Chapitre 2 : La Confusion du Pourpre
Partie 3
Dans le sous-sol sombre, la lumière des bougies scintillait en provenance d’anciens chandeliers.
Des bougies parfumées brûlaient lentement, remplissant le sous-sol de la couleur et du parfum de la fantaisie, transformant l’endroit en l’antre d’un vampire.
La table d’ébène accueillait enfin son vrai maître qui avait disparu depuis si longtemps — Miraluka.
Tard dans la nuit, après minuit, elle était venue au sous-sol.
Une grande collection de livres, de vin, ainsi que l’épée de la croix sacrée, la Lame de Tzara, qui reposait ici. C’était pratiquement comme son château.
Elle passait habituellement ses nuits à dormir dans la chambre où Rushella avait séjourné, mais à part cela, elle venait toujours à cet endroit.
Tenant dans sa main un verre qui ressemblait à une œuvre d’art de grande classe, Miraluka avait descellé une bouteille de vin rouge venant de sa précieuse collection.
Un arôme riche commença à se répandre dans le sous-sol, plus fort que l’odeur des bougies parfumées, mais ni l’une ni l’autre ne se mêlaient.
La vue, l’odorat et le goût — Elle s’était plongée dans les plaisirs des sens provoqués par le bon vin en examinant son propre bras.
Si l’on avait la chance de découvrir le bras perdu de Vénus de Milo, ce serait sûrement le bras qu’elle avait sous les yeux — son bras parfait et sans défaut inspirerait de tels fantasmes aux spectateurs.
Peau claire et parfaite, si pâle qu’elle semblerait légèrement pathologique.
N’importe qui sentirait le désir de la toucher, mais craignant que sa beauté ne s’abîme, décidant à la fin de la regarder simplement de loin, en admirant cette peau parfaite qui n’existait que dans la fantaisie.
Cette peau, appartenant au pinacle de tous les vampires, interdisait tout acte d’empiétement.
Il y avait une petite fissure dans la paume de sa main.
Plutôt que le résultat d’une rupture de la peau rugueuse, cette imperfection semblait aussi naturelle qu’une fissure dans un minéral.
Pour un vampire qui possédait des pouvoirs absolus de régénération, sans parler de Miraluka qui se tenait comme un Véritable Ancien, ce type de blessure était en premier lieu pas censé exister.
En regardant son bras, Miraluka étendit la main avec désinvolture vers le pot de porcelaine blanche posé sur la table.
Instantanément, un nouveau parfum avait commencé à se répandre dans le sous-sol.
Le parfum du sang frais.
Le pot était rempli de sang pourpre.
Des poches de sang vides, utilisées pour les transfusions, étaient éparpillées dans un désordre autour du pot.
Le volume était beaucoup trop grand si le sang était destiné à étancher la soif d’un vampire.
Plutôt que de le boire, Miraluka avait trempé sa main dans le sang.
Après quelques brèves secondes, elle retira sa main.
En essuyant la main qui était couverte de sang, elle révéla la délicate main blanche.
Néanmoins, la blessure était restée.
S’attendant probablement à ce résultat, Miraluka n’avait pas montré de noirceur sur son beau visage.
Sa voix philosophique résonnait simplement faiblement dans le sous-sol.
« Comme je le pensais, le vieux sang ne marchera pas, hein ? »
Miraluka avait léché le sang sur sa main.
Le bout de sa langue pourpre, enroulé autour de son doigt, semblait très langoureux.
Ses yeux brillaient d’une lumière pourpre tandis que les crocs dépassant des coins de ses lèvres scintillaient froidement.
« Quelle horrible saveur ! Je le savais, le sang doit être bu directement. »
Miraluka s’était levée en disant des mots avec lesquels tous les vampires seraient d’accord.
En mettant la cape d’Inverness qui était accrochée au mur, elle était partie avec des pas rapides et vifs.
La nuit était la période de temps qui lui appartenait.
La promenade de la reine commença.
Merci pour le chapitre !