Le Dilemme d’un Archidémon – Tome 6 – Chapitre 1 – Partie 4

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Chapitre 1 : La phase de rébellion d’une fille est assez angoissante pour même terrifier un Archidémon

Partie 4

Zagan avait quitté sa salle du trône au milieu de la nuit.

Bon, c’est l’heure d’acheter des vêtements pour mon rencard !

Pendant le dîner, Foll semblait incapable de retrouver son calme et de regarder Zagan dans les yeux, mais elle ne montrait aucun signe d’offense pour ce qui s’était passé plus tôt dans la soirée. Zagan voulait croire qu’elle s’en remettrait après avoir dormi. Il était inquiet, mais son rendez-vous avec Néphy n’était qu’à une semaine d’ici, donc il n’avait pas de temps à perdre.

Les sorciers qu’il avait croisés l’avaient tous regardé et lui avaient dit des choses du genre. « Hein, Archidémon Zagan ? » « Où allez-vous à cette heure-ci ? » Mais Zagan n’avait jamais fait autre chose que hocher la tête. Ils étaient peut-être confus par son comportement, mais c’était bien tant qu’il n’était pas découvert par quelqu’un de bruyant comme Selphy ou Gremory.

Après s’être assuré que personne ne le suivait, Zagan avait ouvert les portes de son château et glissa par l’ouverture. Cependant, à ce moment-là, quelque chose de surprenant s’était produit.

« Oh non ! »

Il entendit un adorable cri résonner derrière lui. Et, en se retournant, il aperçut la femme qu’il aimait le plus.

« N-Néphy ? » demanda Zagan.

« Maître Zagan… ? » répondit Néphy, ses oreilles tremblant de surprise en levant les yeux vers Zagan. Elle tenait actuellement une lanterne à la main et semblait revenir du jardin.

Tous mes plans seront ruinés si Néphy découvre ce que je fais ! Il fallait qu’il réfléchisse vite, sinon il était condamné.

« Uhhhh, qu’est-ce que tu fais dehors à cette heure-ci ? » demanda Zagan.

« Eh bien, il y avait juste un petit quelque chose qui m’inquiétait, alors…, » répondit Néphy.

« Quelque chose qui t’inquiétait ? » demanda Zagan.

« Ce n’est pas quelque chose dont tu as encore besoin d’entendre parler, Maître Zagan. Je suis probablement juste un peu paranoïaque… En tout cas, que fais-tu à cette heure-ci ? » demanda Néphy.

« Euh, je suis, euh…, » le regard de Zagan errait alors qu’il cherchait une excuse, et il avait fini par regarder le ciel nocturne. Il y avait une lune mince suspendue au-dessus de nos têtes, et les étoiles scintillaient admirablement.

Maintenant que j’y pense, la lune était comme ça le jour de notre rencontre…, la lune était si mince qu’elle donnait l’impression qu’elle allait se lever et disparaître, et Néphy étendit les mains vers elle, ce qui lui fit suivre son exemple. Et c’est pourquoi Zagan tendit à nouveau les mains vers la lune.

« J’ai fini par venir ici sur un coup de tête à cause du ciel nocturne, » proclama Zagan d’une manière grandiose. Son excuse était tout à fait vague, mais bizarrement, cela lui ressemblait beaucoup.

« C’est vraiment une belle nuit, » déclara Néphy en laissant son regard suivre les mains de Zagan, puis elle poussa un profond soupir.

« Oui, ça me rappelle la nuit où je t’ai rencontrée pour la première fois, Néphy, » répondit Zagan alors que Néphy se blottissait à côté de lui et étendait aussi les mains vers la lune. Comme toujours, ses mains ne saisissaient rien, mais c’était comme si c’était le cas. Zagan avait été complètement décontenancé par la situation.

Hein ? N’est-ce pas… une très bonne ambiance !? C’était dommage qu’il ne puisse pas aller acheter des vêtements pour leur rendez-vous, mais c’était plus que suffisant pour compenser cette perte. Même dans le meilleur des cas, les deux individus étaient étrangement conscients l’un de l’autre, de sorte que des moments comme celui-ci où les deux étaient à l’aise étaient plutôt rares. Zagan baissa les yeux vers le visage de Néphy.

« … Ah. »

Et au même moment, Néphy leva les yeux vers Zagan.

« A-Ahahahahahah ! »

« Fufufufu… »

Tous les deux avaient laissé échapper des rires secs, puis ils avaient détourné le regard. Ce genre d’échange s’était souvent répété dernièrement… Non, pas seulement dernièrement. Cela faisait près d’un demi-mois que cela se produisait.

C’est mauvais ! Reprends-toi, Zagan ! Zagan rassembla son courage et jeta à nouveau son regard sur le visage de Néphy. Son embarras semblait toujours en train de s’estomper, puisqu’elle avait simplement détourné le regard et avait commencé à bouger ses doigts malgré qu’il ait placé ses yeux sur elle. Ses joues étaient légèrement rouges et son souffle était blanc lorsqu’elle se frottait les mains l’une contre l’autre. En regardant de plus près, Zagan avait remarqué qu’elle portait sa tenue de femme de chambre habituelle et qu’elle n’avait pas de manteau. Et ainsi, il ouvrit son manteau et y entraîna Néphy.

« Qu…, » Néphy poussa un gémissement tremblant quand Zagan l’enveloppa dans son manteau. Et honnêtement, elle n’était pas la seule à être gouvernée par ses nerfs.

H-Hein ? Attends, n’est-ce pas la même chose qu’une étreinte serrée ? Il voulait seulement partager son manteau avec elle, mais il avait fini par la serrer contre lui. Zagan n’avait jamais eu l’intention d’être aussi audacieux, mais il était trop tard pour reculer maintenant.

Je veux dire, c’est naturel pour un couple, non ? Pas vrai !?

Étonnamment, Néphy n’avait pas essayé de se débarrasser de lui. Au contraire, elle serrait légèrement la robe de Zagan.

« … C’est chaud, » déclara Néphy.

« Bien sûr que si ! » répondit Zagan.

Zagan ne savait même pas avec quoi il était d’accord, mais c’était le mieux qu’il pouvait faire dans cette situation tendue.

Ce serait mieux si je lui trouvais un manteau ou quelque chose comme ça pour notre rendez-vous ? Zagan avait réfléchi en sentant le corps de Néphy s’échauffer. Le foulard qu’il avait reçu de Néphy l’autre jour était plutôt confortable, et avec cela, il était possible de les réchauffer tous les deux à la fois. Cependant, il n’aimait pas l’idée de le salir, c’est pourquoi il l’avait rangé en lieu sûr.

Après avoir réfléchi à ça pendant un certain temps, Zagan regarda la lanterne que tenait Néphy. Après avoir remarqué son regard, Néphy leva la lanterne avec un regard curieux.

« Il y a un problème avec ça ? » demanda Néphy.

« Non, ça fait juste longtemps que je n’en ai pas vu une utilisée, » répondit Zagan.

La dernière fois qu’il en avait vu une, c’était au bal de Bifrons. À l’époque, les lumières ondoyantes des lanternes au sommet du navire créaient une atmosphère suspecte. Les sorciers pouvaient voir dans la nuit sans compter sur aucune source de lumière. Ils utilisaient normalement un peu de lumière pour lire, mais même alors, des bougies bon marché étaient plus que suffisantes. Avant que Néphy ne vienne au château, il ne faisait que créer de la lumière à l’aide de la sorcellerie. Les lanternes allaient prendre une main lors de leur utilisation, donc elles étaient beaucoup trop encombrantes selon Zagan.

« Toutes mes excuses. Il semble que je sois toujours inadéquate…, » Néphy avait placé sa main vers l’une de ses oreilles avec honte en disant ça. Néphy avait vite appris, mais elle n’avait commencé à apprendre la sorcellerie qu’il y a quelques mois. À cause de cela, Zagan lui avait interdit d’utiliser toute sorcellerie de longue durée, qui incluait toute création de lumière.

« Tu n’as pas besoin d’avoir honte. La lumière des bougies a un certain charme, alors n’est-ce pas bien ? » dit Zagan en prenant la lanterne de la main de Néphy. Et tandis qu’il la tenait levée, la lanterne illuminait le visage rougissant de Néphy.

« … Oui. Merci… beaucoup…, » Néphy répondit alors que ses oreilles tremblaient comme si elle était incapable de supporter le gonflement des émotions en elle. Puis, Néphy s’appuya contre lui, ce qui attira l’attention de Zagan sur le pendentif dans sa poche.

N’est-ce pas le moment idéal pour le lui remettre ? Non, attends, si je le lui donne maintenant, le but principal de notre rendez-vous sera perdu… Je sais que c’est bien tant qu’elle apprécie vraiment le rendez-vous, mais j’ai l’impression que tout mon dur labeur sera pour rien…

Après avoir hésité un peu, Zagan avait décidé de laisser le pendentif pour plus tard. Au lieu de cela, il avait éclairé une plus grande partie du jardin avec la lanterne.

« Puisque nous sommes tous les deux ici, pourquoi ne pas faire un petit tour ? » demanda Zagan.

« Oui, Maître Zagan, » Néphy le regarda avec surprise pendant un moment avant de dire cela et de lui faire un léger sourire.

Ne se lassera-t-elle pas en se baladant, hein ? Une anxiété sans fondement avait commencé à s’accumuler au sein de Zagan alors que lui et Néphy marchaient main dans la main dans le jardin. Le ciel étoilé était beau, mais ce n’était pas suffisant pour illuminer leurs pas. Zagan pouvait voir sans problème, mais Néphy devait rester prudente pour ne pas trébucher. Et, comme cette pensée lui traversa l’esprit, Zagan se rappela ce qui s’était passé il y a peu de temps et s’en rendit soudainement compte.

« Hum, Néphy…, » déclara Zagan.

« Oui ? Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda Néphy.

« Foll est bouleversée, n’est-ce pas ? » demanda Zagan.

On aurait dit qu’il avait touché le mile. Les oreilles pointues de Néphy se redressèrent en un clin d’œil et son regard se mit à errer à la recherche d’une excuse. Cependant, peu de temps après, elle s’était dit qu’il serait inutile d’essayer d’esquiver la question et elle avait ouvert la bouche pour parler.

« Je suis surprise… que cela soit visible, » murmura Néphy.

« J’ai blessé Foll tout à l’heure, et la dernière fois qu’elle a fui le château, c’était par une nuit pareille, non ? » demanda Zagan.

C’était ce qui s’était passé lorsque Foll s’était installée pour la première fois dans son château. Parce que c’était les chevaliers angéliques qui avaient tué son père et qu’elle en avait un sous les yeux, Foll avait fui le château afin d’obtenir plus de pouvoir pour atteindre ses objectifs.

À l’époque, on s’en était sort1 parce que c’était un malentendu, mais Raphaël a quand même été grièvement blessé… C’était à cause de cet incident que son majordome avait perdu un bras.

« Cet enfant comprend ce que tu penses, Maître Zagan. Ce n’est pas comme si elle s’était enfuie, mais…, » Néphy s’éloigna en penchant la tête sur le côté.

« Mais quelque chose s’est passé, » s’exclama Zagan, finissant sa phrase.

« … Oui. Je n’essaie pas de lui faire porter le chapeau, mais Mlle Gremory semblait prête à faire des bêtises, » déclara Néphy.

Encore cette satanée Gremory ? Zagan pensait honnêtement que cette grand-mère était beaucoup trop insouciante.

« Gremory peut être difficile, mais quand il s’agit de faire la distinction entre le bien et le mal… elle n’est peut-être pas la meilleure juge… Elle n’est pas stupide au point de gâcher ma bonne humeur. Ça devrait être bien de la laisser tranquille, » déclara Zagan.

D’ailleurs, l’image d’un petit enfant qui s’enfuit et s’accroche à une grand-mère n’était pas une scène contre nature.

« Il serait bon que les choses se terminent pacifiquement…, » Néphy répondit avec un regard anxieux, ce qui fit rire Zagan d’un commun accord.

« En fait, Foll me harcelait pour que je lui apprenne le Phosphore du Ciel, » déclara Zagan.

« Oui. Elle me l’a déjà dit, » répondit Néphy.

« Mais j’ai donné à Gremory un Phosphore du Ciel qu’elle seule peut vraiment utiliser, donc cela ne sera d’aucune aide pour Foll. Je sais que cela peut la mettre en colère, mais je promets que j’ai au moins essayé de penser à d’autres choses que je peux faire pour elle. De plus, si je ne peux pas au moins supporter les crises de colère de ma fille, je n’ai pas le droit de me considérer comme un père, » déclara Zagan.

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2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour le chapitre!

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