Chapitre 2 : Ma mignonne fille a grandi et j’ai rétréci. Et maintenant ?
Partie 1
« Ça fait longtemps, jeune homme. »
Il déclara ça en regardant le petit vieillard debout sous ses yeux. Non, le vieux n’était pas si petit que ça. C’était juste qu’il était beaucoup trop grand. Il était assez grand pour enjamber facilement ce vieil homme, ce qui le rendait clairement plus grand que tout être humain. C’était une pensée qui lui passait par l’esprit alors que sa conscience était dans la brume. C’était un rêve. Et dans ce rêve, il était devenu quelqu’un d’autre.
On pouvait apercevoir un léger sourire à travers le trou dans le capuchon du vieil homme.
« Je suis sûr que tous les humains ressemblent à des enfants de ton point de vue, mais c’est étrange d’être appelé jeune homme à mon âge. Tu n’aimerais pas non plus qu’on te traite de lézard géant, n’est-ce pas ? »
Et il souleva un rire chaleureux en réponse au cynisme du vieil homme.
« Hahahaha, tu es le seul qui ose me parler d’une manière aussi frivole… Allons, il n’y a pas besoin de s’offusquer d’une plaisanterie aussi triviale. »
Le vieil homme poussa un petit soupir en réponse à son attitude ravie.
« Et tu es à peu près le seul qui peut encore me faire soupirer… En tout cas, ça fait un millier d’années depuis, hein ? »
Les paroles du vieil homme lui avaient piqué le cœur. Il se sentait seul, et le seul qui pouvait comprendre ce sentiment était ce vieil homme. Cependant, il avait simplement plissé ses yeux.
« En parlant de mille ans, j’ai trouvé une fille qui lui ressemblait beaucoup l’autre jour, » déclara le vieil homme comme s’il se souvenait de quelque chose.
« Hm… Cela pourrait-elle être… une haute elfe ? »
« Ouais. C’est un cas d’atavisme. Malgré tout, cette fille a de magnifiques cheveux blancs. Au cours des mille dernières années, “elle” a été la seule à pouvoir se comparer à un tel niveau de pureté. Nos jeunes semblent vouloir en savoir plus sur elle, alors j’ai fini par l’abriter. »
En écoutant le vieil homme, il ferma les yeux, se délectant de sa nostalgie. Ce qui lui était venu à l’esprit, c’était l’image d’un garçon humain, d’un homme et d’une fille. C’était un très vieux souvenir, donc leurs visages et leurs vêtements étaient tous flous. On ne savait pas exactement ce qu’ils étaient pour lui, mais ils étaient restés dans son cœur jusqu’au point où le simple fait de penser à eux le rendait heureux. C’est pourquoi il ne riait pas des actions du vieil homme, mais hochait la tête en ressentant du bonheur.
« J’aimerais la rencontrer au moins une fois. Je n’ai pas eu l’occasion d’échanger des mots avec elle il y a mille ans. »
« Ce serait bien si tu le pouvais. Il semble qu’elle a besoin d’être sauvée. Cependant, je ne suis malheureusement pas très bien adapté à une telle chose. »
« De telles questions gênantes. »
« N’est-ce pas vous, les dragons, qui guidez l’humanité ? »
Il poussa un gémissement en entendant la réponse du vieil homme. Et puis, après une courte pause, il avait tranquillement levé son visage.
« Si je possédais un tel pouvoir, cela ne serait jamais arrivé. »
Lui et le vieil homme regardèrent au loin où le monde commençait à se déformer. Ce qui ne devrait pas exister essayait de se manifester dans le monde. Et voyant cette vue, le vieil homme forma à nouveau un léger sourire.
« Tu peux sûrement les guider. C’est pourquoi Salomon, “elle” et moi étions tous heureux. C’est précisément pour cela que nous étions désespérés, et avons donc lutté contre eux, » déclara le vieil homme, sa voix chargée de gratitude. Puis, il lui avait demandé. « Maintenant que j’y pense, tu as eu une fille, n’est-ce pas ? Est-elle en bonne santé ? »
« Ce n’est qu’une fille qui vient d’apprendre à marcher. Cependant, elle sera un jour le dernier dragon de ce monde. Ça me fait penser que j’ai peut-être fait quelque chose de cruel. »
« Le dernier dragon…, » marmonna le vieil homme avant de continuer sur un ton affectueux, « J’aimerais aussi rencontrer cette enfant. »
« Alors il en est de même de mon côté. Te rencontrer serait une bonne occasion pour elle d’apprendre à connaître le monde, » déclara le dragon en levant les yeux silencieusement et en regardant la distorsion devant eux. Puis, il parla d’une voix lugubre, déclarant : « Azazel est brisé, et nous n’avons même pas la moitié des épées sacrées ici. Le seul Emblème de l’Archidémon que nous possédons est celui sur ta main. Ça ne se passera pas comme il y a mille ans. » Et malgré tout cela, il avait souri en disant. « Mais c’est un bon jour pour mourir. »
Le vieil homme avait ouvert la bouche en raison de la surprise, puis fit un rire. « Jusqu’à notre prochaine rencontre, Sage Dragon Orobas. »
« J’ai hâte de rencontrer cette haute elfe qui lui ressemble beaucoup, Archidémon Marchosias. »
C’était une scène un peu avant que Zagan et Néphy ne se rencontrent pour la première fois. C’était un souvenir perdu que personne au monde ne connaissait.
Merci pour le chapitre!