La Croix d’Argent et Dracula – Tome 4 – Chapitre 6 – Partie 1

Bannière de La Croix d’Argent et Dracula †††

Chapitre 6 : Le Dernier Coureur

Partie 1

Vers la fin de la pause déjeuner, Rushella était allée chercher Hisui.

Mais en le voyant entrer dans la salle de classe, Rushella avait à l’origine l’intention de l’appeler, mais en voyant une sorte de regard déterminé présente sur le visage d’Hisui, elle avait alors changé d’avis.

Elle avait ainsi dissimulé sa présence et elle l’avait suivi en secret.

Hisui avait monté les escaliers puis il s’était dirigé vers le toit.

Et parce qu’ils étaient au cours d’un festival sportif, la zone des salles de classe était vide. En plus, la pause déjeuner était sur le point de se terminer, alors il n’y avait presque personne.

Et sur ce toit vide, celui qui attendait Hisui, c’était son autre lui.

Rushella avait dégluti et elle se cacha à l’ombre de la remise du toit tout en regardant les deux Hisui se rencontrer.

« Salut, moi, » Hisui se salua.

L’autre avait saisi le filet métallique sur le bord du toit et il regarda vers le bas.

Alors qu’il était vêtu de l’uniforme du lycée, il portait l’épée sacrée en forme de croix, la lame Tzara, enveloppée dans un tissu blanc.

Puis, il s’était retourné. Son visage était identique à celui d’Hisui.

Mais le profond chagrin dans ses yeux en avait fait une personne complètement différente de l’habituel Hisui.

C’était le sosie d’Hisui, portant la constitution du mode Anti-Drac et ses souvenirs de l’année passée.

Cependant, ce qu’il possédait ne se limitait pas à cela.

« ... Comment savais-tu que j’étais là ? » demanda le deuxième.

« Après tout, c’est ma propre pensée, » répondit le premier.

« ... »

« Pour ce genre d’événement comme les festivals sportifs ou les rencontres sportives, Miraluka a toujours observé depuis ce genre d’endroit. Elle ne voulait pas attirer trop d’attention. De plus, le port d’un parasol empêcherait les parents des autres élèves de les photographier. De plus, sa vue était étonnamment bonne... Alors, regarder d’ici serait suffisant pour elle. Alors, ai-je bien deviné ? » demanda le premier.

« Ouais. Comme je m’y attendais de moi-même, » répondit le deuxième.

L’autre Hisui répondit faiblement par l’autodérision.

« Alors... La question est, que fais-tu ici ? » demanda le deuxième.

« Puisque c’est toi, tu devrais comprendre, non ? » demanda le premier.

Hisui s’appuya contre le mur du hangar et leva les yeux vers le ciel.

« Miraluka est morte, » déclara le premier.

« ... »

« Je ne m’en souviens pas parce que tu as cette partie de ma mémoire. Mais j’ai eu des nouvelles d’autres personnes. Bizarrement, je ne me sens pas triste, » déclara Hisui.

« Je m’en doutais, » répondit le deuxième.

« Je devrais être terriblement triste. En fait, j’ai l’impression qu’il y a un creux dans mon cœur, mais ce n’est rien de grave, » répondit le premier. « Il est clair que je devrais être dans tous les cas triste. En d’autres termes... en portant ces sentiments, tu devrais ressentir une grande souffrance. Portes-tu tout ça pour moi ? » demanda le premier.

« ..., » L’autre Hisui n’avait pas répondu.

Les sentiments et les souvenirs après la perte de Miraluka étaient tous avec lui.

Il devait donc être plongé dans un marais de tristesse.

« Je me disais, si Miraluka était partie : que ferais-je ? Je pense que je serai très déprimé et choqué, » déclara le premier.

« Correct. En fait, c’est à ça que ressemblaient tes vacances d’été, » répondit le deuxième. « En ayant déjà à ce moment-là peu d’amis, tu as fini par t’éloigner encore plus d’eux. Et j’ai commencé à ne faire confiance à personne. En utilisant une hyperbole, tu ne faisais pas confiance au monde. Tu n’avais pas confiance en ce monde qui n’avait plus Miraluka. » L’autre Hisui avait parlé en un torrent de mots.

Il parlait de tristesse, de solitude, de ses sentiments pour cette femme qui était décédée et était maintenant loin de ce monde.

« Alors... Tu t’es enfin ressaisi, et tu as effectué l’examen d’entrée au lycée. Pour changer de rythme, pour rompre avec le passé, tu as choisi ce lycée où personne ne te connaissait. Quelle mauvaise raison pour avoir décidé de ton choix d’école ! » déclara le deuxième.

« N’est-ce pas génial ? Et aussi, ne t’insulte pas autant. Cela me rendra triste, » déclara le premier alors qu’il baissait le regard en affichant de la tristesse.

Après tout, l’autre gars était lui-même. S’il se parlait mal ou qu’il se maltraitait lui-même, tout cela se reflétait sur lui-même.

« On n’y peut rien, pendant la période la plus déprimante, tu étais moi. Jusqu’à hier, j’errais dans les rues. Je portais les possessions passées de Miraluka, et j’allais à des endroits visités ensemble avant ce jour. C’était vraiment nul, » l’autre Hisui riait tout seul.

En tant qu’auditeur, bien sûr, Hisui n’avait pas ri.

Comment quelqu’un pourrait-il en rire ?

« Bien que je sache déjà qu’elle n’est plus là, mais... j’hésite encore tellement à l’accepter. Après tout, je n’ai même pas eu l’occasion de lui dire quoi que ce soit..., » déclara le deuxième.

« ... Ouais. Je comprends. Pas même un mot de remerciement, » répondit le premier.

L’Hisui actuel n’avait pas une connaissance complète de Miraluka. Cependant, il savait toujours qu’ils s’étaient séparés soudainement.

Quand il s’était blessé le genou et que Miraluka lui avait montré sa vraie nature de vampire pendant un instant —, après cela, il ne lui avait même pas dit un simple « je m’en fiche de ça ».

Pendant tout ce temps, il n’avait jamais été capable de le dire.

« Alors même maintenant, te sens-tu toujours triste ? » demanda le premier.

Avec une douleur abjecte, Hisui se demanda ça à l’autre lui-même.

Tout comme Reina.

C’était de sa faute s’il était incompétent, et c’est pourquoi le sosie avait dû porter le lourd fardeau devant ses yeux.

« C’est la même chose pour toi, d’accord... Ces sentiments suffisent pour deux personnes... Non, même deux personnes ne peuvent pas tout supporter, » l’autre Hisui avait répondu.

Ses yeux portaient une mélancolie sans fond.

Il vaudrait mieux oublier ces sentiments.

Cependant.

« Il est temps que tu reviennes. À ce rythme, je vais crever. Si ça veut dire oublier toute une vie, alors je n’en veux pas, » déclara premier.

« Peut-être que ton état actuel est meilleur ainsi, » répondit le deuxième.

« Laisse tomber... Même si c’est douloureux, je veux pouvoir me souvenir au moins avant de mourir., » déclara le premier.

« ... »

« Seulement parce que c’est toi, je vais te dire ceci, » déclara Hisui.

Hisui avait pris une grande respiration.

Personne d’autre n’avait le droit d’entendre ça.

Pendant toute sa vie, il ne le dira à personne.

À part lui, jamais : « Il y a bien longtemps, je l’aimais.. »

Hisui entendit derrière lui le bruit de quelque chose qui tombait sur le sol.

Comme si quelque chose roulait sur le sol, et se brisait en morceaux.

Comme par hasard, une rafale soudaine de vent fort avait soufflé, masquant ce son. Même les bruits de pas rapides et légers qui allaient vers le bas ne pouvaient être entendus par Hisui.

« C’était peut-être l’amour d’une mère, l’amour d’une sœur aînée, ou un premier béguin... Bref, je l’aimais, j’étais sérieux, » continua le premier Hisui.

Finalement, il l’avait dit.

Dans ce monde sans Miraluka.

Bien que le dire n’avait pas de sens, au moins il avait réussi à le dire.

L’autre Hisui avait souri tragiquement, devenant un auditoire en deuil.

« N’as-tu pas honte de dire ça ? » lui demanda le deuxième.

« Si bruyant, tais-toi. Si tu penses que c’est gênant, alors vas-y et sois gêné, » déclara le premier.

« Si je reviens, tu sentiras sûrement plus de souffrance, non ? » demanda le deuxième.

« Je sais. Mais... Le manque de souvenirs est également douloureux. Non seulement Miraluka... Mais aussi Rushella, » déclara le premier.

« ... »

« La raison pour laquelle je peux encore vivre correctement mes jours après la mort de Miraluka, c’est grâce à Rushella, non ? » demanda le premier.

L’autre Hisui n’avait pas répondu.

En silence, il avait souri tout en s’avançant.

Les deux Hisui s’étaient croisés et s’étaient chevauchés.

À l’instant où les Hisui en uniforme touchèrent le corps principal, ils fusionnèrent en un seul.

Le clone avait laissé derrière lui la lame Tzara, tombant au sol avec un cliquetis de métal.

Hisui avait pris une épée sacrée en forme de croix et il l’avait tendue légèrement.

« J’ai finalement réussi à retrouver mes sentiments originels, » déclara Hisui.

Il tendit légèrement la main vers son cou et arracha le pansement.

En la touchant, il avait pu confirmer la disparition des redoutables marques de dents.

« Maintenant, je peux arrêter de m’inquiéter. Wôw, les compétitions de l’après-midi ont déjà commencé... Je ferais mieux de me dépêcher d’aller au relais... Eh, qu’est-ce que c’est ? » se demanda-t-il.

Alors qu’il s’apprêtait à descendre, Hisui remarqua une boîte à lunch à ses pieds.

Il était probable que le couvercle en plastique s’était détaché quand il était tombé, et tout le contenu avait été renversé. Heureusement, le tissu enroulé autour de la boîte à lunch était encore intact, de sorte que la nourriture ne s’éparpillait pas partout sur le sol.

« ... Hmm ? »

Ce chiffon et cette boîte à lunch... Hisui l’avait reconnu.

C’était clairement les siens.

« Pourquoi... ? Serait-ce cette fille ? » murmura-t-il pour lui-même.

Hisui regarda vers le bas, puis il courut frénétiquement en bas et regarda tout autour.

Mais la salle de classe semblait vide.

Rushella s’était déjà enfuie.

†††

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Un commentaire :

  1. Merci pour le chapitre !

Laisser un commentaire