Chapitre 5 : Mon sang
Partie 2
« Super, cette bouteille à l’air vraiment bonne ! » En voyant une bouteille de vin particulière qui se démarquait et qui semblait vraiment précieuse et préservée, Rushella l’avait arraché de sa zone de stockage et avait commencé à quitter la cave à vin.
« Qu’est-ce que tu es en train de faire là !? Ah, celle-là est... ! » Alors que Rushella sortait de la cave à vin, Hisui avait remarqué la bouteille de vin rouge qu’elle tenait dans sa main. « Rends-la-moi ! »
Avec une expression sévère présente sur son visage, Hisui tendit la main et tenta d’attraper la bouteille.
« Quel est le problème ? Il y en a tellement là-bas, j’en prends juste une ! » répliqua Rushella.
« Ce n’est pas une boisson pour une enfant, » répondit Hisui.
« Tu sais, je suis une vampire. Quel âge penses-tu que j’ai !? » demanda Rushella.
« Je n’en ai aucune idée, mais ton âge mental est juste celui d’une enfant. Même si tu ne peux pas mourir d’une intoxication alcoolique aiguë, tu seras quand même ivre. Dépêche-toi de me la rendre, » demanda Hisui.
« Tais-toi ! » cria Rushella.
Alors que les deux individus refusaient de reculer, une bataille avait commencé afin de savoir qui obtiendrait la bouteille.
Mais avant qu’un vainqueur puisse être décidé, la lutte s’était terminée de façon inattendue. Glissant hors de la main de Rushella, la bouteille avait volé dans les airs.
« Ah... ! »
Avant qu’elle ne puisse la rattraper, la bouteille avait frappé le sol avec un son vif du verre se brisant.
Le liquide violet foncé éclaboussa le plancher, libérant un riche arôme.
Quelqu’un avec une mauvaise tolérance à l’alcool serait probablement éméché par cette simple odeur. Voilà à quel point le parfum du vin était concentré et fantastique. Un connaisseur de vin rouge serait en mesure de dire que c’était certainement un millésime inestimable simplement avec l’odeur.
Hisui resta figé sur place, sous le choc, contemplant la disparition du vin.
La tristesse présente sur son visage fit que Rushella et toutes les filles devinrent totalement silencieuses.
Finalement, Rushella avait détourné son regard et avait brisé le silence. « C-C’est de ta faute, d’accord... ! Ne me blâme pas, car tu es celui qui a essayé de le prendre par la force... »
Son calme déni présenta un ton plein d’excuses.
« Bien, peu importe, » déclara-t-il froidement.
Hisui avait approché les restes de la bouteille et avait trempé un doigt dans le vin résiduel au fond de la bouteille. Puis il y avait légèrement goûté.
« ... Donc, c’était donc ça que cela goûtait ? » déclara-t-il.
Après ça, Hisui avait commencé à ramasser les fragments présents sur le sol.
En le regardant par-derrière, Mei s’avança vers lui d’un air désolé. Effectivement, elle se sentait en partie responsable de l’accident.
« ... Laisse-moi t’aider ? » demanda-t-elle.
« C’est bon. Je n’en ai pas besoin, » répondit Hisui.
Hisui n’était pas fâché. À la place, il était complètement sans aucune émotion.
Ce n’était pas bon.
C’était même le pire cas possible.
« Cette bouteille de vin... Était-ce quelque chose de vraiment précieux... ? » demanda Mei avec inquiétude alors que Hisui avait continué à tout ramasser.
Puis, Hisui avait répondu. « Ce millésime est celui de l’année de ma naissance. Le plan original était de l’ouvrir et de le boire le jour de mon vingtième anniversaire. »
« « ... !! » » Rushella et Mei se regardèrent.
Quant à savoir qui avait acheté le vin et qui avait planifié afin de célébrer le vingtième anniversaire de Hisui... la réponse était évidente.
C’était le parent adoptif qui avait élevé Hisui et l’ancien maître de la cave à vin... ce vampire.
« Elle m’a dit le jour de mon dixième anniversaire qu’elle était vraiment impatiente. Le concept de temps d’un vampire est vraiment différent. À la fin, elle est morte avant cet événement, » poursuivant sa tâche, Hisui avait parlé avec indifférence.
L’humeur des trois filles qui se tenaient derrière lui devenait de plus en plus sombre.
Mei et Eruru avaient fustigé Rushella avec des regards emplis de reproches, l’amenant à se sentir mal à l’aise.
« ... Je vais devoir prendre un chiffon pour l’essuyer plus tard. Ah, y a-t-il des fragments de verre là-bas ? Vous êtes-vous fait mal ? » Hisui avait fini de ramasser le verre et avait demandé à Eruru.
Il était naturel pour lui de s’inquiéter pour elle parce qu’elle venait juste de se réveiller.
Mais Rushella avait répondu avec mécontentement. « ... Tu n’as pas besoin de t’inquiéter pour elle. Même si elle est inférieure à moi, ses blessures guérissent assez rapidement. »
« ... Ne dis pas des trucs comme ça. Tout le monde ressent la douleur de la même manière, » répondit Hisui.
« Pourquoi n’étais-tu pas dans ta chambre ? » demanda Rushella. « Au lieu de cela, tu as couru vers ce genre d’endroit pour passer du temps avec cette femme ! Si tu n’avais pas fait ça, je n’aurais pas subi ce qui s’est passé dans la chambre, et le vin n’aurait pas... ! »
Rushella lança un regard haineux à Hisui et continua. « Donc tu as une préférence pour ce genre de métis ? Ni humain ni vampire, une espèce entre les deux ! »
Dès qu’elle avait fini de parler, un Hisui sans expression avait fait une pichenette sur la tête de Rushella.
C’était une très faible pichenette, rien d’extraordinaire... mais le visage d’Hisui était emplie d’une froide et impitoyable colère.
« Qu’est-ce que tu fais !? » demanda Rushella.
« Excuse-toi immédiatement ! » Hisui désigna Eruru alors qu’il ordonnait ça à Rushella.
« Tais-toi ! » Rushella avait frappé Hisui au niveau de la poitrine.
Ne se retenant pas du tout... elle avait utilisé toute sa force pour effectuer ce coup.
Repoussé par l’impact, le corps mince de Hisui s’était instantanément envolé et il était allé s’écraser dans le mur.
Malheureusement, cela avait frappé sa tête.
« Hé, que faites-vous !? » cria Mei
« N’allez-vous pas trop loin !? » demanda Eruru.
Les paroles de Mei et d’Eruru avaient fait que Rushella avait retrouvé ses sens. Réalisant ce qu’elle venait de faire, elle regarda son propre poing.
« T-Tout cela est parce que..., » Rushella avait à peine commencé à se justifier quand Hisui se leva.
Apparemment, son front avait été blessé, car du sang coulait en provenance d’une coupure, teignant son visage pâle de rouge.
Son apparence tragique avait choqué toutes les personnes présentes.
D’un pas chancelant, Hisui avait marché jusqu’à venir devant Rushella et il avait répété la même phrase. « Excuse-toi immédiatement ! »
Après avoir dit cela, il s’était évanoui et s’était effondré sur le sol.
Mei et Eruru s’étaient précipitées à ses côtés.
Rushella, d’un autre côté, tremblait de tous ses membres alors qu’elle sortait du sous-sol.
« Vas-tu bien, Hi-kun !? » demanda Mei.
« Dans tous les cas, le saignement doit être arrêté en premier. Aidez-moi, » déclara Eruru.
Après avoir porté Hisui au rez-de-chaussée, Eruru avait effectué les premiers soins.
Heureusement, la blessure n’était pas très profonde, et combiné avec sa constitution, le saignement s’était rapidement arrêté.
« Je vais bien maintenant. Je vois juste double en regardant les choses, » déclara-t-il.
« Cela ne peut-il pas être une commotion cérébrale !? S’il vous plaît, restez assis là ! » Chaque phrase d’Eruru exprimait son inquiétude lorsqu’elle déplaça Hisui pour qu’il s’allonge sur le canapé du salon.
« ... Où est Rushella ? Elle semble avoir directement fui, » demanda Eruru.
« Vraiment !? » s’exclama Hisui.
« Pourquoi avez-vous dû la forcer à s’excuser ? » demanda Eruru. « Je sais très bien comment les vampires pur sang sans parler les Véritables Anciens, voient les demi-vampires. Ça ne me dérange pas vraiment. Après tout, je la considère comme une abomination méprisable. Mais vous... »
« Je ne l’ai pas fait pour vous, » Hisui hurla et l’arrêta.
C’était la vérité.
Il ne l’avait pas vraiment fait pour Eruru.
« J’étais simplement en colère, c’est tout, » déclara Hisui.
« ... »
« J’étais en colère contre elle pour avoir dit quelque chose comme ça. Que ce soit un humain ou un demi-vampire n’a pas d’importance. Mais le fait de la voir insulter insensiblement d’autres comme cela m’a mit en colère, » continua Hisui.
Le visage de Hisui avait affiché une faible tristesse.
En tant que l’une des responsables, Mei avait parlé afin de briser l’ambiance lugubre.
« En tout cas... Je dois d’abord m’excuser. J’ai joué un rôle dans la cause de l’incident du vin. Désolée, » déclara Mei
« Cela n’a vraiment pas d’importance. J’ai déjà décidé il y a longtemps si j’avais besoin d’argent, je vendrais cette collection, » les paroles de Hisui n’avaient pas la moindre trace de sarcasme ou d’autodérision.
Mais Mei soupira profondément en les entendant. « ... Comme je le pensais. Je pense que je peux plus ou moins comprendre comment Rushella se sent. »
« Quoi ? Je suis totalement la victime là, » déclara Hisui.
« Je le sais, » répondit Mei. « Tout est de sa faute. Cependant, ce n’est pas comme si je ne pouvais pas comprendre ce qu’elle ressentait. Quand un mec parle de son ex à sa copine actuelle, il est normal qu’elle soit mécontente. »
« Qu’est-ce que vous racontez ? » demanda Hisui. « Très malheureusement, je n’ai ni une petite amie actuelle ni un ex. »
Hisui afficha une expression perplexe alors qu’Eruru soulignait calmement les choses.
« En d’autres termes, ce qui était important pour vous n’était pas la bouteille de vin, mais la promesse, » déclara Eruru. « La promesse que vous avez faite avec la vampire qui a acheté la bouteille. Ai-je raison ? Donc le vin est sans conséquence. Même casser la bouteille ce n’est pas un problème. La raison réside dans le fait que la belle femme avec qui partager le grand vin n’existe plus. Donc, la chose la plus importante est... »
« Ne parlez pas comme si vous compreniez tout, » répliqua Hisui. « Arrêtez d’analyser ça ainsi. D’ailleurs, je n’ai aucun intérêt pour le vin. »
« Même si c’est vrai, Rushella comprend les choses différemment, » répondit Eruru.
« Quand une petite amie actuelle découvre que vous chérissez encore des souvenirs de l’ex, un pandémonium en résulterait-il pas automatiquement ? » demanda Mei.
« Comme je l’ai dit, je ne sais pas ce que vous êtes en train de faire !? » demanda Hisui. « Ne transformez pas chaque relation interpersonnelle en une sorte d’échange d’amour équivalent !? »
Hisui s’écria avec énervement, mais Mei et Eruru le regardèrent avec une expression affirmant qu’elles avaient tout compris.
« Quel genre de regard est-ce ? Que voulez-vous que je fasse ? » demanda Hisui.
« Ne vas-tu rien faire ? Je me demande simplement si tu vas la laisser seule comme ça, » demanda Mei.
« Moi aussi, je sens que vous ne pouvez pas la laisser seule. Dans un certain sens, la garder à vos côtés est la condition pour maintenir sa liberté, » déclara Eruru.
« ... Comment en est-ce arrivé là ? » demanda Hisui.
« Non non, tu n’es pas obligé de faire quoi que ce soit, d’accord ? » demanda Mei. « Penses-y de cette façon, si la petite amie actuelle s’enfuit de la maison après une dispute, le petit ami est responsable de la poursuivre et de la ramener à la maison. Cela n’a rien à voir avec qui a raison ou qui a tort. »
« Êtes-vous vraiment le type qui peut résister quand vous entendez quelqu’un dire. “Ne pas appuyer sur le bouton sous aucune circonstance” ? » demanda Eruru.
Agissez vite... c’était ce que Mei et Eruru lui avaient demandé.
Incapable de résister à leur pression sans paroles, Hisui n’avait pas d’autre choix que de soupirer vers les cieux.
« ... Je sors pour acheter du jus, » déclara-t-il.
« « Faites attention ! » »