinement. Après avoir entendu l’explication de Néphy, Nephteros hocha également la tête.

« Maintenant que j’y pense, tu sens toujours bon, hein ? » déclara Nephteros.

« Veux-tu que je t’en fasse part, Nephteros ? » demanda Néphy.

« Oui… Pourrais-tu m’en dire plus la prochaine fois ? » demanda Nephteros.

« Bien sûr que oui. Tu vas m’apprendre la sorcellerie sur la suppression de l’électricité statique après tout, » déclara Néphy.

C’était peut-être la première fois que ces deux sœurs s’entendaient si bien. Et alors qu’elles se souriaient, Chastille pâlit et se mit à renifler ses vêtements et ses bras.

« … Que dois-je faire ? J’ai l’impression de puer la sueur, » déclara Chastille.

« Tu as le devoir de t’en occuper, alors ne serait-ce pas un peu inévitable ? » demanda Néphy.

« Grrr, mais une fois que je commence à m’en inquiéter, je n’arrive plus à m’en débarrasser…, » déclara Chastille.

Je ne pense pas que cela dérangerait le Seigneur Barbatos…

Néphy avait réussi à avaler ce qu’elle s’apprêtait à dire, et avait souri à Chastille.

« Alors je partagerai quelques huiles parfumées avec vous deux la prochaine fois. On ne peut rien y faire si tu t’inquiètes pour ça maintenant, » déclara Néphy.

Et Chastille, après l’avoir pointée du doigt, laissa tomber ses épaules et abandonna.

« Maintenant que j’y pense, ton appartement est entièrement équipé pour les bains, hein… ? » demanda Chastille.

Cela faisait déjà près de six mois. Quand la vie de Chastille avait été prise pour cible par l’Église, on s’était occupé d’elle au château de Zagan, mais seulement pour quelques jours. C’était aussi une période difficile pour Foll, donc les cris de Chastille étaient assez fréquents là-bas aussi. C’était un peu nostalgique, alors Néphy avait fini par répondre avec insouciance.

« Je ne peux pas être sale quand je m’assois sur les genoux de Maître Zagan ou que je le laisse dormir sur les miens, non ? » demanda Néphy.

Nephteros ouvrit les yeux comme si elle n’arrivait pas à croire la confession désinvolte de Néphy.

« Alors les amoureux font vraiment ce genre de choses… ? » demanda Nephteros.

« Non, Néphy et Zagan étaient comme ça avant d’être des amoureux…, » répondit Chastille.

« Comment le sais-tu, Chastille !? » demanda Néphy.

« Hein ? Je veux dire, vous avez tendance à parler ouvertement de votre vie privée…, » répondit Chastille.

Néphy tomba à genoux et se couvrit le visage.

Je ne voulais pas !

 

 

Cependant, peut-être parce que Chastille s’inquiétait de l’inconfort de Zagan, elle avait tendance à lui demander comment il allait, alors Néphy avait fini par lui dire les choses exactement comme elles étaient.

« Bref, des huiles parfumées dans un bain, non ? Je vais aussi essayer, » Chastille avait fait une note mentale avec une expression très sérieuse. « Qu’est-ce que tu crois que je devrais faire d’autre ? »

« Et si tu portais des vêtements mignons ? Tu portes toujours un uniforme, n’est-ce pas ? » commenta Nephteros.

« Argh… Je n’ai pas d’autres vêtements. La seule autre chose que j’ai, c’est une robe de soirée, » déclara Chastille.

Néphy et Nephteros avaient été laissées complètement perplexes par sa réponse.

« Alors, on va toutes aller voir les vêtements après le travail aujourd’hui ? Je suis certaine que Manuela lui prêtera assistance, » déclara Néphy.

« Est-ce que c’est d’accord ? Tu n’as rien à faire Néphy ? » demanda Nephteros.

Néphy ne travaillait pas dans cette taverne parce qu’elle avait des problèmes d’argent. Ainsi, elle hocha la tête comme si cela n’était qu’une évidence.

« C’est très bien. Au contraire, c’est moi qui suis aidée par vous deux, » déclara Néphy.

« D’accord ! Je ferai de mon mieux ! » déclara Chastille.

« Maintenant que c’est décidé, au travail », déclara Néphy.

Sur ce, Néphy commença à se diriger vers la cuisine, quand Chastille l’avait appelée à s’arrêter.

« Ah, attend une seconde Néphy. Ce n’est pas gênant d’avoir les cheveux comme ça dans la cuisine ? » demanda Chastille.

« Est-ce le cas ? » demanda Néphy.

« Ouais. Attends juste un peu. Je vais te les attacher, » déclara Chastille.

Chastille marcha jusqu’au dos de Néphy et attacha habilement ses cheveux.

Avoir une amie qui fait ce genre de choses pour moi… me rend heureuse.

Consciente que son visage se détachait avec un sourire, Néphy s’était retournée pour montrer sa gratitude.

« Merci beaucoup, » déclara Néphy.

« Alors même toi, tu peux faire quelque chose de plus ou moins féminin, hein ? » déclara Nephteros.

« C’est plus ou moins nécessaire, Nephteros… C’est parce que les cheveux longs gênent les missions. J’ai l’habitude de l’attacher chaque fois que cela se défait, » déclara Chastille.

« Je ne voulais pas vraiment te rabaisser. C’est juste que, euh…, » balbutia Nephteros.

Chastille la regardait fixement, mais les lèvres de Nephteros tremblaient comme si elle ne pouvait pas vraiment exprimer ce qu’elle voulait dire par des mots. Elle voulait dire quelque chose, mais c’était quoi exactement ? Tandis que Néphy penchait la tête sur le côté par curiosité, Chastille hocha simplement la tête, ayant soudain compris.

« Tu veux que j’attache les tiens aussi, Nephteros ? Tes cheveux ne doivent pas te gêner quand tu dois courir, n’est-ce pas ? » demanda Chastille.

« … Si tu insistes, fais-le, s’il te plaît » déclara Nephteros.

L’extrémité des oreilles de Nephteros devint un tout petit peu rouge lorsqu’elle tourna la tête sur le côté dans un souffle. La vue de sa petite sœur le faisant était si charmante pour Néphy.

Je vois. C’est comme ça que Nephteros agit en étant gâtée.

Néphy serait-elle aussi capable d’agir comme ça un jour ? Cela faisait un mois qu’elle avait été informée que cette fille était sa vraie sœur. Elle avait l’impression que la distance qui les séparait s’était considérablement réduite, mais elle avait néanmoins l’impression de ne pas pouvoir rivaliser avec Chastille ici. Malgré tout, ce fut une expérience très agréable de voir sa meilleure amie les coiffer avec une paire de cheveux assortie.

Il ne reste plus qu’à trouver « ça » sans aucun problème.

Néphy faisait ces choses dans le dos de Zagan depuis un bon moment, et elle savait qu’il ne lui restait plus beaucoup de temps. Pourtant, elle n’avait pas encore trouvé ce qu’elle cherchait.

Ainsi, Néphy pria pour que la journée se termine paisiblement.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

Laisser un commentaire