La Croix d’Argent et Dracula – Tome 2 – Chapitre 1

Bannière de La Croix d’Argent et Dracula †††

Chapitre 1 : La Réunion de Monstres

†††

Chapitre 1 : La Réunion de Monstres

Partie 1

« ... Au fait, je ne me souviens pas avoir autorisé ce genre de club ? » Le quatuor agissait comme d’habitude dans la « salle des activités du club », quand une fille vint soudainement dans la pièce avant de déclarer cela.

Regardant avec dédain le quatuor surpris, elle continua à parler d’une manière encore plus impitoyable. « Alors, s’il vous plaît, renoncer à cet endroit dès maintenant. Réalisez-vous que vous occupez illégalement une salle de classe ? »

« Pourquoi ? Pourquoi mon club n’est-il pas autorisé ? Tout ce qui nous manque, c’est de confirmer le nom et la description des activités, n’est-ce pas vraie !? » Demanda Rushella.

« Permettez-moi de vous dire ceci, » répliqua-t-elle. « Dans ce cas, vous ne qualifiez même pas ce groupe de passe-temps, et encore moins de clubs ! »

Avant que les trois autres puissent même répliquer, la fille avait déjà répondu à Rushella directement en leur nom.

Cette personne exsudait une aura de dignité qui différait de Rushella. Avec des cheveux légèrement ondulés enroulés derrière sa tête, elle était vêtue de son uniforme d’une manière à la mode, mais strictement conforme aux règles. Une existence que tout le monde dans l’école connaissait.

La Vice-Présidente du Conseil des Étudiants, Kirika Uno.

Ayant rejoint le conseil des élèves en première année, elle était maintenant une étudiante de deuxième année du lycée. Aux dernières élections, elle avait été en mesure d’accéder au poste de vice-présidente.

D’après le bref échange d’introduction, il était évident que sa personnalité était dure, intransigeante et dévouée. En conséquence, le manque total de soutien de la part des étudiantes avait entraîné sa perte automatique du poste de présidente. Mais en même temps, en raison de sa combinaison de beauté, de talent et de ses manières originales, son taux d’approbation parmi les étudiants masculins aurait été le plus élevé dans l’histoire de l’école.

Parmi les membres actuels du Conseil des Étudiants, en raison du fait qu’elle était la seule à avoir de l’expérience dans tout le conseil et de sa personnalité d’homme d’affaires, les rumeurs avaient spéculé comme quoi elle était le vrai patron dans le groupe.

Face à son annonce impitoyable, Rushella avait été la première à s’opposer.

« Que se passe-t-il !? » demanda-t-elle. « Pourquoi ne pouvez-vous pas approuver notre club !? »

« Que se passe-t-il là ? Parce qu’il n’y a pas de trace de demander sur les papiers. D’ailleurs, comment envisagez-vous même d’envoyer une demande sans nom ni contenu confirmé ? » demanda Kirika. « N’est-ce pas des questions qu’il faut réglé avant de demander l’approbation ? En outre, réalisez-vous les défis à surmonter pour la création d’un club à partir de zéro comme vous le faites là ? Même si vous êtes approuvée, vous finirez par devenir à coup sûr un groupe de passe-temps sans classe pour leur club ni budget. »

Une explication totalement exacte.

Même sans sa dignité d’élève plus âgée ainsi que celle de vice-présidente du Conseil des Étudiants, son raisonnement était sans faille.

« Mmmmmmm... Vous osez me parler de cette manière, » répliqua Rushella.

« Excusez-moi, mais elle nous informe avec de bonnes informations, » déclara Hisui. « Au fait, as-tu même rempli la demande ? Selon le bon sens, le nom et les activités ne devraient-ils pas être confirmés avant que le club soit créé ? »

L’interrogation de Hisui avait fait que Rushella affichait une expression mécontente.

« Je l’ai déjà dit au principal ! » répliqua Rushella. « Je courus à son bureau et déclarai : “Je vais créer un nouveau club !” Puis, avec un regard vide, il a répondu : “Tout ira selon vos désirs...” et il l’a approuvé ! »

« Il est clair que tu as utilisé tes “Yeux Mystiques” pour le forcer à accepter ! » répliqua Hisui. « C’est encore pire que de jouer avec le système ! »

« Tais-toi ! Si le directeur est déjà d’accord, il n’y a pas de problème, pas vrai !? » dit Rushella.

« Je dis ça, mais même si nous le faisons à ta façon... L’effet des “Yeux Mystiques” ne dure qu’une journée, n’est-ce pas ? » demanda-t-il. « Se frayer un chemin jusqu’au lycée avant de devoir courir jusqu’au bureau du directeur afin d’utiliser les Yeux Mystiques chaque jour serait trop long. C’est pourquoi j’ai demandé à Kariya de prendre soin de la paperasse... »

« Hmm... Eh bien, le club ne peut pas être traité de la même manière, » répliqua Rushella.

« Vous devez créer le club correctement selon les règles de l’école, » Eruru avait affirmé ça sans expression. « Ce serait trop visible si on se mêlait de cette affaire. Et même que ce serait gênant pour nous si votre zone de déplacement s’étendait après l’école, nous ne pouvons pas vous aider dans cette affaire. »

Dans des circonstances normales, elle parlait rarement au groupe, mais ses mots étaient toujours impitoyables.

Après tout, elle ne fréquentait cette école que pour surveiller Rushella et Hisui.

 

 

Appartenant à une division non divulguée du Département de la police métropolitaine, en tant que consultante spéciale de la Section des Enquêtes Surnaturelles et expertes en combat contre les vampires... voici l’identité d’Eruru Kariya.

En entendant le rejet catégorique d’Eruru, Hisui ignora la moue de Rushella et n’eut d’autre choix que de tenter des négociations avec Kirika.

« Et donc, en mettant de côté l’affaire concernant le club... pourquoi êtes-vous venue ici ? » demanda-t-il

« Même si notre école a été touchée dans le passé par la baisse du taux de natalité et par la baisse des tendances du nombre d’étudiants, les inscriptions ont augmenté au cours des dernières années en raison du réaménagement de la station dans la zone, » dit-elle. « Cela en soi ne pose aucun problème. Mais en même temps, le problème des clubs opérant avec un manque de transparence a progressivement fait surface. Ma visite d’aujourd’hui pourrait être décrite comme faisant partie de mon enquête. »

« ... Que voulez-vous dire ? » demanda-t-il.

« Les clubs de sport sont fondamentalement corrects, mais nous avons des problèmes pour recenser le nombre de clubs culturels et de groupes de loisirs ainsi que leurs membres, » dit-elle. « Certains d’entre eux sont dissous dans la réalité et pourtant ils continuent à avoir un budget alloué. Il y a aussi des cas chaotiques de groupes de passe-temps en plusieurs exemplaires effectuant des activités similaires. Et encore plus outrageusement, il y a des clubs dont les activités et l’existence sont encore inconnues. Étant donné la malveillance de ces personnes, on pourrait facilement détourner le budget du club de l’école sous le couvert d’autres clubs. »

« ... je vois. C’est vraiment un problème, » dit-il.

« Beaucoup d’enseignants qui étaient autrefois conseillers de club ont quitté l’école pour diverses raisons telles que la retraite ou l’abandon, » continua-t-elle. « Pour être honnête, l’administration de l’école n’a aucun moyen de connaître la situation réelle de tous les clubs. Par conséquent, le Conseil des Étudiants a décidé de mener une enquête. Comprenez-vous maintenant ? »

« ... Je comprends, » dit-il.

Il n’y avait clairement aucune place pour des négociations.

Manipulé avec négligence, ce problème pourrait finir par faire de l’école entière leur ennemi.

« Même si les salles de classe peuvent être actuellement inutilisées, compte tenu de l’augmentation du nombre d’étudiants qui va aller en augmentation, nous devons commencer à les gérer afin qu’elles puissent être distribuées de manière logique selon les besoins, » dit-elle. « Ou peut-être, une fois l’enquête sur les clubs terminée, les salles de classe peuvent être retournées à l’administration de l’école, pour être assignées à des clubs officiellement reconnus. Dans tous les cas, nous ne pouvons pas vous laisser utiliser cette salle de classe pour des activités complètement improductives d’un groupe qui ne se qualifie même pas comme étant un club. »

« ... Faible humaine, » murmura Rushella. « Vous osez parler de cette manière à un vampire exalté telle que moi... Eh bien ! Grâce à mes Yeux Mystiques, vous m’obéirez ! »

Face à l’attaque verbale de Kirika, Rushella qui avait gardé le silence tout ce temps murmura soudainement ces horribles mots.

Alarmé, Hisui lui tira frénétiquement la main et essaya de l’apaiser.

« Idiote, arrête-toi là..., » dit-il. « Même si tu l’obliges à faire ça en maintenant, elle va revenir, n’est-ce pas ? »

« C’est exactement comme Kujou-san l’a déclaré, » dit Eruru. « Même si vous utilisez les Yeux Mystiques pour contrôler seulement elle, il y aurait trop de cibles une fois que tout le Conseil des Étudiants et le personnel enseignant seront en mouvement. En outre, l’effet des Yeux Mystiques ne dure pas assez longtemps, ce qui entraîne un cercle vicieux. N’êtes-vous pas d’accord avec ça ? Et si vous le gérez mal, vous pouvez même exposer votre identité. »

Eruru avait pu contenir la rage de Rushella avec ces paroles emplies de raison.

Étant incapable d’objecter, Rushella n’avait d’autre choix que de rester immobile, serrant son poing.

« ... Comme je l’ai dit avant, si vous n’avez pas d’autres questions, s’il vous plaît, dépêchez-vous et... » déclara Kirika.

« Ha ! Senpai, attendez ! » Juste au moment où Kirika était sur le point de mettre fin à la conversation, Mei entra dans la discutions. « Nous comprenons l’actuelle situation. Mais n’est-ce pas méchant de nous jeter comme ça ? Même si un club non officiel ou un groupe de passe-temps non reconnu par l’école n’est pas correct, mais honnêtement, bien que nous semblions accompagner notre présidente de club qui est un peu malheureuse en ce qui concerne le cerveau, alors que nous prétendons nous engager dans des activités de club, en réalité, tout ce que nous faisons est de discuter entre nous. »

« Hé... !! » cria Rushella. « Je ne comprends pas ce que vous voulez dire par là, mais parlez-vous en mal de moi ? »

Ignorant les dents terrifiantes de Rushella qui grinçait derrière elle, Mei continua. « ... Inversement, ce que nous faisons ne cause de problèmes à personne. Il n’y a pas de règle interdisant aux élèves de bavarder dans les salles de classe après l’école, n’est-ce pas ? »

Complètement improductif.

Stupide à l’extrême.

Absolument inutile.

Dits d’une manière simple, ils étaient en train de tuer le temps.

C’est précisément à cause de cela, ils n’étaient liés par aucune règle.

Mei s’opposait à l’utilisation de la tragique vérité, un acte de réalisme impitoyable.

Au moins, jusqu’à ce que la classe ait un but officiel... ils voulaient rester ici.

Vraisemblablement, voyant à travers les intentions de Mei, Kirika avait détendu le ton de sa voix et avait répondu. « ... C’est vrai. En effet, il n’y a pas de telle règle. Cependant, les règles conseillent : “les élèves qui n’ont rien à faire doivent rapidement quitter l’école”, mais l’application de ce genre de chose est inutile. Plutôt que d’obéir à des règles sans signification, il serait plus utile de les améliorer. »

« Vous êtes d’accord, n’est-ce pas ? Alors nous pouvons... » déclara Mei.

« ... La raison pour laquelle je suis venue ici aujourd’hui n’est pas seulement dans le but d’enquêter sur les clubs et l’utilisation en classe. La semaine dernière, la boîte à plaintes du Conseil des Étudiants a été remplie de lettres anonymes concernant cette classe vide après l’école. »

« Des lettres anonymes... Qu’ont-elles dit ? » Hisui avait été le premier à demander alors que le quatuor était tombé dans la perplexité.

Kirika les avait regardés comme si elle les avait regardé grandir, puis avait continué. « Laissez-moi voir... La première lettre... une beauté plantureuse avait poussé un étudiant mince sur le sol, puis avait léché son cou avec sa langue... Il s’agissait d’un rapport d’un témoin oculaire. D’autres ont mentionné des occurrences d’acte de mordre et de lécher son cou, ou des situations hardcores qui rivalisent avec les films étrangers. »

« Qu’est-ce que vous racontez... !? » s’écria Rushella. « Dans ce lieu d’apprentissage, qui aurait osé commettre de tels actes malsains et immoraux !? »

« Je suis désolé, mais ils parlent à coup sûr de toi, » murmura Hisui. « Ceci doit être au moment où la classe d’éducation physique enseignait le basketball dans la salle de gym où tu n’avais donc pas à te soucier de la lumière du soleil. Par conséquent, tu étais dans un état d’esprit très élevé, en disant que “je suis fatiguée et que je veux boire du sang ! Alors, dépêche-toi et laisse-moi sucer ton sang !” Après l’école, tu es venue pour un gros repas de sang, tu te souviens ? »

Rushella avait montré une grande indignation alors qu’Hisui avait répliqué ça avec étonnement.

Même si cette salle de classe était relativement éloignée et peu fréquentée, en raison de la résistance désespérée de Hisui, il était possible que les personnes soient venues voir ce qui causait le bruit.

« Il y a plus que ça, » déclara Kirika. « Une beauté avec une queue de cheval, dépassant de loin les lycéennes quant à la sensualité, qui a guidé la main d’un étudiant mince vers sa poitrine, ses cuisses et même sa jupe. Ce corps séduisant était assis sur lui comme si elle faisait une danse ou quelque chose dans le genre. »

« Wôw... Pour que quelque chose comme ça se produise dans une école, » rétorqua Mei. « Cette personne doit être encore pire qu’une nymphomane ! »

« Je suis désolé, mais elle parle à coup sûr de vous, » dit-il à Mei. « Ce doit être au moment ou vous m’avez dis. “Une fois par mois, il y a toujours cette période où je suis consumée par le désir” et que vous vous jetez sur moi, n’est-ce pas ? Cette force et cet élan m’ont presque écrasé alors que je ne pouvais plus respirer, et que vous avez essayé de prendre ce jour-là ma virginité, n’est-ce pas ça ? »

Alors que Mei affichait de l’exaspération, Hisui rétorqua ça avec un visage tordu.

Grâce à l’arrivée de Rushella, sa virginité était restée intacte. Après cela, les étincelles de la guerre avaient été allumées entre les deux filles. La scène était comme un tournoi afin de gagner le trône de la créature surnaturelle la plus forte. Il était possible que les personnes soient venues voir ce qui causait ce raffut.

« En outre ! Un étudiant mince a été aperçu alors qu’il se faisait battre avec férocité par une étudiante encore plus mince et plus petite que lui, » déclara Kirika. « Malgré les excuses et les appels à la pitié de l’étudiant, la jeune fille continua sans relâche à le frapper, finissant même par le piétiner. »

« Comme c’est effrayant !! », s’exclama Eruru. « Eh bien ! Étant donné que la victime de l’agression est quand même vue comme un homme, jusqu’à quel point est-il totalement inutile et incompétent ? »

« Je suis désolé, mais elle parle à coup sûr de vous, » dit-il à Eruru. « Ça devait être au moment où j’essayais d’empêcher Rushella et Sudou de se disputer et qu’elles m’ont envoyé voler avant que vous vous acharniez sur moi. Car j’avais fini par toucher votre poitrine en raison d’un coup du destin irrésistible. C’était totalement un accident, mais vous m’avez battu sans montrer la moindre pitié, vous vous en souvenez maintenant ? »

Hisui rétorqua ça avec son visage complètement pâle.

Il pouvait se souvenir de ses cris emplis de douleur, il était donc possible que des personnes viennent voir la cause de ce bruit.

« Il y a aussi de nombreux cas similaires à ceux de “Riajuu Kujou doit mourir.”. “Kujou est un idiot.” “Je ne suis pas jaloux de lui !” En outre, il y avait même des personnes qui disaient “Au fait, ne seriez-vous pas d’accord avec le fait qu’Hisui soit plutôt mignon ?” “Pour être franc, si je devais être seul avec cet enfant... ce serait dangereux.” “Franchement... le genre compte-t-il réellement ?” et des “Hé... pouvez-vous le faire... avec moi ?” Ce genre de choses, » déclara Kirika.

« Effrayant !! » s’exclama-t-il. « Hey, qu’est-ce que c’est que ces dernières choses !? Quel genre d’attitude est-ce envers moi !? Bien sûr, je ne veux pas être l’ennemi public, mais ces regards sont encore plus terrifiants ! Qui sont ces personnes qui se plaignent ainsi de moi !? »

« Afin de protéger la vie privée de chacun, aucun de ces détails ne peut être divulgué, » dit-elle.

« Hé hé hé ! Ma virginité est en jeu ici ! » s’exclama-t-il. « D’ailleurs, n’est-ce pas aussi une mauvaise chose pour votre Conseil des Étudiants !? »

« Mis à part les relations hétérosexuelles impures, les règles de l’école ne disent rien sur les relations homosexuelles impures, » répondit-elle. « En ce qui concerne les questions de comportement liées à “H” et “L”, la position officielle du conseil étudiant est une politique de non-ingérence. »

Le dernier coup de Kirika avait complètement détruit les espoirs de Hisui.

S’effondrant afin de s’asseoir sur le sol, impuissant, il se prit la tête entre ses deux mains.

Sans même le regarder, Kirika continua de parler sans pitié aux trois autres qui étaient enracinés sur place.

« En tout cas, je vous interdis d’utiliser cette salle de classe, » dit-elle. « Si vous voulez participer aux activités du club, vous devez respecter les règles de l’école à la lettre : rassembler au moins cinq membres, confirmer le nom et les activités du club, puis aller le faire valider par le conseiller pédagogique et enfin présenter une demande au Conseil des Étudiants. Nous ferons ensuite un examen minutieux, nous veillerons à ce qu’il n’y ait pas de chevauchement avec d’autres activités de club, et nous assurerons que cela soit un thème positif. Ce n’est qu’à ce moment-là que le processus d’approbation officiel commencera. C’est tout ce que j’ai à dire, d’autres questions ? »

« ... Aucune, » Hisui répondit avec tristesse au nom de tout le groupe.

En réalité, ni Mei ni Eruru n’avaient été très affectées par ça.

Seule Rushella avait le visage empli de dégoût.

« Eh bien, vous devez immédiatement quitter cette salle. Si vous n’avez rien à faire, s’il vous plaît, veuillez rapidement quitter l’école, » déclara Kirika.

Concluant avec une grande solennité, la vice-présidente du Conseil des Étudiants, Kirika Uno, quitta la pièce.

Et ainsi, avant même qu’il ne puisse commencer officiellement, le club faisait déjà face à une crise liée à sa dissolution.

†††

Partie 2

Le lendemain, le groupe d’Hisui contenant quatre personnes s’était à nouveau réuni dans la classe vide afin de discuter de la façon de gérer la crise.

« ... Au fait, ça ne fait qu’un jour, et pourtant nous venons à nouveau dans cette salle de classe, n’est-ce pas une mauvaise chose ? » déclara Rushella. « Ce vice-président est célèbre pour faire les choses d’une manière très stricte. Combiné avec son excellence académique et son intégrité, elle est essentiellement la représentante des enseignants, n’est-ce pas ? Si nous nous opposons à elle ainsi, alors, n’allons-nous pas obtenir une situation encore pire ? »

« Je suis d’accord. D’ailleurs, pourquoi es-tu si obsédé par le club ? » demanda Mei.

En premier lieu, Hisui et Mei n’étaient pas intéressés par le club. Avec un enthousiasme proche de zéro, ils avaient demandé ça à Rushella.

« Tout est de ta faute pour ne pas avoir mis plus d’effort ! » déclara Rushella. « Que ce soit pour m’assister dans la vie de l’école ou pour sérieusement enquêter sur mes souvenirs, pourquoi ne montres-tu pas un peu plus d’enthousiasme ? »

« Même si je ne suis pas dans ce club, j’ai pris soin de ton espace de vie et de toutes sortes de tâches quotidiennes, et nous avons vraiment travaillé dur sur la question de tes souvenirs, n’est-ce pas ? » dit-il.

Vivant une vie merveilleuse de cohabitation avec une magnifique vampire, Hisui avait cherché l’accord d’Eruru se trouvant à côté de lui. Comme toujours, totalement immergée devant son ordinateur portable, elle hocha légèrement la tête après avoir entendu la question de Hisui.

« Nous, de la Section des Enquêtes Surnaturelles, y travaillons à plein temps, » déclara Eruru. « Mais nous sommes déjà à court de personnel, donc nos efforts n’ont pas porté ses fruits. Quoi qu’il en soit, nous avons rassemblé toutes les rumeurs sur les vampires dans cette région. »

« Quoi, il y a d’autres membres de mon espèce ici !? » s’écria Rushella.

En entendant la déclaration d’Eruru, non seulement Rushella, mais aussi Hisui et Mei se penchèrent plus près afin de pouvoir écouter.

« Oui... ou peut-être “oui, dans le passé” serait plus juste, » répondit Eruru. « De nombreux témoignages oculaires indiquent qu’au cours de la dernière décennie, il y avait autrefois une femme avec une peau extrêmement pâle qui portait des gants noirs même en plein été pour éviter l’exposition au soleil. Même si la plupart des témoins l’ont vue la nuit, en résumant les divers récits, son visage était assez beau pour qu’en la voyant, tous les cœurs s’arrêtent momentanément de battre. Malgré le port de lunettes de soleil dans la plupart des situations, sa beauté a laissé une vive impression sur les autres. Selon certaines sources, certains ont même été témoins de son “visage sans masque” quand elle a enlevé ses lunettes la nuit, et ils ont affirmé... une telle beauté ne pouvait appartenir qu’aux cieux. »

« Mmmmmmm... Sur la base de sa beauté, en effet, elle doit être de mon espèce... ou plutôt, elle est plus que probable du même sang. Y avait-il d’autres caractéristiques !? » demanda Rushella.

« Des lèvres rouges vives, des yeux qui semblaient à l’occasion cramoisis, ainsi qu’une peau d’une blancheur éblouissante... c’est essentiellement l’apparence tout à fait classique d’un vampire, » annonça Eruru. « Apparemment, elle avait toujours apporté dans ses affaires un parasol, et compte tenu de son style de robe inhabituel, la possibilité d’être de votre espèce est plutôt élevée. D’autres témoins ont décrit son apparence comme celle d’une personne d’environ vingt ans. Au cours de la dernière décennie, tous les rapports concernant son âge ont tous déclaré la même chose. »

« Pas de changement d’apparence sur dix ans... En d’autres termes, elle est une vampire immortelle sans âge réel ? Vraiment, dans cette région... » Mei s’était également exclamée alors qu’elle hochait la tête.

Même si les prétentions de Rushella qui avait dit qu’elle s’était soudainement réveillée dans un cercueil dans les montagnes étaient tout à fait incroyables, au moins il était certain qu’un membre de sa race existait dans cette région.

« Y a-t-il d’autres descriptions de cette femme, d’autres détails ? » demanda Rushella. « Si nous étudions cela minutieusement, peut-être que cela pourrait être lié à mes souvenirs ! »

« En fin de compte, ce sont tous des témoins oculaires, » répondit Eruru. « Bien sûr, certains ont été obtenus après un contre-interrogatoire, mais il n’y avait rien en ce qui concerne vos origines. Cependant, il y a eu plusieurs témoignages qui se sont démarqués. »

« Quoi !? » Rushella se pencha pour demander, mais Eruru répondit avec indifférence.

« Dans la plupart des situations, elle n’était pas seule, » répondit Eruru. « Un compagnon a été aperçu à ses côtés. Selon les premiers récits, elle tenait par la main un enfant qui avait cinq ans ou peut-être un peu moins. »

« ... Est-ce que cet enfant pourrait-il également être de mon espèce !? » demanda Rushella.

« Non, selon des témoignages ultérieurs, cet enfant a montré des signes de croissance, » déclara Eruru. « Basé sur l’apparence et la carrure, cela devrait être la même personne qui accompagnait cette femme lors de ces différents témoignages. »

« Un humain qui reste aux côtés d’un représentant de mon espèce... !? » déclara Rushella. « Cette personne est plutôt préoccupante... Qui cela pourrait-il être !? »

« ... Je suis désolé, mais cet enfant, c’est probablement moi, » Hisui leva la main avec une expression peinée visible sur son visage.

Confrontés à cette vérité soudainement révélée, tous les yeux s’étaient concentrés sur lui.

« C’est toi... ? » Demanda Rushella. « Mais alors qui est ce vampire présumé... »

« ... C’est très probablement mon parent adoptif, » Hisui sourit avec ironie, son ton de voix semblait impuissant. « Elle était consciente que sa Jeunesse Éternelle serait facilement découverte, alors elle a essayé autant que possible d’éviter d’être vue... Néanmoins, il semble que ses efforts aient été vains. »

Il voulait cacher d’une manière subtile que c’était des moments emplis de tristesse, mais les trois autres personnes l’avaient remarquée.

Hisui était la seule personne présente qui était un humain pur... cependant, il était aussi différent des humains ordinaires dans ce domaine.

Il avait été élevé par une vampire.

Quand il était jeune, il avait été sur le point d’être assassiné par ses parents quand ce vampire avait tué ses parents afin de le sauver de son injuste destin, prenant par la suite la responsabilité de le faire vivre.

Son sauveur, le meurtrier de ses parents, et également le parent adoptif qui l’avait élevé... une vampire.

À la fin, elle avait rencontré la mort afin de sauver la vie de Hisui.

« J’avais déjà deviné que c’était quelque chose comme ça, » déclara Eruru. « Après tout, la plupart des témoignages ont eu lieu autour de votre maison. Très probablement que c’était quand vous avez accompagné le vampire tard le soir pour ses promenades ? »

« ... Les personnes n’ont-elles pas inévitablement envie d’aller à la supérette ou de visiter un étal de ramen au bord de la route le soir ? » Hisui détourna son regard et murmura. « Apparemment, les vampires ont aussi des habitudes similaires. »

Son ton nostalgique était vraiment rempli du genre d’affection que l’on avait envers un être cher.

« ... Hmph, j’avais une lueur d’espoir quand j’ai entendu que vous aviez trouvé certains indices, mais il s’avère que c’était quelque chose d’inepte et de stupide, » Rushella affichait une colère non dissimulée alors qu’elle disait ça.

Mei essaya frénétiquement de calmer la situation avec une question franche. « ... Mais le vampire qui a élevé Hi-kun n’est peut-être pas forcément sans rapport avec vous, n’est-ce pas ? Vous êtes toutes les deux apparues dans la même région, et même si vous vous êtes manquées en raison de la séparation du temps, vous avez toutes deux vécu dans la même maison. Cela n’implique-t-il pas une sorte de relation de sang ? »

« Non non non, » Hisui avait catégoriquement nié. « Elles sont complètement différentes contrairement aux apparences. Si vous deviez me forcer à faire une comparaison, leurs seuls points communs sont un massif buste et leur attitude arrogante. En outre, la personne en question a déclaré qu’elle n’avait pas de parents par le sang. »

Voyant son désir d’harmonie se briser, Mei ne put que hausser les épaules.

D’un autre côté, Rushella avait continué à faire face à Hisui avec une expression rigide. « Une beauté d’un autre monde, et pourtant tu dis qu’elle est en apparence, complètement différente de moi, qu’est-ce que tu veux dire par là ? Es-tu en train d’essayer de dire que je suis une super beauté d’un autre monde que même cette beauté d’un autre monde ne se rapproche même pas ? »

« Je pense que les normes de beauté sont très subjectives, mais en termes de charme et de bon sens..., » dit-il. « Mon parent adoptif vous bat à plate couture... »

Hisui avait de nouveau affirmé ça comme étant un fait. Réalisant immédiatement qu’il avait dit quelque chose de mal, il s’était placé dans une pose défensive.

Défense préparée... Cependant, l’attaque n’était jamais arrivée.

Rushella tourna son visage vers lui, puis retourna à sa position d’origine, sans même lui jeter un coup d’œil après ça.

« ... Que se passe-t-il ? » Hisui avait demandé à Mei qui était à côté de lui.

« Je ne sais pas ~. » répondit-elle. En entendant le ton de sa voix, elle faisait clairement semblant.

Mais Hisui était toujours désemparé, se grattant la tête, il avait maladroitement déclaré leur future direction. « En tout cas, concernant tes souvenirs et ton passé, nous continuerons d’enquêter comme avant... Mais il n’y a pas besoin de le faire en club, n’est-ce pas ? Ce n’est pas comme si l’école n’avait pas de clubs. »

L’analyse raisonnable de Hisui avait provoqué le vagabondage du regard de Rushella.

Sa voix était beaucoup plus timide qu’avant, elle demanda. « Toi... Est-ce à cause de ça ? As-tu autre chose que tu veux faire... un autre club ? »

« Non pas du tout..., » répondit-il. « J’ai déjà mentionné que j’espérais rejoindre le club “Rentrer à la Maison”, n’est-ce pas ? »

« ... Mais, euh..., » dit-elle. « Tu aurais pu changer d’avis et vouloir rejoindre un autre club, n’est-ce pas ? »

Elle avait été arrogante et égocentrique juste avant, mais maintenant, elle regardait Hisui avec des yeux suppliants... comme si elle avait peur de le mettre en colère.

Mais Hisui n’avait pas remarqué ce changement chez Rushella et avait simplement répondu avec indifférence.

« Hé bien... Si je tombe sur des amis avec des intérêts similaires et qu’ils m’invitent..., » dit-il. « Je considérerais leurs propositions. Ah ! Mais je ne suis pas bien avec les clubs sportifs. Quant aux culturels, je deviendrais simplement un membre de nom. Mais si je fais ça, je soupçonne que la vice-présidente va m’attraper pour me discipliner. Honnêtement, je préférerais avoir un emploi à temps partiel. Ou peut-être obtenir un permis de conduire pour acheter une moto ou quelque chose du genre. »

« ... Et alors, est-ce que tu vas aller te coller avec cette fausse ou une autre femme pour pouvoir jouer les tourtereaux... ? » déclara Rushella.

« Hein !? » s’exclama Hisui. « Quelque chose comme ça... Eh bien, je ne peux pas nier que je ne voudrais pas une petite amie. Mais ce n’est pas comme si nous devions le faire tout le temps. Il suffit de marcher ensemble jusqu’à la maison après l’école. Selon moi, ce genre de chose est ce que ferait un couple. »

Alors qu’Hisui s’imaginait toutes sortes d’images épanouissantes dans sa vie scolaire, Mei et Eruru soupirèrent tout en secouant la tête.

« Je le savais ! » s’exclama Rushella. « C’est pourquoi tu me traites comme une faible priorité, pas vraie !? »

« Hein !? Je n’ai jamais dit ça..., » répondit Hisui.

« En tout cas, n’oublie pas que tu es mon serviteur, alors tu dois correctement me suivre après l’école ! » déclara Rushella. « Tu entends cela ! Alors, participe également au club avec moi ! »

Rushella le pressa d’agir ainsi.

Même si elle était intimidante, Hisui avait décidé de riposter face à ce maître déraisonnable.

« Alors que veux-tu que je fasse ? » demanda Hisui. « Et pourquoi dois-tu continuer à parler comme si je devais être seul avec toi !? Tu veux que je sois derrière toi, que je sois à ton service et que je sois avec toi après l’école ! »

En entendant ses paroles, Rushella avait instantanément rougi.

« H-Hum..., » murmura Rushella.

Pour une raison inconnue, son aura intimidante avait instantanément disparue, Rushella baissa les yeux et commença à faire bouger ses doigts.

« En fait, tu dois avoir l’intention de me faire quelque chose, n’est-ce pas !? Qu’est-ce que tu veux me faire après l’école !? » demanda Rushella.

Rushella ne pouvait pas s’empêcher de se retirer face à l’interrogatoire de Hisui.

« C-Ce n’est pas comme si je voulais te faire quelque chose, je veux dire que..., » dit-il.

« Que veux-tu dire ? » demanda-t-elle.

« Simplement que..., » dit-il.

« Simplement que ? » Demanda Rushella.

Hisui avait fait un pas en avant.

Maintenant, la distance entre eux était la même que chaque matin... en d’autres termes, la distance intimement proche où son sang pouvait être sucé à tout instant.

Même s’ils étaient si proches qu’ils pouvaient sentir le souffle de l’autre, Hisui ne bougea pas, afin de regarder Rushella droit dans le visage.

« ... T-Tais-toi !! » cria-t-elle. « Tu n’es pas autorisé à me désobéir ! Tu es mon serviteur, alors reste à mes côtés et c’est tout !! »

« Hein !? Et puis zut ! » Au moment où Hisui avait incliné la tête à cause de sa perplexité, Rushella était revenue avec son attitude habituelle.

Son visage avait rougi et elle regarda Hisui avec une certaine agitation... puis elle regarda les deux filles qui se tenaient à côté de lui.

Les deux autres filles restèrent silencieuses et regardèrent simplement Rushella avec une certaine expression d’étonnement.

En tant que filles, elles avaient compris les sentiments de Rushella.

Il y avait un sentiment de résonance et de sympathie entre elles.

En utilisant des termes faciles à comprendre, c’était...

*

Cette fille avait vraiment dit ça.

*

Cela semblait être ce que les yeux des deux filles disaient de concert.

« Arrêtez ça, vous n’avez pas le droit de me regarder avec ce genre de regard ! » cria Rushella.

« ... C’est bon, je n’ai rien entendu, » déclara Eruru.

« La pièce semble un peu chaude et étouffante, allons ouvrir un peu la fenêtre, » répliqua Mei.

Les deux filles s’étaient efforcées de feindre l’ignorance.

Mais même Hisui pouvait dire qu’elles s’empêchaient de peu de rire.

« Oooh, oooooooooooh~~!! » Se lamentant, avec sa voix défaillante, Rushella se précipita vers la porte.

« Ah, où vas-tu ? » demanda Hisui.

« T-Tais-toi, ne me suis en aucun cas ! Je t’interdis de me suivre ! » cria-t-elle.

Puis elle avait couru à vive allure dans le couloir, se précipitant loin de cette salle.

Actuellement, toujours stupéfait par la réplique annoncée lors du départ précipité de Rushella, Hisui s’était assis sur son siège, complètement perplexe.

« Qu’est-ce qui se passe avec elle ? » demanda-t-il.

« Elle est tout simplement... possessive. Les personnes n’aiment-elles pas toujours attacher leurs animaux de compagnie avec des laisses ? » Mei avait répondu comme si elle avait compris.

Ses mots étaient plutôt piquants pour les oreilles de Hisui.

« Je ne comprends toujours pas. Qu’est-ce que tu essayes de dire ? Cette fille me traite non seulement comme de la nourriture, mais aussi comme un animal de compagnie avec lequel jouer !? » Demanda Hisui, le visage pâle.

Mei haussa simplement les épaules et demanda à Eruru. « Eruru, avez-vous entendu sa déclaration tout à l’heure ? »

« Oui Sudou-san, je l’ai bien sûr entendue. Quel déchet absolument inutile qu’il est, » répliqua Eruru.

« Hé, de quoi parlez-vous ? » demanda Hisui. « Ai-je fait quelque chose à cette fille !? »

« ... Bien que je déteste avec une grande passion les vampires, je sympathise toujours avec elle en tant que membre du même sexe, » répliqua Eruru. « Vous êtes essentiellement comme sa poupée préférée que l’on souhaite étreindre toute la journée. Ses sentiments sont simplement l’extension de cela. »

« Hein !? À la place, je suis maintenant un objet inanimé ! » répliqua Hisui. « Quelle dignité ai-je !? »

« Ce genre de chose n’a jamais existé nulle part dans votre personne et cela dès le premier jour, » répliqua Eruru. « Oui, c’est le cas depuis le jour de votre naissance. »

« Ma vie entière depuis ma naissance vient d’être simplement complètement ignorée !? » s’exclama Hisui.

« Comme elle est partie, je vais aussi y aller, » déclara Eruru. « Vous feriez mieux de vous dépêcher et de repartir, sinon la vice-présidente vous fera une autre conférence. »

Après ça, Eruru avait éteint son ordinateur et se leva.

Hisui et Mei échangèrent un regard et se préparèrent à quitter l’école.

Avec cette réunion, aucune solution n’avait été trouvée afin de résoudre la crise de dissolution du club... avant même que le club dirigé par une vampire n’eût même officiellement commencé, il était déjà au bord d’une disparition naturelle.

†††

Partie 3

« Pourquoi me suivez-vous ? » Eruru demanda ça avec beaucoup de mécontentement clairement perceptible dans sa voix.

« Je n’ai pas de raison en particulier, » répondit Hisui. 

Malgré la demande d’Eruru, Hisui continua à la suivre avec une expression nonchalante.

Rushella s’était enfuie pendant que Mei rentrait chez elle comme à son habitude.

Mais Eruru avait continué à rester au sein de l’école.

Et par conséquent, Hisui avait commencé à la suivre.

Leur distance était trop proche pour être considérée comme s’il l’observait de loin, mais ils ne marchaient pas non plus ensemble. Il y avait une séparation nette entre eux deux.

« Si vous n’avez pas d’activité à faire ici, alors rentrez chez vous ! » déclara Eruru. « À ce propos, est-ce correct que vous ne la pourchassiez pas rapidement ? »

« N’a-t-elle pas dit que je devais ne pas la suivre ? Alors pourquoi devrais-je gaspiller mon énergie pour... ? » déclara Hisui.

« Il existe un dicton “Vous ne devez pas appuyer sur le bouton, donc vous devez absolument ne pas appuyer sur le bouton”. Avez-vous entendu parler de cela ? » déclara Eruru.

« Hein !? Ne l’ai-je pas déjà dit, » répondit Hisui. « Même si je la rattrapais maintenant, elle va certainement avoir une mauvaise attitude envers moi. Elle pourrait même avoir recours au coup de poing et au coup de pied. Et dans le pire des cas, je vais me faire sucer le sang. »

« Je ne vais nullement réfuter vos spéculations. Cependant, si vous ne la retrouvez pas rapidement, je crains que des problèmes encore plus grands puissent en découler, » répondit Eruru.

« Je vous appellerai si j’ai des ennuis. Oui, je compte sur vous afin de me sauver, » répondit-il. « N’oubliez pas d’apporter une arme à feu et des balles en argent. »

« Je vais de ce pas bloquer votre numéro de portable, » répondit Eruru.

« ... En premier lieu, vous ne m’avez jamais donné votre numéro, n’est-ce pas ? » demanda-t-il.

Physiquement, ils étaient à portée de main, mais il y avait clairement un fossé infranchissable entre eux.

D’un côté se trouvait le garçon qui avait été élevé par une vampire et qui était actuellement le serviteur d’une vampire. Et de l’autre coté se trouvait une demi-vampire qui détestait les vampires avec passion. Pour le dire simplement, ces deux-là étaient complètement incompatibles.

« Vous devriez reconnaître vos limites et cesser de me suivre, d’accord ? Sinon je vais devoir appeler la police, » déclara Eruru.

« Mais n’êtes-vous pas la police ? » demanda Hisui. « Mais de toute façon, vous étiez la première à dire que vous partiez. Alors pourquoi êtes-vous toujours dans l’école ? »

« Ceci ne vous concerne nullement. Est-ce la raison qui fait que vous me suivez ? » Demanda-t-elle.

« Vous... Est-ce que vous avez vraiment été honnête avec tout ce que vous avez découvert lors de votre enquête concernant cette fille ? » demanda-t-il.

L’ambiance devint instantanément tendue entre eux. Eruru se retourna et regarda Hisui avec froideur.

« ... Est-ce que vous me traitez de menteuse ? » demanda-t-elle.

« Je n’ai jamais dit que vous mentiez. Cependant, je ne suis pas sûr que vous avez dit toute la vérité. » Hisui avait immédiatement répliqué.

Bien qu’il ne croyait pas qu’Eruru soit une personne qui trompait le monde avec désinvolture, le fait de s’attendre à ce qu’elle soit honnête et franche envers un vampire était une tout autre affaire.

« Votre intelligence bornée restera toujours la même. Est-ce que c’est cela qui fait que vous m’avez suivi jusque là afin de me le demander ? » demanda-t-elle.

« J’ai également une autre question... aujourd’hui, avez-vous participé au cours d’éducation physique ? » demanda-t-il.

« Hein... !? Pourquoi me parlez-vous de ça ? » demanda-t-elle. Elle ne comprenait pas où voulait aller Hisui avec cette question.

En l’après-midi, Eruru avait effectivement participé à la classe d’éducation physique. Le cours consistait uniquement en de simples exercices effectués en plein air.

Il s’agissait principalement de la course, ce qui pourrait être assez difficile, mais il n’y avait rien de spécial concernant cette activité.

« Est-ce étrange pour moi d’aller au cours d’éducation physique ? » demanda-t-elle. « Certes, mes fonctions consistent à vous surveiller plutôt que d’aller véritablement en classe, mais précisément à cause de cette mission, je dois interpréter correctement le rôle de l’étudiante. Donc le fait d’assister à un banal cours d’éducation physique devrait être parfaitement naturel, n’est-ce pas ? »

« ... La pique-assiette qui vit avec moi a regardé le cours, mais sans y participer aujourd’hui, » répondit-il.

« Bien sûr ! Vu le temps clair et ensoleillé que nous avons eu aujourd’hui, comment voulez-vous qu’un vampire puisse être actif ? » demanda-t-elle. Il s’agissait d’une réponse parfaitement logique.

Rushella refusant de participer à ce genre de cours était tout simplement naturelle.

Elle détestait la lumière du soleil parce qu’il s’agissait de l’une de ses vulnérabilités qui pouvaient lui être fatales.

C’était tout à fait correct... car la lumière du soleil était le fléau des vampires.

Alors..., qu’en est-il de quelqu’un qui avait hérité de la moitié de la lignée ?

Qu’en est-il d’un demi-vampire né de l’union d’un humain et d’un vampire ? En d’autres termes, d’Eruru Kariya ?

« Ces derniers temps, vous n’avez pas procédé à beaucoup d’observations. Dormez-vous assez ? » demanda-t-il.

« Contrairement à un étudiant insouciant tel que vous, je suis extrêmement occupée, » répliqua-t-elle. « Ne sous-estimez jamais les fonctionnaires. »

Avant qu’elle puisse finir sa phrase, Eruru s’arrêta.

Sa vision devint instable, sa conscience s’estompa progressivement.

Son teint pâle, encore plus blanc que celui d’Hisui, avait perdu toute la couleur provenant de son sang.

Voyant Eruru défaillir ainsi que le fait qu’elle était en train de s’effondrer, Hisui attrapa à temps son minuscule corps avant qu’il heurte le sol.

« ... Comme je venais de le dire à l’instant, » déclara-t-il.

La dernière image qu’Eruru put capter avant qu’elle ne perde conscience fut le visage de Hisui, empli d’inquiétude.

***

« ... ? »

À son réveil, Eruru s’était retrouvée allongée sur un banc se situant derrière le bâtiment de l’école.

Le banc se trouvait dans un endroit ombragé par la présence d’arbres tout autour de lui. Ici, même pendant la journée, il faisait assez sombre, et il n’y avait pratiquement pas de lumière après l’école à cause du dense feuillage.

« Êtes-vous réveillée ? » La voix de Hisui la ramena instantanément à la raison.

En observant les environs, elle pouvait voir que le soleil était encore dans le ciel malgré le changement de décor. Par conséquent, peu de temps aurait dû s’écouler depuis sa perte de conscience.

Très probablement qu’elle ne s’était évanouie que pendant quelques minutes.

Puis, pendant qu’elle était inconsciente, Hisui l’avait transportée jusqu’ici.

« Quelles sont vos intentions !? Je n’aurais jamais imaginé que vous souhaitiez kidnapper une fille... est-ce que c’est bien ça vos intentions !? » demanda Eruru.

« ... C’est quoi ce genre de choses étranges que vous imaginez en ce moment ? » demanda-t-il. « Je vous ai seulement un peu aidé en vous éloignant de la lumière directe du soleil. Ou peut-être... préféreriez-vous que je vous emmène à l’infirmerie et que vous expliquiez tout ça à l’enseignante ? »

Les paroles de Hisui avaient rendu Eruru silencieuse. Après tout, il avait pris la bonne décision. L’amener ici était en effet la mesure la plus appropriée qu’elle aurait elle aussi approuvée.

« On dirait que vous savez probablement pourquoi vous vous êtes évanouie, » déclara-t-il. « Alors s’il vous plaît, prenez un peu mieux soin de votre santé. »

« ... »

Même si elle savait que Hisui s’inquiétait réellement pour elle, ces paroles ne faisaient que lui rappeler sa constitution si particulière, l’obligeant à serrer les dents et à éviter tout contact visuel.

La caractéristique des demi-vampires... comme les vampires, ils avaient peur de la lumière du soleil.

Cependant, leurs corps ne se transformeraient pas en cendres au contact de la lumière du soleil.

Néanmoins, la lumière du soleil, et en particulier la lumière intense du soleil, érodait petit à petit leurs corps, sapant ainsi leur force. Même s’ils pouvaient pendant un certain temps supporter par la seule volonté d’être ainsi exposés à une si vive lumière, l’évanouissement était inévitable après quelques heures.

En évitant la lumière du soleil intense et en prenant suffisamment de repos ainsi que de la nourriture appropriée, il n’y avait pas d’effets graves qui en résulteraient... mais Eruru avait dû faire face au travail et au cours, d’où un manque de sommeil qui était devenu sa routine quotidienne.

Combiné avec les exercices effectués pendant le cours d’éducation physique... sa fatigue accumulée avait finalement explosé, provoquant le résultat qui venait de se produire.

« Je sais que votre constitution est comme celle d’un vampire. Elle est donc nocturne, » déclara Hisui. « Mais puisque pendant la journée vous avez encore besoin d’aller à l’école, il serait préférable de dormir suffisamment. En outre, lorsque des cours d’éducation physique se déroulant à l’extérieur, vous devriez vous reposer à l’intérieur. »

« Ce que vous voulez dire est..., est-ce parce que je suis une demi-vampire ? Oh Mon Dieu ! Je suis vraiment désolée d’être une non-humaine, » Eruru rétorqua en étant agitée.

 

 

Version coloriée : 

 

Plutôt que de dire quoi que ce soit face à ça, Hisui lui lança une boisson pour sportifs qu’il avait achetée plus tôt dans un distributeur automatique.

« C’est pour vous, » déclara-t-il. « Au départ, je pensais qu’il serait préférable d’utiliser un genre de thérapie de réhydratation orale, mais il n’était pas disponible. »

« ... » Tout en restant silencieuse, Eruru attrapa la bouteille et commença à la boire.

Une fois réhydratée, Eruru tourna son regard hostile vers Hisui. « ... Quelle est la profondeur de vos préparatifs. Aviez-vous prédit que je m’évanouirais ? »

« Je l’ai achetée pendant que vous étiez inconsciente, » répondit-il. « Au contraire, devrais-je dire que je connais mieux mon propre corps ? Même une personne ordinaire s’effondrerait si elle ne se reposait pas après être épuisé. Et surtout avec le soleil flamboyant qu’il y avait aujourd’hui, c’est encore plus évident que cela se produirait. »

« Et alors ? » demanda-t-elle. « Me dites-vous que juste parce que je suis une demi-vampire, je ne me suis pas occupé de ce qui s’est passé avant ça ? »

« Tout à fait. Qu’ils soient humains ou demi-vampires, tous ceux qui s’entraînent sans connaître leurs limites sont tout simplement des enfants pourris gâtés qui causent des troubles aux autres, » répliqua-t-il. Derrière le ton relativement doux présent dans sa voix se trouvaient de sévères remontrances.

En réponse, Eruru fronça les sourcils, mais Hisui continua de rester imperturbable.

« Mais je ne suis pas arrivé à savoir ça par moi-même. C’est ce que mon parent adoptif, une vampire qui a vécu mille ans dans la société humaine, m’a dit, » déclara Hisui.

« ... Il était clair qu’elle n’était pas qu’une vampire, » répondit-elle. « Mais je ne souhaite pas qu’on m’enseigne la façon de vivre ma vie en utilisant les leçons qu’elle a tirées en vivant dans la société humaine. Après tout, elle devait être quelqu’un qui se cachait dans le noir, l’ancêtre des exclus et des marginaux sociaux. »

« Pas vraiment, » répondit-il. « En fait, elle a occupé pratiquement tous les postes où il y a du travail la nuit. Cela allait du commis dans des dépanneurs jusqu’à hôtesse dans des bars. À un moment donné, elle avait même été la meilleure courtisane de Ginza. »

« ... » Eruru était restée silencieuse, s’imaginant probablement cette idée.

Si les rapports étaient vrais, étant donné sa beauté, elle devait être très populaire auprès de la gent masculine.

Quand elle avait travaillé dans un dépanneur, elle serait la mieux adaptée quant à la prévention du vol et des attaques à main armée. Même si un voleur armé était venu avec une arme à feu, elle aurait pu gérer la situation avec une grande facilité.

« Quel genre de vampire était-elle... !? » demanda Eruru. « Était-ce vraiment un “Véritable Ancien” ? Si la fille qui vit avec vous entendait cela, elle en perdrait la voix à cause de l’étonnement ! »

« Apparemment, elle pensait que même en tant que vampire, il fallait se conformer à la société capitaliste afin de survivre, » répondit Hisui. « Et puisque ses expériences de vie étaient plutôt importantes, elle avait tendance à donner beaucoup de cours. Par exemple, si l’on devait compromettre son travail ou savoir connaître ses limites, c’étaient des questions complètement distinctes selon elle. »

« ... Venant de votre bouche, un tel conseil perd complètement toute persuasion, » répliqua-t-elle. « Si votre parent adoptif entendait parler de cela depuis l’au-delà, elle doit sûrement soupirer. »

« Les vampires sont réduits à néant lorsqu’ils sont détruits... n’est-ce pas ce qui arrive ? Ou peut-être ont-ils également une âme qui leur permet d’aller au paradis ou en enfer ? » L’expression désinvolte de Hisui avait disparu quand il demanda ça.

Lorsque les vampires étaient détruits, ils se transformaient en poussière inorganique, ne laissant aucun corps derrière eux.

Personne ne le savait mieux que Hisui.

Parce qu’elle était incapable de regarder droit dans ses yeux, Eruru déplaça son regard au loin.

« Avoir surestimé ma propre résistance physique... est-ce ma négligence ? Je vous... ais causé des problèmes, » murmura-t-elle.

« Ne vous inquiétiez pas à ce propos, » à nouveau, Hisui avait répondu avec désinvolture avant de commencer à boire l’eau minérale qu’il avait achetée dans la distributrice.

En le regardant de côté, Eruru se remit à parler après une assez longue période de silence.

« N’avez-vous pas... peur ? » demanda-t-elle.

« Hein !? » s’exclama-t-il

« En effet, j’avais besoin de réhydratation, » déclara-t-elle. « Mais si c’était possible, un réapprovisionnement approprié en sel serait également nécessaire. »

« ... ? Eh bien, je suppose que pour vous, cela peut compter comme un coup de chaleur. Alors, quel est le problème ? N’êtes-vous pas satisfaite de la boisson sportive ? » demanda Hisui.

« En fin de compte, cela reste quelque chose pour la consommation humaine, » répondit Eruru. « Pour une demi-vampire, il y a un liquide bien mieux adapté. » Eruru regarda le cou de Hisui tout en disant ça.

Cette peau délicate et pâle qui rivalisait avec celle d’une femme.

Ce liquide qui circulait à travers ces vaisseaux sanguins subtilement visibles..., était-ce qu’en ce moment, Eruru désirait ça de toute urgence... ?

Contenant aussi bien de l’eau que du sel, mais également la vie elle-même, il s’agissait du sang frais.

« Heureusement, mes symptômes ne sont pas graves... Mais si je devais perdre ma raison et vous mordre, que feriez-vous ? » demanda Eruru.

« C’est bien vrai... Qu’est-ce qui se passerait une fois que vous auriez aspiré le sang et récupéré votre santé mentale ? » demanda-t-il. « Je peux déjà imaginer votre perte de sang-froid qui en découlerait. »

« ... Êtes-vous un imbécile !? Avant de sauver quelqu’un, veuillez prendre en compte les risques évidents. Vous devriez être assez familier avec les caractéristiques des demi-vampires, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle.

« Allez-y et mordez. C’est d’accord de mon côté. Tant que vous ne m’arrachez pas ma chair ou que vous ne me suciez pas à mort, » répondit-il.

Hisui était complètement indifférent.

En raison de sa constitution bien particulière, faire ce genre de déclaration n’était pas vraiment un problème. En fait, en premier lieu, il n’avait jamais craint Eruru... il n’avait jamais craint les demi-vampires.

« Vous êtes un incurable stupide, » répliqua-t-elle. « Vous savez, je ne serai pas responsable des conséquences. Pensez-vous que vous puissiez utiliser votre philanthropie ridicule pour construire un pont entre deux races différentes ? »

« Je ne suis nullement ce genre de saint homme, » répondit-il. « Pour être honnête, je ne m’inquiéterais pas si un grand méchant était entièrement vidé de son sang par un vampire. De même que je ne m’impliquerais pas si je voyais un vampire mourir de soif. »

« Menteur ! » cria-t-elle. « Si vous aviez vu un incurable méchant être menacé par les crocs d’un vampire, vous le sauveriez quand même. Et si vous aviez vu un vampire affamé, vous offririez votre propre cou. Voilà le genre de personne que vous êtes. »

« ... Est-ce que vous me complimentez là ? » demanda-t-il.

« Je ne faisais que vous critiquer. Ouvrez les yeux sur cette vérité, » déclara-t-elle.

Ayant fini sa conversation, Eruru se leva du banc.

†††

Partie 4

Elle avait retrouvé sa force et était à nouveau capable de bouger librement. Maintenant que le soleil se couchait, le moment le plus actif de la journée pour les demi-vampires allait enfin commencer.

« Désolé de vous avoir troublé. Je vais bien maintenant, » déclara Eruru.

« Alors il est temps que vous me disiez pourquoi vous êtes restée à l’école, n’est-ce pas ? » Hisui avait demandé tout cela avec une expression sérieuse. « Si c’était afin de nous surveiller, alors cela ne servirait à rien si nous sommes déjà partis. N’auriez-vous pas dû partir et nous suivre ? Mais aujourd’hui, hier ainsi que la veille, vous êtes restée à l’école. Nous avons tous quitté la salle de classe lorsque les activités du club ont pris fin, mais à l’armoire pour les chaussures qui se trouve l’entrée, vous vous êtes séparés de nous. Pourquoi ? »

Finalement, Eruru se rendit et haussa les épaules. « Vos compétences d’observation sont toujours aussi affûtées que l’autre jour. J’ai une mission. Même si je dois vous surveiller tous les deux, j’ai expressément été transféré ici, je parle de cette école — ou plutôt devrais-je dire, à cette zone de la ville de Seidou afin de mener des enquêtes. »

« Quelles enquêtes... ? Y a-t-il quelque chose dans cette ville qui vaille la peine de mobiliser le Département de Police Métropolitaine ? Eh bien ! Je suppose que l’incident précédent compte dans le lot, » déclara Hisui.

« Avant cet incident, des enquêtes secrètes menées dans la région étaient déjà en cours. La raison pour laquelle nous, de la Section des Enquêtes Surnaturelles, étions stationnés ici au poste de police, était à cause de cette affaire bien particulière, » déclara Eruru.

« ...! »

C’était exact... la première rencontre entre Eruru et Hisui s’était produite au poste de police le plus proche... le poste de police de Seidou.

À l’origine, il pensait qu’ils avaient été envoyés ici en raison de l’apparition de Rushella... Mais il semblait qu’il avait tort.

« Et elle concerne quoi cette affaire ? » demanda-t-il.

« Les affaires liées à la criminalité dans le quartier ainsi que les personnes disparues ont récemment augmenté, » répondit-elle. « Cependant, l’augmentation n’est que légèrement supérieure aux normes, ce qui n’est pas digne de mention. Néanmoins, au fur et à mesure que l’enquête progressait, nous avons découvert qu’une partie des cas était fortement liée à des êtres surnaturels. Parmi eux, il y avait des cas clairs où les vampires étaient coupables... les cadavres qui avaient été vidés de tout leur sang. »

« Soupçonnez-vous... Rushella ? » demanda-t-il.

« C’était bien avant son réveil, » répondit-elle. « Même si nous ne pouvons pas croire tout ce qu’elle dit, étant donné sa personnalité franche, elle ne semble pas mentir. Ces cas sont très probablement sans rapport avec elle. Mais cela rend les choses encore plus difficiles, car après tout, il y avait un vampire qui travaillait dans la pénombre et la Section des Enquêtes Surnaturelles n’a pas pu le débusquer. »

« C’est vrai, » répondit-il. « Mais je vis dans cette ville depuis que Miraluka m’a adopté, et c’est la première fois que j’entends quelque chose comme ça. Quand j’étais jeune, je n’ai jamais entendu parler d’événements étranges ou de phénomènes surnaturels. Pourquoi voudriez-vous que ces personnes... ? »

Alors que Hisui croisait les bras, Eruru continua. « C’est exact. L’incident qui a attiré notre attention n’est survenu que récemment. Cependant, vous pouvez également le penser de cette façon. Le parent adoptif qui vous a élevé... en d’autres termes, l’existence du vampire nommé Miraluka, pourrait-il avoir agi comme une sorte de pouvoir répressif qui a protégé la zone jusqu’à sa mort ? »

« ...!? »

« Réfléchissez bien à cela. Si un vampire de rang “Véritable Ancien” vit quelque part, alors, tout d’abord, tous les autres vampires resteraient le plus loin possible de lui, » déclara Eruru. « Tant qu’ils ne sont pas liés par un lien, ils garderaient tous leur distance. Cela s’appliquerait à d’autres créatures surnaturelles... car après tout, personne ne voudrait s’approcher de la résidence de l’existence couronnée comme étant le roi de la nuit, le plus haut rang de la race des morts-vivants. Même si on ne sait pas si cela a été fait consciemment ou non, simplement en vivant ici, elle a créé une sorte de zone de sécurité. C’est précisément à cause de cela que vous avez reçu sa protection et que vous étiez naturellement inconscients des troubles liés au surnaturel. Qu’est-ce que vous en pensez ? »

« ... Ce que vous dites est logique, » dans son cœur, Hisui était fondamentalement d’accord avec les déductions d’Eruru.

Bien qu’il ne soit pas trop clair sur l’état d’esprit des créatures surnaturelles, il était plausible qu’il y ait un manque de fauteurs de troubles se rapprochant imprudemment d’un vampire de rang « Véritable Ancien ». Si une créature surnaturelle devait s’approcher de lui et lui causer des problèmes, elle serait à coup sûr exterminée.

« En outre, avant que vous et votre parent adoptif déménagé ici, toutes sortes de rumeurs étranges existaient déjà dans la région, » déclara-t-elle.

« Vraiment !? » s’exclama-t-il. « Quel genre de rumeurs !? Est-ce ce genre d’histoires de fantômes effrayants qui sont communs parmi le folklore ? »

« Non, complètement différent de ce genre de rumeur, » répondit-elle. « Plutôt que des contes étranges folkloriques, elles ressemblent plus à des légendes urbaines... et pour une raison inconnue, ils impliquent principalement des entités surnaturelles occidentales plutôt que des youkai de l’est. »

« Quoi... !? » s’exclama Hisui. « J’ai entendu dire que cette zone avait l’habitude d’interagir avec des pays étrangers, car ils effectuaient des échanges commerciaux très fréquents. Serait-ce la raison ? Je ne connais pas vraiment l’histoire locale. »

Les bras croisés, Hisui se rappelait des souvenirs de cette ville qu’il avait eue lors de sa petite enfance.

« Comme prévu, vous ne savez pas non plus, » déclara-t-elle. « Au contraire, il est très probable que tout le monde de votre âge n’a aucune information concernant ça. »

« ... Donc quelque chose existait dans cette ville avant l’arrivée de Miraluka, » déclara-t-il. « Après cela, soit elle a quitté la zone, soit elle a caché ses traces. Est-ce que vous vouliez dire avant ça ? »

« Néanmoins, ce vampire n’est plus là, » répondit-elle. « Le moment de sa disparition... ha, c’est vrai. C’était après vos vacances d’été pendant votre troisième année du collège. »

Hisui pâlit instantanément en entendant ces paroles. Des images avaient émergé depuis ses souvenirs qu’il ne voulait nullement se rappeler.

« J’ai enquêté sur votre dossier d’immigration, » déclara-t-elle. « Avant vos vacances d’été en troisième année du collège, vous avez vraiment voyagé partout dans le monde. Mais plutôt que de dire que c’était des vacances à l’étranger, il serait plus approprié de décrire vos séjours comme une série de sessions d’études à court terme à l’étranger. Cependant, à partir de cet été particulier, vous n’avez plus jamais quitté le pays. »

Hisui n’avait rien répondu face à ça.

Il s’attendait déjà à ce qu’on déterre son passé. Naturellement, Eruru n’avait épargné aucun effort dans ce domaine. Cela n’avait pas vraiment d’importance.

Mais cela faisait ressurgir de vieux souvenirs de Hisui.

« La dernière fois que vous êtes rentré de l’étranger, vous étiez sous la protection de l’ambassade d’un certain pays. Vous avez été transféré par un autre pays avant d’arriver au Japon, » déclara-t-elle. « C’était naturel, vu que le pays dans lequel vous étiez allé était rentré dans une période de guerre civile et qu’il était tombé dans un chaos total. Sans votre Vampire, un humain comme vous devrait avoir subi beaucoup de difficultés pour y survivre. »

« ... »

« Quand vous êtes revenu... Vous étiez seul, » continua-t-elle. « Les documents indiquaient que vous aviez également quitté le Japon seul, alors cela aurait pu être logique. Cependant, un enfant se dirigerait-il vraiment vers ce genre de pays tumultueux ? Même si les enregistrements de sortie ne l’indiquaient pas... Peut-être qu’il y avait un tuteur légal qui vous accompagnait ? »

Tuteur légal... c’était vrai. C’était son parent adoptif qui était beaucoup plus âgé que lui.

Celle qui avait joué le rôle de la mère et la sœur aînée, et qui était plus proche de lui que toute autre personne.

« Cependant... vous êtes retourné seul, portant deux objets que vous n’aviez pas quand vous aviez quitté le Japon, » continua-t-elle.

« ... Ça suffit, » déclara-t-il.

« Le premier est une grande croix. C’était très probablement cette épée qui se trouve dans votre sous-sol. Et le deuxième objet était..., » déclara Eruru, mais ne put l’achever.

« Taisez-vous !! » cria Hisui.

L’explosion soudaine avait totalement réduit Eruru au silence. Ou plutôt, elle avait avalé le reste de ses mots.

Les émotions de Hisui la surprirent.

« S’il vous plaît, arrêtez de parler de mon passé. Voulez-vous être pris pour une harceleuse ? » demanda Hisui.

« ... Toutes mes excuses, » répondit Eruru. « Je n’aurais pas dû dire ces choses inutiles. Quoi qu’il en soit, il existe quelque chose dans cette ville. Quelque chose qui s’est abrité pendant que votre parent adoptif vampire vivait ici, mais est désormais agité comme avant sa venue. »

« Après tout, nous avons déjà une étrange vampire ainsi qu’un golem de Frankenstein, » répondit Hisui. « Mais en dehors d’eux, quoi d’autre se trouve ici ? D’ailleurs, enquêtez-vous dans l’école ? »

Sans répondre, Eruru entra dans la forêt derrière le banc.

Hisui l’avait suivi tout en étant perplexe.

Assez vite, Eruru arrêta de marcher et se pencha.

« Il est aussi apparu ici aujourd’hui, » déclara-t-elle.

« ... Quoi !? » s’exclama Eruru.

Tendant son cou, Hisui regarda ce qui se trouvait devant les yeux d’Eruru.

Puis, il ne put s’empêcher de froncer les sourcils et d’éviter de regarder la chose.

Après avoir repris son calme, il regarda à nouveau la chose se trouvant par terre.

Allongé sur le sol... se trouvait le cadavre d’un chat noir.

On dirait qu’il avait été écrasé par les pneus d’une voiture, avec une énorme dépression se situant au niveau de son ventre. La vue était vraiment des plus tragique.

Sur la base de sa taille, cela devrait être un chaton, ce qui avait suscité encore plus de pitié.

« Étiez-vous à la recherche de ça ? » demanda-t-il. « Au fait, comment saviez-vous que cela serait dans ce genre d’endroit ? »

« Parce que, y compris celui d’aujourd’hui, c’est la troisième occurrence de cet événement, » répondit-elle.

« Hein !? » s’exclama-t-il

« Il y a environ une semaine... Je me promenais dans l’école et je suis passée par cette zone. En sentant l’odeur du sang, je suis venue jeter un coup d’œil ici... et j’ai trouvé le cadavre d’un chat noir. Par rapport à celui d’aujourd’hui, son apparence était encore plus pitoyable, car tout son ventre avait été ouvert. »

« ... »

Eruru avait parlé avec indifférence. Très probablement, elle avait agi de la même manière qu’aujourd’hui, regardant fixement ce mort.

« Trois jours après ça, j’ai marché ici... Et j’ai trouvé un autre cadavre très similaire, » expliqua-t-elle. « Bien qu’il n’y ait eu aucune blessure externe visible, il avait été probablement empoisonné à en juger par l’odeur étrange provenant de sa bouche. Après ça... un nouveau est apparu aujourd’hui. »

« Qu’est-ce qui se passe ici ? C’est complètement époustouflant... Est-ce que vous me dites qu’il y a un fou dans l’école qui tue avec cruauté les chatons et laisse leurs corps traîner dans cette zone déserte !? Non, attendez une minute... puisque vous êtes venue enquêter, le coupable est-il une créature surnaturelle ? » demanda-t-il.

« Ce n’est pas clair pour le moment, mais une chose est certaine. Il s’agit d’un chat qui a été sacrifié vivant, » dit-elle.

« ... !? » En entendant l’assertion d’Eruru, Hisui regarda à nouveau le cadavre du chat noir.

L’apparence tragique du chaton... sur le sol se trouvant en dessous, d’étranges motifs avaient été creusés.

Un cercle juste assez grand pour entourer le corps du chaton, avec des symboles écrits dedans ainsi que diverses formes ayant un motif triangulaire.

Même sans connaissances spécialisées, la plupart des personnes comprendraient la signification de ce cercle.

Ça devait être... un cercle de magie.

Ce symbole avait été tracé pour faire de la magie.

Le détail très précis qui avait été tracé faisait qu’il était difficile de croire que c’était simplement une sorte de farce.

En outre, le plus alarmant de tous était la façon dont le Cercle Magique avait été dessiné.

L’auteur n’avait pas utilisé un outil comme une branche afin de tracer ces motifs sur le sol. Naturellement, il n’avait pas été dessiné en utilisant la craie comme dans les leçons d’éducation physique.

C’était noir avec une légère nuance de rouge, et une odeur qui flottait dans l’air. Hisui savait déjà ce qui avait été utilisé pour dessiner le cercle.

C’était du sang.

Le sang qui avait légèrement taché le sol de rouge, sculptant le Cercle Magique se trouvant sur le sol.

« C’est complètement insipide. Qu’est-ce que c’est, le sang du chat ? Ou est-ce... ? » demanda-t-il.

« Du sang humain à en juger par l’odeur, » répondit-elle. « Je déteste admettre que je suis en fait assez sensible à tout ce qui concerne le sang, mais cela doit être clarifié. De plus, c’est... »

Eruru avait ramassé une poignée de terre et l’avait dispersée au hasard sur le Cercle Magique.

En tombant, la terre avait recouvert une partie du cercle.

Cependant..., très rapidement, des lignes rouges étaient apparues sur la terre obscurcissant le cercle.

Il était clair que lorsque le sang s’était infiltré dans le sol, et qu’il aurait dû disparaître s’il était recouvert de terre fraîche ou si le sol taché de sang avait été déplacé... mais le Cercle Magique n’avait cependant pas disparu.

« Qu’est-ce qui se passe ici... ce n’est donc pas une blague... ? Se pourrait-il vraiment que cela soit... ? » demanda Hisui.

« Cela ressemble bien à ça... Ça devrait être une sorte de magie. C’est ce qu’on appelle la magie noire, » répondit-elle. « En tout cas, il faut entreprendre des... hé, que faites-vous ? »

Ignorant les appels d’Eruru, Hisui ramassa le chaton mort.

« S’il vous plaît, ne le touchez pas imprudemment ! » demanda Eruru. « À quoi pensez-vous !? »

« À la même chose que vous, » répondit-il.

Hisui avait pointé du doigt les profondeurs de la forêt.

« Après tout, c’est sûr que vous allez l’enterrer, comme les deux précédents. S’il y avait des fleurs dans le coin, j’aimerais bien les offrir, » déclara Hisui.

« Hmm..., » Eruru avait rougi. Elle détourna son visage.

Hisui avait souri avant de faire une tombe juste comme elle l’avait fait avant ça.

À cet instant, le chaton ouvrit les yeux. Ses pupilles dorées brillaient intensément.

Plissant ses yeux dans une ligne droite, le regard du chat sembla percer Hisui.

« Quoi... !? » s’exclama-t-il

« Ceux qui s’impliquent imprudemment dans la voie de la magie seront maudits..., » murmura une voix inconnue.

« Toi..., » s’exclama Hisui.

Le chaton avait vraiment parlé alors qu’il était clair qu’il était mort.

Il n’aurait pas dû être capable de faire le moindre son.

Néanmoins... il avait parlé avec une voix humaine très rauque.

Puis, tout en utilisant ce ton de voix, emprunt d’un mélange de haine et de colère, il continua à parler. « Vous serez maudits... vous serez maudits... »

Cette fois-ci, le chaton avait non seulement parlé, mais il avait également déplacé l’une de ses pattes avant, faisant une égratignure sur le poignet droit d’Hisui.

« Hmm... »

Hisui ne put s’empêcher de le lâcher, laissant tomber le chaton sur le sol.

Et alors que cela arrivait, le chaton ferma les yeux.

Puis il resta par la suite immobile. Le chaton était revenu à l’état d’un mort silencieux.

« ... les deux d’avant, ont-ils aussi parlé ? » Tremblant, Hisui demanda à Eruru, mais elle secoua la tête avec une expression sérieuse.

« ... Non. Rien de ce genre ne s’était produit avant aujourd’hui, » ne répondit-elle.

Ils restèrent silencieux pendant un moment. Hisui frottait la blessure causée par la griffe.

Il semblait que rien de grave ne lui arriverait.

La blessure s’étendait du poignet jusqu’à l’avant-bras. En raison de sa constitution, le saignement s’était très rapidement arrêté.

« ... Serai-je maudit ? » demanda-t-il.

« Je ne sais pas, » Eruru était incertaine.

L’atmosphère gênante leur avait fait perdre l’usage de la parole. Hisui avait tendu une fois de plus la main pour ramasser le chaton.

Mais il semblait que cette fois-ci, il n’allait plus bouger.

« Vous le faites quand même... déjà maudit ? » demanda Eruru.

« Ne dites pas des choses si négatives, » répliqua-t-il. « Et bien... En regardant les choses de son point de vue, il doit vraiment nous détester. Les humains sont tous les mêmes à ses yeux... La suite, je peux m’en occuper seul. »

« Non, je vais également vous aider, » répondit-elle.

Après cela, Hisui et Eruru avaient fait une simple tombe pour le chaton et étaient rentrés à la maison.

En se séparant, Eruru lui dit. « S’il vous plaît, gardez l’incident d’aujourd’hui secret vis-à-vis de la fille qui vit avec vous. Je ne souhaite pas être harcelée par ses questions. »

« D’accord, » répondit Hisui.

« Tôt ou tard, Sudou-san se joindra pour nous aider... Mais pour l’instant, vous ne devriez pas agir seul. Si quelque chose arrivait, signalez-le-moi immédiatement. Compris ? » demanda Eruru.

« ... J’ai compris, » répondit-il.

Puis ils étaient partis chacun dans une direction différente.

Sur le chemin du retour, Hisui s’était soudainement souvenu de certaines paroles de son parent adoptif.

Quand il avait été adopté par Miraluka, alors qu’ils commençaient à vivre dans cette maison, il lui avait demandé... pourquoi vivre ici?

Parce qu’il sentait que les vampires semblaient plus aptes à vivre dans d’anciens châteaux au fond des montagnes.

Après avoir entendu sa question, Miraluka avait réfléchi pendant un moment avant de répondre de la manière suivante. « Eh bien ! Les raisons sont difficiles à décrire. Mais d’abord, c’est parce que c’est plus intéressant. »

« Intéressant ? » demanda le petit garçon.

« Exact. Une personne étrange vit ici, » avait-elle répondu.

« Quel genre ? » avait-il demandé.

« Elle se trouve dans la cité, » répondit-elle.

Arrivée à ce moment-là, elle avait légèrement souri avec une signification profonde derrière son acte. Puis, séparant ses lèvres afin de révéler ses crocs d’un blanc immaculés qui brillaient d’un éclat glacial, Miraluka se pencha et murmura avec douceur à l’oreille d’Hisui.

« Une sorcière vit ici. Et même maintenant, son sang continue de pulser. »

†††

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Un commentaire :

  1. Merci pour le chapitre

Laisser un commentaire