Le Dilemme d’un Archidémon – Tome 14 – Chapitre 3 – Partie 7

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Chapitre III : La raison pour laquelle j’ai adopté un chat noir

Partie 7

Ce soir-là, Heidi était sortie en ville pour faire quelques achats. Le Chevalier angélique avait apparemment posé des questions après avoir quitté l’église, et elle avait pu entendre quelques rumeurs. Tout le monde tremblait de peur à l’arrivée d’un chevalier angélique aussi terrifiant, mais Heidi trouvait cela étrange.

Ce n’est pas comme s’ils étaient tous aussi louches que moi… Pourquoi ont-ils si peur ?

Bon, le chevalier ait un visage plutôt effrayant, mais il n’était pas exactement un voyou qui avait recours à la violence en premier ressort. D’ailleurs, l’Église n’était-elle pas une organisation qui protégeait la population face aux sorciers ? Ou bien croyaient-ils que s’engager avec un Chevalier Angélique dans une ville de sorciers attirerait une attention indésirable ? En tout cas, il ne semblait pas que le chevalier soit un méchant. Après tout, il était assez gentil pour donner son ohagi pour le bien d’un enfant. Alors, comment était-il juste de chuchoter à son sujet comme s’il était une sorte de maniaque homicide ? Heidi n’était pas en position de se plaindre s’il la tuait sur le champ en découvrant son identité, mais ce n’était pas le cas des habitants de la ville. Ainsi, leur attitude à son égard ne lui convenait pas.

Tandis que ces pensées traversaient son esprit, Heidi finissait de prendre tout ce qui était sur la liste de l’aubergiste. Et juste au moment où elle commençait à retourner à l’auberge…

« Oh. »

« Hrm ? »

Elle était tombée par hasard sur le chevalier en question. Elle pouvait entendre un violent battement de cœur provenant de son cœur. La sueur coulait sur son front comme une sorte de réflexe conditionné.

Attendez ! Non ! Je ne suis pas différente des autres si je réagis comme ça ! ou alors elle le pensait, mais elle était la proie qu’il chassait. Il était un peu difficile pour elle de sourire sur le champ dans une telle situation.

« Hmph ! Je vois que je suis indésirable ici, » dit le chevalier en se tournant pour partir comme s’il était habitué à de telles réactions. Ses mouvements étaient si naturels que Heidi pouvait dire qu’il avait été traité de la sorte avant même de venir dans cette ville. Il avait visiblement encore du travail à faire, mais ne montrait aucun signe de retour en arrière.

« Hum… S’il vous plaît, attendez une seconde ! » dit Heidi, tendant la main vers lui avant qu’elle ne le sache. Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle faisait. Néanmoins, elle avait attrapé le bord de son armure et l’avait appelé à s’arrêter. Le chevalier la regarda avec étonnement et attendit qu’elle continue.

« Hum, je veux dire… »

Elle n’avait pas vraiment quelque chose de particulier à dire à son ennemi. Au contraire, plus elle lui parlait, plus elle avait de chances d’être démasquée. C’était honnêtement dans son meilleur intérêt de le laisser partir.

Se souvenant soudainement de quelque chose, Heidi avait sorti un mouchoir de sa poche. C’était celui que le chevalier lui avait donné plus tôt dans la journée avec l’ohagi.

« Hum, merci beaucoup pour ça. Grâce à vous, cet enfant n’a pas été déçu. »

Les yeux du chevalier s’étaient élargis. Il ne s’attendait apparemment pas à ce qu’elle dise cela.

« Hmm… Hum, comment puis-je dire ça… ? Est-ce que les enfants… semblaient mal à l’aise après ça ? » avait-il demandé d’un ton inquiet.

Maintenant, c’était au tour d’Heidi de le regarder avec étonnement et de répondre : « Ils étaient bien. Tout le monde était vraiment heureux. Si l’un d’entre eux n’avait rien eu à manger, les autres se seraient sentis mal à l’aise. Vous m’avez vraiment sauvée. »

« Je vois. Alors c’est bien. Ça valait la peine de sacrifier l’un des rares plaisirs que j’ai. »

« Oui. Merci beaucoup… Hein ? »

Heidi avait cru entendre quelque chose d’inattendu sortir de la bouche du chevalier. Ainsi, elle avait besoin d’un moment pour organiser ses pensées.

« Hum… Aimez-vous les sucreries ? » demanda-t-elle.

« Ne puis-je pas ? »

« N-Non ! Je veux dire ! Oui ! Vous pouvez ! C’est juste… un peu inattendu. »

Elle avait l’impression qu’elle l’avait reformulé un peu brutalement, mais elle était trop déconcertée pour y prêter attention.

« Hmph ! Telle est mon apparence, mais il y a encore des moments où je désire de la compagnie, » déclara le chevalier, très sérieux. « Choisir des sucreries comme forme de réconfort est un choix valable. »

Sa formulation était quelque peu détournée, mais en d’autres termes, il disait : « Quand je me sens seul, les sucreries m’apaisent ».

Hein ? Dans ce cas, cela ne veut-il pas dire qu’il a donné quelque chose de vraiment précieux… ?

Et pourtant, elle et les enfants avaient eu trop peur pour le remercier. Maintenant qu’elle s’en rendait compte, un sentiment écrasant de culpabilité dominait son esprit.

Non, attendez une seconde…

Heidi était une Chasseuse d’épées, et ce Chevalier Angélique devait avoir obtenu un indice après avoir enquêté toute la journée, alors n’était-il pas possible que ce soit une sorte d’acte pour lui faire baisser sa garde ? Heidi avait commencé à trouver toutes sortes d’excuses pour fuir sa culpabilité.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? » demanda le chevalier, dubitatif.

« Oh, hum… c’est peut-être un peu grossier de dire ça, mais j’ai l’impression que les habitants de la ville ne vous voient pas vraiment sous un bon jour, alors je me demandais juste pourquoi vous feriez quelque chose comme ça alors que ça ne vous profite pas vraiment… »

« Je suis payé et j’ai un statut pour protéger les gens comme vous, » avait-il répondu avec un haussement d’épaules indifférent. « Il n’y a aucune logique à refuser de protéger ceux qui ne m’aiment pas, même lorsqu’il s’agit de quelque chose d’aussi frivole qu’une simple friandise. »

Il n’y avait pas eu la moindre hésitation dans sa réponse. Il tendrait sûrement la main à n’importe qui, pas seulement à un enfant dans le besoin. Il le ferait même s’il savait que les gens seraient plus susceptibles de s’enfuir que de prendre sa main. Heidi avait eu tellement honte d’elle-même en réalisant ce fait.

C’est vraiment quelqu’un de bien !

Malgré cela, elle l’avait regardé avec une suspicion injuste. Elle avait quitté depuis longtemps le chemin de la droiture, mais elle voulait préserver son sens de la compassion. Heidi avait retenu ses larmes, puis elle avait pris une décision.

« E-Euh, restez-vous encore à l’auberge ce soir ? » demanda-t-elle.

« Hm ? En effet. J’en ai l’intention, en tout cas. »

« Alors, si vous voulez, je peux refaire les ohagi de ce matin pour… »

« Vraiment ? »

Heidi s’était penchée en arrière en voyant sa réaction étonnamment vigoureuse.

Il doit vraiment aimer les sucreries…

Combien de détermination avait-il fallu pour remettre son ohagi ? Le simple fait de l’imaginer en train d’agoniser sur cette décision, fit sourire Heidi. Elle se souvint alors qu’il n’avait toujours pas repris son mouchoir, alors elle le tendit une fois de plus.

« Alors, hum, voilà… »

« C’est vrai. Désolé pour ça. »

Le chevalier prit son mouchoir, puis la fixa avec surprise.

« Hum, qu’est-ce qui ne va pas ? » demanda Heidi.

« Ce n’est rien… Hum ? Avez-vous lavé ça ? »

Ohagi était une sucrerie fourrée d’une crème appelée anko. Heidi n’avait jamais vu un tel aliment sur le continent. La crème avait, naturellement, sali le mouchoir, elle l’avait donc nettoyé dans l’après-midi.

C’était assez difficile d’enlever toutes les taches…

Cependant, elle ne pouvait pas le lui rendre sale, alors elle avait voulu le nettoyer du mieux qu’elle pouvait. Heidi lui avait fait un signe de tête pour répondre à sa question, puis elle s’était figée.

« Je vois. Vous avez mes remerciements. Cela fait si longtemps que personne n’a fait quelque chose de ce genre pour moi. »

Le chevalier angélique lui avait adressé un doux sourire.

Voici donc à quoi ressemble son sourire…

Elle était complètement décontenancée.

« Alors, au revoir. »

Le chevalier s’était retourné et était parti, laissant Heidi debout et hébétée. Son cœur battait fort dans sa poitrine. Cependant, était-ce à cause de la peur ? Ou peut-être de la confusion ? Ou peut-être, juste peut-être, était-ce quelque chose d’entièrement différent ? Elle n’arrivait plus à savoir.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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