Chapitre 5 : Mon sang
Partie 1
Tôt le matin.
Alors que tout le monde était encore endormi, une certaine fille s’était levée d’elle-même.
Avec de légers mouvements, sans faire le moindre bruit, elle traversa le couloir et monta les escaliers... en direction de la chambre de Hisui.
Elle n’avait qu’un seul but en tête... faire des bébés.
Mei Sudou était de retour avec sa vengeance !
Après avoir appris de ses erreurs dans la salle de bain, elle était déterminée cette fois-ci à aller jusqu’au bout avec lui.
« Hmm, cette fois, je vais séduire Hi-kun avec cette tenue, m’assurant une victoire grandiose, ❤ ! » déclara Mei.
Vêtue d’une chemise de nuit attrayante et colorée, Mei avait souri d’une manière séduisante.
En plus de la coupe érotique qui utilisait un minimum de tissu, la finesse de sa lingerie offrait des aperçus fugaces de ce qui se trouvait dessous.
Le fait de dormir sous le même toit ce jour-là était une occasion parfaite pour réaliser son souhait depuis si longtemps chéri.
Tranquillement, calmement, elle s’approcha de la chambre de Hisui et agrippa la poignée de la porte.
La porte n’était pas même verrouillée.
Naturellement, même si elle avait été verrouillée, la force d’un bras humain artificiel pourrait facilement la détruire. Mais puisqu’il serait préférable de ne pas faire de bruit inutile, c’était pour elle une chance inespérée.
Mei, toujours sur la pointe des pieds, poussa lentement la porte afin d’entrer dans la chambre.
Afin de ne pas alarmer sa cible, elle n’avait pas allumé les lumières, se reposant plutôt sur l’œil nu afin de vérifier sa situation dans la pièce. Bien que n’étant pas au niveau d’un vampire, sa vision nocturne était encore bien supérieure à celle des humains ordinaires.
Activant son excellente vision, l’humain artificiel avait balayé son regard dans la pièce avant de se fixer vers le lit... qui avait sa couverture bombée.
La cible dormait paisiblement dans le lit.
Mei s’approcha prudemment du lit... et arracha d’un coup la couverture !
« Hi~kun ❤ ! » murmura-t-elle.
Le loup vorace avait alors bondi avant de se presser avec force contre Hisui.
Étant peut-être trop profondément dans son sommeil, l’agneau sans défense ne s’était pas réveillé.
Dans ce cas, il sera conquis pendant son sommeil !
Étendant sa main gauche vers la poitrine d’Hisui tandis que sa main droite... s’était progressivement glissée le long du chemin menant vers la région entre les jambes.
Il s’agissait actuellement de l’heure du jour où les jeunes mâles étaient incapables de contrôler la moitié inférieure de leur corps.
Peu importe combien ils essayeraient de se réfréner, il y aurait assurément une réaction !
Sûrement qu’il y aura une réaction quant à son acte ! ... Mais en réalité, la sensation que la main droite de Mei ressentit alors n’était pas une tige brûlante qui se dressait vers le ciel, mais une douce touffe de pâturage.
Quant à la main gauche qui s’attendait à toucher la poitrine d’une blancheur spectaculaire, elle avait découvert une énorme chaîne de montagnes. Cette sensation apparemment familière de douceur et d’élasticité était loin d’une poitrine musclée.
« Hein !? » s’exclama-t-elle.
Quelque chose n’allait pas dans cette situation.
Mei avait alors appliqué une pression sur sa main gauche afin de confirmer la situation. Elle avait également pincé avec sa main droite afin de permettre de recueillir certaines informations.
« Ah... Nnn... » Un gémissement séduisant... ou plutôt, des bruits d’une respiration au moment du sommeil seraient la manière la plus appropriée de le décrire.
En plus, il s’agissait d’une voix familière.
... Cela ne peut pas être le cas.
Mei avait concentré son regard afin de confirmer l’identité du corps qui se trouvait sous elle. Les contours de celle qui était allongée dans le lit étaient progressivement entrés dans la vision de l’humaine artificielle.
Il s’agissait d’une silhouette élancée avec un buste voluptueusement massif, ainsi que de longues jambes minces d’une grande beauté.
Avec des lèvres rouge vif qui surpassaient la rougeur du sang et une beauté élégante de première classe, cette vue était impossible à oublier.
Et pour finir la description, le corps d’un autre monde n’était vêtu que d’une mince chemise, sans le moindre autre morceau de tissu.
« Pourquoi... !? » se demanda-t-elle.
Celle qui dormait dans le lit était Rushella.
Après qu’elle eut ainsi été tâtée par les mains de Mei, la belle endormie s’était réveillée.
Lentement, elle avait ouvert les yeux.
Après s’être réveillé, son regard erra d’une manière instable.
Juste au moment où Rushella réalisait lentement qui était allongé sur elle et où les mains de cette personne la touchaient... elle s’était mise à crier. « Ahhhh... !! »
« Hé, calmez-vous !! Il est encore très tôt, alors, faites moins de bruit !! » déclara Mei.
« V-Vous, que faites-vous en ce moment !? Se pourrait-il que vous vouliez... avec moi !? » demanda Rushella.
Rushella repoussa Mei et se pelotonna en boule. Cette réaction était tout à fait naturelle.
« ... Bien sûr que non ! » répliqua Mei. « Je suis venue ici afin d’avoir des activités nocturnes avec Hi-kun ! Mais pourquoi dormez-vous ici ? »
« Je me suis réveillée trop tôt aujourd’hui alors je suis venue avec l’intention de prendre un verre de sang, » répondit Rushella. « Mais il n’était pas dans la pièce ! Alors, tout en tournant encore et encore dans le lit en attendant qu’il revienne, je... »
« ... vous vous êtes endormies là, » déclara Mei. « Quand votre amoureux est absent, vous vous délectez de la chaleur qui reste dans son lit. Hé, à quel point aimez-vous vraiment Hi-kun !? »
« Taisez-vous ! Ce type n’est que mon serviteur, » répondit Rushella. « L’aimer est donc tout à fait naturel ! Vous n’êtes pas autorisée à lui sauter dessus ! »
« Pourquoi dois-je écouter vos ordres !? » demanda Mei. « Et à ce propos, où est Hi-kun !? »
« Comment pourrais-je le savoir !? » s’exclama Rushella.
La bataille verbale entre la vampire et la créature de Frankenstein avait ainsi commencé à l’aube.
Les tambours de guerre se firent entendre dans la chambre de Hisui afin de signaler une confrontation des étoiles ayant un grand potentiel hollywoodien.
« D’ailleurs, qu’est-ce que c’est que cette façon éhontée de vous habiller !? » demanda Rushella. « Vous exposez vos sous-vêtements pour que les autres puissent parfaitement les voir, c’est totalement effronté ! »
« Ouais, c’est vrai, comme si j’avais envie d’entendre ça de la part de la fille qui est presque nue avec seulement une chemise sur le corps ! » répliqua Mei. « Vous devez vraiment le faire exprès ! »
« Je le porte ainsi parce que c’est confortable ! » répliqua Rushella. « Quant à vous, portez-vous cela parce que vous avez l’intention de faire quelque chose à ce gars... ? Ou également à moi... »
À mi-chemin, Rushella avait finalement réalisé ce qu’elle lui avait fait.
D’abord, ses seins avaient été caressés, puis sa partie privée la plus importante avait été...
« Garce... !! » s’écria Rushella. Rougissante, elle prit l’oreiller de Hisui et le balança contre le visage de Mei.
Ayant été frappée de plein fouet, Mei l’attrapa avant de le relancer avec colère. « Vous voulez vraiment un combat... Vous, la vampire lubrique ! »
« Taisez-vous, la Frankenstein perverse ! » cria Rushella.
Alors que leur dispute s’intensifiait, des intentions de meurtres étaient devenues détectables dans la pièce.
La bataille pour la domination entre les plus grandes créatures surnaturelles était sur le point de débuter.
Le contrecoup de l’impact avait fait trembler toute la pièce, ou plutôt, toute la maison avait tremblé.
« ... Hmm !? » Le tremblement du plafond avait fait se réveiller Hisui.
Puisque la source de la secousse venait d’en haut, ce n’était probablement pas un tremblement de terre, alors que s’était-il passé à l’étage ?
Frottant ses yeux emplis de sommeil, il remarqua plusieurs couvertures drapées sur lui.
Hisui s’était apparemment endormi alors qu’il aidait Eruru dans sa recherche d’informations. Les couvertures qui le couvraient devaient être de son fait.
Eruru dormait également sur le côté.
Alors qu’elle utilisait les livres dispersés sur le sol comme oreiller, elle respira paisiblement.
Son apparence pure et innocente semblait vraiment appartenir à quelqu’un de l’âge de Hisui. Rien de son attitude froide habituelle ne pouvait être vu de son visage en ce moment.
Allongée sur le sol, la jeune fille n’était ni l’un des officiels importants du Département de la Police Métropolitaine, ni celle de la personne qui endossait un destin maudit, mais une fille tout à fait ordinaire qu’on pouvait trouver n’importe où.
« ... Ne vous forcez pas trop, » murmura Hisui alors qu’il couvrit avec douceur le corps d’Eruru avec des couvertures.
Puis il avait commencé à déplacer les livres environnants. Juste à ce moment-là, il entendit des pas frénétiques qui descendaient les escaliers.
« Ah, tu étais ici ! » s’écria une voix féminine.
Rushella était arrivée. Quelque chose avait dû arriver pour que sa chemise soit rendue dans un tel désordre. De plus, elle haletait comme si elle était épuisée.
« ... Que s’est-il passé ? » demanda Hisui. « En passant, arrête de prendre chaque fois mes chemises sales... »
« Tais-toi ! Tout cela est de ta faute. C’est parce que tu n’étais pas dans ta chambre que j’ai... !! » Rushella serra son corps avec ses bras, parlant avec des larmes aux yeux.
Hisui n’avait aucune idée de ce qui s’était passé, mais il semblerait que quelque chose de grave s’était produit.
Alors qu’Hisui avait essayé de donner un sens à la situation, un autre visiteur était descendu au sous-sol.
« Alors c’est donc là que vous êtes allées, vampire !? Nous n’avons pas encore décidé du vainqueur ! » s’écria la nouvelle venue.
... Alors que son visage semblant indiquer qu’elle était épuisée, Mei apparut en portant une chemise de nuit sexy alors qu’elle était également toute couverte de sueur.
« Euh, que s’est-il passé ? » Hisui fit de son mieux pour éviter de regarder Mei alors qu’il demandait ça.
Rushella avait fait des accusations alors qu’elle faisait la moue et qu’elle était au bord des larmes. « Cette femme m’a fait plein de choses pendant que j’étais endormie... ! »
« Hein, es-tu également intéressée par ça !? » demanda Hisui à Mei.
« Bien sûr que non ! » répondit Mei. « Les lesbiennes appartiennent au domaine des vampires femelles [1], d’accord !? D’ailleurs, pourquoi n’étais-tu pas dans ta propre chambre, Hi-kun !? À cause de ça, tout mon plan est tombé à l’eau ! »
« C’est vrai, tu devrais dormir docilement dans ta chambre !! » s’écria Rushella.
« Pourquoi êtes-vous toutes deux d’accord sur ce genre de chose, et cela même quand vous vous disputez ? » Hisui n’avait pas pu s’empêcher de rétorquer cela.
À ce moment-là, Eruru se réveilla également, se frottant les yeux. « ... Que se passe-t-il en ce moment... »
« Ne vous embêtez pas avec ça ! Retournez vous coucher. Ah, mais dormir ici est inconfortable et vous pourriez même attraper un rhume, alors vous devriez aller dormir en haut, » Hisui lui avait suggéré cela.
Toujours endormie, Eruru acquiesça et accepta facilement la proposition.
« Hmm, vous êtes sûre d’être bien traitée là-haut. » Rushella se moqua méchamment de ce qu’il venait de dire et elle commença à regarder ce qui se trouvait autour d’elle dans le sous-sol.
« Hé... N’est-ce pas une cave à vin !? » demanda Rushella. « Tu ne m’as jamais permis de venir ici avant, cela pourrait-il être la raison ? »
« Pour être franc, oui, c’est l’un des facteurs ayant contribué à ça, » répondit Hisui. « Ah, hé, arrête de jouer négligemment avec les objets présents ici ! »
Rushella l’avait alors ignoré et avait envahi la cave à vin présent dans l’un des coins du sous-sol.
« Hmm... Quelle collection chic ! Il y a essentiellement du vin rouge, je vous le dis, c’est vraiment de bon goût ! » s’écria Rushella.
Les boissons alcoolisées devaient être automatiquement du vin rouge pour qu’elle les aime... c’était peut-être ainsi en raison des instincts d’un vampire, mais même sans ses souvenirs passés, Rushella insistait toujours pour avoir du vin rouge.
Bien que la cave à vin fût assez petite, la température et l’humidité étaient vraiment contrôlées méticuleusement. Sans avoir manqué le moindre millésime très prisé, il s’agissait en effet d’une collection privée très bien garnie.
Notes
- 1 Lesbiennes... vampires femelles : Ceci est une référence à un célèbre roman fantastique nommé Carmilla qui met en scène une femme vampire du même nom qui se nourrit uniquement de jeunes femmes. Ce livre a été écrit par l’écrivain irlandais Joseph Sheridan Le Fanu, paru en 1872 dans le recueil In a Glass Darkly (Les Créatures du miroir). Roman appartenant au mouvement gothique. À été repris dans de nombreuses adaptations et œuvres annexes (dont Fate/Grand Order et Castlevania).