Le Dilemme d’un Archidémon – Tome 2 – Chapitre 2 – Partie 4

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Chapitre 2 : Un Dragon que j’ai ramassé s’est trop attaché à moi, alors j’ai fait d’elle ma fille

Partie 4

Plusieurs jours s’étaient écoulés. Valefor était encore un peu effrayée, mais elle semblait avoir baissé sa garde au point où Zagan pouvait avoir une conversation normale avec elle. Ainsi, elle écoutait les ordres de Zagan sans se plaindre, comme elle le faisait auparavant avec Néphy.

Comme Zagan lui-même ne lui donnait jamais d’ordres extrêmes, elle travaillait avec obéissance comme assistante de Néphy dans la plupart des tâches. Il semblait que lorsqu’on la laissait seule avec Néphy, elle parlait beaucoup.

C’est probablement mieux pour Néphy d’avoir une autre fille avec qui passer du temps. C’est pourquoi Zagan les avait tout simplement laissées toutes les deux seules.

Et aujourd’hui, il lisait à nouveau un grand nombre de tomes dans les archives, mais...

« Donc, c’est le dernier des livres que j’ai ramené du château de Marchosias, Hmm, » déclara-t-il.

Il avait presque fini de lire tous les nouveaux livres qu’il avait trouvés dernièrement.

Mais il n’y avait aucune information sur les démons ou l’Emblème de l’Archidémon, comme il le pensait, il semblait nécessaire qu’il cherche une fois de plus à retourner où se trouvait l’héritage de Marchosias.

Cependant, lorsqu’il l’avait parcouru la dernière fois, il n’avait rien trouvé de plus remarquable que ce qu’il avait déjà. S’il y allait sans penser à quoi que ce soit de nouveau, il obtiendrait probablement les mêmes résultats.

« Si j’avais... un autre sorcier..., » L’ancien Zagan n’aurait jamais pensé à une telle chose. Il lui fallait un sorcier qui possédait des connaissances différentes de lui, et pensait d’une manière différente. C’était un problème que sa disciple personnelle, Néphy, ne pouvait résoudre.

Quand il pensait aux sorciers autres que lui-même, le premier qui lui venait à l’esprit était son ami indésirable, Barbatos, mais rien de bon ne pouvait venir s’il lui montrait l’héritage d’un Archidémon.

Ensuite, un autre visage lui était venu à l’esprit, mais jusqu’à quel point pourrait-il leur faire confiance ? C’était difficile de se décider.

Et puis, Zagan avait pensé à une autre approche du problème. Peut-être devrais-je me pencher sur un autre domaine que la sorcellerie ? La première chose qui lui était venue à l’esprit comme voie potentielle était l’Église.

C’était une organisation qui vénérait un soi-disant « dieu unique » et revêtait ses membres d’une Armure Sacrée qui leur donnait assez de pouvoir pour s’opposer à un sorcier. Bien sûr, c’était aussi une existence que l’on pourrait appeler son ennemi naturel. Parmi eux, il n’y avait que douze Archanges qui portaient des Épées Sacrées. Et ce groupe serait même capable de rivaliser avec les Archidémons s’ils unissaient leurs forces.

Il ne serait pas étrange qu’ils aient des connaissances que les sorciers ne possédaient pas, mais même en tant qu’Archidémon, il n’était pas sage pour Zagan de marcher sur leur domaine.

Soudain, il se souvint du visage d’une certaine fille maladroite. Maintenant que j’y pense, a-t-elle été en sécurité après ça ? Chastille, la Vierge à l’Épée Sacrée, avait déjà combattu Zagan, mais pour une raison inconnue, elle était aussi l’amie de Néphy. Il avait fini par la sauver après sa capture par Barbatos, mais il ne savait pas exactement ce qui lui était arrivé après ça.

Et bien, rien de bon ne peut sortir d’une rencontre entre un Chevalier Angélique et un sorcier.

C’était une fille qui était beaucoup trop sérieuse de la façon la plus étrange. Il pensait qu’il valait mieux pour les deux qu’ils ne se rencontrent pas, mais il ne pouvait s’empêcher de se rappeler qu’elle avait fait de son mieux pour permettre à Zagan de s’échapper lors de leur dernier combat.

S’ils se rencontraient à nouveau, elle pourrait une fois de plus hésiter à tuer Zagan, ou elle pourrait essayer de le couvrir étrangement à nouveau et finir par se mettre dans une situation dangereuse pour lui.

Ce n’est pas comme si Zagan le lui avait vraiment demandé, mais regarder quelqu’un tomber dans le désarroi à cause de lui lui avait laissé un mauvais goût dans sa bouche.

Alors, j’essaierai de demander à Néphy plus tard.

Vu sa position, ce serait plus pratique si elle était morte. Cependant, en tant que personne, il ne lui souhaitait aucun mal. L’idée qu’elle soit morte sans qu’il s’en rende compte l’avait rendu très triste.

Cependant, Zagan ne s’en souciait vraiment que dans cette mesure.

« Il y a un énorme tas de problèmes, hein... ? » Et alors qu’il disait cela et qu’il étendit ses bras pour se décontracter, la porte des archives s’était ouverte sans bruit.

Valefor, c’est ça ?

Dans une tournure rare des événements, elle était seule. Zagan se retourna pour faire face à la jeune fille, qui se tenait immobile en silence à l’entrée des archives.

« As-tu besoin de quelque chose ? » demanda Zagan.

« Le dîner... est prêt, » elle était prudente comme toujours, mais sa voix n’avait rien d’hostile.

Après avoir entendu cela, Zagan ferma le livre ouvert dans ses mains et hocha la tête.

« Je vois. Je vais y aller maintenant, » déclara Zagan.

Valefor continua à regarder Zagan tandis qu’il mettait le livre de côté et commençait à marcher vers la salle à manger.

« Valefor, on dirait que tu as quelque chose à dire, » déclara Zagan.

« Pourquoi... tu ne m’as pas tuée ? » demanda Valefor.

Il semblerait qu’elle avait un peu ouvert son cœur à Néphy, tout en soupçonnant Zagan.

Et Zagan n’avait fait que hausser les épaules et donner une réponse simple et courte. « Je l’ai dit plusieurs fois, n’est-ce pas ? Néphy t’aime beaucoup. C’est pour ça que je t’ai laissée vivre. »

« Alors quoi... tu penses que je n’essaierai jamais de t’attaquer par surprise ? » demanda Valefor.

Zagan fit un sourire amer en entendant ces mots. L’autre jour, il avait eu un échange similaire avec son ami indésirable Barbatos.

Bien qu’elle ait l’air d’une enfant, c’était une vraie sorcière quand il s’agissait de ce genre de choses.

Il pensait qu’il y avait quelque chose de mal à ce qu’un dragon se comporte comme un humain, mais Zagan avait simplement répondu en reniflant.

« Il y a un gars que je connais qui a dit quelque chose de semblable une fois. À l’époque, je lui ai dit de venir me voir n’importe quand. Il en sait beaucoup sur l’alcool, tu vois ? Ainsi, chaque fois que je le frappe, il apporte de l’alcool de qualité en compensation, » déclara Zagan, puis il avait finalement fait demi-tour vers elle.

« C’est pour ça que je vais te dire la même chose. Viens me voir quand tu veux. Chaque perte ajoutera plus de temps à ta peine, et tu devras donc continuer à travailler sous les ordres de Néphy, » continua-t-il.

Si Néphy s’attache à toi, ce serait génial si tu pouvais rester pour toujours ! Il n’avait absolument pas agi ainsi parce qu’il avait été ému par sa voix triste de l’autre jour.

Et l’expression de Foll devint menaçante en réponse à cette réponse hautaine.

« Ne t’inquiètes-tu pas... que j’aille voler tout ton satané savoir ? » demanda Foll.

Il y avait plus de dix mille livres dans ses archives. Après avoir eu accès à l’héritage de Marchosias, ce nombre n’avait fait qu’augmenter, de sorte que même Zagan n’avait plus une idée précise du nombre.

Les connaissances d’un sorcier... étaient en fonction de chacun des livres qu’ils détenaient.

Au fond, la sorcellerie avait pris de l’ampleur en rendant le cercle magique plus complexe. Bien qu’il soit également possible de ne pas utiliser un cercle magique et de le remplacer par un sort ou un appareil magique, la structure de base n’avait jamais changé.

Et ce qui avait fait appel à ces conceptions complexes... c’était la finesse des détails de la conception d’un symbole, que l’on appelait les « circuits ».

Chacun de ces livres expliquait l’un de ces circuits, et on pourrait même dire que comprendre un livre équivaudrait à acquérir la maîtrise d’un nouveau circuit. Bien sûr, le mot « comprendre » ici ne signifiait pas simplement savoir comment ajouter un circuit à un cercle magique. Non, c’était quelque chose qui indiquait qu’on pouvait le manipuler sous n’importe quelle forme.

C’est pourquoi la sorcellerie pouvait être « volée ».

Si Valefor était proche de Zagan en termes de pouvoir, elle pourrait comprendre autant de livres.

Selon cette logique, un critère pour être un candidat Archidémon est l’accumulation de plus de dix mille grimoires. Le nombre de circuits n’était pas nécessairement quelque chose qui créait un écart de qualité, mais c’était quand même un critère.

Si Valefor pouvait voler tous les « circuits » ici, elle aurait même pu submerger Zagan.

Cependant, Zagan haussa simplement les épaules comme s’il n’était pas particulièrement préoccupé de ça.

« Pas vraiment. Vas-y, » déclara Zagan.

« Qu..., » Valefor avait écarquillé les yeux, choquée par la réponse de Zagan, qui semblait la ridiculiser pour avoir dit l’évidence.

« Quoi ? Trouves-tu ça surprenant ? » demanda Zagan.

« Tu... t’attends à ce que je ne le sois pas ? » Foll affichait une expression de choc sur son visage quand elle avait dit ça.

Je ne m’intéresse pas à ce qui arrive aux grimoires que j’ai déjà étudiés.

Zagan n’était jamais retourné lire un livre après avoir maîtrisé un nouveau circuit. Ainsi, tous les livres qu’il avait empilés ne lui étaient plus d’aucune utilité. C’est pour ça qu’il se fichait qu’ils soient volés, brûlés ou autres.

Peut-être que sa capacité à tout comprendre une fois qu’il l’avait lu une fois avait été la raison pour laquelle on lui avait accordé le titre d’Archidémon.

Cependant, il semblait que Valefor n’arrivait pas à comprendre sa logique. Elle continuait à regarder Zagan, alors que son expression confuse était tout le temps présent sur son visage.

Finalement, après s’être gratté la tête, Zagan avait répondu comme s’il trouvait son regard gênant.

« Dans mon esprit, les techniques et les connaissances sont simplement des choses à “voler”. Même moi, je l’ai pris au sorcier qui était le premier à être ici... Il s’appelait Andras, enfin, je crois... En tout cas, je l’ai tué et j’ai volé son savoir, » déclara Zagan.

C’est quelque chose qu’il avait fait quand il était un enfant vivant dans la rue, à l’époque où il avait été enlevé pour être sacrifié. À cette époque, Zagan avait retourné la situation avec Andras et était devenu un sorcier.

La raison pour laquelle Zagan, qui n’était qu’un humain, avait pu tuer un sorcier était parce qu’il avait vu la sorcellerie d’Andras... et l’avait volée. Et même aujourd’hui, la technique pour le faire était devenue la pierre angulaire de son pouvoir.

Le montant qui est volé... est proportionnel à la quantité de pouvoir dont vous disposez.

C’est pourquoi il pensait qu’il n’avait pas le droit d’arrêter quelqu’un qui était déterminé à voler sa sorcellerie.

« Bien sûr, je ne t’apprendrai pas avec attention comme je le fais avec Néphy. Mais en même temps, je n’ai pas l’intention de t’en empêcher que tu te faufiles dans les archives pour lire tous les grimoires ou que tu mémorises ma sorcellerie en la regardant. Mais si tu voles ou déchires un livre que je n’ai pas encore lu, c’est une autre histoire, » déclara Zagan.

Cela dit, il avait déjà passé en revue tous les tomes qu’il avait apportés de l’héritage de Marchosias. Il ne lui restait plus rien à quoi il voulait désespérément s’accrocher.

En plus, je ne peux pas me plaindre si elle fait les mêmes choses que moi.

La raison pour laquelle il avait fait tout ce qu’il avait pu pour le lui dire, c’était peut-être parce qu’il avait vu son ancien moi se chevaucher avec elle.

Zagan était un gredin incorrigible, mais il y avait quand même eu un garçon qui se comportait comme un grand frère et qui lui avait donné un coup de main. Il voulait au moins imiter le comportement de ce garçon.

Valefor secoua alors la tête.

« ... Je n’arrive pas à comprendre ça. Tu es arrogant. Tu devrais pouvoir me forcer à t’obéir par la force. Pourquoi ne pas le faire ? » demanda Valefor.

Comment pourrai-je faire ça ? Ça rendrait Néphy triste, non ? Même si elle ne le montrait pas, il avait l’impression qu’elle le mépriserait pour ça. Ce ne serait pas grand-chose, mais c’était quand même quelque chose qu’il ne pouvait pas supporter.

Et en réponse à Valefor, qui n’avait aucun moyen de connaître sa situation, Zagan ricana avec un « Hmph ».

« Je ne sais pas combien de temps tu as vécu en tant que dragon ni à quel point tu es une excellente sorcière, mais tu n’es qu’une enfant en ma présence. Et les enfants devraient se quereller et faire des crises de colère comme bon leur semble. Il n’y a personne ici qui s’offusquerait de cela, je te l’assure, » déclara Zagan.

Ce n’était pas qu’il voulait être aimé. Non, c’était juste qu’il ne pouvait pas la laisser rester ainsi.

Lui-même ne pouvait pas expliquer ce qu’il ressentait, alors Zagan frotta grossièrement la tête de Valefor pour le distraire de ses pensées.

Cependant, à sa grande surprise, Valefor n’avait pas grincé des dents. Il s’attendait à ce qu’elle se mette au moins en colère et le morde, mais...

Au contraire —

« Une enfant..., » alors qu’elle disait ça, pour une raison ou une autre, les larmes commençaient à couler hors de ses yeux.

Hein ? Est-ce de ma faute ? Ai-je merdé ? Bien sûr, c’était un dragon, mais n’importe quel spectateur ordinaire penserait qu’il venait de faire pleurer une enfant. Et même Zagan avait été empli par cette pensée.

« G-Gaaaah, ne pleure pas ! » s’écria Zagan.

« Je ne... je ne pleure pas, » répondit Valefor.

Zagan était devenu perplexe en la regardant s’essuyer le visage avec ses deux mains.

« Argh. D-De toute façon, c’est l’heure du dîner, non ? Allons-y. La cuisine de Néphy est assez bonne pour arrêter de couler ces larmes, » déclara Zagan, alors qu’il prenait la main de Foll et se dirigeait vers la salle à manger.

Et le fait que Valefor serrait fortement la main en réponse... Eh bien, c’était quelque chose qu’il avait fait semblant de ne pas réaliser.

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3 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.
    Y a pas de mot tellement c’est adorable.

  2. Merci pour le chapitre !

  3. Merci pour le chapitre

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