Le Dilemme d’un Archidémon – Tome 13 – Chapitre 2 – Partie 2

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Chapitre 2 : Le coup d’envoi d’une bataille doit être éclatant

Partie 2

« — »

Juste au moment où Barbatos avait assassiné les officiers, une chanson avait résonné dans le campement militaire de Shere Khan. Il n’y avait pas de mots. C’était une mélodie faite entièrement de sons. Cet air magnifique, mais mélancolique, avait un charme inquiétant qui faisait que tous l’écoutaient involontairement. L’un des patrouilleurs avait même instinctivement laissé échapper un soupir.

« Est-ce que c’est… en train de chanter ? Quelle belle voix ! »

« Nous sommes assez loin de la ville. D’où vient-il ? »

« Une bataille est sur le point de commencer. Quelqu’un est probablement en train de se plonger dans la sentimentalité de la situation. »

Les soldats de Shere Khan étaient vraiment dix mille. Entre un tiers et la moitié d’entre eux étaient des femmes, il n’aurait donc pas été étrange qu’une ou deux d’entre elles se mettent à chanter.

« Tu as raison. On dirait un requiem. C’est beau, mais aussi un peu déprimant. »

Ils avaient l’impression que quelque chose se pressait sur leur cœur en entendant cette triste chanson. Peut-être était-ce un désir de repentir. Un désir de se repentir du fait qu’ils avaient dû tuer des innocents. Réveillés par la chanson, plusieurs soldats étaient sortis de leurs tentes.

« On dirait que vous êtes aussi tous curieux du chant, » leur déclara le patrouilleur.

« Ouais… Quelle belle chanson… ! »

Le patrouilleur fronça les sourcils. Les soldats qui sortaient des tentes avaient tous le regard perdu… et il ne semblait pas que ce soit simplement parce qu’ils venaient de se réveiller.

« H-Hey, vas-tu bien ? » avait-il demandé.

« Elle m’appelle. »

« Qu’est-ce que tu es — ! »

Le patrouilleur avait tendu la main pour secouer les épaules de l’autre homme, mais il avait été obligé de faire un bond en arrière. L’autre homme avait soudainement sorti son épée.

« Elle m’appelle ! » hurla l’homme délirant en balançant son épée avec frénésie. « Il faut que j’y aille ! »

« Gh ! Qu’est-ce qui se passe ? Peu importe. Tenez-le ! »

Les soldats restants s’étaient réveillés en entendant la voix du patrouilleur. Ils s’étaient précipités hors de leurs tentes pour immobiliser l’homme frénétique.

« Laissez-moi partir ! Laissez-moi partir ! »

La force du soldat déchaîné était anormale. Il avait balancé tous les autres qui avaient essayé de le retenir avec une facilité déconcertante.

« Qu’est-ce qui se passe ici !? » avait crié un soldat.

« Je ne sais pas ! Mais ne le tuez pas ! » ordonna le patrouilleur.

Parmi les charmes que les séraphins utilisaient dans le passé, il y avait un cas malicieux qui pouvait répandre la mort lorsque la victime était tuée. Leurs jouets réagissaient après tout de manière amusante quand cela arrivait. De plus, s’ils le tuaient, ils ne seraient pas en mesure de l’interroger. Ils devaient le garder en vie et découvrir ce qui se passait. Tel était l’ordre, mais…

« Hrk !? »

Une épée s’était enfoncée dans la gorge du soldat déchaîné. Celui qui l’avait fait était l’autre soldat de la patrouille.

« C’est quoi ce bordel ? Pourquoi l’as-tu tué ? »

Lorsque le patrouilleur avait essayé de saisir l’épaule du tueur, il avait finalement remarqué l’anomalie.

Qui est-ce… ?

Le soldat qui patrouillait avec lui était soudainement devenu quelqu’un d’inconnu.

« Oh, allez, » dit l’inconnu avec un sourire. « Quel genre de question est-ce là ? C’est tuer ou être tué, non ? »

« Un intrus ! » Le patrouilleur était instantanément arrivé à cette conclusion et avait crié. Les autres avaient immédiatement réagi. Cependant, l’intrus n’avait pas essayé de s’enfuir ou de se battre. Au lieu de cela, il avait imprudemment plongé au milieu de tous les soldats. Cette action inattendue avait fait tomber plusieurs soldats sur le sol. Après cela, tout le monde s’était figé sur place.

« Hé, qui a fait ça… ? »

L’intrus était introuvable.

Est-il parti… ? Non ! Il fait semblant d’être quelqu’un d’autre !

Quatre des soldats qui étaient tombés au sol se sont relevés, mais personne n’avait eu le temps de chercher le coupable.

« Je dois me précipiter à ses côtés ! »

Le soldat mort n’avait pas été le seul à devenir fou. Au contraire, en regardant autour de lui, le patrouilleur avait entendu des cris similaires venant de partout. Il semblait que cette attaque avait lieu dans tout le campement. La folie soudaine parmi les soldats causait déjà de nombreuses pertes, et il y avait même un intrus parmi eux qui manœuvrait dans l’ombre.

« C’est l’œuvre de l’intrus ! Trouvez-le ! » cria le patrouilleur.

« Qui est-ce ? »

« Je ne sais pas ! Il fait semblant d’être l’un des nôtres ! »

Plusieurs cris avaient circulé, mais cela n’avait fait qu’étendre le chaos. La connaissance d’un intrus avait été faite, ce qui avait conduit les soldats sains d’esprit à croire que cette folie était de leur fait. Cependant, l’intrus se faisait passer pour l’un d’entre eux.

« Comment sommes-nous censés trouver quelqu’un comme ça !? »

Malgré la rage du patrouilleur, l’intrus continuait à apparaître ici et là, abattant ses camarades et disparaissant à chaque fois.

Qu’est-ce que c’est que ce… ? Est-ce qu’il me provoque ?

L’intrus découpait les gens, mais la plupart des victimes respiraient encore. Beaucoup d’entre elles n’avaient subi que des égratignures mineures, pour une raison inconnue.

Peut-être que le temps qu’il pouvait passer à imiter un autre était limité d’une certaine manière, mais il n’y avait toujours pas besoin pour lui d’essayer de se démarquer. Avec le chaos actuel, il aurait été plus simple de s’éclipser une fois que personne ne saurait plus qui il était.

« Merde ! C’est une diversion ! Ne vous laissez pas tromper ! C’est un leurre ! »

Plus il y avait de cris, plus le chaos se répandait. Tuer des gens répandrait la peur, mais cela permettrait aussi de garder les gens sur leurs gardes et de maintenir le chaos au minimum. En d’autres termes, l’intrus essayait de dissimuler quelque chose d’autre en attirant l’attention sur lui. Dans ce cas, que cachait-il ? Le patrouilleur trouva immédiatement la réponse.

La chanson !

Le requiem résonnait encore dans le campement. En y repensant, tout avait commencé avec cette mélodie. Cependant, personne autour de lui n’était assez calme pour prêter attention à ses ordres.

Je vais devoir le faire moi-même !

Tous les Nephilims ressuscités par Shere Khan étaient des héros du passé. Le patrouilleur possédait également une force et un esprit qui ne feraient pas honte à un tel titre. Ainsi, il s’élança seul vers la source du chant, sûr de sa victoire. Après avoir couru pendant un certain temps, il est arrivé à un lac au milieu de toutes les tentes. Le campement avait été installé ici pour utiliser le lac comme source d’eau, c’était donc naturel. Il y avait une fille au bord du lac. Elle semblait avoir dix-sept ou dix-huit ans, pas encore assez âgée pour être considérée comme une femme. Ses beaux cheveux bleus, longs jusqu’à sa taille, se balançaient tandis qu’elle restait assise sur un rocher et continuait innocemment sa chanson. Il pouvait dire ce qu’elle était grâce aux nageoires caractéristiques qu’elle avait à la place des oreilles.

Une sirène… ?

Éclairée par la demi-lune, sa silhouette semblait anormale. D’abord, elle n’avait pas de bras. Enfin, elle en avait, mais les longues manches de son manteau l’attachaient entièrement avec des ceintures et des chaînes. Les ceintures avaient des symboles sinistres gravés sur leur longueur, tandis qu’un énorme cadenas pendait sur sa poitrine comme s’il les retenait toutes ensemble. Pour être franc, ça ressemblait à une sorte de camisole de force.

« Une fille… ? Est-ce vous qui êtes responsable de ce chaos !? »

Quand il avait crié, la fille avait finalement réalisé qu’il était là et avait ouvert les yeux. Des pupilles bleues de la même couleur que ses cheveux l’avaient regardé. Même si le patrouilleur avait positionné son épée, elle avait continué sa chanson.

« Je ne veux pas abattre une fille, mais je n’ai pas le choix ! Préparez votre — ! »

Le soldat brandit son épée, mais soudain, il ne sent plus la poignée dans sa main.

« Désolé. Je l’ai empruntée. Tu ne peux pas la toucher. »

L’épée qui aurait dû être dans sa main était en quelque sorte plantée dans la poitrine du patrouilleur.

« Gah… Hak… »

Et sans même comprendre ce qui s’était passé, il avait péri.

 

Le soldat s’était effondré avec un bruit sourd.

« Hmph. Il a flairé cet endroit assez rapidement. Je suis sûr que le gars avait du talent. »

Barbatos comprenait maintenant que chaque soldat ici était une élite. Il serait dangereux, même pour un sorcier de premier ordre, de les affronter de front. Avec cette pensée en tête, il laissa échapper un gémissement.

« Alors, attends ! Est-ce que je suis vraiment si fort… ? »

Si oui, pourquoi se faisait-il toujours frapper par Zagan et bousculer ? Barbatos faillit lâcher un long soupir, mais il n’avait d’autre choix que de continuer avec le siège d’un Archidémon qui pendait devant lui. La fille dans la camisole de force le fixait tandis qu’il râlait pour lui-même.

« Oh, ne fais pas attention à moi. Continue à chanter. Je n’ai pas encore atteint la moitié de mon quota. »

En entendant cela, la jeune fille avait hoché la tête et s’était remise à chanter son Chant Hex.

Une sirène aux cheveux bleus… Est-ce la parente de Zagan et de l’autre sirène ?

Pour commencer, les sirènes étaient déjà une espèce rare, mais les spécimens aux cheveux bleus étaient particulièrement rares. Peut-être qu’ils étaient liés d’une manière ou d’une autre. Cela n’avait rien à voir avec Barbatos, mais cela avait piqué son intérêt.

« Levia ! » Une voix les interpella peu après que Barbatos ait achevé le soldat qui s’approchait de la jeune fille. Un homme étrangement habillé avait couru vers eux. Il portait une robe typique, mais avait plusieurs ceintures de cuir épaisses enroulées autour de son visage. D’après l’infime partie d’un œil rouge à peine visible à travers les interstices, on pouvait au moins l’identifier comme étant quelque peu humain.

Barbatos n’avait aucune idée de son physique, mais sa voix était celle d’un jeune homme. Le corps de la fille était couvert de liens, tout comme le visage de l’homme. Celui-ci était Behemoth, tandis que la fille était Léviathan. Zagan avait prêté ces deux sorciers à Barbatos. En voyant Léviathan fredonner son Chant Hex, Behemoth poussa un soupir de soulagement.

« Barbatos, l’avez-vous protégée ? » avait-il demandé.

« Je rends toujours ce que j’emprunte. Il est hors de question que je vous rende tous les deux cassés. »

Si Zagan avait entendu Barbatos dire ça, il aurait probablement volé avec Pas de l’Ombre pour le frapper au visage.

« Je pensais que vous étiez un homme plus égoïste, » dit Behemoth avec un air surpris. « Permettez-moi de m’excuser. »

« Hah? Les sorciers sont égoïstes par nature. Qu’est-ce que tu racontes ? »

« Ha ha. Alors, restons-en là, » déclara Behemoth en souriant, peut-être sous le coup d’un malentendu. Après cela, son œil rouge se dirigea vers le bras de Barbatos. « Dire que vous avez été blessé. Il devait être très habile. »

Ce n’est qu’alors que Barbatos remarqua le sang qui coulait sur son bras droit.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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